8 Décembre 2021
Immaculée Conception
de la très Sainte Vierge Marie
La foi à l'Immaculée Conception est immémoriale dans l'Église; toutefois la proclamation officielle, définitive et infaillible de ce dogme ne date que du 8 décembre 1854, époque où le pape Pie IX, dans une solennité incomparable, imposa cette croyance à tous les fidèles. Une immense acclamation de joie fit écho dans tout l'univers à la parole du Pontife, et le Ciel lui-même donna son témoignage quatre ans plus tard. L'apparition de Lourdes eut lieu au commencement de l'année 1858; Marie venait dire au monde: "Je suis l'Immaculée Conception!"
Ce privilège accordé à la Sainte Vierge avait été prédit et figuré dès l'origine du monde. Par Son Immaculée Conception, Marie devait écraser la tête du serpent qui a introduit le péché originel sur la terre. Par Son Immaculée Conception, Elle est le lis parmi les épines. Par Son Immaculée Conception, Elle est la Toison de Gédéon, tour à tour demeurant seule sèche au milieu de la terre couverte de rosée, ou seule humectée de rosée au milieu de la terre demeurée sèche...
Comment pourrait-on raisonnablement supposer Marie un instant souillée du péché originel? La Mère de Dieu devait être une demeure toute pure, un tabernacle sans tache pour le Fils de Dieu. Si la gloire des parents rejaillit sur leurs enfants, il en est ainsi de leur déshonneur; la tache originelle, en Marie, rejaillirait donc sur Jésus-Christ Lui-même, ce qu'on ne peut admettre sans faire injure à la sagesse de Dieu. Non, Satan n'eût jamais pu dire au Sauveur: "Toi qui prétends vaincre ma puissance, souviens-Toi que j'ai régné sur Ta Mère."
L'Immaculée Conception est digne de Dieu, digne de Jésus-Christ, digne de Marie. Cette grâce insigne établit déjà Marie, dès le commencement de Son existence, dans un ordre à part. L'homme qui naît souillé du péché originel est sujet à la concupiscence; Marie doit être exempte de tout penchant au mal; Ses sens aussi bien que Sa volonté tendent parfaitement à Dieu; en Elle, nulle faute, même involontaire; si Jésus est impeccable par nature, Marie est impeccable par grâce; en Marie enfin, nulle imperfection: "Vous êtes toute belle, est-il écrit, et il n'y a point de tache en Vous." O vérité consolante pour nous! Si Marie n'a jamais subi en aucune manière les atteintes du démon, comme à notre prière, Elle saura nous rendre forts contre lui! Si Elle n'a jamais connu l'ombre du péché, comme Elle sera puissante pour nous en préserver ou nous en délivrer! Gloire à Dieu dans l'Immaculée Conception de Marie!
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
Saint Noël Chabanel
Prêtre s.j. et martyr au Canada
Noël Chabanel naît à Saugues (Haute-Loire, France) le 2 février 1613.
Il entre au noviciat de Toulouse le 9 février 1630. Il enseigne au collège de cette même ville (1632–1639), y étudie la théologie (1639–1641), y fait sa troisième probation (1641–1642).
Après avoir été professeur de rhétorique au collège de Rodez, il arrive à Québec le 15 août 1643, y reste un an, puis monte en Huronie.
Des huit Martyrs canadiens, il est le seul qui n’eut pas de facilité pour l’étude des langues.
Brillant professeur de rhétorique en France, il éprouvait une indicible répugnance pour les us et coutumes des Amérindiens. « Jamais pour tout cela, écrit le père Ragueneau, il n’a voulu se détacher de la Croix où Dieu l’avait mis ; jamais il n’a demandé d’en sortir. Mais au contraire, pour s’y attacher plus inviolablement, il s’obligea par vœu d’y demeurer jusqu’à la mort, afin de mourir sur la Croix ». La Relation de 1650 nous a conservé le texte de ce vœu héroïque.
Au début de décembre 1649, il était à la mission Saint-Jean, chez les Pétuns, quand il reçut l’ordre de se rendre à la résidence centrale Sainte-Marie II de l’île Saint-Joseph. Parti le 7 décembre, il était le lendemain traîtreusement assassiné par un Huron apostat. La Relation de 1650 raconte la mort de Chabanel, mais ignore les motifs de l’assassinat. Dans le « Manuscrit de 1652 », le père Ragueneau est mieux renseigné : il fait état de l’aveu du meurtrier, Louis Honarreennha, qui a déclaré avoir tué Chabanel en haine de la foi.
Noël Chabanel et 7 sept autres missionnaires jésuites, ont été béatifiés le 21 juin 1925 et canonisés le 29 juin 1930, par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939).
Le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) a déclaré les saints martyrs canadiens, Patrons secondaires du Canada.
BBx Paul Yun Ji-Chung († 8 déc. 1791)
et 123 Compagnons († entre 1791 et 1888)
Martyrs en Corée
C'est un cas unique dans l'histoire du catholicisme : l'Église n'y est pas née des efforts de missionnaires étrangers mais a été importée par les Coréens eux-mêmes. Et l'aventure commence dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
La Corée était alors vassale de la Chine. Ce sont des laïcs coréens, intellectuels et fonctionnaires qui découvrirent l'évangile et Jésus-Christ au XVIIe siècle (1610) dans les travaux en mandarin du père jésuite Matteo Ricci (1552-1610). Lettré de la Renaissance italienne, Matteo Ricci fut le premier européen à assimiler la culture chinoise et le précurseur de l’échange des savoirs entre la Chine et l’Europe.
Ces "documents" bouleversèrent nos coréens. Ils les rapportèrent en Corée en 1601 par des membres de la mission chargée de porter le tribut annuel à l’empereur de Chine.
L’un d'eux, Lee Soung-hoon, se fit baptiser et prit le nom de Pierre. Il retourna en Corée la même année où il annonça la religion chrétienne à ses amis et à son entourage. La communauté comptait 4000 convertis 10 ans plus tard, aux dires d'un chinois qui la rencontra. Aucun prêtre ne pénétra en Corée avant 1794. Ce sont les laïcs qui pendant 2 siècles évangélisèrent la Corée.
Alors que le gouvernement coréen ferme hermétiquement toutes les portes sur l'extérieur, de jeunes intellectuels coréens, friands d'idées nouvelles, se passent secrètement des livres chrétiens. Le nombre des convertis continuait alors d’augmenter, bien que la propagation d’une religion étrangère en terre coréenne fût encore contraire à la loi, raison pour laquelle il y eut dès les premières années de cruelles persécutions, en 1791.
Le premier prêtre coréen, André Kim, formé à Shanghai, fut décapité en 1846 à l’âge de 25 ans. On estime qu'au total, entre 1791 et 1884, 8000 chrétiens furent exécutés en Corée, et 103 d’entre eux ont été canonisés par l’Église.
Malgré les persécutions, la communauté catholique de Corée se développa, et 23.000 témoins de la foi donnèrent leur vie au Christ en 1866, car le prince régent était xénophobe.
Les persécutions se firent de plus en plus dures et cela jusqu’en 1873.
Des milliers de martyrs catholiques anonymes sont enterrés au site sacré du martyre de Haemi, à Seosan. Leurs noms sont inconnus car il n'y avait pas de dossiers pour eux à Haemi. C'étaient des gens issus des classes inférieures.
Au XlXe siècle, des missionnaires vinrent enfin renforcer cette Église naissante, en particulier des missionnaires venus de France, en particulier les prêtres des Missions Étrangères de Paris qui eurent alors de très nombreux martyrs.
Paul Yun Ji-Chung naît en 1759 dans une famille noble réputée. Baptisé en 1787 après avoir découvert la foi catholique au contact d'un de ses cousins, James Kwon Sang-Yeon, il enseigne ensuite le catéchisme à sa mère et à sa famille.
A la mort de sa mère, il refusa les rites traditionnels et la cérémonie funéraire se déroula suivant le rite catholique ce qui était conforme au vœu de celle-ci, et non suivant le rite confucéen.
Quand la nouvelle arriva au roi, il fut furieux. Paul et James se cachèrent mais un de leurs oncles fut emprisonné et ils se rendirent. Ils refusèrent de renier leur foi même sous la torture. Ils ont été décapités le 8 décembre 1791.
Paul Yun Ji-Chung, laïc coréen et ses 123 compagnons, tués en haine de la foi entre 1791 et 1888, ont été béatifiés le 16 août 2014 à Porte de Gwanghwamun (Seoul), par le Saint Père François (Jorge Mario Bergoglio), lors de son voyage Apostolique (JMJ d’Asie 14-18 Août 2014) en République de Corée.
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