18 Janvier 2022
Évangile de Jésus-Christ
selon saint Marc 2,23-28.
Un jour de sabbat, Jésus marchait à travers les champs de blé ; et ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis.
Les pharisiens lui disaient : « Regarde ce qu’ils font le jour du sabbat ! Cela n’est pas permis. »
Et Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu’il fut dans le besoin et qu’il eut faim, lui-même et ceux qui l’accompagnaient ?
Au temps du grand prêtre Abiatar, il entra dans la maison de Dieu et mangea les pains de l’offrande que nul n’a le droit de manger, sinon les prêtres, et il en donna aussi à ceux qui l’accompagnaient. »
Il leur disait encore : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat.
Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Baudouin de Ford (?-v. 1190)
abbé cistercien, puis évêque
Le Sacrement de l'autel, 3, 2 ; SC 93 (trad. E. de Solms, o.s.b.; Éd. Cerf 1963; p. 523 rev.)
« Le sabbat a été fait pour l'homme »
Ce qui fait la vraie béatitude, c'est le saint repos et le saint assouvissement dont le sabbat et la manne sont les symboles. Après avoir donné à son peuple repos et rassasiement avec le sabbat et la manne, préfigurant la vraie béatitude qu'il donnera à ceux qui obéissent, le Seigneur lui reproche sa désobéissance qui peut lui faire perdre les biens les plus désirables : « Jusqu'à quand refuserez-vous de garder mes commandements et ma Loi ? » (Ex 16,28). (...) Après cette interrogation du Seigneur, Moïse invite ses frères à considérer les bienfaits de Dieu : « Prenez garde que le Seigneur vous a donné le sabbat, et double part de la manne le sixième jour, pour que vous consentiez à le servir. » Cet avertissement signifie que Dieu donnera à ses élus le repos de leur labeur, et les consolations de la vie présente aussi bien que la vie future.
Mais, en outre, deux vies nous sont suggérées dans ce passage : la vie active, dans laquelle il faut maintenant travailler, et la vie contemplative pour laquelle on travaille, dans laquelle on vaquera uniquement à la contemplation de Dieu. La vie contemplative, bien qu'elle appartienne surtout au monde à venir, doit cependant être représentée dès cette vie par le saint repos du sabbat. Au sujet de ce repos, Moïse ajoute : « Que chacun reste chez soi ; personne ne doit sortir le jour du sabbat. » Autrement dit : Que chacun se repose dans sa maison et ne sorte pour aucun travail le jour du sabbat. Ceci nous apprend qu'au temps de la contemplation nous devons rester chez nous, ne pas sortir par des désirs défendus, mais ramasser toute notre intention « par la pureté du cœur » [comme le dit saint Benoît], pour penser à Dieu seul et n'aimer que lui.
Méditation de l'évangile du père Gabriel
L'homme est un être libre, il n'a pas été enfermé dans le tissu de traditions incohérentes. Les vraies traditions sont celles qui favorisent des relations vraies entre lui et Dieu
Les épis froissés
Jésus n'abandonne jamais les siens. Il advient dans un jour de sabbat, pendant qu'Il traverse des récoltes, que ses disciples arrachent des épis et les mangent en les frottant dans leurs mains. Quelques pharisiens disent : "Pourquoi faites-vous ce qu'il n'est pas permis de faire le jour du sabbat ? "
Jésus prend la parole et partant de deux exemples historiques, celui de David mangeant les pains de proposition, et celui des prêtres qui travaillent dans le Temple le jour du sabbat, il a vite fait de défendre ses disciples. La loi n'est pas si absolue qu'ils veulent bien le laisser entendre, et elle n'est faite que pour l'homme, et non le contraire.
"Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat, en sorte que le Fils de l'homme est Maître même du sabbat."
Quel caractère, quelle liberté d'esprit possédait le Christ-Jésus pour se libérer de la mentalité ambiante ! Quand on sait combien la religion enserrait la vie de l'individu en Israël, tout comme dans l'Islam, on est en admiration devant celui qui ose briser les préjugés religieux de ses contemporains.
Il lui a fallu beaucoup d'audace pour parler et agir en contradiction avec les principes religieux de son temps.
Il est rare de voir un homme se libérer seul des préjugés de la société au milieu de laquelle il vit, et surtout, des préjugés religieux. Non seulement Jésus s'en libère, mais il donne la ligne de conduite juste. Oui, "le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat, en sorte que le Fils de l'homme est Maître du sabbat"
Principe si clair et si limpide. Et pourtant... nous sommes attachés à tant de traditions qui n'ont été que des moyens, utiles un moment, mais si peu nécessaires.
C'est l'homme qui est premier pour Jésus et non les traditions et les habitudes religieuses. Il est venu nous libérer de tout formalisme religieux.
L'homme est un être libre, il n'a pas été enfermé dans le tissu de traditions incohérentes. Les vraies traditions sont celles qui favorisent des relations vraies entre lui et Dieu.
La religion n'est pas faite simplement de pratiques, mais d'amour pour Jésus.
Père Gabriel
Homélie du père Gilbert Adam
Mardi de la 2e semaine
Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat.
"Un jour de sabbat, Jésus marchait à travers les champs de blé ; et ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis.
Les pharisiens lui disaient : « Regarde ce qu’ils font le jour du sabbat ! Cela n’est pas permis. » Nous rejoignons Jésus qui marche avec ses disciples à travers les champs. Le climat est à la joie de l’annonce du Royaume de Dieu. Jésus est infatigable, il poursuit sa route accompagné de ses disciples qui ont faim ! Les disciples prennent des épis de blé qu’ils froissent dans leur main pour avoir un peu de nourriture. Les pharisiens sont scandalisés, ils interpellent Jésus et ils lui disent : « Pourquoi font–ils ce qui n’est pas permis un jour de sabbat ? Les apôtres traversent le champ de blé avec le »Pain de la vie" descendu du ciel. Trop souvent nous jugeons selon des critères humains et non pas selon les critères de Dieu, dans l’Esprit Saint. L’homme juge selon les apparences, mais le Seigneur Dieu examine le cœur. Jésus voit le cœur des Pharisiens comme il examine notre cœur pour y trouver la charité, la compassion, et une véritable ardeur pour sa mission. Jésus soulève le voile de son identité, il va dire aux pharisiens qu’il est plus grand que David ! David avait les prérogatives du roi pour lui et pour ses compagnons. Jésus manifeste ainsi son autorité aux Pharisiens.
"Et Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu’il fut dans le besoin et qu’il eut faim, lui-même et ceux qui l’accompagnaient ?
Au temps du grand prêtre Abiatar, il entra dans la maison de Dieu et mangea les pains de l’offrande que nul n’a le droit de manger, sinon les prêtres, et il en donna aussi à ceux qui l’accompagnaient. » Jésus cite le passage de l’Écriture dans lequel Dieu a jugé avec compassion et bonté David : N’avez–vous jamais lu ce que fit David ? David est le roi, comme roi, il a des libertés. Le Roi pouvait prendre les pains et personne n’allait le contester. « Il entra dans la maison de Dieu, mangea les pains offerts et en donna à ceux qui étaient avec lui. » L’allusion de Jésus aux « pains de l’offrande » est une tentative pour préparer les esprits et les cœurs au grand mystère de l’Eucharistie. Nous savons que la charité divine se manifeste au cœur de l’Eucharistie : l’amour de Dieu pour nous est si grand qu’il désire nous nourrir avec sa propre chair et son propre sang. Le Christ nous nourrit spirituellement avec son vrai corps, et avec son sang, son âme et sa divinité à chaque célébration Eucharistique. Nous le recevons dans la communion ou par désir de la communion.
« Il leur disait encore : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. »
Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat. » Jésus nous parle au cœur en nous faisant découvrir la grandeur de son amour. Il ouvre nos oreilles pour que nous écoutions sa Parole. Tandis que les disciples de Jésus font la cueillette du blé, les Pharisiens cherchent la querelle, leur cœur est sans amour. Bien souvent pour nous, la loi extérieure passe avant l’attitude intérieure du cœur. Il nous faut éliminer ce qui rétrécit notre cœur d’enfant de Dieu, tout ce qui est « extériorité, » et qui nous emprisonne dans notre agir pour Dieu. Nous nous plaignons au sujet des défauts des autres, pourtant nous ne voyons pas nos propres faiblesses et nos défauts. C‘est le choix de Dieu qui importe, il regarde le cœur. "Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat ! Le Fils de l’homme est maître du sabbat. » Nous sommes dans l’amour de Dieu et nous devons y demeurer sans cesse. Cela implique une vie d’adoration véritable pour que l’œuvre de Dieu puisse se réaliser dans la docilité à l’Esprit de Dieu.
Prière
Seigneur bien aimé accorde-nous ta Miséricorde en suivant ta Parole, et de respecter le sabbat selon ton esprit d'amour, et non comme des machine sans coeur 💔 Nous te demandons la grâce de vivre de l’amour infini que Dieu nous indique et de l'affection respectueuse de nos frères.
Emounawh
18 janvier 2022