3 Février 2022
ÉVANGILE
« Il commença à les envoyer en mission » (Mc 6, 7-13)
Alléluia. Alléluia.
Le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.
Alléluia. (Mc 1, 15)
En ce temps-là, Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs,
et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture.
« Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. »
Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ.
Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. »
Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir.
Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Saint Jean Cassien
(v. 360-435)
fondateur de monastère à Marseille
Des charismes divins, chap. I ; SC 54 (Conférences VIII-XVII ; trad. E. Pichery, éd. du Cerf, 1958 ; p. 210-211 ; rev.)
La nature du don de guérison
La tradition des anciens nous apprend que la nature des charismes spirituels revêt une triple forme.
La première cause du don de guérison est le mérite de la sainteté : la grâce des miracles accompagne tous les élus et les justes. Il est bien manifeste, par exemple, que les apôtres et une multitude de saints ont accompli des signes et des prodiges, selon le commandement que le Seigneur leur en avait fait : « Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons ; gratuitement vous avez reçu, donnez gratuitement. » (Mt 10,8)
Voici la seconde : pour l’édification de l’Église, ou pour récompenser la foi, soit de ceux qui offrent leurs malades, soit des malades eux-mêmes ; la vertu de guérir procède même des pécheurs et des indignes. (…) Au contraire, le manque de foi chez les malades ou ceux qui le présentent, ne permet pas à ceux-là mêmes qui ont reçu le don de guérison, d’exercer leur pouvoir. L’évangéliste saint Luc dit sur ce sujet : « Jésus ne put faire de miracle parmi eux, à cause de leur incrédulité. » (Mc 6, 5-6)
La troisième sorte de guérison est un jeu et une ruse de l’hypocrisie des démons. (…) Il est dit dans l’Évangile : « Il s’élève de faux Christs et de faux prophètes, et ils feront de grands signes et de grands prodiges, jusqu’à induire dans l’erreur, s’il se pouvait, même les élus. » (Mt 24, 24)
Aussi ne devons-nous jamais admirer pour leurs miracles ceux qui en font une prétention ; mais plutôt considérer s’ils se sont rendus parfaits par la correction de tous leurs vices et l’amendement de leur vie. Ceci n’est pas un bienfait qui s’obtiennent par la foi d’un autre ou pour des causes qui nous seraient étrangères ; mais la grâce divine le dispense à chacun, à proportion de son zèle.
Méditation de l'Evangile du père Gabriel
Jésus, parmi les conseils donnés à ses apôtres, leur demande aussi de s'occuper des malades, de les oindre d'huile. C'est là l'origine du « sacrement des malades ». La maladie ouvre à Dieu, car elle rend l'homme attentif à son destin, destin éternel à travers notre gangue charnelle et mortelle. La maladie ouvre encore à Dieu, à travers nos gestes fraternels.
Annoncer la Bonne Nouvelle
« Et lorsque Jésus eut achevé de donner ses instructions à ses douze disciples, Il partit de là pour enseigner et prêcher dans leurs villes »
Jésus enseigne et prêche pour annoncer son message de transformation et de Bonne Nouvelle dans toutes les villes de la Judée et de la Galilée. Il ne craint pas les randonnées et les marches pour atteindre son but. Il va, Il vient, inlassable lorsqu'il s'agit d'annoncer la Bonne Nouvelle. Que de kilomètres !
Jésus envoie de même ses disciples prêcher la pénitence, chasser les démons, s'occuper des malades et les guérir.
« Et s'en étant allés, les apôtres prêchèrent la pénitence. Et ils chassaient beaucoup de démons. Et ils oignaient d'huile beaucoup de malades et les guérissaient »
Prêcher la pénitence veut dire avant tout changer de mentalité pour vivre selon les béatitudes et entrer ainsi dans le Royaume des Cieux. D'ailleurs le texte de Luc IX, 6 ne fait allusion qu'à l'annonce de la Bonne Nouvelle, car c'est le sens de « faire pénitence » dans le texte grec.« Les disciples partirent et allèrent de village en village, annonçant la Bonne Nouvelle et guérissant partout »
« Et s'en étant allés, les apôtres prêchèrent la pénitence. Et ils chassaient beaucoup de démons. Et ils oignaient d'huile beaucoup de malades et les guérissaient »
Jésus, parmi les conseils donnés à ses apôtres, leur demande aussi de s'occuper des malades, de les oindre d'huile. C'est là l'origine du « sacrement des malades ».
La maladie ouvre à Dieu, car elle rend l'homme attentif à son destin, destin éternel à travers notre gangue charnelle et mortelle. La maladie ouvre encore à Dieu, à travers nos gestes fraternels.
Désemparés devant la souffrance, les malades retrouvent alors la tendresse de Dieu exprimée et cela sans paroles. Ce que Jésus savait si bien réaliser auprès de tous ceux qu'Il rencontrait. Combien de fois toucha-t-Il des malades, leur parla-t-Il en les prenant à l'écart de la foule; autant d'attitudes qui trahissaient sa tendresse.
Père Gabriel
Homélie père Gilbert Adam
Jeudi de la 4e semaine
Jésus appelle à lui les Douze et il se mit à les envoyer en mission deux à deux,
Jésus appelle les Douze, et pour la première fois il les envoie deux par deux. Il leur donnait pouvoir sur les esprits mauvais,
et il leur prescrivit de ne rien emporter pour la route, si ce n’est un bâton ; de n’avoir ni pain, ni sac, ni pièces de monnaie dans leur ceinture. « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. » Nous découvrons comment Jésus accompagne chacun des Douze dans cette première mission, comment il éclaire notre manière d’être. L’Apôtre ne part pas seul, chacun reçoit de l’autre une présence accompagnatrice qui l’aide à prendre conscience de ce qu’il vit lui-même. Jésus forme ses Apôtres à recevoir intérieurement, en leur cœur une nouvelle manière d’être, de la vivre dans la présence de l’autre. Jésus envoie ses apôtres deux par deux, il établit les perspectives d’une nouvelle communauté. Cette nouvelle communauté s’appuie sur sa famille de Nazareth, mais plus encore sur l’envoi du Père, « comme mon Père m’a envoyé, je vous envoie. Comme Marie a enveloppé Jésus de sa tendresse, elle enveloppe chacun des apôtres envoyés par Jésus d’une manière toute maternelle. Elle porte dans son cœur et dans sa foi cette nouvelle communauté que Jésus vient établir. Ces Douze sont des »pauvres" tellement différents les uns des autres. Jésus rempli de douceur et d’humilité a noué avec chacun d’eux une relation personnelle. Nous acceptons de n’avoir d’autre soutien que de la Parole donnée pour ressembler davantage au Christ Jésus qui annonce la Bonne Nouvelle.
Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ.
Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez en secouant la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » Nous pouvons entrevoir le rôle de Paix et d’Amour du Consolateur, de Saint-Esprit, quand les apôtres ont trouvé bon accueil. Une charité et une communion nouvelle est établie dans les cœurs, il faudra demeurer dans cette communion pour édifier une nouvelle communauté d’amour. L’Esprit Saint nourrit ces liens nouveaux, et il montrera le moment ou il faudra partir ailleurs et établir de nouveaux liens entre tous ceux qui se sont rencontrés. Dans cet amour nouveau, « Jésus leur donnait pouvoir sur les esprits mauvais. » Jésus donne à chacun de rayonner les richesses d’amour qui se trouvent dans son cœur. S’il les envoie "deux par deux," c’est pour qu’ils réalisent une communauté toute nouvelle ou ils devront d’abord s’aimer les uns les autres. Jésus les établit dans la pauvreté, ils seront ainsi en solidarité avec les pauvres qu’ils vont rencontrer. « Ne rien emporter sinon un bâton, » pour écarter les vipères du chemin.
Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir.
Ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient. » A travers cette nouvelle façon de vivre se constitue une nouvelle communauté selon le cœur de Dieu. Cette vie nouvelle, vécue de manière intérieure, est capable de chasser les démons qui empêchent la vie divine d’animer les cœurs. Ce même pouvoir nous pouvons nous aussi l’exercer en nous mettant sous l’action de Jésus Ressuscité qui nous envoie. Ce pouvoir d’Amour se reçoit de Jésus pour l’ensemble de nos relations concrètes, vécues selon l’Esprit Saint. En effet, pour réaliser le sens véritable de notre action, ce à quoi nous sommes appelés, il est nécessaire de laissez la charité prendre corps là où nous passons. Jésus envoie les Douze, devant lui, deux par deux, pour que cet amour prépare son accueil. « Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. » Alors, ils chassaient les démons et ils faisaient du bien autour d’eux.
Prière:
Nous te demandons la grâce de la conversion à Jésus ressuscité dans notre vie de chaque jour.
Seigneur donne-nous la force, le courage de t'aimer avec tant d'amour, pour que nous allions convertir là où tu nous mènes. Montre nous les chemins que nous devons suivre et d'agir selon tes ordres.
Emounawh
3 février 2022