13 Février 2022
Évangile de Jésus-Christ
selon saint Luc 6,17.20-26.
Réjouissez-vous, tressaillez de joie, dit le Seigneur, car votre récompense est grande dans le ciel.
Jésus descendit de la montagne avec eux et s’arrêta sur un terrain plat.
Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara :
« Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous.
Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés.
Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez.
Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme.
Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.
Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation . Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim !
Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez !
Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous !
C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)
tertiaire dominicaine, docteur de l'Église, copatronne de l'Europe
Lettre 102 à Dom Christophe, n° 56 (trad. Cartier, Téqui, 1976, tome 1, p. 673-674 ; rev.)
Réjouissez-vous et persévérez jusqu'à la fin !
Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse ; persévérez jusqu'à la fin, et préférez plutôt mourir que de quitter le poste où Dieu vous a appelé.
Mais embrassez la Croix par la patience, et cachez-vous dans le sein de Dieu avec vos peines ; fixez les yeux sur l'Agneau immolé pour vous, et soyez toujours content de ce que Dieu vous donne et vous destine. Nous devons faire ainsi parce que nous sommes certains que Dieu nous appelle et nous choisit ce qui peut nous rendre plus agréables à ses yeux. Vous irez ainsi de lumière en lumière, et les peines souffertes pour Jésus crucifié vous seront délicieuses, tandis que les jouissances et les consolations du monde vous deviendront amères. Vous commencerez à goûter, dès cette vie, les arrhes de la vie éternelle ; car la principale béatitude de l'âme dans le ciel, c'est d'être affermie pour toujours dans la volonté du Père. Elle goûte ainsi la douceur divine, mais elle ne la goûte jamais au ciel, si elle ne s'en est pas revêtue sur terre, où nous sommes pèlerins et voyageurs. Quand elle s'en est revêtue, elle goûte Dieu par la grâce dans ses peines ; sa mémoire s'emplit du sang de l'Agneau sans tache ; son intelligence s'ouvre et contemple l'amour ineffable que Dieu a manifesté dans la sagesse du Fils, et alors l'amour qu'elle trouve dans la bonté du Saint-Esprit chasse l'amour-propre et l'amour des choses créées, pour n'aimer que Dieu.
Ne craignez donc pas (…), mais souffrez avec joie pour vous conformer à la volonté de Dieu.
Méditation de l'Evangile du père Gabriel
Le mot " pur" signifie : sans mélange, comme un lingot de métal purifié par le feu. Etre pur...un cristal décanté des boues du désir : désir insatiable de la richesse, de la sensualité, du pouvoir. Etre pur...un cristal qui ne capte plus que la seule lumière de Dieu.
Les béatitudes : les cœurs purs
Le mot " pur" signifie : sans mélange, comme un lingot de métal purifié par le feu.
J'ai dans les yeux la gravure de mon livre de chimie, des années trente, où la grande Cornue Bessemer bascule, dans une gerbe éblouissante, son torrent d'acier. Jésus nous invite à être sans mélange, et sans partage pour Dieu. Lutte incessante où les violents l'emportent, et cela aussi bien pour nous débarrasser de la gangue des biens matériels qui nous collent aux mains, que de nous libérer de ce besoin impérieux de domination envers nos frères.
Etre pur...un cristal décanté des boues du désir : désir insatiable de la richesse, de la sensualité, du pouvoir. Etre pur...un cristal qui ne capte plus que la seule lumière de Dieu.
" Bienheureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu "
"Bienheureux ceux qui sont persécutés pour la justice, parce que le Royaume des Cieux est à eux".
C'est l'immense cortège de tous ceux qui, à travers les siècles, ont rendu témoignage au Christ. Ils ont tout simplement osé dire les paroles qui dérangent, celles que Luc nous rapportent :
"Malheur à vous qui êtes repus maintenant, parce que vous aurez faim"
"Malheur à vous qui riez maintenant, parce que vous serez dans le deuil et les larmes"
"Malheur à vous lorsque tous les hommes diront du bien de vous, car c'est ainsi que leur pères traitaient les faux prophètes"
Ce sont ces paroles qui ont valu la persécution, la prison et la mort à tant et tant d'amis du Seigneur, depuis Etienne, jusqu'au Père Doudko, en passant par les paysans d'Amérique du Sud.
Les riches enragent d'entendre dire que : Leur or n'est que dérisoire poussière, Les repus que la faim spirituelle les guette, les rieurs que leurs bouffonneries masquent mal le tragique désespoir de l'homme devant son destin...s'il n'y a d'autre fin que la mort.
"Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux. car, c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui étaient avant nous"
Père Gabriel
Homélie du père Gilbert Adam
6e dimanche du temps ordinaire
Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous.
Jésus descendit de la montagne avec eux et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon.
Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Comme Moïse, Jésus s’arrête dans la plaine ou l’attend le peuple de Dieu. Dans la solennité de cet instant Jésus regarde ses disciples. Il regarde ainsi chacun de nous avec beaucoup d’amour et de tendresse. C’est bien aux disciples qu’Il révèle sa parole, mais cette Parole est pour tous. Jésus les regarde et immédiatement Il parle de bonheur : « Heureux vous les pauvres. » La Joie est l’héritage des chrétiens. Un saint triste est un triste saint dit un adage mémorable. Ce qui vient au cœur de Jésus quand il regarde ses disciples qui marchent à sa suite, c’est : Vous êtes heureux, bienheureux. Cette Parole s’adresse à chacun de nous ! C’est ainsi que Jésus nous regarde : En marche, il nous bénit ! Nous provoquons la joie du cœur de Jésus dans le petit bout de chemin que nous avons déjà parcouru à sa suite.
Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme.
Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes. Heureux, bénis ceux qui suivent Jésus itinérant, ils n’ont vraiment que Lui comme richesse et comme bonheur. Si nous avons des biens, nous sommes prêt à les partager avec qui frappe à la porte. Notre appartenance au peuple des pauvres est en lien avec Jésus. C’est le mystère des Béatitudes pour les pauvres. Cette parole est au niveau d’un mystère, d’une appartenance à Jésus. Nous rejoignons Jésus dans son appel. Il est « l’itinérant » du Père, qui va descendre jusque dans nos enfers pour nous faire monter jusqu’au ciel, nous emmenant avec lui. Nous sommes introduits dans le mystère du Christ. C’est un lien d’amour nouveau qui nous fait vivre les uns avec les autres d’un nouvel amour. Ces liens d’amour nouveau font que le plus petit et le plus pauvre, est à l’image et à la ressemblance de Jésus d’une manière particulière, il est à la première place.
Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous !
C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. Saint Paul dit aux Chrétiens : "Soyez toujours dans la joie, en toute circonstances." La tribulation, ou l’angoisse, la persécution, la mort, rien ne peut nous séparer de l’amour de Jésus Christ. Jésus est vraiment le bonheur en personne, il est la Bonne Nouvelle. Nous ne vivons pas seulement pour cette vie, nous vivons de la vie nouvelle que Jésus est venu nous apporter. Son Amour infini a déjà commencé à se répandre. Même quand Jésus a du porter pour nous cette « éclipse » qui lui fait dire : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?" Il n’a jamais cessé d’être heureux. Les profondeurs insoupçonnées de son être étaient toujours dans la Présence du Dieu qui vient. Il n’a jamais cessé d’être l’Enfant bien aimé du Père. C’est ce que nous sommes devenus en étant ses disciples. C’est dans ces Paroles de vie que le nouveau regard du Père nous est donné. Jésus nous regarde et nous reprenons vie dans le bonheur qu’il nous donne. Il nous a appauvrit des fausses richesses du monde. Notre joie est d’être appauvris par Jésus car Il a mis en nous le Royaume de Dieu.
Demandons la grâce de reprendre chacune des béatitudes, pour comprendre à quel bonheur Jésus nous invite.