18 Février 2022
Évangile de Jésus-Christ
selon saint Marc 8,34-38.9,1.
En ce temps-là, appelant la foule avec ses disciples, Jésus leur dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera.
Quel avantage, en effet, un homme a-t-il à gagner le monde entier si c’est au prix de sa vie ?
Que pourrait-il donner en échange de sa vie ?
Celui qui a honte de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aussi aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges. »
Et il leur disait : « Amen, je vous le dis : parmi ceux qui sont ici, certains ne connaîtront pas la mort avant d’avoir vu le règne de Dieu venu avec puissance. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)
religieuse
Petit journal, § 1580.1582 (Petit journal, la Miséricorde divine dans mon âme ; trad. Apostolat de la Miséricorde divine ; Parole et Dialogue, 2002, p. 523-524 ; rev.)
De Ta croix vient la force !
Mon Jésus, voici que je vois que je suis passée par toutes les étapes de la vie en Te suivant : enfance, jeunesse, vocation, travaux apostoliques, Thabor, Jardin des Oliviers, et me voici maintenant déjà avec Toi au Calvaire. Je me suis laissée crucifier de mon plein gré et je suis déjà crucifiée, bien que je marche encore un peu, mais je suis écartelée sur la croix et je sens nettement que de Ta croix me vient la force, que Toi seul est ma persévérance.
Plus d’une fois j’ai entendu la voix de la tentation me criant « Descends de la croix ! », cependant la force de Dieu me fortifie ; l’abandon, l’obscurité et diverses souffrances frappent mon cœur, pourtant la grâce mystérieuse de Dieu me soutient et m’affermit. Je désire boire le calice jusqu’à la dernière goutte. Je crois fermement que si Ta grâce m’a soutenue au Jardin des Oliviers, elle me viendra en aide maintenant que je suis au Calvaire.
Ô mon Jésus, Maître, j’unis mes désirs aux désirs que Tu as eus sur la croix : je désire accomplir Ta sainte volonté ; je désire la conversion des âmes ; je désire que Ta miséricorde soit glorifiée ; je désire que soit hâté le triomphe de l’Église… (…) Ô mon Jésus, maintenant j’embrasse le monde entier et j’implore pour Lui Ta miséricorde.
Méditation de l'évangile du père Gabriel
Les biens matériels, la vie elle-même, ne sont d'aucun secours pour obtenir la Vie Eternelle. Mieux vaut mourir en conformité de cœur et de volonté avec le Père que d'avoir gagné l'univers qui n'est que poussière, face aux splendeurs du Royaume des cieux.
Renoncement et Liberté
La liberté pour Jésus c'est d'accepter la réalité humaine. C'est la Croix peut-être, mais sûrement le chemin qui nous mène à travers le renoncement à l'univers créé, vers le salut selon l'Evangile.
"Si quelqu'un veut faire route derrière Moi, qu'il se renonce, qu'il se charge de sa croix chaque jour et qu'il me suive !"
Il exprime encore cette liberté dans cette phrase lapidaire : "Car celui qui voudra sauver son âme la perdra"
Les biens matériels, la vie elle-même, ne sont d'aucun secours pour obtenir la Vie Eternelle. Mieux vaut mourir en conformité de cœur et de volonté avec le Père que d'avoir gagné l'univers qui n'est que poussière, face aux splendeurs du Royaume des cieux.
"Car, que sert à un homme d'avoir le monde entier s'il s'est perdu lui-même ou s'il a été condamné ?"
Que donnera un homme en échange de son âme ?
Les choix de notre liberté, pour Jésus, doivent s'orienter vers l'essentiel et non vers ce qui passe comme le visage de ce monde.
Père Gabriel
Homélie du père Gilbert Adam
Sainte Bernadette
ils cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel.
Les pharisiens survinrent et se mirent à discuter avec Jésus ; pour le mettre à l’épreuve, ils cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel.
Jésus annonce une bonne nouvelle pour toutes les générations. Les pharisiens sont dans une absence totale de dialogue avec lui, c’est un refus d’avancer ensemble. Jésus va toujours au-delà de la mise à l’épreuve qui lui est adressée. Il demeure tout amour et toute ouverture envers ses interlocuteurs. Cet Evangile illustre bien l’incompréhension des villageois de Lourdes dans la rencontre de Marie et de Bernadette. Elle a douze ans quand elle voit Marie à la grotte de Lourdes. Le visage de Marie plein de douceur allège l’humiliation vécue par sa famille et la douleur de son quotidien. Bernadette allait chercher du bois pour le feu parce qu’il faisait froid et qu’elle souffrait de l’asthme. Son père était un bon meunier au grand cœur. Il sera accusé pour avoir volé un sac de farine ! Il s’est soumis à cette diffamation comme peuvent le faire les pauvres. Plus tard il sera reconnu innocent. La mère de Bernadette était une femme de la montagne rude. Elle n’était pas toujours « tendre » avec sa petite Bernadette. Mais il y beaucoup d’amour dans la maison des Soubirous. "Tu n’iras plus à la grotte," les gens disent que tu es folle lui dira sa mère.
« Jésus soupira au plus profond de lui-même et dit : « Pourquoi cette génération cherche-t-elle un signe ?
Marie apparait à Bernadette alors que la famille Soubirous est « au creux de la vague ». Le cachot leur est offert comme refuge. C’est une pièce dans une rue qui manque d’air alors que Bernadette a de l’asthme ! Là, dans une seule pièce, vont vivre à six, une famille entière. Bernadette n’a pas fuit la situation dans laquelle se trouvaient ses parents. Elle a habité la pauvreté en essayant de venir en aide à sa famille. Bernadette sera à l’origine de millions de pèlerins qui viendront chaque année à Lourdes. Jésus habite l’humanité en profondeur pour la guérir. Nous sommes appelés à entrer en dialogue avec Dieu et nous reconnaissons les signes qu’il nous donne. C’était l’expérience de Marie avec l’ange Gabriel, elle pose la question du comment cela se fera-t-il ? Les apparitions de la « Belle Dame » à Bernadette lui ont apporté beaucoup de bonheur. "Elle m’a regardée comme une personne," dira t-elle. Nous voudrions que les pauvres et les petits soient regardés comme des « personnes. » Le dix huit février, Marie dit à Bernadette : « Je ne te promets pas d’être heureuse sur la terre, mais je te promets le bonheur du ciel. » Les apparitions lui ont donné beaucoup d’épreuves.
« Amen, je vous le déclare : aucun signe ne sera donné à cette génération. » Puis il les quitta, remonta en barque, et il partit vers l’autre rive. »
Bernadette a vécu à Nevers à l’école de Marie, elle a suivi Jésus dans son humiliation. La relation est le signe de l’échange qui s’établit entre les personnes. Nous partons de ce que nous avons vu, et de ce qui se donne à nous. Jésus nous conduit, Il nous guide et Il nous accompagne. Bernadette qui souffre de l’asthme à Nevers s’entend dire d’une soeur compatissante : "Ma pauvre petite fille, comme vous souffrez !" Bernadette lui répondra, oui ma sœur, mais la nuit de la Foi est encore plus difficile à vivre ! Elle terminera sa vie en disant à Marie : « Prie pour moi, pécheresse. » Nous saisissons la détresse des Pauvres. Rejetés des hommes, ils sont bien près de se croire rejetés de Dieu Lui-même. « Je suis moulue comme un grain de blé, » dira Bernadette qui a vécu cette misère avec un grand réalisme et une foi très grande.
Nous demandons la grâce d’habiter la pauvreté du Christ pour habiter notre pauvreté et rayonner de l’Amour de Jésus.