8 Avril 2022
Saint Gautier
Abbé de Saint-Martin de Pontoise (✝ 1099)
Ce Picard entra au monastère de Rebais dans la Brie champenoise. Il n'était encore que novice quand il ouvrit la porte à un manant qui moisissait dans la prison de l'abbaye. "Donne à qui te demande", répondit-il au Père abbé qui s'en étonnait. Douze ans plus tard, il reçut du roi la charge de l'abbaye de Saint Germain devenue Saint Martin de Pontoise. Il ne sut pas, là non plus, résister aux demandes raisonnables de ses moines. Mais il quitta en cachette le monastère pour reprendre "la dernière place" selon l'Évangile. Il cherchait la solitude. Saint Gautier de PontoiseIl alla ainsi se cacher au milieu des neuf cents moines de Cluny, mais, reconnu un beau jour, ses moines le ramenèrent à Pontoise. Il se retira dans un îlot sur la Loire près de Tours. Là encore, il fut reconnu par un pèlerin et ses moines le ramenèrent à la raison et à la maison. Il partit pour Rome afin que le Pape accepte sa démission. Grégoire VII donna au saint homme sa bénédiction et le renvoya à Pontoise avec défense de quitter désormais son poste. Il obéit.
Illustration: © archives de Pontoise - Saint-Gautier et Pontoise (site de la ville de Pontoise)
"Né en Picardie vers 1030, Gautier fut d'abord moine à l'abbaye bénédictine de Rebais-en-Brie. Par son renom, il fut choisi abbé d'une communauté implantée à l'intérieur de la ville fortifiée (castrum) de Pontoise, au N°7 de la rue de la Coutellerie, non loin de l'église St Germain.
En 1069 le roi de France Philippe 1er confirme les possessions de l'abbaye de St Germain. C'est Gautier qui obtient l'autorisation de faire édifier une nouvelle abbaye autour de l'église St Martin, située hors les murs, aux abords d'une ancienne route entre Paris et la Normandie. Les moines se déplacent alors à cet endroit. Gautier devient le 1er abbé connu vers 1070. Grâce à lui l'abbaye acquiert un grand renom et bénéfie de nombreuses donations. Humble, modeste, Gautier va même jusqu'à demander au pape Grégoire VII de le relever de ses fonctions, mais celui-ci lui demande obéissance. Gautier a longtemps été tiraillé entre sa quête sans cesse grandissante de Dieu et la solitude de sa fonction.
Gautier meurt le 8 avril 1099, très aimé de sa communauté."
(source: parcours pédestre - Saint Gautier et l'abbaye de Saint Martin - diocèse de Pontoise)
Canonisé en 1153.
Un internaute nous précise que Saint Gautier est né à Andainville dans la Somme (80140) non loin de la chapelle qui porte son nom.
Il figure également au 9 avril sur certains calendriers.
Les diocèses d'Ile de France le célèbrent le 4 mai.
Bx August Czartoryski
Prêtre salésien
August Czartoryski naît à Paris le 2 août 1858 où sa famille était en exil : depuis environ trente ans sa famille, en lien avec l’histoire et les intérêts des dynasties de Pologne, était émigrée en France.
Il avait six ans quand mourut sa mère, atteinte de tuberculose : un triste héritage que la maman transmit à son fils. Quand le mal manifesta ses premiers symptômes, commença pour Auguste un long pèlerinage forcé dans différentes nations, à la recherche de la santé, qu’il ne recouvrera jamais. Mais la santé n’était pas le principal objectif de sa recherche : coexistait dans son esprit de jeune une autre recherche bien plus précieuse, celle de sa vocation.
Sur le jeune prince fut exercée une grande influence par son précepteur, Joseph Kalinowski : ce dernier fut précepteur de Czartoryski pendant seulement trois ans (1874-1877), mais il laissa sa marque. Il devint ensuite carme, et sera canonisé par saint Jean-Paul II en 1991.
L’événement décisif fut cependant la rencontre avec Don Bosco. Auguste approchait des 25 ans. Cela se produisit à Paris, dans l’hôtel Lambert, où il habitait avec sa famille. Après cette rencontre il sentit non seulement le renforcement de sa vocation à l’état religieux, mais il eut la nette conviction d’être appelé à devenir salésien.
En 1887, il entra au noviciat où il eut pour maître don Giulio Barberis. Le 24 novembre de la même année, à Turin, des mains de Don Bosco, dans la basilique Marie-Auxiliatrice il reçut la soutane. Le saint Fondateur mourut deux mois après et c’est en émettant la profession religieuse sur sa tombe à Valsalice que le prince Czartoryski devint salésien.
Préparé par la souffrance et dans la souffrance, il fut ordonné prêtre le 2 avril 1892 à San Remo (Ligure, Italie) par Mgr Thomas Reggio, évêque de Vintimille (béatifié le 3 septembre 2000 par saint Jean-Paul II).
La vie sacerdotale du P. August Czartoryski dura à peine un an, qu’il passa à Alassio, dans une chambre qui donnait sur la cour des enfants. C’est là qu’il s’éteignit le soir du 8 avril 1893, assis sur le fauteuil, où Don Bosco s’était plusieurs fois reposé.
Son corps fut transporté en Pologne et enterré dans la crypte paroissiale de Sieniawa, à côté des tombes de la famille. Par la suite, ses restes furent transportés dans l’église salésienne de Przemyśl, où ils se trouvent encore aujourd’hui.
August Czartoryski, avec quatre religieuses : Laura Montoya, María Guadalupe García Zavala, Nemesia Valle, Eusebia Palomino Yenes et une laïque : Alexandrina Maria da Costa, a été béatifié à Rome, place Saint-Pierre, le 25 avril 2004, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Bx Domingo del Santísmo Sacramento
Prêtre trinitaire basque
Domingo naît dans la bourgade de Biteriño di Dima (près de Bilbao en Biscaye, province du Pays Basque espagnol) le 11 mai 1901, et reçut une très bonne éducation chrétienne de ses parents, Simone Iturrate et Maria Zubero.
Obéissant à ses parents, il allait à l’école du village et participait aux travaux de la maison et des champs. Assidu au catéchisme, il reçut du curé de la paroisse la charge de l’enseigner aux plus petits. Il fut enfant de chœur, et fréquemment assistait à la messe aussi en semaine.
Sensible, il avait quelque inclination à l’emportement, en bon Basque qu’il était. Quand il parla de sa vocation aux parents, sa mère consentit tout de suite, mais pas son père, qui considérait son fils aîné comme l’héritier de l’entreprise familiale ; cependant il finit par céder devant la fermeté de son fils.
Domingo reçut alors la Confirmation (1913), entra comme aspirant chez les Pères Trinitaires de Algorta (province de Cantabria, Biscaye) en 1914 pour y faire ses études, reçut l’habit en 1917 et commença ainsi le noviciat au couvent de la “Vierge-bien-apparue” (Virgen Bien Aparecida) avec le nom de Domingo du Saint Sacrement.
Son chemin ne fut pas facile ; on apprit par une de ses confidences qu’il vécut alors une longue période de nuit obscure, qui le plongea dans le doute de sa vocation, l’aridité spirituelle, l’insatisfaction de ses actes, la peur, l’amertume, l’angoisse… Il se confia à la Sainte Vierge et finalement fit sa profession le 14 décembre 1918, ayant retrouvé la tranquillité intérieure et la sérénité spirituelle.
Après une année de philosophie, il fut envoyé pour continuer ses études à l’Université Grégorienne de Rome de 1919 à 1926. Il fut reçu Docteur en Philosophie en 1922, fit la même année ses vœux perpétuels, puis fut reçu aussi Docteur en Théologie en 1926. Dans son couvent romain, il était “assistant” du père Maître, c’est-à-dire qu’il devait veiller sur l’observance de la sainte discipline.
Il fut ordonné prêtre le 8 août 1925 et célébra sa Première Messe le jour de l’Assomption. Il exprima au père Provincial son désir d’ouvrir une mission de l’Ordre en Afrique ou en Amérique latine, mais ses supérieurs préférèrent mettre à profit ses excellentes qualités de formateur pour le nommer Maître des étudiants au Chapitre général de 1926.
C’est en juin qu’il ressentit les premiers symptômes de la tuberculose pulmonaire ; en réalité, le mal était déjà très avancé ; un séjour à Rocca di Papa (province de Rome dans la région Latium en Italie) n’apporta pas d’amélioration et Domingo fut transporté d’urgence à Algorta en Espagne, avec un arrêt devant la grotte de Lourdes. Les médecins l’examinèrent, mais la maladie était incurable.
Retiré au couvent de Belmonte (province de Cuenca), il accepta la volonté de Dieu sans se rebeller et abandonna tous ses projets missionnaires. Il mourut à Belmonte à même pas vingt-six ans, le 7 avril 1927, en odeur de sainteté.
Pour la Cause de sa béatification, on présenta quelque deux mille cinq cents relations de guérisons attribuées à son intercession. Depuis 1974, ses restes sont dans l’église des trinitaires du Redentor(Algorta, España).
Domingo del Santísmo Sacramento est béatifié le 30 octobre 1983 par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Saint Perpet ou Perpetuus
Évêque de Tours
(† 494)
Saint Perpetuus, originaire d'une famille sénatoriale d'Auvergne, dans la première moitié du Ve siècle, fut désigné par l'éclat de ses vertus au clergé et au peuple de Tours pour gouverner leur Église, en 461.
La gloire de l'épiscopat de saint Perpetuus, ce fut son amour pour saint Martin et pour la basilique qu'il avait fait construire en son honneur, basilique que les auteurs et les poètes de l'époque comparent au temple de Salomon et regardent comme une des merveilles du monde. La construction de ce temple, digne du Saint qui devait y être honoré, dura vingt-deux ans; sa consécration se fit avec une grande solennité; Perpetuus y avait invité un grand nombre d'évêques et de religieux.
Lorsqu'on voulut exhumer le corps de saint Martin pour le transporter dans un sanctuaire du nouvel édifice, on éprouva des difficultés insurmontables, et l'on ne put remuer le cercueil; le projet allait être abandonné, quand un vieillard inconnu, revêtu du costume d'abbé, s'approcha et dit: "Ne voyez-vous pas que saint Martin est prêt à vous aider?" Et aussitôt, de ses mains, il souleva sans effort le corps du bienheureux. C'était sans doute un ange envoyé du Ciel ou peut-être saint Martin lui-même.
De nombreux miracles s'opérèrent plus que jamais au tombeau de saint Martin, et depuis ce temps le nom de saint Perpetuus se trouva lié à toutes les gloires de la superbe basilique. Le saint évêque de Tours bâtit beaucoup d'autres églises; de là vient qu'on le représente avec un édifice sacré sur la main, symbole qui convient fort bien, du reste, à l'un des plus grands bâtisseurs d'églises qui aient jamais existé.
Saint Perpetuus aima les pauvres, son clergé et son Église d'un ardent amour, comme son testament en fait foi. Voici quelques lignes de ces pages vraiment épiscopales: "Au nom de Jésus-Christ. Ainsi soit-il. Moi, Perpetuus, pécheur, prêtre de l'Église de Tours, je ne veux pas partir de ce monde sans laisser un testament, de peur que les pauvres ne soient privés des biens dont la bonté du Ciel m'a libéralement doté, et de peur que les biens d'un prêtre ne passent à d'autres familles qu'à mon Église. Je donne et lègue à tous les prêtres, diacres et clercs de mon Église, la paix de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il. Que le Seigneur Jésus détruise du souffle de Sa bouche tous les impies! Ainsi soit-il, ainsi soit-il! Paix soit à l'Église, paix soit au peuple, à la ville et à la campagne... Pour vous, mes frères bien-aimés, ma couronne, ma joie, mes seigneurs, mes enfants, pauvres de Jésus-Christ, indigents, mendiants, malades, orphelins, veuves, vous tous, je vous fais et constitue mes héritiers..."
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
Bouquet spirituel:
«Celui qui mange Ma chair et boit Mon sang demeure en Moi, et Moi en lui.»
Jn 6, 57
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