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Le blog de mim-nanou75.over-blog.com

Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,

ça s'est passé un... 6 avril

6 avril 46 av. J.-C. :

Victoire de César à Thapsus


Le 6 avril de l'an 46 av. J.-C., les troupes de Jules César battent celles de Pompée à Thapsus. La fin de la première guerre civile annonce à Rome la ruine des institutions républicaines.

6 avril 1199 :

Richard Coeur de Lion tué au siège de Châlus

 Jean sans Terre lui succède
 

Le 6 avril 1199, Richard Coeur de Lion est blessé et meurt au cours du siège du château de Châlus, au centre de la France. Le roi d'Angleterre s'est montré en toutes occasions un piètre politique, roulé par l'empereur d'Allemagne, le roi de France ou ses propres barons. Qu'importe, la postérité indulgente a gardé le souvenir d'un guerrier chevaleresque et vigoureux. La légende de Robin des bois a aussi contribué à sa popularité posthume.

6 avril 1327 :

Pétrarque rencontre Laure, sa muse


Le 6 avril 1327, le poète Pétrarque (23 ans) rencontre pour la première fois Laure de Noves à l'église Sainte-Claire d'Avignon. C'est le début d'une passion platonique qui va inspirer toute son œuvre poétique.

6 avril 1536 :

Quesada explore la Nouvelle-Grenade
 

Le 6 avril 1536, le conquistador Gonzalo Jimenez de Quesada quitte Santa Marta, sur la côte atlantique de l'actuelle Colombie. Remontant le cours du fleuve Magdalena, il gagne l'intérieur avec 600 hommes et une centaine de chevaux, explore le pays et fonde sa future capitale, Santa Fé de Bogotá. Il nourrit également le mythe de l'Eldorado (ou El dorado) et découvre la pomme de terre, cultivée par les Indiens chibchas des plateaux andins...

Fructueuses découvertes

Les premiers Espagnols avaient accosté sur le rivage de l'Amérique du Sud une génération plus tôt. Il y avait parmi eux d'anciens compagnons de Christophe Colomb et un Florentin du nom d'Amerigo Vespucci qui allait laisser son prénom au continent.

Ces pionniers s'étaient gardé de pénétrer dans l'intérieur des terres et c'est Quesada (34 ans), un homme de loi, qui s'y risque, à la demande du gouverneur de la petite colonie.

Sur les plateaux, il découvre de l'or et des émeraudes. Il a vent aussi d'une tradition indienne selon laquelle certains rois ou caciques étaient à leur avènement enduits de poudre d'or et prenaient place dans une barque cérémonielle, sur un lac, pour faire une offrande aux dieux... D'où le mythe de l'Eldorado, l'Homme doré !

Dans une vallée gouvernée par un roi indienne du nom de Bogotá, il fonde une cité appelée Santa-Fé de Bogotá et baptise la contrée Nouveau royaume de Grenade (Nouvelle-Grenade) en souvenir de sa ville natale.

Peu organisés, les Indiens chibchas de la région se soumettront sans subir de guerres aussi violentes que les Incas du Pérou et les Aztèques du Mexique. Ils vont aussi révéler aux Espagnols les secrets de leur relatif bien-être : l'extraction de sel à partir de sources salées et surtout la culture d'une curieuse «truffe», pas spécialement savoureuse mais exceptionnellement nutritive et facile à cultiver, la pomme de terre !

Célibataire, Quesada mourra octogénaire, riche et respecté, après avoir encouragé son neveu à partir dans la vallée de l'Amazone, à la découverte du mythique El Dorado.

6 avril 1652 :

Fondation de la ville du Cap
 

Les Hollandais établissent le 6 avril 1652 une petite colonie permanente près du cap de Bonne Espérance, à la pointe de l'Afrique. C'est l'origine de la ville du Cap, qui compte aujourd'hui près de 2 millions d'habitants...

 

Les Portugais explorent l'Afrique
Le Portugais Bartolomeu Dias fut le premier navigateur européen à atteindre la pointe de l'Afrique, en 1488. Il en garda un si mauvais souvenir qu'il l'appela Cap des Tempêtes. Mais le roi du Portugal, trop heureux de l'exploit qui laissait augurer un prochain voyage jusque dans l'Asie des épices, le rebaptisa Cap de Bonne Espérance.

Un peu plus tard, en 1497, un autre marin portugais, Vasco de Gama, réussit enfin à contourner l'Afrique et à atteindre les Indes. C'est le début d'un fructueux commerce.

Mais le contournement du continent noir au temps de la marine à voile ne demande pas moins de six mois et chaque voyage se solde par la mort de beaucoup de marins, faute de produits frais.

Justement, le cap de Bonne Espérance, situé à peu près à mi-distance de l'Europe et de l'Inde, se prêterait à l'établissement d'une base de ravitaillement. Les navigateurs repèrent à côté du Cap la baie de la Table, ainsi nommée en raison d'un massif au sommet plat qui domine le littoral à 1000 mètres d'altitude. De ce massif descendent des cours d'eau propices à la fondation d'une ville et au développement de cultures maraîchères.

Les Portugais renoncent toutefois à s'y établir après que l'un des leurs, Francisco de Almeida, et 60 de ses hommes y aient été massacrés par des habitants du cru, des Aborigènes du groupe khoisan (on dit aussi Hottentot), le 1er mars 1510. Ils se contentent de relais moins pratiques situés plus au nord.

Les Hollandais s'emparent du commerce
C'est finalement la Hollande qui va prendre l'initiative de s'établir au Cap un siècle plus tard. Aussi connue sous le nom de Provinces-Unies, la Hollande vit au XVIIe siècle son Âge d'Or. Elle rivalise avec la France de Louis XIV. Ses navires de commerce parcourent le monde jusqu'en Indonésie et au Japon.

En 1648, l'un de ses navires, le Nieuwe Haarlem, s'échoue au pied de la célèbre montagne de la Table. Après avoir vécu un an des produits de la terre, l'équipage rentre dans la mère-patrie et le commandant suggère d'établir une colonie en cet endroit hospitalier,au climat méditerranéen et au sol fertile.

La Compagnie hollandaise des Indes orientales (VOC) y envoie une flotille de cinq navires sous le commandement du capitaine Jan van Riebeeck (32 ans), avec à leur bord 90 colons (dont seulement 8 femmes).

Dans la baie de la Table, les hommes commencent bientôt la construction d'un petit fort et plantent un potager.

Naissance d'une Nation
Les premiers colons sont des paysans calvinistes très pieux. Beaucoup ont quitté les Flandres méridionales pour échapper à l'oppression des occupants espagnols. Leur nombre s'élève à 800 lorsqu'ils sont rejoints en 1685 par 200 huguenots chassés de France par la révocation de l'Édit de Nantes.

Rencontre entre Hottentots et Portugais in Pionniers en Afrique du Sud (1914).Les deux communautés se mélangent très vite. Le souvenir de leurs origines subsiste dans les patronymes. Ainsi, l'ancien président de l'Afrique du Sud, Frederik De Klerk, tire son nom d'un huguenot dénommé Leclerc.

Les colons européens entrent en relation avec les premiers habitants du lieu. Il s'agit de nomades appelés Hottentots et d'aborigènes, ou Boshimans, comme on en voit dans le film célèbre : Les Dieux sont tombés sur la tête.

Beaucoup d'aborigènes sont réduits en esclavage dans les fermes des Européens, de même que des esclaves importés de Madagascar et des Indes. De nombreuses unions mixtes forment un groupe métis dont une partie finit par se fondre dans la population européenne.

Isolés de la mère Europe, les colons donnent naissance à une langue originale dérivée du hollandais, qui prend plus tard le nom d'afrikaans. La population européenne croît très vite. En trois siècles, ses effectifs passent d'un millier d'individus à plus de trois millions sans migration supplémentaire.

Aux XVIIIe et XIXe siècles, les Boers (paysans en langue afrikaans) entrent en guerre contre les Noirs de culture bantoue qui descendent d'Afrique centrale et occupent peu à peu le territoire sud-africain. Ils soutiennent aussi de longues guerres contre les Britanniques qui annexent la province du Cap à la faveur des guerres napoléoniennes et immigrent en masse avec la découverte de l'or dans la région du Transvaal à la fin du XIXe siècle, en 1886.

La période pionnière de l'Afrique du Sud s'achève avec une ultime guerre entre Anglais et Boers, et l'indépendance de l'Union sud-africaine en 1910.

Le racisme, de coutumier, devient institutionnel et débouche sur les lois de l'apartheid (d'un mot afrikaans synonyme de ségrégation). Ces lois ne seront abolies qu'en 1991, avec le triomphe des militants anti-apartheid et du plus prestigieux d'entre eux, Nelson Mandela.

 

6 avril 1768 :

Bougainville découvre les « bons sauvages » de Tahiti
 

Le 6 avril 1768, l'explorateur Louis-Antoine de Bougainville, à bord de la Boudeuse jette l'ancre à Tahiti. Le récit qu'il tire de son séjour dans cette île du bout du monde va nourrir en Europe, jusqu'à nos jours, le mythe du « bon sauvage ».

6 avril 1793 : Création du Comité de Salut public
Le 6 avril 1793, confrontée aux périls extérieur (coalition européenne) et intérieur (guerre de Vendée), la Convention crée un Comité de Salut public destiné à superviser le gouvernement et prendre des mesures d'urgence appropriées à la situation...

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6 avril 1814 :

Le Sénat appelle au trône Louis XVIII


Le 6 avril 1814, le jour même où, à Fontainebleau, Napoléon 1er se résigne à abdiquer sans conditions, le Sénat, réuni à Paris, appelle au trône le frère du roi guillotiné, le comte de Provence devenu Louis XVIII (59 ans).
C'est le « retour des lys » ! Louis XVIII, qui se fait appeler le Désiré(!), quitte sans attendre sa retraite anglaise de Hartwell et débarque à Calais. En route vers Paris, il publie le 2 mai à Saint-Ouen une déclaration dans laquelle il promet un gouvernement représentatif et le respect des acquis de la Révolution. Soulagement chez les Français de tous bords, désireux de retrouver enfin la paix.

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6 avril 1868 :

Charte de Cinq articles au Japon
 

Le 6 avril 1868, au Japon, l'empereur Meiji (Mutsuhito) promulgue la Charte de Cinq articles. Elle marque la fin du régime féodal et la modernisation administrative.

6 avril 1909 : Peary et Henson au pôle Nord
Le 6 avril 1909, six hommes atteignent pour la première fois le pôle Nord. Il s'agit de Robert Edwin Peary, de Matthew Henson, son serviteur de race noire, et de quatre Inuits (Esquimaux) : Ootah, Egingwah, Seegloo et Ooqueah. Ils réalisaient l'exploit avec des traineaux à chiens. Bientôt, réchauffement climatique oblige, c'est en navire de croisière que les riches touristes y accèderont...

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6 avril 1917 :

Les États-Unis entrent dans la Grande Guerre
 

Le 6 avril 1917, le Congrès des États-Unis vote la guerre à l'Allemagne. Sa décision est motivée par le torpillage du paquebot Vigilentia, le 19 mars 1917 et le souvenir du sort similaire du Lusitania, en 1915. Elle est également motivée par la publication du télégramme secret adressé le 16 janvier 1917 par Arthur Zimmerman, secrétaire d'État allemand aux Affaires étrangères, à son homologue mexicain pour lui suggérer une alliance contre les États-Unis...

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6 avril 1941 :

Invasion de la Yougoslavie


Le ​6 avril 1941, à 5h15 du matin, l'Allemagne, l'Italie, la Roumanie et la Hongrie envahissent la Yougoslavie sans déclaration de guerre préalable. Les journaux italiens et allemands déclarent que « les forces de l'Axe marchent contre la trahison des Serbes, en référence au putsch des officiers serbes du 27 mars ».

Partant d'Autriche, de Hongrie, de Roumanie et d’Albanie, les forces de l’Axe se dirigent vers les principales villes de Yougoslavie et s’enfoncent entre Grecs et Yougoslaves pour empêcher une éventuelle jonction. À l'aube, sous la direction personnelle du maréchal Hermann Goering, la Luftwaffe lance une puissante attaque aérienne contre Belgrade, pourtant déclarée « ville ouverte ». Tous les terrains d'aviation sont bombardés et l'aviation yougoslave est pulvérisée au sol. Un second bombardement massif a lieu le lendemain pour engendrer la terreur parmi la population. En deux jours, les raids allemands font 17 000 tués dans la population civile de Belgrade. La ville est occupée le 13 avril 1941. Alors entrent en action les résistants du général Mihailovic, les Tchetniks (*).

6 avril 1944 :

La Gestapo investit la maison d'Izieu


Créée en 1943 pour accueillir des enfants juifs clandestins, la Maison d'Izieu, dans le village du même nom, dans l'Ain, est investie le 6 avril 1944 par la Gestapo de Lyon, sous le commandement de Klaus Barbie.

Les Allemands arrêtent 44 enfants et leurs sept éducateurs. Seul un adolescent arrive à s'échapper. 42 enfants et cinq adultes seront gazés à Auschwitz-Birkenau. Deux adolescents et le directeur seront fusillés en Estonie. Des sept éducateurs, une seule personne reviendra d'Auschwitz.

Barbie, par ailleurs responsable de l'arrestation de Jean Moulin, après une longue cavale en Bolivie, sera condamné pour crime contre l'humanité à Lyon, en 1987.

 

6 avril 1972 :

L'affaire criminelle de Bruay-en-Artois


Le 6 avril 1972, un jeune homme découvre le corps inanimé de sa soeur, Brigitte Dewèvre, sur un terrain vague de Bruay-en-Artois. Le juge d'instruction Henri Pascal incarcère aussitôt un notable, le notaire Pierre Leroy, sur la foi de son « intime conviction ». Il étale sa vie privée en place publique. Les organisations gauchistes lui apportent immédiatement leur soutien, voyant dans le crime une manifestation de la lutte des classes. Le juge sera finalement désavoué. Le probable criminel, un adolescent ami de la victime, sera quant à lui acquitté au bénéfice du doute. L'émotion est telle que la municipalité de la ville a changé son nom en Bruay-la-Buissière.

Avec cette affaire de Bruay-en-Artois, la justice et l'ordre public deviennent une pomme de discorde politique et un enjeu idéologique. Ils ne cesseront plus de l'être.

L'affaire de Bruay-en-Artois vue par un quotidien français à grand tirage (France Soir, 15 avril 1972)

6 avril 1992 :

Bombardement de Sarajevo


Le 6 avril 1992, Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine, est le théâtre d'une grande manifestation pacifique. Mais des franc-tireurs serbes tirent dans la foule. Alors commence le long siège de Sarajevo par l'armée yougoslave. C'est la dernière étape de la guerre engagée par Slobodan Milosevic, qui mènera au démembrement complet de la Yougoslavie, avec l'indépendance des Républiques fédératives de Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine et Monténégro, ainsi que du Kossovo (ou Kosovo)...

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6 avril 1994 :

Génocide au Rwanda


Le 6 avril 1994, le président-dictateur du Rwanda, Juvénal Habyarimana, est tué dans un attentat contre son avion personnel. Ses fidèles de la majorité hutu entreprennent aussitôt le massacre de la minorité tutsie (10% de la population) et des hutus modérés. En trois mois, 800.000 innocents sont massacrés à coups de machette.

C’est le dernier génocide du XXe siècle. Il est suivi d’un embrasement guerrier dans la région des Grands Lacs africains : 3 à 5 millions de morts à ce jour…

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6 avril 2012 :

Insurrection touarègue au Mali
 

Le 6 avril 2012, le mouvement des rebelles touarègues (le MNLA) déclarait unilatéralement l’indépendance de l’État d’Azawad au nord du Mali.

Les médias ont mis en avant la composante islamiste en rappelant la contribution d’AQMI dans ces opérations et en faisant le lien avec les événements survenus en Libye ; ce faisant, l’origine profonde du conflit, qui trouve ses racines jusque dans l’Histoire précoloniale, a été souvent occultée.

 

6 avril 1768 :

Bougainville découvre les « bons sauvages » de Tahiti
 

Le 6 avril 1768, l'explorateur Louis-Antoine de Bougainville, à bord de la Boudeuse jette l'ancre à Tahiti. Le récit qu'il tire de son séjour dans cette île du bout du monde va nourrir en Europe, jusqu'à nos jours, le mythe du « bon sauvage ».

6 avril 1793 :
Création du Comité de Salut public


Le 6 avril 1793, confrontée aux périls extérieur (coalition européenne et défaite de Neerwinden) et intérieur (insurrections royalistes et guerre de Vendée), la Convention crée un Comité de Salut public destiné à superviser le gouvernement et prendre des mesures d'urgence appropriées à la situation.

Il comprend neuf membres élus pour un mois et rééligibles, parmi lesquels Barère, Cambon et Lindet. Danton, qui est à l'origine de ce Comité, en assure la présidence.

Le Triomphe de la Montagne, 1793 – Estampe représentant La Convention Montagnarde (Juin 1793 – Juillet  1794) – P. Lelu del. & sculp. – Source gallicabnf.fr.
Au sein de l'assemblée révolutionnaire, cependant, les tensions s'aiguisent entre les Girondins, rétifs aux mesures d'exception, et les Montagnards. Le conflit se dénoue avec l'arrestation brutale des premiers, le 2 juin 1793. 

Aussitôt entrent au Comité de Salut public de nouvelles personnalités de la Montagne  : Hérault de Séchelles, Saint-Just et Couthon.

Mais le flamboyant Danton est évincé de la présidence du Comité le 10 juillet et se retire à Bar-sur-Aube. Il est vrai que, s'étant beaucoup enrichi et remarié le 13 juin avec une jeunette, il n'a plus la tête révolutionnaire. Le 27 juillet, il est remplacé à la présidence par son plus farouche ennemi, Robespierre, qui accède ainsi à un rôle de premier plan.

Bénéficiant de pouvoirs illimités sauf en matière financière, le Comité travaille dès lors d'arrache-pied pour sauver la Révolution et la Nation. Ses membres, au nombre de dix à douze, ne prennent souvent pas la peine de rentrer chez eux pour dormir ! Les ministres deviennent de simples agents d'exécution avant d'être purement et simplement supprimés le 1er avril 1794.

Portrait de Bertrand Barère (Tarbes, 10 septembre 1755 ; 13 janvier 1841), Jean-Louis Laneuville, 1794, Kunsthalle de Brême.Les membres du Comité se répartissent les tâches. Robespierre dirige avec Saint-Just et Couthon les grandes affaires cependant que Carnot s'occupe de la guerre et Prieur de la Côte d'Or de l'armement. Lindet s'occupe des subsistances, Jean Bon Saint-André et Prieur de la Marne de la marine, Collot d'Herbois et Billaud-Varenne de la politique intérieure.

Bertrand Barère fait office de porte-parole de ses collègues à l'Assemblée. C'est le seul membre du Comité à y avoir participé tout du long, malgré sa mésentente avec Robespierre. Sa mine avenante et sa fougue oratoire lui permettent de faire passer devant la Convention les terribles mesures d'exception du Comité et ses nombreuses mises en accusation.

Le Comité envoie de représentants en mission en province où ces personnages tout-puissants se font assister par les Comités de surveillance révolutionnaires établis dans chaque commune. Plusieurs abusent de leur position pour réprimer de façon aveugle les menées contre-révolutionnaires. 

Le Comité envoie aussi des représentants en mission aux armées et promulgue une nouvelle levée en masse. Carnot lève 14 armées et 800 000 hommes. C'est ainsi que, quinze mois après la création du Comité de Salut public et tout juste deux semaines après la loi du 22 prairial qui institue la Grande Terreur, les soldats de la République remportent à Fleurus une victoire décisive sur la coalition européenne. La Révolution est sauvée... Beaucoup de Français aspirent dès lors au repos. Les jours de Robespierre sont comptés.

 

6 avril 1814 :

Le Sénat appelle au trône Louis XVIII


Le 6 avril 1814, le jour même où, à Fontainebleau, Napoléon 1er se résigne à abdiquer sans conditions, le Sénat, réuni à Paris, appelle au trône le frère du roi guillotiné, le comte de Provence devenu Louis XVIII (59 ans).
C'est le « retour des lys » ! Louis XVIII, qui se fait appeler le Désiré(!), quitte sans attendre sa retraite anglaise de Hartwell et débarque à Calais. En route vers Paris, il publie le 2 mai à Saint-Ouen une déclaration dans laquelle il promet un gouvernement représentatif et le respect des acquis de la Révolution. Soulagement chez les Français de tous bords, désireux de retrouver enfin la paix.

La chute du « tyran »
Le 31 mars, après la difficile campagne de France, les Alliés entrent en vainqueurs à Paris. Les habitants, stupéfaits, découvrent les Cosaques campant sur le Champ-de-Mars ! Mais la haine n'est pas au rendez-vous et l'on reste entre gens du monde.

Le 3 avril, le Sénat, habilement manoeuvré par Talleyrand, prononce la déchéance de l'empereur, « coupable d'avoir violé son serment (?) et attenté aux droits des peuples en levant des hommes et des impôts contrairement aux institutions ».

De son côté, l'empereur, apprenant la reddition de Paris, se détourne sur Fontainebleau avec les 60 000 hommes qui lui restent. Là, le lendemain 4 avril, après la revue des troupes, durant laquelle on entend des cris : « À Paris, à Paris ! », il gagne son bureau, suivi de ses plus fidèles compagnons, les maréchaux Berthier, Ney, Lefebvre, Moncey et Oudinot, ainsi que du grand maréchal du palais Bertrand et de plusieurs officiers.

Il s'ensuit un débat animé au terme duquel Ney presse l'Empereur d'abdiquer en faveur de son fils, le roi de Rome : « Sire, Votre Majesté nous a toujours répété que ce n'était point le trône qu'elle avait en vue, mais le bonheur de la France. Votre Majesté peut aujourd'hui s'illustrer et devenir plus grande qu'elle ne le fut jamais (…). Cédez la couronne à votre fils, Sire, et la France est sauvée ».

Napoléon, épuisé, s'exécute. Il rédige lui-même l'acte et le lit à ses maréchaux : « Les puissances alliées ayant proclamé que l'empereur Napoléon était le seul obstacle au rétablissement de la paix en Europe, l'empereur Napoléon, fidèle à son serment, déclare qu'il est prêt à descendre du trône, à quitter la France, et même la vie, pour le bien de la patrie, inséparable des droits de son fils, de ceux de la régence de l'Impératrice, et du maintien des lois de l'Empire ».

Les maréchaux, émus, serrent les mains de Napoléon. Le tsar, consulté, ne s'opposerait pas à une régence.

La deuxième abdication
Mais voilà que l'on apprend la défection des troupes du maréchal Marmont, duc de Raguse, avec 10 000 hommes sous ses ordres. L'homme se montre prêt à capituler sans en référer à l'empereur. Le tsar, voyant qu'il n'y a plus rien à craindre de Napoléon, exige dès lors une abdication sans conditions et se laisse convaincre par Talleyrand de restaurer la dynastie des Bourbons, en la personne de Louis XVIII, frère cadet de feu Louis XVI.

Sous la Restauration, cette défection prématurée vaudra tous les honneurs à Marmont. Elle enrichira aussi la langue française d'un nouveau verbe, « raguser », synonyme de trahir, et du substantif « ragusade ».

Accablé par la trahison de Marmont (« Je l'avais traité comme mon enfant... Le malheureux ne sait pas ce qui l'attend : son nom sera flétri », confie-t-il à Oudinot), acculé par ses propres maréchaux, l'empereur se résigne et signe un nouvel acte d'abdication le 6 avril « pour lui et ses héritiers aux trônes de France et d'Italie ».

Par le traité de Fontainebleau du 11 avril, négocié par Caulaincourt avec les représentants de la Russie, l'Angleterre, l'Autriche et la Prusse, il se voit promettre en contrepartie la souveraineté sur l'île d'Elbe, une principauté italienne à la latitude de la Corse, ainsi qu'une pension de deux millions de francs par an versée par la France. Il conserve le titre d'Empereur ! Ses frères et ses soeurs se partagent une pension du même montant. L'impératrice Marie-Louise et son fils se voient promettre les duchés de Parme et de Plaisance. 

Cependant que les souverains alliés font, le 10 avril 1814, une entrée triomphale dans la capitale, le Sénat ne perd pas de temps. Il appelle au trône le frère du roi guillotiné, le comte de Provence devenu Louis XVIII (59 ans). C'est le « retour des lys » ! Le comte d'Artois, frère de Louis XVIII, arrivé en éclaireur à Paris, assiste à un Te Deum à Notre-Dame.

Louis XVIII, qui se fait appeler le Désiré (!), quitte sans attendre sa retraite anglaise de Hartwell et débarque à Calais. En route vers Paris, il publie le 2 mai à Saint-Ouen une déclaration dans laquelle il promet un gouvernement représentatif et le respect des acquis de la Révolution. Soulagement chez les Français de tous bords, désireux de retrouver enfin la paix.

On se quitte


À Fontainebleau, l'ex-empereur, confiné dans le château, attend en vain l'arrivée de sa femme Marie-Louise et de leur fils, mais ceux-ci ont déjà pris le chemin de l'Autriche. Ses proches et ses compagnons de combat l'ont déjà quitté pour saluer le comte d'Artois à Notre-Dame de Paris. Même le fidèle Berthier, qui s'occupe de transférer l'armée sous les ordres du gouvernement provisoire !

Napoléon, accablé, répète à Caulaincourt : « La vie m'est insupportable ! ». De fait, dans la nuit du 12 au 13 avril, il prend un petit sachet d'opium, le délaie dans un verre d'eau et l'absorbe avant de se coucher. Mais l'opium s'est éventé et la tentative de suicide lui vaut seulement de douloureux vomissements. Au lever du jour, il se ressaisit.

Résigné, il fait le 20 avril ses adieux à la Garde impériale dans la cour du Cheval Blanc, devant l'escalier monumental du château : « Soldats, depuis vingt ans, je vous ai trouvés constamment sur le chemin de l'honneur et de la gloire. Vous vous êtes toujours conduits avec bravoure et fidélité ; encore dans ces derniers temps, vous m'en avez donné des preuves (...). Adieu, mes enfants. »

Il baise avec émotion le drapeau que lui présentent les vieux grenadiers, la larme à l'oeil. Une image de plus pour la légende. Puis il passe entre les soldats, sans regarder personne, et monte en voiture avec le général Bertrand. Commence le voyage - discret - vers l'île d'Elbe.

 

6 avril 1868 :

Charte de Cinq articles au Japon
 

Le 6 avril 1868, au Japon, l'empereur Meiji (Mutsuhito) promulgue la Charte de Cinq articles. Elle marque la fin du régime féodal et la modernisation administrative.

6 avril 1909 :

Peary et Henson au pôle Nord
 

Le 6 avril 1909, six hommes atteignent pour la première fois le pôle Nord. Il s'agit de Robert Edwin Peary, de Matthew Henson, son serviteur de race noire, et de quatre Inuits (Esquimaux) : Ootah, Egingwah, Seegloo et Ooqueah. Ils réalisaient l'exploit avec des traineaux à chiens. Bientôt, réchauffement climatique oblige, c'est en navire de croisière que les riches touristes y accèderont...

 

 

Un aventurier tenace
Le chef de l'équipée, Robert E. Peary, est un officier de la Marine américaine.

À 53 ans, il a déjà accompli six expéditions dans l'océan Arctique depuis 1891 et prouvé que le Groenland était une île. C'est après cela qu'il s'est mis en tête d'atteindre le Pôle.

Après deux premières tentatives, la troisième sera la bonne. Son bateau à vapeur, le Theodore Roosevelt, le dépose sur le cap Columbia, au nord du Canada, en septembre 1908, à 800 km de l'objectif. 

L'explorateur s'engage sur la banquise qui recouvre l'océan Arctique avec une équipe de 24 hommes, 19 traîneaux et 133 chiens.

Le 20 mars 1909, Peary choisit de parcourir seul avec Henson et ses accompagnateurs Inuits les 133 derniers miles. Laissant le reste de l'expédition rejoindre le Roosevelt, il repart de l'avant avec cinq traîneaux et quarante chiens.

À raison de 20 miles par jour, le voilà bientôt à même de planter le drapeau américain sur ce que son sextant lui dit être le pôle Nord. Ne reste plus qu'à revenir vers le Labrador et télégraphier la nouvelle.

Empoignade entre Robert E. Peary et Frederick Cook (Le Petit Journal, 19 septembre 1909)

Une opinion incrédule
L'information est reçue par le gouverneur de Terre-Neuve et transmise au monde entier le 6 septembre 1909. Mais par une curieuse coïncidence, la veille même, un communiqué venu de Copenhague fait savoir qu'un ancien compagnon de Peary, le médecin américain Frederick Cook, aurait atteint le pôle Nord un an plus tôt, le 21 avril 1908.

Pourquoi a-t-il tant tardé à le faire savoir ? Un retour plus long et difficile. Malheureusement pour lui, les notes et les calculs censés prouver son exploit ont été confiés à un Américain qui revenait vers la civilisation. Mais celui-ci a été empêché d'embarquer avec son chargement sur le Theodore Roosevelt et a abandonné les documents sur la banquise ! 

Le Congrès américain s'en mêle. Il attribue finalement la paternité de l'exploit à Robert E. Peary, et lui offre en cadeau le grade de commodore (sans équivalent en français).

Selon les scientifiques d'aujourd'hui, il n'est pas sûr que Peary et Cook aient véritablement atteint le Pôle, l'un comme l'autre ne s'étant pas donné les moyens de vérifier leur position. Mais qu'importe pourvu qu'on ait l'ivresse et la gloire...

Bibliographie
Sur les grandes découvertes, j'apprécie particulièrement le beau livre que Hachette a édité en 1997 : Explorateurs à la découverte du monde, de l'Antiquité à nos jours (traduit de l'anglais et écrit par un groupe d'auteurs, avec une préface de John Hemming). Une façon agréable de voyager et rêver sans quitter sa chambre.

6 avril 1917 :

Les États-Unis entrent dans la Grande Guerre
 

Le 6 avril 1917, le Congrès des États-Unis vote la guerre à l'Allemagne. Sa décision est motivée par le torpillage du paquebot Vigilentia, le 19 mars 1917 et le souvenir du sort similaire du Lusitania, en 1915. Elle est également motivée par la publication du télégramme secret adressé le 16 janvier 1917 par Arthur Zimmerman, secrétaire d'État allemand aux Affaires étrangères, à son homologue mexicain pour lui suggérer une alliance contre les États-Unis...

Suite de l'article

6 avril 1941 :

Invasion de la Yougoslavie


Le ​6 avril 1941, à 5h15 du matin, l'Allemagne, l'Italie, la Roumanie et la Hongrie envahissent la Yougoslavie sans déclaration de guerre préalable. Les journaux italiens et allemands déclarent que « les forces de l'Axe marchent contre la trahison des Serbes, en référence au putsch des officiers serbes du 27 mars ».

Partant d'Autriche, de Hongrie, de Roumanie et d’Albanie, les forces de l’Axe se dirigent vers les principales villes de Yougoslavie et s’enfoncent entre Grecs et Yougoslaves pour empêcher une éventuelle jonction. À l'aube, sous la direction personnelle du maréchal Hermann Goering, la Luftwaffe lance une puissante attaque aérienne contre Belgrade, pourtant déclarée « ville ouverte ». Tous les terrains d'aviation sont bombardés et l'aviation yougoslave est pulvérisée au sol. Un second bombardement massif a lieu le lendemain pour engendrer la terreur parmi la population. En deux jours, les raids allemands font 17 000 tués dans la population civile de Belgrade. La ville est occupée le 13 avril 1941. Alors entrent en action les résistants du général Mihailovic, les Tchetniks (*).

6 avril 1944 :

La Gestapo investit la maison d'Izieu


Créée en 1943 pour accueillir des enfants juifs clandestins, la Maison d'Izieu, dans le village du même nom, dans l'Ain, est investie le 6 avril 1944 par la Gestapo de Lyon, sous le commandement de Klaus Barbie.

Les Allemands arrêtent 44 enfants et leurs sept éducateurs. Seul un adolescent arrive à s'échapper. 42 enfants et cinq adultes seront gazés à Auschwitz-Birkenau. Deux adolescents et le directeur seront fusillés en Estonie. Des sept éducateurs, une seule personne reviendra d'Auschwitz.

Barbie, par ailleurs responsable de l'arrestation de Jean Moulin, après une longue cavale en Bolivie, sera condamné pour crime contre l'humanité à Lyon, en 1987.

 

6 avril 1972 :

L'affaire criminelle de Bruay-en-Artois


Le 6 avril 1972, un jeune homme découvre le corps inanimé de sa soeur, Brigitte Dewèvre, sur un terrain vague de Bruay-en-Artois. Le juge d'instruction Henri Pascal incarcère aussitôt un notable, le notaire Pierre Leroy, sur la foi de son « intime conviction ». Il étale sa vie privée en place publique. Les organisations gauchistes lui apportent immédiatement leur soutien, voyant dans le crime une manifestation de la lutte des classes. Le juge sera finalement désavoué. Le probable criminel, un adolescent ami de la victime, sera quant à lui acquitté au bénéfice du doute. L'émotion est telle que la municipalité de la ville a changé son nom en Bruay-la-Buissière.

Avec cette affaire de Bruay-en-Artois, la justice et l'ordre public deviennent une pomme de discorde politique et un enjeu idéologique. Ils ne cesseront plus de l'être.

L'affaire de Bruay-en-Artois vue par un quotidien français à grand tirage (France Soir, 15 avril 1972)

6 avril 1992 :

Bombardement de Sarajevo


Le 6 avril 1992, Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine, est le théâtre d'une grande manifestation pacifique. Mais des franc-tireurs serbes tirent dans la foule. Alors commence le long siège de Sarajevo par l'armée yougoslave. C'est la dernière étape de la guerre engagée par Slobodan Milosevic, qui mènera au démembrement complet de la Yougoslavie, avec l'indépendance des Républiques fédératives de Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine et Monténégro, ainsi que du Kossovo (ou Kosovo)...

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6 avril 1994 :

Génocide au Rwanda


Le 6 avril 1994, le président-dictateur du Rwanda, Juvénal Habyarimana, est tué dans un attentat contre son avion personnel. Ses fidèles de la majorité hutu entreprennent aussitôt le massacre de la minorité tutsie (10% de la population) et des hutus modérés. En trois mois, 800.000 innocents sont massacrés à coups de machette.

C’est le dernier génocide du XXe siècle. Il est suivi d’un embrasement guerrier dans la région des Grands Lacs africains : 3 à 5 millions de morts à ce jour…

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6 avril 2012 :

Insurrection touarègue au Mali
 

Le 6 avril 2012, le mouvement des rebelles touarègues (le MNLA) déclarait unilatéralement l’indépendance de l’État d’Azawad au nord du Mali.

Les médias ont mis en avant la composante islamiste en rappelant la contribution d’AQMI dans ces opérations et en faisant le lien avec les événements survenus en Libye ; ce faisant, l’origine profonde du conflit, qui trouve ses racines jusque dans l’Histoire précoloniale, a été souvent occultée.

6 avril 1917 :

Les États-Unis entrent dans la Grande Guerre
 

Le 6 avril 1917, le Congrès des États-Unis vote la guerre à l'Allemagne. Sa décision est motivée par le torpillage du paquebot Vigilentia, le 19 mars 1917 et le souvenir du sort similaire du Lusitania, en 1915. Elle est également motivée par la publication du télégramme secret adressé le 16 janvier 1917 par Arthur Zimmerman, secrétaire d'État allemand aux Affaires étrangères, à son homologue mexicain pour lui suggérer une alliance contre les États-Unis...

Guerre sous-marine à rebondissement
Pendant trente mois, les combats opposant Allemands et Austro-Hongrois à la Triple-Entente (Français, Anglais, Russes et autres alliés) se sont enlisés dans les tranchées. En 1917, la lassitude commence à se faire sentir dans les deux camps et principalement chez les Puissances centrales, l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, très affectées par le blocus de leurs côtes par la marine anglaise. Empêchés de s'approvisionner correctement depuis avril 1915, soit deux ans déjà, les citadins allemands souffrent de la disette.

L'empereur autrichien Charles Ier fait en vain des offres de paix séparée. Et l'empereur allemand Guillaume II lui-même demande au président Wilson de s'entremettre entre les combattants ! Le 22 janvier 1917, dans un discours retentissant devant le Sénat, Wilson propose une « paix sans victoire ». C'est un tollé dans les deux camps : personne n'imagine d'avoir autant souffert pour rien.

En désespoir de cause, l'état-major allemand joue son va-tout. Au risque de heurter les États-Unis, encore neutres, il décide de reprendre la guerre sous-marine à outrance et déclare les eaux territoriales britanniques zone de guerre.

Les Allemands avaient suspendu la guerre sous-marine dix-huit mois plus tôt, après le torpillage du Lusitania et la menace par Washington d'entrer en guerre contre l'Allemagne. Il est vrai qu'ils ne disposaient alors que de 25 sous-marins. Ils en ont désormais 150 et espèrent, en coulant l'équivalent de 600 000 tonnes par mois, desserrer le blocus, entraver l'approvisionnement des Alliés et obliger ceux-ci à la capitulation en six mois, avant que les États-Unis n'aient le temps d'entrer dans la guerre. 

Le 31 janvier 1917, à contrecoeur, le comte Johann von Bernstoff, ambassadeur d'Allemagne à Washington, informe les Américains de la décision de son gouvernement. Dans le même temps, à Berlin, le Secrétaire d'État allemand aux Affaires étrangères Arthur Zimmermann déclare, plein d'illusions, à l'ambassadeur américain : « Accordez-nous deux mois de guerre sous-marine : dans trois mois, nous aurons terminé la guerre et obtenu la paix ».

Un télégramme très opportun
 

 Arthur Zimmermann, ministre allemand des Affaires étrangères en 1916-1917 (5 octobre 1864 - 6 juin 1940, Berlin)Le président Wilson est embarrassé car il a été réélu en novembre 1916 sur la promesse de maintenir son pays en-dehors du conflit. Le 26 février, il suggère une « neutralité armée » et propose au Congrès d'armer les navires de commerce en vue de les protéger.

Ce n'est pas encore la guerre mais ça y ressemble. Beaucoup d'élus et de citoyens s'indignent. Le scandale Zimmerman va tout faire basculer !

Dès le 16 janvier 1917, Arthur Zimmermann a adressé un télégramme secret à son homologue mexicain. Il lui a fait part de l'intention de son pays de reprendre la guerre sous-marine à outrance (la guerre sous-marine reprend en effet dès le 1er février 1917).

Zimmerman propose une alliance au Mexique, avec à la clé, en cas de victoire, l'annexion du Sud des États-Unis. Mais le télégramme est intercepté par la Marine britannique et transmis au président américain. Celui-ci le fait opportunément publier dans la presse le 1er mars. Le scandale fait basculer l'opinion américaine, jusque-là neutraliste.

Le torpillage du paquebot Vigilentia, le 19 mars 1917, par un sous-marin allemand lui rappelle qui plus est le sort similaire fait au Lusitania le 7 mai 1915. L'affaire est entendue ! Les États-Unis entrent donc dans la guerre aux côtés des Alliés le 6 avril 1917.

Sur une caricature de l'époque, le Kaiser observe l'arrivée des soldats américains. «

Combien de navires a-t-il donc fallu pour les amener en Europe ? » demande-t-il, incrédule. « Un seul, le Lusitania, » lui répond un conseiller.

L'intervention de la première puissance industrielle du monde s'avère décisive.

Français et Britanniques, au bord de l'effondrement, accueillent la nouvelle avec un soulagement d'autant plus grand qu'ils ne peuvent plus guère compter sur leur allié russe. Le front oriental est affaibli par les mouvements révolutionnaires et le coup d'État bolchévique du 6 novembre 1917 va conduire à sa rupture.

Pourquoi entrer dans la guerre ?
Quand éclate le conflit en Europe, les États-Unis, devenus depuis peu la première puissance mondiale, n'ont aucune envie de s'y associer. D'une part, ils veulent préserver la paix civile entre leurs ressortissants de diverses origines (Anglo-Saxons, Allemands, Russes...) et n'ont aucune sympathie pour la Russie autocratique et antisémite. D'autre part, ils ont bien plus à gagner en approvisionnant les belligérants à prix d'or en fournitures agricoles et industrielles.

De fait, à défaut de pouvoir commercer avec les Allemands et les Austro-Hongrois, soumis au blocus de la Royal Navy, ils multiplient les livraisons à destination de l'Entente (la Grande-Bretagne et la France). Ces ventes se font à crédit (2,3 milliards de dollars de prêts à l'Entente contre 26 millions seulement à l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie) et le souci d'en obtenir le remboursement va être déterminant dans le choix du gouvernement américain de s'engager aux côtés de l'Entente.

Un banquier américain anonyme en fait la confidence à un jeune journaliste français, Camille Ferri-Pisani : « J'ignore La Fayette. J'ignore si l'Allemagne attaqua la première. De l'histoire, je ne retiens que la statistique. Je sais une chose, c'est que la grande guerre a quintuplé le chiffre de nos affaires, décuplé nos bénéfices et tout ce trafic magnifique  nous l'avons opéré avec les Alliés. (...) Notre stock or dépasse aujourd'hui le stock or de tous les Alliés réunis. Mais vous nous avez payé aussi avec du papier. Or vos traites ne vaudront que ce que vaudra votre victoire. Il faut que vous soyez victorieux à tout prix pour faire face à vos engagements. Je vois plus loin encore. Il vous faudra reconstruire tout ce qui fut détruit. Cet argent que nous avons gagné sur vous, nous vous le prêterons pour relever vos villes... » (Les Annales, 25 mars 1917) (note).

La 6e artillerie de campagne, qui a tiré le premier coup de feu pour l'Amérique pendant la Première Guerre mondiale à 6 h 05, le 23 octobre 1917, depuis une position à 400 mètres (437 verges) à l'est de Bathemont.

La guerre américaine


Les premiers Sammies débarquent le 26 juin 1917 au Havre. Le président Wilson a refusé l’amalgame de ces troupes fraîches avec les poilus et tommies alliés. C’est donc sous le haut commandement du général John Pershing qu'est placé l'American Expeditionary Force. Comme Douglas Haig pour la Grande-Bretagne et Philippe Pétain pour la France, John Pershing se plie aux ordres du généralissime Foch.

Le 4 juillet 1917, le lieutenant-colonel Stanton lance au cimetière de Picpus, devant la tombe du héros des deux Mondes, la célèbre apostrophe : « La Fayette, we're here ! ». Ce n'est toutefois qu'un an plus tard que les premiers combattants américains seront engagés dans les combats, après qu'ils auront été équipés par les Français et formés au combat.

À l'été 1918, sur les 211 divisions dont dispose Foch, une douzaine seulement sont américaines et leur équipement, notons-le, est fourni par la France, celle-ci disposant des usines d'armement (chars, avion, canons) qui font encore défaut outre-Atlantique ! Mais la 1ère armée américaine de Pershing lance sa première offensive à Saint-Mihiel, près de Verdun, le 12 septembre 1918 et ce tardif engagement suffit à convaincre les Allemands de leur infériorité et de l'inéluctabilité de leur défaite.

Il faut dire que deux millions de Sammies sont à ce moment-là présents sur le sol français. Deux millions de soldats supplémentaires s'apprêtent à traverser à leur tour l'Atlantique, tous en bonne santé et plein d'allant, à la différence des poilus et des tommies anglais, épuisés par trois ans de guerre.

Notons la présence de deux cent mille noirs, cantonnés au moins au début dans les opérations de soutien. Au contact des officiers français, dépourvus de préjugés et habitués par les guerres coloniales aux contacts interraciaux, ils vont ressentir avec d'autant plus d'âpreté le racisme de leurs propres officiers. « En ce sens, la guerre a aggravé les conflits entre Blancs et Noirs aux États-Unis », assure l'historien américain Jay Winter (La Croix, 23-24 juin 2018).

Les États-Unis perdront au total 116 000 hommes dans le conflit, ce qui est peu en regard de leur population (95 millions d'habitants). Mais ainsi que le note l'historien André Kaspi, si la guerre ne s'était pas arrêtée le 11 novembre 1918, elle serait devenue l'affaire des Américains et aurait mené ceux-ci jusqu'à Berlin selon la volonté du général Pershing. Il était prévu en effet une marche sur Berlin dès le 14 novembre, les Américains empruntant la route du nord et les Français celle du sud.

Américains de retour du saillant de saint-Mihiel (juillet 1918)

« And the winner is... »
En dépit de leur intervention, les États-Unis ont le sentiment de participer à une guerre strictement européenne... Aujourd'hui encore, c'est ainsi qu'est appelée aux États-Unis la Grande Guerre : « European war ».

Sitôt après la fin des hostilités, en 1919, ils renouvellent la tradition isolationniste fondée par le président Monroe, d'une part avec le refus du Sénat de ratifier le traité de Versailles qui va laisser la voie libre à toutes les dérives, d'autre part en établissant pour la première fois des quotas d'immigration motivés par la crainte de perdre leur identité anglo-saxonne. Ces quotas resteront en vigueur jusqu'en 1967.

Les Européens, quant à eux, s'effraient de l'image que leur renvoie la société américaine. Ainsi le romancier Georges Duhamel décrit-il de façon dantesque cette société dans Scènes de la vie future (1930). Quoi qu'il en soit, les États-Unis, qui faisaient auparavant figure de puissance lointaine, sont devenus avec leur entrée en guerre une puissance européenne, partie prenante des affaires du Vieux Continent.

 

 

6 avril 1941 :

Invasion de la Yougoslavie


Le ​6 avril 1941, à 5h15 du matin, l'Allemagne, l'Italie, la Roumanie et la Hongrie envahissent la Yougoslavie sans déclaration de guerre préalable. Les journaux italiens et allemands déclarent que « les forces de l'Axe marchent contre la trahison des Serbes, en référence au putsch des officiers serbes du 27 mars ».

Partant d'Autriche, de Hongrie, de Roumanie et d’Albanie, les forces de l’Axe se dirigent vers les principales villes de Yougoslavie et s’enfoncent entre Grecs et Yougoslaves pour empêcher une éventuelle jonction. À l'aube, sous la direction personnelle du maréchal Hermann Goering, la Luftwaffe lance une puissante attaque aérienne contre Belgrade, pourtant déclarée « ville ouverte ». Tous les terrains d'aviation sont bombardés et l'aviation yougoslave est pulvérisée au sol. Un second bombardement massif a lieu le lendemain pour engendrer la terreur parmi la population. En deux jours, les raids allemands font 17 000 tués dans la population civile de Belgrade. La ville est occupée le 13 avril 1941. Alors entrent en action les résistants du général Mihailovic, les Tchetniks (*).

6 avril 1944 :

La Gestapo investit la maison d'Izieu


Créée en 1943 pour accueillir des enfants juifs clandestins, la Maison d'Izieu, dans le village du même nom, dans l'Ain, est investie le 6 avril 1944 par la Gestapo de Lyon, sous le commandement de Klaus Barbie.

Les Allemands arrêtent 44 enfants et leurs sept éducateurs. Seul un adolescent arrive à s'échapper. 42 enfants et cinq adultes seront gazés à Auschwitz-Birkenau. Deux adolescents et le directeur seront fusillés en Estonie. Des sept éducateurs, une seule personne reviendra d'Auschwitz.

Barbie, par ailleurs responsable de l'arrestation de Jean Moulin, après une longue cavale en Bolivie, sera condamné pour crime contre l'humanité à Lyon, en 1987.

 

6 avril 1972 :

L'affaire criminelle de Bruay-en-Artois


Le 6 avril 1972, un jeune homme découvre le corps inanimé de sa soeur, Brigitte Dewèvre, sur un terrain vague de Bruay-en-Artois. Le juge d'instruction Henri Pascal incarcère aussitôt un notable, le notaire Pierre Leroy, sur la foi de son « intime conviction ». Il étale sa vie privée en place publique. Les organisations gauchistes lui apportent immédiatement leur soutien, voyant dans le crime une manifestation de la lutte des classes. Le juge sera finalement désavoué. Le probable criminel, un adolescent ami de la victime, sera quant à lui acquitté au bénéfice du doute. L'émotion est telle que la municipalité de la ville a changé son nom en Bruay-la-Buissière.

Avec cette affaire de Bruay-en-Artois, la justice et l'ordre public deviennent une pomme de discorde politique et un enjeu idéologique. Ils ne cesseront plus de l'être.

L'affaire de Bruay-en-Artois vue par un quotidien français à grand tirage (France Soir, 15 avril 1972)

6 avril 1992 :

Bombardement de Sarajevo


Le 6 avril 1992, Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine, est le théâtre d'une grande manifestation pacifique. Mais des franc-tireurs serbes tirent dans la foule. Alors commence le long siège de Sarajevo par l'armée yougoslave. C'est la dernière étape de la guerre engagée par Slobodan Milosevic, qui mènera au démembrement complet de la Yougoslavie, avec l'indépendance des Républiques fédératives de Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine et Monténégro, ainsi que du Kossovo (ou Kosovo)...

 

La Bosnie-Herzégovine dans la tourmente
Le 15 janvier 1992, la Communauté européenne a reconnu l'indépendance de la Croatie et de la Slovénie pour couper court à la guerre menée par les Serbes contre ces républiques dissidentes de la fédération yougloslave. La petite république de Macédoine, au sud de la Yougoslavie, est devenue entre-temps indépendante dans l'indifférence générale.

Chacun attend le tour de la Bosnie-Herzégovine. Cette république est une Yougoslavie en réduction, avec une population qui se partage à parts presque égales entre musulmans de langue serbo-croate, Croates catholiques et Serbes orthodoxes.

À Sarajevo même, on ne compte plus les mariages intercommunautaires et la cohabitation paraît aller de soi... jusqu'au 28 mars 1992, quand des nationalistes serbes proclament une République serbe de Bosnie-Herzégovine.

Miliciens contre militants pacifistes
 

Une semaine plus tard, le 6 avril 1992, la Communauté européenne reconnaît l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine. Le même jour, Sarajevo, capitale de la république, est le théâtre d'une grande manifestation pacifique. Des milliers de Bosniaques brandissent le portrait du défunt Tito et en appellent à la tolérance et à la fraternisation entre les différentes communautés bosniaques.

Mais à l'instigation d'un psychiatre ultranationaliste, Radovan Karadzic, des franc-tireurs  tirent dans la foule.

La première victime est une étudiante de 24 ans, Suada Dilberovic. Elle tombe sur le pont qui porte aujourd'hui son nom.

Alors commence le long siège de Sarajevo par l'armée serbe de Milosevic, sous les ordres d'un officier serbe charismatique et brutal, Ratko Mladic, fils d'un tchetnik (résistant à l'occupation allemande) exécuté par des oustachis (combattants croates à la solde des nazis).

« Ouvrez le feu. Tirez. Tirez. Il faut les rendre fous », telle est la consigne de Mladic à ses canonniers postés dans les hauteurs autour de la ville. Dans les trois ans qui suivent, le siège va faire 12 000 victimes parmi les 200 000 habitants de la ville et laisser des séquelles durables.

La guerre de Bosnie se traduit par des cruautés sans nom. Les Serbes ouvrent des camps de concentration et systématisent la terreur. Les Musulmans et les Croates leur rendent la pareille. On évalue à 100 000 le nombre de morts de cette guerre sur une population de quatre millions d'habitants. La moitié de la population est déplacée ou exilée.

C'est de l'ouest que surgit l'espoir avec l'élection de Jacques Chirac à la présidence de la République française ! Rompant avec la mansuétude de son prédécesseur à l'égard du président serbe Milosevic, le président et son ministre des Affaires étrangères Alain Juppé prennent fait et cause pour les Bosniaques.

Ils proposent la constitution d'une Force de réaction rapide. Celle-ci est créée par l'ONU le 15 juin 1995 et intervient dès juillet en Bosnie contre les Serbes. L'OTAN elle-même engage des frappes aériennes brutales sur la Serbie, en représailles de l'agression.

Le 14 septembre 1995, en dépit de plusieurs sursauts et massacres, dont celui de Srebrenica (8 000 morts), les Serbes doivent reconnaître leur défaite. Sarajevo peut à nouveau respirer. Mais la ville est en bonne partie détruite et l'on déplore en particulier l'incendie de sa bibliothèque historique, réceptacle d'une très belle collection d'ouvrages anciens.

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6 avril 1994 :

Génocide au Rwanda

 

Le 6 avril 1994, le président-dictateur du Rwanda, Juvénal Habyarimana, était tué dans un attentat contre son avion personnel. Les hommes de main de la majorité hutu entreprenaient aussitôt le massacre de la minorité tutsie (10% de la population) et des hutus modérés.

En trois mois, 800 000 innocents furent massacrés à coups de machette. Ce fut l'un des génocides du XXe siècle définis comme tel par l'ONU, avec le génocide arménien, le génocide juif et le massacre de Srebrenica.

La fuite de très nombreux réfugiés et militaires vers les pays voisins entraîna la déstabilisation complète de l'Afrique des Grands Lacs. On estime que la succession de conflits issus de ce drame est à l'origine de plus de quatre millions de morts violentes au Rwanda, au Burundi et surtout en République démocratique du Congo (RDC ou Congo-Kinshasa, ex-Zaïre), sans compter les viols de masse. En 2006, l'insécurité y faisait encore plus de mille morts par jour d'après Amnesty International... dans l'indifférence de l'opinion internationale ; il est vrai qu’il n’y avait sur place ni Américains, ni caméras...

Enquête sur un génocide
 

Désireux de faire taire les polémiques, le président Emmanuel Macron a demandé à une commission de 13 historiens présidée par Vincent Duclert d'enquêter  sur l'implication de la France, de son armée et du président François Mitterrand dans le drame rwandais. Après avoir pendant dix-huit mois épluché les archives, les historiens ont remis leur rapport au président de la République le 26 mars 2021. Disons-le d'emblée, malgré ses 1000 pages, le document est remarquable de clarté, de précision et de pondération...

Enquête sur un génocide
 

 

Le pays des mille collines


Le drame rwandais a surpris par son ampleur mais il était hautement prévisible dans ce pays accoutumé aux explosions de violence.

Le Rwanda (capitale : Kigali) et son frère jumeau le Burundi (capitale : Bujumbura) sont deux pays atypiques en Afrique... et sans doute seraient-ils encore méconnus de la plupart d'entre nous s'il n'y avait eu le drame de 1994. Ils sont moins étendus que la Bretagne mais trois à quatre fois plus peuplés (environ 27 000 km2 et 12 millions d'habitants chacun en 2019).

Scène pastorale au RwandaLeur isolement au coeur du continent noir, sur des hauts plateaux volcaniques, leur a permis d'échapper dans les temps anciens à la traite arabe et à la traite européenne. Cela, ainsi que la douceur du climat et la fertilité du sol, explique une densité de population très élevée.

En 1885, à la conférence de Berlin sur le partage de l'Afrique, les Allemands mettent la main sur les deux royaumes, que l'on appelle alors Ruanda et Urundi, sans qu'aucun Européen y ait encore mis les pieds ! Le premier sera le comte von Götzen en 1894.

Les colonisateurs s'en tiennent à une présence symbolique. Ce n'est pas le cas des missionnaires catholiques, les Pères blancs, qui convertissent avec succès les habitants.

Après la Première Guerre mondiale, l'Allemagne, défaite, doit céder ses droits sur ces deux territoires à la Belgique, qui possède déjà l'immense Congo voisin. Le Ruanda et l'Urundi deviennent dès lors des protectorats belges. 


Clivages sociaux
Les habitants des deux petits protectorats appartiennent au même groupe de population, la tribu des Banyaruandas, ainsi que l'explique Ryszard Kapuscinski, l'un des meilleurs connaisseurs de l'Afrique. Ils parlent des langues de la même famille, non compris le français, langue officielle, et l'anglais, que commencent à pratiquer les dirigeants.

La seule division qui traverse ces pays - mais elle est de taille - est sociale. Depuis des temps immémoriaux, les Banyaruandas sont divisés en trois groupes que Ryszard Kapuscinski assimile à des castes :
• les éleveurs de bétail ou Tutsis (environ 14% de la population du Rwanda en 1994),
• les agriculteurs ou Hutus (85% de la population),
• les domestiques ou ouvriers, ou Twas (1% de la population) ; d'aucuns voient dans ceux-ci les derniers représentants de chasseurs pygmées.

Jusqu'au milieu du XXe siècle, le Ruanda (ou Rwanda), que l'on surnomme joliment le « pays des mille collines », vit donc replié sur lui-même avec à sa tête un monarque, le mwami, entouré d'une nombreuse noblesse.

 

Le roi et les nobles sont Tutsis. Ils tirent leur richesse et leur fierté de leurs troupeaux. Ils obtiennent de leurs bêtes leur nourriture (lait et sang) et les louent à l'occasion aux agriculteurs hutus pour les travaux et la fumure des champs.

À la fin du XIXe siècle, en Europe, quelques esprits fumeux voient dans ces divisions, que l'on retrouve plus ou moins partout au sud du Sahara, l'héritage de lointaines migrations de peuples à peau claire venus du Nord, les Nilotiques (Peuls, Touaregs, Maures, Tutsis...), qui auraient subjugué les peuples à peau noire (les Bantous).

Cette thèse conforte l'idée d'une supériorité de la race blanche sur les autres. Elle est inspirée par les théories scientistes alors à la mode dans les élites « progressistes », en rupture avec l'universalisme chrétien.

La « Toussaint rwandaise »
Les colonisateurs belges s'appuient sur les Tutsis pour l'administration du royaume. Dès 1931, l'état-civil distingue les Tutsis des Hutus au Ruanda comme en Urundi. Les cartes d'identité font mention de l'appartenance de chacun. Dans les années 1950, la situation se gâte du fait, en particulier, de la pression démographique.

En quête de pâturages supplémentaires, les éleveurs tutsis grignotent les champs des agriculteurs hutus. Plus instruits que ces derniers, ils en viennent à réclamer l'indépendance dans le dessein de consolider leur suprématie. Les colonisateurs s'inquiètent de leurs prétentions. Ils jugent l'indépendance prématurée et, pour la différer, encouragent les revendications hutues.

C'est ainsi qu'en mars 1957 est publié le Manifeste des Bahutu par un Comité des 9 (parmi lesquels Kayjibanda et Habyarimana, futurs présidents du pays). Les protestataires ressortent à cette occasion le mythe selon lequel les Tutsis seraient des intrus venus de la région du Nil... et les invitent à y retourner !

1959 : premier massacre de Tutsis au Rwanda
La tension débouche le 1er novembre 1959 sur une révolution sociale, la première et la seule qu'ait connue le continent noir. Les paysans armés de machettes assaillent les Tutsis, brûlent leurs fermes et tuent leur bétail, se repaissant de viande pour la première fois de leur vie !

Cette « Toussaint rwandaise » se solde par des dizaines de milliers de morts. Un nombre équivalent de Tutsis se réfugient dans les pays voisins (Ouganda, Congo, Burundi). Ils s'installent dans des camps, au pied des hauts plateaux rwandais, dans la nostalgie de leurs pâturages et de leurs troupeaux.

C'en est fini de la suprématie tutsie au Rwanda. L'année suivante, le roi est déposé par les Belges. Le 1er juillet 1962, enfin, la république du Rwanda devient indépendante (de même que le royaume du Burundi, où s'est maintenue la suprématie tutsie).

1963 : deuxième massacre de Tutsis au Rwanda
En décembre 1963, des Tutsis tentent un retour en force au Rwanda depuis leurs bases du Burundi. La répression est terrible. Une nouvelle fois, des dizaines de milliers de Tutsis sont assassinés, y compris les derniers ministres tutsis du gouvernement. D'autres fuient et rejoignent les camps des pays voisins...

– 1972 : premier massacre de Hutus au Burundi
Au Burundi, où une dictature militaire a succédé à la monarchie, ne voilà-t-il pas que les Hutus tentent de suivre l'exemple rwandais. Ils se soulèvent en 1972 et assassinent quelques milliers de Tutsis. L'armée réplique avec brutalité. 100 000 Hutus sont à leur tour massacrés.

Dans un tragique mouvement de balancier, plusieurs centaines de milliers de Hutus se réfugient au Rwanda. Leur afflux déstabilise le pays.

En août 1988, des paysans hutus se soulèveront à nouveau et à nouveau se feront massacrer (20 000 morts « seulement »). Ce massacre, comme les précédents, passera pratiquement inaperçu de l'opinion mondiale, en butte à bien d'autres soucis...

1973 : les Hutus prennent leur revanche au Rwanda
Le 5 juillet 1973, le président Grégoire Kayjibanda, un modéré, est déposé par le général Juvénal Habyarimana, partisan de la manière forte. Le pays est mis en coupe réglée par le clan familial du dictateur, de sa femme Agathe et de ses beaux-frères.

Français et Américains s'invitent dans le conflit
Dans les années 1980, le Rwanda est en proie à la misère, au surpeuplement et à une croissance démographique explosive. L'ambassadeur de France Georges Martres écrit en 1990 dans une note publiée par la commission Duclert : « La disette devient famine dans certaines campagnes, où les paysans les mieux nantis en terres font garder jour et nuit leurs récoltes contre les affamés que l’on n’hésite pas à tuer s’ils sont surpris à voler. Ailleurs, on signale des parents qui abandonnent leurs enfants à leurs voisins, faute de pouvoir les nourrir ».

Le reste de l'Afrique noire n'est guère mieux loti et connaît un regain de troubles. En Ouganda, pays anglophone au nord du Rwanda, la dictature sanglante de Milton Obote succède à celle d'Idi Amin Dada. Un opposant, Yoweri Museveni, lève des troupes et recrute massivement des réfugiés tutsis de la deuxième génération. Beaucoup d'entre eux, devenus des officiers aguerris, sont à ses côtés lors du défilé de la victoire à Kampala, capitale de l'Ouganda, en janvier 1986.

Ces Rwandais de la diaspora sont plus que jamais décidés à récupérer la terre de leurs ancêtres. Ils fondent avec Paul Kagamé le Front Patriotique Rwandais (FPR). Convertis à l'anglais, il attirent l'attention des Américains au moment où ceux-ci commencent à s'intéresser à l'Afrique. Washington voit en eux un moyen de prendre pied au coeur du continent noir, dans une région au sous-sol riche en métaux précieux et rares.

Dans la nuit du 30 septembre 1990, les hommes du FPR quittent leurs casernes et pénètrent au Rwanda. C'est l'affolement à Kigali, dans le clan Habyarimana, où l'on commence à faire les valises. « Les partisans peuvent arriver dans la capitale en un ou deux jours. C'est sans doute ce qui se serait passé, car l'armée de Habyarimana n'oppose aucune résistance », écrit Ryszard Kapuscinski (Ébène). « Peut-être l'hécatombe de 1994 aurait-elle été évitée, s'il n'y avait eu ce coup de téléphone : un S.O.S. adressé par le général Habyarimana au président Mitterrand ».

À Paris, depuis la chute du Mur de Berlin, la diplomatie française est aux abois. Le président Mitterrand n'est plus perçu comme un partenaire incontournable par les Allemands, les Américains, les Soviétiques. Et voilà que des gens venus d'une ancienne colonie anglaise, l'Ouganda, voudraient renverser le gouvernement légitime d'un pays francophone, le Rwanda !

Circonstance aggravante : quelques semaines plus tôt, au sommet africain de La Baule, le chef de l'État français a promis à ses homologues dans tous les domaines, y compris militaire, les pays qui évolueront vers des formes démocratiques de gouvernement. Ce sera l’arrière plan de la transaction qui est offerte au président du Rwanda en 1990 : l’intervention forte et le maintien de l’armée française sur le sol rwandais en échange d’une évolution profonde de la gouvernance du pays. Dès les dernières semaines d’octobre 1990, des voix s’élèvent en France et au Rwanda pour juger cette stratégie risquée, voire impossible en raison des manquements graves du régime de Kigali en matière de droits de l’homme et des violences ciblées dont sont victimes les Tutsi. Les phrases alarmistes constituent le début d’une note adressée le 2 octobre 1990 au président François Mitterrand par son chef de l’état-major particulier, l’amiral Lanxade. Face à l’offensive au nord du Rwanda, la présidence française envoie à Kigali les parachutistes de la Légion étrangère et une unité d’infanterie de marine. Les soldats de l’opération baptisée Noroît ont pour mission d’assurer la sécurité des ressortissants français. Exerçant un effet dissuasif, ils vont aussi, de fait, protéger le régime en place. En quelques jours se mettent en place les éléments fondamentaux de la présence française au Rwanda. L’affaire est suivie directement par le président de la République et par son étatmajor particulier (EMP). Qu’est ce qui conduit la France à s’engager au Rwanda ? Ce petit pays de la région des Grands Lacs n’est pas une ancienne colonie française. Il ne s’est intégré que récemment aux pays dits « du champ » qui sont les partenaires privilégiés de la France en Afrique. Les accords de coopération qui le lient à la France sont limités. C’est la Belgique, ancienne puissance coloniale, et non la France, qui est le premier partenaire économique du Rwanda. La réponse est sans doute à chercher du côté du sommet francoafricain qui s’est tenu du 19 au 21 juin de la même année à La Baule. Le président François Mitterrand, dans un discours qui sert de référence pour les années à venir, propose aux chefs d’état invités, au nombre desquels se trouve le président du Rwanda Juvénal Habyarimana, un nouveau modèle de partenariat. La France soutiendra 2. Le président Habyarimana a rencontré au mois d’avril précédent le président français à Paris et lui a demandé un soutien militaire face aux incidents qui ont lieu à sa frontière nord3. Il fait partie des chefs d’état africains qui commentent positivement le discours de François Mitterrand4. échanger un soutien militaire contre une politique de démocratisation et de respect des droits de l’homme :  

Le fils Habyarimana est un ami personnel de Jean-Christophe Mitterrand, fils aîné du président français, surnommé par les Africains « Papamadit ».

Il n'en faut pas plus pour que débarquent à Kigali quelques centaines de parachutistes. Nom de code : Noroît. Les Français se font accompagner de quelques Belges mais aussi de soldats du Zaïre (ou Congo) voisin, pour atténuer l'aspect néocolonial de l'opération. C'est du pain bénit pour le dictateur discrédité du Zaïre, Mobutu, qui retrouve un peu de crédit sur la scène internationale.

Paul Kagamé ne se soucie pas d'affronter la France et interrompt sa marche en avant. Mais à Kigali, pour éviter que les Français ne repartent trop vite, on simule un combat avec le FPR dans la nuit du 4 octobre 1990.

L'attente
Une grande partie des Hutus, y compris et surtout la classe dirigeante, ne cachent plus leur souhait d'en finir et de massacrer ce qui reste de Tutsis dans le pays. En prévision de l'ultime affrontement, que chacun sait inéluctable, le « Hutu Power » du dictateur forme dans tous les villages une milice hutue, les Interhamwe, ce qui signifie : « Frappons ensemble ».

Habyarimana porte aussi les forces armées rwandaises (FAR) de 5 000 à 35 000 hommes. Tandis que les militaires belges rentrent chez eux, leurs homologues français doivent suppléer à tous les niveaux aux défaillances de cette troupe de bric et de broc.

Les combats reprennent en juillet 1992 au nord du pays. Dans la zone ainsi « libérée » par ses troupes, Paul Kagamé procède en février 1993 à une « épuration ethnique ». Des centaines de milliers de Hutus sont chassés vers Kigali. Sur les routes qui mènent à la capitale, les troupes françaises doivent elles-mêmes procéder à des barrages filtrants en ne laissant passer que les Hutus. La radio des Mille Collines lance de premiers appels au meurtre des Tutsis, qualifiés de « cancrelats ».

À Paris, on commence à mesurer le risque de dérapage et l'on décide de passer le relais à l'ONU. Sous la pression de celle-ci, Habyarimana crée le poste de Premier ministre et le confie le 17 juillet à une Hutue modérée, Agathe Uwilingivimana. Le 4 août 1993, à Arusha, dans la Tanzanie voisine, les frères ennemis Tutsis et Hutus concluent la paix.

En octobre 1993, le Conseil de Sécurité crée la Mission d'Assistance des Nations Unies au Rwanda (MINUAR) et déploie 2500 Casques bleus pour faire respecter ces premiers accords d'Arusha. Les militaires français, à l'exception d'une poignée de gradés, peuvent enfin se retirer en décembre 1993.

Dans les pays anglophones de la région, cependant, des « conseillers » américains commencent à débarquer en nombre. Une prise de pouvoir par les Tutsis anglophones ne serait pas pour déplaire aux diplomates de Washington. Elle consacrerait l'éviction de la France de la région.

Le cauchemar
Le 4 avril 1994, les dirigeants de la région des Grands Lacs se retrouvent à Arusha en vue de mettre en oeuvre les accords de l'année précédente, avec partage du pouvoir et intégration de Tutsis dans l'armée. À Kigali comme dans le camp de Paul Kagamé, beaucoup grincent des dents en regrettant d'être ainsi privés de leur victoire... Deux jours plus tard, l'avion qui ramène le président Juvénal Habyarimana et son homologue burundais est touché par deux missiles peu avant d'atterrir à Kigali. Les passagers et les pilotes, des militaires français, sont tués.

Vingt ans après, le doute demeure sur les commanditaires de l'attentat. Le tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), créé par l'ONU et siégeant à Arusha de 1995 à 2016 va recueillir des témoignages convergents mettant en cause des soldats tutsis au service de Paul Kagamé. Cette thèse va être reprise par le juge Jean-Louis Bruguière mais sera bien évidemment contestée par le principal intéressé.

En janvier 2010, l'ouverture des archives donnera à penser, au contraire, que l'attentat a été commis par les extrémistes hutus, désireux d'enterrer les accords d'Arusha et impatients d'exterminer les Tutsis. Cette hypothèse sera reprise en janvier 2012 par le juge Marc Trévidic, successeur de Jean-Louis Bruguière, à la grande satisfaction de Paul Kagamé. Mais elle reste à démontrer et rien n'indique que le génocide ait été planifié d'après les conclusions du TPIR.

Toujours est-il que l'attentat est le déclencheur du cauchemar...

Dans les heures qui suivent l'attentat, les troupes tutsies de Paul Kagamé pénètrent au Rwanda et attaquent sans attendre les casernements de la gendarmerie afin d'empêcher cette dernière de sécuriser la capitale. Le lendemain même, à Kigali, les militaires hutus massacrent la Première ministre et les dix Casques bleus belges chargés de sa protection. Sont aussi massacrés les opposants hutus modérés. Le clan Habyarimana et les extrémistes du « Hutu Power » saisissent l'occasion de réaliser le projet dont, semble-t-il, ils rêvaient depuis longtemps. Rien moins que l'extermination des Tutsis (et des Hutus modérés).

Pas question pour cela de mettre en œuvre les moyens lourds de l'armée. On fera appel au bon vouloir de chacun, de façon à impliquer tous les Rwandais dans le crime. C'est ainsi que la radio des Mille Collines multiplie les appels au meurtre et désigne, village par village, les futures victimes. Les souvenirs anciens, les peurs et les haines transmises de génération en génération guident le bras des assassins. Parmi eux, nombre d'ecclésiastiques prompts à éliminer les Tutsis réputés mauvais chrétiens.

Alors que les Casques bleus et les étrangers plient bagage en toute hâte, les troupes tutsies du FPR entament leur marche vers Kigali où elles font leur entrée trois mois plus tard, le 4 juillet 1994. Las, l'irréparable a déjà été accompli avec le massacre de pas moins de 800 000 personnes de toutes conditions.

Monument symbolisant la protection des hommes politiques du conseil national de développement, ancien parlement rwandais.
La France a pu évacuer en catastrophe les principaux chefs du « Hutu Power » responsables du génocide, en particulier la veuve Habyarimana. Sur place, les militaires français se tiennent dans l'expectative, ne sachant trop qui sont les victimes et les bourreaux, meurtris à la pensée que les militaires qu'ils ont formés seraient devenus des assassins. 

Au Conseil de sécurité de l'ONU, les États-Unis et la France s'opposent dans un premier temps à ce que le drame soit qualifié de génocide car cela entraînerait ipso facto une intervention militaire internationale. Les Américains veulent laisser à leurs amis tutsis le temps de prendre le pouvoir tandis que le président de la République française veut rester loyal envers ses anciens affidés. De cette manière, il espère rassurer les autres chefs d'État de l'Afrique francophone en leur prouvant qu'ils peuvent compter sur la France quoiqu'il advienne.

Le 22 juin 1994, François Mitterrand donne le feu vert à une opération unilatérale de la France, qualifiée de « militaro-humanitaire » et baptisée Turquoise. Elle a pour but officiel de pacifier ce qui peut l'être. Pour le président français, accablé par des informations de plus en plus précises et sans doute taraudé par  le remords de n'avoir pas su prévenir le drame, il s'agit de se dédouaner des accusations de complicité avec les génocidaires, qui commencent à courir ; il s'agit sans doute aussi de mettre à l'abri ses anciens alliés.

Dans le cadre de Turquoise, 2 500 militaires débarquent à Goma, au Zaïre, puis pénètrent au Rwanda. Ils établissent une « zone humanitaire sûre » dans le sud du pays où ils accueillent les réfugiés qui fuient les combats. Par centaines de milliers, cette fois, ce sont des Hutus qui fuient la vengeance des Tutsis. Ils se rendent dans la province zaïroise du Kivu et, à leur tour, vont connaître la désespérance des camps.

Leur cauchemar ne fait que commencer. Ils vont être l'objet de violences sans nom de la part des militaires et des miliciens hutus qui ont profité de l'opération Turquoise pour quitter avec leurs armes le Rwanda. Ces tueurs vont poursuivre leurs méfaits au Congo (République « démocratique » du Congo, ex-Zaïre) contribuant à l'effondrement de ce pays grand comme la moitié de l'Europe et fabuleusement riche en matières premières. On évalue à plusieurs millions les victimes de ce conflit interminable qui, plus de dix ans après, fait encore, semaine après semaine, à l'Est du Congo, des milliers de meurtres, de mutilations et de viols...

Génocide, génocide(s)
Le drame du printemps 1994, d'une ampleur sans précédent en Afrique, s'inscrit dans une longue suite de massacres de Hutus par les Tutsis et réciproquement, ce qui a conduit des officiels français, à commencer par le président Mitterrand, à parler de « génocides » (au pluriel) !

Renversement des alliances
Depuis le génocide de 1994, la paix demeure précaire au Rwanda comme au Burundi, pays surpeuplés parmi les plus pauvres du monde, malgré la présence de ministres tant hutus que tutsis dans les gouvernements.

Le Rwanda est passé sous la domination de la minorité tutsi, avec à sa tête l'inflexible et impitoyable Paul Kagamé, qui a grandi en exil en Ouganda, dans un milieu anglophone.

Le chef du FPR a été révulsé par l'attitude équivoque des gouvernants français et belges et irrité par les procédures judiciaires lancées de Paris contre ses proches, accusés d'avoir commis l'attentat meurtrier contre Habyarimana. Aussi a-t-il pris ses distances avec la « Françafrique » (collusion d'intérêts diplomatiquo-affairistes entre Paris et ses anciennes colonies).

C'est ainsi que le Rwanda a provisoirement rompu ses relations diplomatiques avec la France et, en novembre 2009, obtenu son intégration dans le Commonwealth, club anglophone qui réunit une quarantaine d'anciens pays de l'Empire britannique. L'anglais a même été érigé en langue officielle au côté du français ! Un fait encore sans précédent en Afrique, de mauvais augure pour la francophonie.

Bénéficiant de l'armée la plus aguerrie et la plus disciplinée de la région, Paul Kagamé a pu, qui plus est, mettre la main sur les richesses minières de l'Est du Congo (la province du Kivu), au prix d'exactions meurtrières. Il a également instauré dans son propre pays un ordre rigoureux, accueillant à bras ouverts les investisseurs étrangers. Il peut se flatter d'avoir relever en un quart de siècle le pays. Quoique encore très pauvre, le Rwanda fait figure de modèle en Afrique en conjuguant stabilité politique, début d'industrialisation et croissance économique très rapide (multiplication par quatre du PIB par habitant en 25 ans).

Paul Kagamé peut aussi se flatter d'avoir effacé les séquelles du drame et gommé les haines communautaires. En 2001 ont été institués des tribunaux populaire pour juger les prévenus qui encombraient les prisons. Dirigés par les anciens des villages, sur le modèle des tribunaux traditionnels dits gacaca (« sur l'herbe » en kinyarwanda), ces tribunaux ont pu condamner les prévenus à des travaux d'intérêt général sous réserve qu'ils avouent et demandent pardon aux familles de leurs victimes. Ils ont été supprimés en 2012, mission accomplie... et tant pis si les droits de la défense n'ont pas toujours été strictement respectés.

Washington n'a toutefois pas le coeur à se réjouir. Depuis le début du XXIe siècle, ses priorités ne sont plus en Afrique mais au Moyen-Orient, où plane le spectre d'Al-Qaida. Français et Américains ont perdu la main dans la région des Grands Lacs et les Chinois se disposent à ramasser la mise, investissant à tour de bras dans les ressources du sol et du sous-sol, sans plus d'égards pour les populations locales.

André Larané
Questions autour d'un juge
« Héros » de la lutte anti-terroriste dans les années 1980, le juge Jean-Louis Bruguière s'est d'abord fait connaître par son enquête sur l'attentat de la rue des Rosiers en 1982, enquête qui n'a rien donné. Il a plus tard enquêté aussi sur un attentat qui a coûté la vie à onze ingénieurs français à Karachi (Pakistan), le 8 mai 2002. D'emblée, il a évoqué la piste al-Qaida et en a écarté une autre : l'implication des services secrets pakistanais. Celle-ci mettait en cause le gouvernement français d'Édouard Balladur en faisant de l'attentat une vengeance des Pakistanais, lésés dans le versement de pots-de-vin sur un contrat d'armement conclu en 1995.

Également chargé en 2003 de l'enquête sur la mort des moines de Tibéhirine, qui impliquait la sécurité algérienne et la DST française, le juge Jean-Louis Bruguière a enterré le dossier jusqu'en 2007. À ce moment-là, il a quitté ses fonctions et s'est présenté aux élections législatives comme candidat du parti présidentiel UMP (il a été battu).

C'est donc le même juge qui s'est vu confier l'enquête sur la mort des pilotes français lors de l'attentat de Kigali (6 avril 1994). En novembre 2006, il a abouti à la conclusion que l'avion présidentiel aurait été atteint par deux missiles tirés par des Tutsis du FPR de Paul Kagamé, l'actuel président rwandais. Il est probable que sur cette affaire-là, il ait eu raison comme s'est efforcé de le démontrer le journaliste Pierre Péan.

Le juge a signé en conséquence neuf mandats d'arrêt internationaux à l'encontre de proches du président rwandais Paul Kagamé. Mais ce dernier a riposté en rompant les relations diplomatiques avec la France et en reprenant à son compte les accusations de complicité de génocide adressées dès 1994 à la France et à son armée. Le 12 septembre 2011, le président Nicolas Sarkozy a tenté de renouer les liens avec le Rwanda en accueillant son bouillant président à Paris et, le 12 janvier 2012, le juge Marc Trévidic a enterré la thèse de son prédécesseur aux affaires antiterroristes Jean-Louis Bruguière et laissé entendre que l'avion présidentiel aurait été abattu par des dissidents hutus conformément aux dires de Kagamé. Peu importe en définitive, les deux camps ayant amplement démontré qu'ils étaient l'un et l'autre capables du pire.

 

6 avril 2012
La revanche amère des Touaregs


Le 6 avril 2012, les rebelles touaregs déclarent unilatéralement l’indépendance de l’État d’Azawad au nord du Mali.

Les rebelles touaregs affirment leur indépendance en 2012.Cette revendication du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) puise ses racines jusque dans l’Histoire précoloniale. Elle a été réveillée par les événements survenus en Libye et l'arrivée d'anciens miliciens de Kadhafi, bien armés.

Les observateurs étrangers, qui avaient érigé le Mali en vitrine de la démocratie africaine, sont pris de court par l'insurrection. Ainsi le président français Nicolas Sarkozy n'avait-il pas eu de mots assez flatteurs en 2010 pour son homologue, le président Amadou Toumani Touré (ATT). En quelques semaines, les illusions vont se dissiper.

Vincent Boqueho
Question de vocabulaire
Les Berbères nomades du Sahel s’appellent entre eux imochar (au singulier) et imazeran (au pluriel) mais on les connaît surtout sous leur appellation arabe : targui au singulier et touaregs au pluriel. En français, on les désigne par le mot Touareg au singulier, Touareg ou Touaregs au pluriel. Dans la littérature coloniale, ces guerriers mythiques assimilés à des Blancs étaient qualifiés d’« hommes bleus », du fait que leur turban couleur indigo avait tendance à déteindre sur leur peau.

Affrontements sur la rive du Sahara


Afrique subsaharienne : limite de l'isohuète 400 mm  (carte : Vincent Boqueho, pour Herodote.net)
Le Sahel (mot arabe qui signifie rivage) est une zone de transition brutale entre le désert au nord et la forêt humide au sud. Ce contraste climatique trouve son corollaire dans le peuplement : les cultures du nord sont très distinctes de celles du sud. La ligne correspondant à 400 mm de précipitations annuelles apparaît comme une frontière naturelle de peuplement.

Guerriers touaregs Les peuples du nord regroupent notamment les Arabes (en Mauritanie et au Soudan) et les Touareg (au Mali et au Niger), ces derniers appartenant au groupe des Berbères. Ils sont les héritiers d’un mode de vie largement nomade.

Les peuples du sud appartiennent au groupe nigéro-congolais (Sénégal, Mali, Niger) ou nilo-saharien (Tchad, sud-Soudan). Ils sont sédentarisés depuis longtemps (à l’exception des Peuls).

L’islam est très majoritaire dans tout le Sahel, que ce soit parmi les peuples du nord ou du sud. La séparation entre islam et christianisme est située plus au sud, et peut y entraîner d’autres conflits, comme au Nigeria, au sud-Soudan ou encore au Tchad. Dans ce dernier pays, les nomades musulmans du Nord l’ont emporté de manière définitive sur les Saras chrétiens et animistes du Sud dans les années 1970.

Une rivalité très ancienne
Les conflits qui opposent les Touaregs aux autres peuples du Mali datent de bien avant la période coloniale. La première vision détaillée de la région nous est offerte par René Caillié, qui fut le premier Européen à atteindre la ville mythique de Tombouctou et à en revenir vivant. La découverte eut lieu le 20 avril 1828.

René Caillié Effaçons-nous un instant pour laisser place à sa description des peuples et de leurs relations : « La ville de Tombouctou est habitée par des nègres de la nation de Kissour ; ils en font la principale population. Beaucoup de Maures se sont établis dans cette ville, et s’y adonnent au commerce […]. Ils ont beaucoup d’influence sur

les indigènes ; cependant le roi ou gouverneur est un nègre. […] Tous les habitants natifs de Tombouctou sont zélés mahométans. […]
 

Le commerce de Tombouctou est considérablement gêné par le voisinage des Touariks, nation belliqueuse qui rend les habitants de cette ville tributaires. Ces derniers, pour avoir leur commerce libre, leur donnent, pour ainsi dire, ce qu’ils demandent […] Les Maures ont pour les Touariks un profond mépris. Les Touariks sont riches en bestiaux […] ; ces peuples nomades ne cultivent point. Les Foulahs [Peuls] qui habitent aux environs du fleuve ne sont pas soumis à ces barbares […] : cette race est trop belliqueuse pour subir un joug aussi honteux. »

Vue de Tombouctou, Heinrich Barth, 1857. Agrandissement : Mosquée Sankoré à Tombouctou.
 

Déjà dans ce texte émerge l’opposition entre une population sédentaire dominante d’un point de vue démographique et politique, et des Touaregs nomades dominant militairement. L’islam est le point commun à tous ces peuples, même si les sédentaires noirs du Sud ont très longtemps résisté à l'islamisation apportée par les anciens trafiquants d'esclaves.

Les rébellions touaregs
 

Territoire de nomadisme des Touaregs (carte : Vincent Boqueho, pour Herodote.net)
La colonisation de la région par les Français a lieu dans les années 1880 et 1890, dans le prolongement de la victoire de Louis Faidherbe sur le conquérant peul El-Hadj Omar, en 1857. L'arrivée des Français met fin aux razzias des nomades peuls (au sud) et touaregs (au nord) sur les populations sédentaires mais celles-ci, Bambara, Dogon, Mossi, Djerma, Songhay et autres, n'en conservent pas moins une vive animosité à leur égard.

La colonisation offre à ces populations noires, en particulier aux Bambaras, l'occasion d'une revanche sur leurs ennemis traditionnels. C'est ainsi qu'ils servent dans l'armée coloniale, en qualité de « tirailleurs sénégalais » afin de pouvoir les combattre et les tenir en sujétion. Les Touaregs deviennent de la sorte le dernier peuple d’Afrique de l’ouest soumis à la colonisation française, en 1902.

En 1960, à l’occasion des indépendances, la puissance coloniale confie le pouvoir politique aux « peuples du sud », avec la création de pays comme le Mali et le Niger : cela fait ressurgir les revendications des Touaregs. Tenus en lisière du pouvoir, ils se rebellent en vain dès 1962 au Mali. Les gouvernements tentent de les sédentariser de force, notamment en saisissant leurs chameaux et leurs troupeaux au passage des frontières.

Ces nomades sont aussi les principales victimes de la désertification du Sahel, qui décime leur bétail dans les années 1970. La famine suscite une mobilisation sans précédent en Europe mais n’est guère relayée par les gouvernements malien et nigérien, qui laissent les nomades mourir de faim sur les routes de l’exode. Ce drame crée une source de tensions supplémentaire. De nouvelles rébellions éclatent dans les deux dernières décennies du millénaire : « guerres des sables » de 1990 à 1995 au Mali et au Niger, en 2006 au Mali, puis de 2007 à 2009 dans ces deux mêmes pays.

Forces en présence
Les Touaregs sont au total moins de deux millions. Ils sont présents principalement au Mali et au Niger. Ces deux pays ont l’un et l’autre une population totale d’environ 15 millions d’habitants en croissance très rapide (2011), et une superficie d’environ 1,2 millions de km2 (plus de deux fois la France). Au nord du Mali, les Touaregs représentent environ le tiers de la population, à côté de nombreux autres groupes, parmi lesquels d'autres nomades « blancs » (Arabes) et des Songhaï.

La partition du Mali
L’insurrection de 2012 au Mali, qui a mené à la partition du pays, s’inscrit dans cette lignée. Elle se distingue toutefois par la rapidité et l’efficacité des insurgés :

• 17 janvier : début de l’insurrection du MNLA dans le nord du Mali
• 22 mars : un coup d’État militaire renverse le président Amadou Toumani Touré (ATT), arguant de sa faiblesse face aux rebelles touaregs après trois décennies au pouvoir. Cela ne fait qu’accélérer la décomposition de l’armée malienne.
• 30 mars : les combattants du MNLA s’emparent de la ville de Kidal. Ils s’emparent de Gao le lendemain et de Tombouctou le surlendemain.
• 6 avril : le MNLA ayant conquis l’ensemble des territoires revendiqués, il met fin aux attaques et proclame l’indépendance de l’Azawad, qui englobe toute la moitié nord du Mali.

Partition du Mali après la rébellion touareg d'avril 2012  (carte : Vincent Boqueho, pour Herodote.net)
L’accélération des succès rebelles par rapport aux précédentes insurrections est principalement due au coup d’État, qui a considérablement affaibli l’armée malienne. Il existe toutefois plusieurs autres raisons extérieures au Mali qui expliquent leur succès.

- Les conséquences de l’indépendance du Sud-Soudan


Le Soudan (ex-Soudan anglo-égyptien), plus vaste pays africain, a longtemps posé problème : l’écartèlement entre les peuples arabes musulmans du nord et les peuples nilotiques chrétiens du sud a provoqué une première guerre civile de 17 ans dès l’indépendance en 1956, puis une deuxième de 21 ans qui ne s’est achevée qu’en 2005. Le Sud-Soudan a finalement obtenu son indépendance en juillet 2011, suite à un référendum : la scission du pays est aujourd’hui internationalement reconnue. Cette officialisation, si elle apaise localement le conflit, crée en revanche un précédent qui tend à déstabiliser le reste de l’Afrique. En particulier, les Touaregs du Mali peuvent mettre en avant ce cas de « jurisprudence » pour légitimer la création de l’Azawad auprès du reste du monde.

- Les conséquences de la guerre de Libye
Avec la fin de leur rébellion au Mali en 1995, certains combattants touaregs se sont retrouvés désœuvrés et ont rejoint l’armée du colonel Kadhafi en Libye. Après la chute du dictateur en octobre 2011, beaucoup sont rentrés au pays, emmenant avec eux des armes lourdes. Ces moyens humains et matériels supplémentaires ont permis de renforcer le MNLA. Il serait cependant hâtif d’affirmer que l’intervention en Libye a déstabilisé toute la région : beaucoup de combattants vivent de la guerre et se contentent de passer d’un pays à l’autre au gré des conflits. C’est d’autant plus le cas des Touaregs, de tradition nomade. Ainsi, la paix survenant à un endroit tend naturellement à renforcer les conflits dans un autre, par simple effet de vases communicants.

- Le rôle des islamistes
En 1998, la guerre civile en Algérie entraîne la création du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), branche dissidente du GIA (Groupe islamique armé).

Le GSPC élargit son domaine d’action vers les autres pays sahariens. En 2007, il devient AQMI, « Al-Qaida au Maghreb islamique » : ce changement de nom est principalement motivé par la terreur qu’inspire le nom d’Al-Qaida depuis 2001, ce qui est l’objectif premier d’une organisation terroriste. De fait, cette opération de « marketing » a parfaitement fonctionné auprès des médias occidentaux. Elle a aussi permis aux islamistes du Sahel de collecter avec succès des fonds auprès des Séoudiens en faisant valoir leur allégeance au wahhabisme, le courant intégriste auquel se réfèrent les dirigeants séoudiens.

AQMI est avant tout une organisation mafieuse et trouve un financement complémentaire dans les rançons obtenues en échange des otages capturés. Le Sahara lui offre un lieu idéal de repli. Le nord du Niger et du Mali sont particulièrement touchés par ses actions, ce qui tend à affaiblir ces deux pays.

Zone d'action de l'Aqmi au Sahara en 2012  (carte : Vincent Boqueho, pour Herodote.net)
Les mouvements islamistes recrutent de nombreux combattants motivés par l'argent bien plus que la religion. Ils apportent leur soutien aux Touaregs du MNLA mais, de façon prévisible, cette alliance contre-nature fait long feu. Le 27 juin 2012, les mouvements dérivés d’AQMI (MUJAO et Ansar Dine) attaquent Gao et chassent les indépendantistes touaregs de  la ville. La guerre fait fuir une partie de la population malienne vers les pays voisins (Niger, Mauritanie, Burkina Faso), ce qui amplifie la crise alimentaire et l’instabilité politique dans tout le Sahel.

Les islamistes s'attirent une célébrité internationale en entamant la destruction de plusieurs mausolées à Tombouctou. Le drame humain provoqué par la guerre se double ainsi d’un drame culturel.  Le nord du Mali est frappé d'une évolution « à la somalienne », avec la disparition de toute structure étatique et le partage du territoire entre des bandes armées.

Le retour du Mali dans le giron de la France
 

À Bamako, les putschistes qui ont renversé le président ATT le 22 mars 2012, effrayés par leur audace, ont finalement accepté de restituer le pouvoir à des civils. Parmi eux un prestigieux scientifique de la NASA qui n'a pas tenu plus de quelques mois dans le marigot gouvernemental.

Mais l’armée malienne, qui n'a d'« armée » que le nom, se montre incapable de reprendre le nord du territoire aux rebelles touaregs et aux islamistes. La CEDEAO (Communauté Economique des États d’Afrique de l’Ouest) ne paraît pas mieux outillée. Réduit à l'impuissance, le nouveau gouvernement, instable, inexpérimenté et corrompu jusqu'à la moelle, attend le salut de la France...

L'ancienne puissance coloniale se voit contrainte d'intervenir le 11 janvier 2013, après que les rebelles ont lancé une offensive vers Kona et Mopti, derniers verrous avant la capitale Bamako...

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