17 Mai 2022
Évangile de Jésus-Christ
selon saint Jean 14: 27-31a.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé.
Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.
Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez.
Désormais, je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car il vient, le prince du monde. Certes, sur moi il n’a aucune prise,
mais il faut que le monde sache que j’aime le Père, et que je fais comme le Père me l’a commandé. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Saint Colomban (563-615)
moine, fondateur de monastères
Instruction 11, 1-4 ; PL 80, 250-252 (Lectures chrétiennes pour notre temps, fiche W 27; trad. Orval ; © 1971 Abbaye d'Orval)
« C'est ma paix que je vous donne »
Moïse a écrit dans la Loi : « Dieu fit l'homme à son image et à sa ressemblance »
(Gn 1,26). (...) À nous donc de refléter pour notre Dieu, pour notre Père, l'image inviolée de sa sainteté (...). Ne soyons pas les peintres d'une image étrangère...
Et pour que nous n'introduisions pas en nous l'image de l'orgueil, laissons le Christ peindre en nous son image. Il l'a peinte lorsqu'il a dit :
« Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix ».
Mais à quoi nous sert-il de savoir que cette paix est bonne, si nous ne veillons pas sur elle ? Ce qui est très bon est habituellement très fragile ; et les biens précieux réclament de plus grands soins et une garde plus vigilante. Très fragile est la paix qui peut être perdue par une parole légère ou une minime blessure faite à un frère. Or, rien ne plaît davantage aux hommes que de parler hors de propos et de s'occuper de ce qui ne les regarde pas, de proférer de vains discours et de critiquer les absents. Dès lors, que ceux qui ne peuvent pas dire :
« Le Seigneur m'a donné la langue d'un disciple pour que je sache réconforter par la parole celui qui est abattu » (Is 50,4), que ceux-là se taisent ou, s'ils disent un mot, que ce soit un mot de paix...
« La plénitude de la loi, c'est l'amour » (Rm 13,8). Que daigne nous l'inspirer notre bon Seigneur et Sauveur Jésus Christ, l'auteur de la paix et le Dieu de l'amour.
Méditation de l'évangile du père Gabriel
Espérance nouvelle d'être guidés et éclairés par l'Esprit même de Jésus qui nous rabâchera ses paroles. Espérance nouvelle d'avoir trouvé en Jésus le sens définitif de notre vie et de notre mort, et de trouver en Lui la paix
Au milieu nos détresses, Jésus apporte la paix
Jésus, au soir de la cène, comble les siens de deux dons extraordinaires : L'Esprit Saint, envoyé à tous ceux qui l'aiment et observent ses commandements, et la paix.
« Je prierai le Père et Il vous donnera un autre Défenseur, afin qu'il soit avec vous à jamais; L'Esprit de vérité que le monde ne peut recevoir parce qu'il ne le voit et ne le connaît pas; vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure chez vous, et qu'il est en vous »
« Le Défenseur, L'Esprit-Saint que mon Père enverra en mon Nom, celui-là vous enseignera tout et vous remettra dans l'esprit tout ce que je vous ai dit »
Espérance nouvelle d'être guidés et éclairés par l'Esprit même de Jésus qui nous rabâchera ses paroles. Espérance nouvelle d'avoir trouvé en Jésus le sens définitif de notre vie et de notre mort, et de trouver en Lui la paix.
Car la paix est un don de Jésus à ses amis, et cela au milieu même des détresses et des désarrois.
« Je vous laisse la paix, Je vous donne ma Paix » Ce n'est pas une paix béate, mais une paix confiante malgré les épreuves.
« Je ne vous la donne pas comme la donne le monde. Que votre cœur ne se trouble pas et ne s'effraie pas.»
La réflexion de Jésus est pleine de sens et d'amitié. C'est au moment du trouble, de l'inquiétude, que cette paix du Seigneur nous est le plus nécessaire. Et c'est justement à ce moment-là que Jésus semble disparaître du champ de notre vision. Mais détrompons-nous. Il est tout près, déjà Il revient vers nous.
« Que votre cœur ne se trouble pas, ne s'effraie pas. Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m'en vais et Je reviens à vous. Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez parce que Je vais au Père, car le Père est plus grand que Moi ».
C'est vers le Père qu'Il nous oriente, car c'est le Père qui donne tout son sens et à sa mission et à nos vies.
Père Gabriel
Homélie du Père Gilbert Adam
Mardi de la 5e semaine de Pâques
il faut que le monde sache que j’aime le Père, et que je fais comme le Père me l’a commandé.
"Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. »
Le désir de Jésus, c’est que le monde sache qu’il aime le Père. Il a toujours fait comme le Père lui a commandé ! Nous entrons dans le double mouvement de Jésus qui quitte les disciples et qui va vers le Père. Il est déterminé à sauver le monde et à accomplir l’œuvre d’amour du Père. Son histoire parmi nous s’achève, elle engendre un grand silence. Devant la frayeur de la croix, Jésus annonce la paix qu’il donnera aux disciples. Il nous laisse sa paix, il nous parle dans la perspective de son départ de ce monde. Dans notre vie, la souffrance est inévitable depuis le jour où le péché est entré dans le monde. L’envoyé du Père s’est manifesté, il accomplit une œuvre de Paix. La Paix est là, nouvelle, éternelle, même si le trouble et la frayeur sont au rendez-vous de la Croix. Sur la Croix, par sa mort, Jésus va vaincre la peur de la mort. Notre chemin consiste à le contempler et à entrer dans la filiation qu’il nous propose. Il nous manifeste l’union d’Amour avec son Père. « Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. » Il nous manifeste son amour miséricordieux pour l’humanité. Dieu, dans son amour infini, nous donne le moyen d’acquérir la paix au milieu de la douleur. « Je m’en vais, et je reviens vers vous. » La foi nous met en relation avec Jésus et avec le Père.
"Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. »
Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez. Jésus revient à la source qui est son Père. Il aime son Père d’une manière totale, inconditionnée. Tout ce que dit le Père, Jésus le fait, il vient vers ses disciples avant de les quitter. Il nous donne sa Parole comme point d’ancrage pour notre fidélité. De notre fidélité à la Parole de Jésus dépend notre paix. La nouvelle création initiée par Jésus répond à nos demandes. Certes, il Lui en coûte de boire à cette coupe : « Seigneur, éloigne cette coupe, mais non pas ce que je veux, ce que tu veux. » Le double mouvement du Christ, vers son Père et vers nous établit le lien porteur de la foi. Notre vie humaine, unie à celle de Jésus, devient un sacrifice qui nous sauve du mal et du péché. Toute souffrance humaine, unie à la Croix du Christ, rachète désormais le monde. L’amour de Jésus provoque notre amour de disciple. Dieu Amour suscite en nous un amour inconditionné. Ressuscité, Jésus porte tout, il relie tout.
Désormais, je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car il vient, le prince du monde. Certes, sur moi il n’a aucune prise, mais il faut que le monde sache que j’aime le Père, et que je fais comme le Père me l’a commandé. »
L’amour inconditionné de Jésus pour son Père et pour ses disciples est libre de toute emprise du menteur. Ressuscité, Jésus porte tout et une nouvelle création prend naissance. Il s’agit pour nous de le rejoindre dans une adhésion de foi, d’espérance, avec un amour totalement nouveau. Heureux sommes-nous de le découvrir. La Paix est là, nouvelle, éternelle. Le monde passe en Dieu, nous sommes attirés vers le Père. La confiance absolue de Jésus pour son Père est un chemin de Vie. C’est cet amour que nous portons à Jésus. Il répondra toujours à nos demandes. Le chemin qui s’offre à nous consiste à le contempler et à laisser sourdre la parole de filiation qui monte en nous. Jésus nous manifeste l’exclusivité absolue de son amour. Notre paix est le fruit de son amour infini. La foi en cet amour est la richesse de notre vie. C’est quand Jésus revient du séjour des morts que les apôtres comprennent ce message.
Nous demandons la grâce de recevoir l’Esprit Saint, l’Avocat, le consolateur.