4 Mai 2022
Évangile de Jésus-Christ
selon saint Jean 6,35-40.
En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif.
Mais je vous l’ai déjà dit : vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas.
Tous ceux que me donne le Père viendront jusqu’à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors.
Car je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé.
Or, telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour.
Telle est la volonté de mon Père : que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Sainte Faustine Kowalska
(1905-1938)
religieuse
Petit journal, § 159 (Petit journal, la Miséricorde divine dans mon âme ; trad. Apostolat de la Miséricorde divine ; Parole et Dialogue, 2002, p. 99)
« Moi, je suis le pain de la vie » (Jn 6,35)
Ô Hostie sainte, pour moi, Tu es enfermée dans un ciboire d’or,
pour que dans le grand désert de l’exil,
je puisse passer pure, immaculée, intacte,
par la puissance de Ton amour.
Ô Hostie sainte, habite en mon âme,
Toi, le plus pur Amour de mon cœur,
et que Ta clarté dissipe les ténèbres –
Tu ne refuses pas Tes grâces au cœur humble.
Ô Hostie sainte – enchantement du ciel,
bien que Tu caches Ta beauté,
et que Tu Te présentes à moi dans une miette de pain,
la foi puissante déchire ce voile.
Méditation de l'évangile du Père Gabriel
Jésus, dans la communion à sa chair livrée, à son sang versé, nous invite à venir puiser près de Lui la force d'accepter, comme Lui, notre propre condition d'homme mortel
Le pain de vie, le corps du Christ :
la plus géniale invention de Dieu
Le sacrifice a toujours été l'acte essentiel de toutes les religions. Il visait à rendre sacrées, privilégiées, les relations entre l'homme et Dieu. Le sacrifice de Jésus n'y échappe pas, mais il rejoint Dieu, non dans l'offrande d'une victime extérieure à nous-mêmes, mais dans une acceptation parfaite de la volonté de Dieu à notre égard, jusque dans notre mort.
« C'est Moi qui suis le Pain Vivant descendu du Ciel. Si quelqu'un mange de ce Pain, il vivra à jamais. Et le pain que Je donnerai, c'est ma chair livrée pour la vie du monde
Ce Pain Vivant qui apporte une vie nouvelle à l'homme, c'est « la chair livrée » pour la vie du monde. L'allusion à sa mort est nette. C'est cette chair livrée à la volonté du Père dans la mort qui achemine l'homme au-delà de la vie terrestre, vers la vie éternelle.
Il y a déjà, posée là, toute l'acceptation par Jésus de la condition humaine, condition de créature finie et mortelle, s'abandonnant à la volonté du Père.
Jésus, dans la communion à sa chair livrée, à son sang versé, nous invite à venir puiser près de Lui la force d'accepter, comme Lui, notre propre condition d'homme mortel. Il nous demande d'avoir confiance en son Père, qui l'amène et le conduit, Lui le Fils de l'homme, vers sa propre résurrection, gage de la nôtre.
Mais ses paroles sont ” Esprit ” et sans la foi, elles nous rebuteraient, comme elles ont rebutèrent les juifs ses contemporains.
Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.
Jésus , dans le banquet eucharistique nous invite à dévorer cette chaire livrée, à boire ce sang versé, symbole de son abandon au Père dans la mort. Elle nous invite donc à Le rejoindre totalement dans cette acceptation de ce que nous sommes : des hommes mortels, qui croient, comme Lui, à l'amour du Père.
La communion reste donc la plus géniale invention de l'amitié et du coeur d'un Dieu à notre égard. Dans la confiance, uni au Fils de l'homme, à travers les épreuves comme à travers les joies, nous voilà en marche vers la Résurrection, fortifiés par ce pain super nourrissant dont nous parle le Père.
Père Gabriel
Homélies du Père Gilbert Adam
Mercredi de la 3e semaine de Pâques
Je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim.
"Jésus leur dit : « Je suis le pain de vie. Qui vient à moi n’aura jamais faim ; qui croit en moi n’aura jamais soif."
Mais je vous l’ai dit : vous me voyez et vous ne croyez pas." Dieu vient combler toutes nos attentes de la manière la plus merveilleuse qui soit. Pour entrer dans cette Parole de Dieu qui nous est donnée, il nous faut être attentifs, car Dieu parle de multiples manières. Il nous parle par la maternité divine de Marie qui est d’abord un acte de foi en Dieu qui réalise des merveilles. Marie nous donne son tout-petit Jésus qui a donné son cœur à sa mère. Elle lui a donné sa personne. Jésus est pour elle le Pain de vie, le Verbe éternel préexistant depuis toujours. Jésus est venu sauver l’humanité, lui apporter le plus grand amour de Dieu. La multiplication des pains était préfigurée par la manne au désert, mais les apôtres n’ont pas compris qu’elle annonçait le mystère du Pain de Vie. Nous contemplons combien Jésus se préoccupe de notre faim et de notre soif. Nous pouvons témoigner de sa sollicitude pour nous, il n’est pas indifférent devant nos souffrances. Il nous faut croire au tendre amour que Dieu notre Père a pour chacun de nous en nous donnant Jésus. En se cachant Lui même dans l’Eucharistie, Jésus montre la distance incroyable qu’Il parcourt pour rassasier notre soif et notre faim.
"Tout ce que me donne le Père viendra à moi, et celui qui vient à moi, je ne le jetterai pas dehors ;
car je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. Or c’est la volonté de celui qui m’a envoyé que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour." Jésus vient combler notre soif de « vie éternelle. » La faim et la soif physiques sont le reflet d’un désir plus profond, caché en chacun de la vie divine que seul Jésus le Christ, peut nous donner. « C’est la volonté de mon Père : que quiconque voit le Fils et croit en Lui, ait la vie éternelle. » Nous devons nous présenter à Lui, aller à Lui en aspirant au don d’amour infini de Dieu qui vient. Il nous faut le reconnaitre et le recevoir dans la foi quand il se révèle. Marie a été rassasiée par la présence de son Fils, elle a compris le Don d’Amour que Dieu faisait à l’humanité. Quand Jésus nous donne son Corps et son Sang en nourriture, nous revenons à cette origine par qui nous est venu ce Don si précieux. Marie lui a donné son corps et son sang, tout son être. Il nous faut revenir à ce don personnel, alors nous sommes rétablis dans la vie véritable. Le Pain de vie nous est donné pour nous transformer, nous rendre à nous-mêmes, vivants en Lui. Jésus vient se loger au plus intime de notre cœur pour le changer, pour que nous connaissions le Père et que nous entrions dans une communion d’amour personnelle avec Dieu.
"Oui, telle est la volonté de mon Père, que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. »
Ces Paroles de Jésus nous stimulent à nous rapprocher de Lui chaque jour dans la prière pour recevoir son Corps et pour posséder cette vie nouvelle. Jésus, Sauveur de son peuple, nous nourrit et nous défend. Nous passons ainsi des soucis de la nourriture matérielle, au souci unique de faire la volonté de notre Père des cieux. Dans ce don de la multiplication des pains se cache la relation à celui qui donne le pain : « Je suis le Pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim. » Le vrai Pain, c’est celui qui demeure pour la vie éternelle. En célébrant l’Eucharistie, nous recevons sacramentellement, dans une petite hostie, le Corps qui a été tissé dans le sein de Marie. A la résurrection, Jésus est présent au milieu du peuple qui croit en Lui, il est présent dans la communauté qui le célèbre. Mendiant d’amour, Jésus provoque en elle un amour bien plus grand que tout ce qu’elle pouvait porter dans son cœur. Quand Marie portait Jésus, elle le faisait communier à son propre sang, Jésus comblait toute les aspirations de Marie sa mère. Le Pain de vie est véritablement le Fils du Père qui nous dit : "Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim."
Nous demandons la grâce d’être attentif à Jésus pour accomplir la volonté du Père.