1 Mai 2022
Sanctuaire
De mai à août 1664, dans le vallon des Fours, au-dessus du village de Saint-Etienne d'Avançon, une belle Dame apparaît à une jeune bergère illettrée de 17 ans, Benoîte Rencurel
. Fin août, elle lui révèle son identité: 'Je suis Dame Marie'. En septembre, la belle Dame lui indique le chemin du Laus, où elle trouvera une chapelle reconnaissable à ses bonnes odeurs. 'C'est là, que désormais vous me verrez et parlerez.'
C'est ainsi au Laus, dans la chapelle 'Bon Rencontre', que Marie continue la formation spirituelle de Benoîte et lui dévoile son dessein : faire bâtir ici une chapelle en l'honneur de son Fils. 'Beaucoup de pécheurs s'y convertiront'. Les récits de l'époque confirment un grand mouvement populaire vers le vallon du Laus: dès 1665, les témoignages de guérisons et de miracles se multiplient. Le diocèse d'Embrun autorise le pèlerinage et l'installation de prêtres. Grâce aux dons des pauvres, l'église demandée par Marie est bâtie en quatre ans, de 1666 à 1669.
Durant 54 ans, Benoîte, accueille, éclaire et réconforte les pèlerins et les conduit aussi jusqu'au sacrement de réconciliation. La vie de Benoîte est semée d'épreuves et de souffrances physiques ou spirituelles qui l'unissent à la Passion rédemptrice du Christ. Pendant plusieurs années, elle participe aux douleurs de la crucifixion, tous les vendredis. Elle subit aussi avec courage de nombreuses attaques du démon. Ensuite vient une période d'hostilité et de persécution de la part du clergé, durant laquelle le contact avec les pèlerins lui est rendu difficile mais où elle poursuit inlassablement sa mission, instruite et guidée par Marie. En 1712, cette épreuve prend fin avec l'arrivée de nouveaux missionnaires, appartenant à la Congrégation Notre-Dame de Sainte-Garde, ardents et zélés. Le 28 décembre 1718, Benoîte s'éteint paisiblement, 'le visage riant', disent les manuscrits, rédigés par quatre témoins directs, contemporains des événements.
Lors de la Révolution française, le pèlerinage est interrompu par suite du pillage du sanctuaire et du départ des prêtres diocésains. Dès que le culte est de nouveau autorisé, le sanctuaire est racheté et confié, en 1818, aux Pères Oblats, appelés alors Missionnaires de Provence, fondés par Mgr Eugène de Mazenod. À cette époque, le futur saint Pierre-Julien Eymard y vient plusieurs fois à pied de La Mûre (Isère) et y trouve la certitude de sa vocation eucharistique. 'On y voit la Vierge', dira-t-il.
Le 23 mai 1855, le couronnement de la Vierge de Notre Dame du Laus, faveur obtenue du pape Pie IX par Mgr Jean-Irénée Depéry, évêque de Gap, connut une affluence extraordinaire.
L'église de Notre-Dame du Laus est érigée en basilique mineure le 18 mars 1892.
Le 4 mai 2008, Mgr Jean-Michel di Falco Léandri promulgue le décret de reconnaissance officielle du caractère surnaturel des faits vécus par Benoîte Rencurel entre 1664 et 1718.
Depuis 1664, le Laus est un haut-lieu de spiritualité, un lieu de conversion et de réconciliation, où Marie, Refuge des pécheurs, à travers le message donné à Benoîte, prépare ses enfants à accueillir et recevoir la Miséricorde divine, spécialement dans le sacrement de réconciliation.
(Sanctoral du diocèse de Gap et d'Embrun, page 32)
Notre Dame du Laus, lieu de Pèlerinage marial
Benoite Rencurel (1647-1718) reçoit la demande de la Sainte Vierge de construire cette église le 30 septembre 1664. En 1666 les fondations sont posées, en 1667 les murs commencent à monter, le toit posé en 1668. En 1669, le presbytère et les voutes sont achevés. Le Laus, en cette année 2014, fête donc ses 350 ans.
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Récit de cette demande. Fin septembre 1664 (elle a 17 ans), alors que la Sainte Vierge lui est déjà apparue à plusieurs reprises au Vallon des Fours (près de Saint Etienne d’Avançon son village), Benoite garde son troupeau dans la vallée de l’Avance et elle aperçoit une grande lumière sur les hauteurs non loin du Laus, en un lieu dénommé Pindreau. Elle court à travers les champs jusqu’à Pindreau où elle voit la Sainte Vierge rayonnante de Lumière qui lui dit » Allez au Laus, vous y trouverez une chapelle d’où s’exhaleront de bonnes odeurs. Là vous me parlerez très souvent et très souvent vous me verrez« .
Benoîte, obéissante va dès le lendemain vers le hameau du Laus et passe (ce qui prête à sourire) de maison en maison en essayant de détecter la bonne odeur promise par la Sainte Vierge. Elle trouve enfin une petite chapelle dénommé chapelle de « Bon Rencontre » , elle entre en ce lieu fort poussiéreux et revoit « Dame Marie » pour sa plus grande joie. Marie lui dit « J’ai demandé Le Laus à mon fils, et il me l’a accordé ». Elle veut aider les Hommes à reconnaitre l’Amour que Dieu leur porte.
Silence et prière. La Sainte Vierge avait dit à Benoite
« beaucoup de pêcheurs s’y convertiront«
Dans le cercle rouge, l’ancienne petite chapelle de « Bon Rencontre » où la Sainte Vierge Marie lui est apparue initialement. L’Eglise actuelle construite de 1666 à 1669 est donc venue comme couvrir, chapoter, l’ancienne petite chapelle. Jusqu’en 1780 elle a gardé son aspect initial de petite chapelle puis a été transformée telle qu’on la connait aujourd’hui (dommage ?). En 1780, la porte a été enlevée, le sol abaissé, les murs couverts de stuc et un fronton construit et soutenu par deux colonnes.
Anecdote : Lorsque la Sainte Vierge avait demandé en 1664 à Benoite Rencurel d’utiliser la chapelle de « Bon Rencontre », les villageois ont été très embêtés car elle avait été construite spontanément, quelques années plus tôt, sans l’autorisation de l’évêque d’Embrun. Donc ils ont été obligés de faire cette demande à postériori. L’autorisation a été donnée et Monseigneur a été très surpris d’apprendre quelques semaines plus tard que la construction était déjà réalisé
L’antique Chapelle de « Bon Rencontre ».
Benoîte Rencurel (morte le 28 décembre 1718) est enterrée juste entre les deux autels. C’est en ce lieu que la Sainte Vierge est apparue pour la toute première fois au Laus. Vous l’avez remarqué (car très inhabituel) il n’y a aucune fleur. En effet Marie avait dit que ceux qui obtiendraient des grâces de conversion en ce lieu sentiraient un parfum suave. Afin qu’il n’y ait pas de confusion, les chapelains n’ont jamais mis de fleurs. Beaucoup ont été témoins (de façon individuelle) , et de nos jours encore, de ces effluves très douces et très difficiles à définir.
Sur la droite (malheureusement on ne la voit pas sur ce cliché) une lampe brûle alimentée par l’huile du Laus. Cette petite flamme indique la présence réelle de Jésus dans le tabernacle. Le Père Gaillard co-auteur des Manuscris du Laus (1670) rapporte que « La bonne Mère dit à Benoîte, au commencement de la dévotion, que l’huile de la chapelle, si on en prend et que l’on s’en applique, si on recourt à son intercession et que l’on ait la foi, qu’on guérira ». Acte de foi, de conversion également : de nombreux pèlerins ont témoigné (encore aujourd’hui) de guérison physique, morale ou spirituelle en ce lieu.
La chambre de Benoite Rencurel
Il faut reconnaître qu’une fois sur place, le lieu est impressionnant….surtout lorsqu’on a un peu de temps devant soi pour accueillir. Penser qu’elle a vécu 45 ans en ce lieu, qu’elle y a prié, vu la Sainte Vierge Marie, récité le chapelet avec les anges, a été réconfortée par des parfums célestes et la présence des anges, mais aussi vécu des épreuves très pénibles venant de Satan.
Suite aux apparitions du Christ sur la croix d’Avançon (à l’âge de 22 ans-1669), dans cette chambre elle a vécu tous les vendredis la « crucifixion mystique » jusqu’en 1684 (37ans). Elle participait ainsi, dans son propre corps, aux douleurs de la Passion du Christ. En 1684, sa présence était devenue indispensable pour l’accueil des pèlerins et la Providence a permis qu’elle n’ait plus à vivre le vendredi ces souffrances épuisantes.
Quelques dates marquantes pour Notre Dame du Laus
Tableau représentant le couronnement de la Vierge du Laus le 23 mai 1855. Il y avait la présence de 600 prêtres autour des archevêques de Bordeaux, Aix, Turin, des évêques de Gap Digne et Grenoble et 40.000 fidèles.
Après la visite de Mgr Depéry à Rome le 6 avril 1854 auprès du Pape Pie IX, une lettre apostolique lui accorde la possibilité de couronner la Vierge du Laus. En substance le Pape affirmait » Assurément, rien ne peut nous causer plus de joie, rien ne peut être plus conforme à nos désirs que de travailler avec un soin tout particulier à favoriser, à étendre en tous lieux et en tous temps la piété et le culte envers la Sainte Vierge Marie« .
Le 23 mai 1855, les fêtes de ce couronnement furent très marquantes par leur beauté et la ferveur des personnes présentes.
Le 16 septembre 1862 : la chapelle du « Précieux sang a été consacrée par Mgr Victor-Félix Bernadou évêque de Gap. (voir son histoire un peu plus loin)
Le 18 mars 1892, élévation de l’église de Notre Dame du Laus au rang de Basilique Mineure. Le 18 mars 1892, le Pape Léon XIII signe la lettre pontificale d’attribution du titre de « Basilique Mineure ». L’ayant reçue le 6 avril 1892, Mgr Berthet décide d’organiser la cérémonie le 8 septembre 1892, jour de la Nativité de la Sainte Vierge Marie.
Le 11 Juillet 1926 : construction du chemin de Croix se trouvant sur la route qui monte vers le Laus.
En 1952, la veille de l’Ascension, la foudre tombe sur le clocher de l’église du Laus en détruisant sa flèche. Des pierres tombent sur la toiture en contre-bas et l’endommage. Heureusement aucun blessé n’est à déplorer. En juillet les travaux commencent pour se terminer à la Toussaint.
Le 04 mai 2008 Benoîte Rencurel est reconnue « Vénérable » par Rome. Cette reconnaissance ainsi que l’énorme travail de Mgr Di Falco donnent une impulsion, un Renouveau au pélerinage de Notre Dame du Laus
2014 : l’Eglise fête les 350 ans de la construction de la Basilique (1664-2014). Arrivée du Père Michel Marie Zanotti Sorkine.