16 Juin 2022
Saint Jean-François Régis
Prêtre de la Compagnie de Jésus
« Apôtre du Velay et du Vivarais».
Fête liturgique : le 16 juin en France ;
le 31 décembre (dies natalis) pour l’Église Universelle.
Il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus, à Toulouse, le 8 décembre 1616. Après ses premiers vœux en 1618, il poursuit la longue formation des Jésuites. Il fait ses études théologiques à Toulouse où il est ordonné prêtre en mai 1631.
En 1632, il est envoyé à Montpellier comme missionnaire. Il y prêche beaucoup et s’occupe des pauvres. En 1634, il est mis à la disposition de l’évêque de Viviers, Mgr de la Baume de Suze, pour l’aider dans la visite de la partie sud de son diocèse. C’est dans les rudes montagnes des Boutières qu’il montre particulièrement ses qualités de missionnaire. Il attire les populations par sa grande bonté et sa parole simple.
En 1636, il est nommé au Puy. A la belle saison, il travaille au Puy et pendant l’hiver il reprend ses missions dans les montagnes, car il sait alors qu’il peut trouver les gens chez eux.
En décembre 1640, le père Régis termine une mission à Montfaucon où sévit la peste. Il part en bénissant la ville et en annonçant la fin de l’épidémie. Il retourne secrètement au Puy où pendant trois jours, il fait retraite : « J’ai interrompu mes missions pour me préparer à mourir ».
Le 23 décembre 1640, il reprend la route par très mauvais temps. Il contracte une pleurésie. Au matin du 24 décembre, il se rend à la petite église de Lalouvesc et commence sa mission. Durant trois jours, il travaille sans relâche.
Le mercredi 26 décembre, après sa messe dite à deux heures de l’après-midi, il ne peut regagner son confessionnal tant la foule est dense. Alors, il s’assoit près de l’autel et se remet à confesser. Soudain, dans la soirée il chancelle et s’affaisse. On le transporte à la Cure. Pendant cinq jours encore, il lutte contre la maladie.
Le 31 décembre 1640, peu avant minuit, il dit au Frère Bideau qu’il « se trouvait au plus mal ». Et tout de suite après « Ah ! mon Frère, je vois Notre Seigneur et Notre Dame qui m’ouvrent le Paradis ». Puis il commença de dire la parole du Christ expirant « Seigneur, je remets mon âme entre tes mains ». Ayant fini, il finit aussi sa vie. Il était âgé de 43 ans et 11 mois.
La dévotion populaire pour le père Régis commença le jour même de sa mort ; il fut l'un des plus illustres missionnaires de la Compagnie de Jésus et l'émule de saint François Xavier même si son apostolat ne s'exerça pas hors de France.
Jean-François Régis a été béatifié en 1716, par Clément XI (Giovanni Francesco Albani, 1700-1721), et canonisé en 1737, par Clément XII (Lorenzo Corsini, 1730-1740).
Saint Jean-François Régis est patron des Jésuites de la province de France. En raison de son action au Puy, il est aussi patron des dentellières.
Bse Maria Theresia Scherer
Vierge cofondatrice des :
« Sœurs de Charité de la Sainte-Croix »
Maria Theresia, dans le siècle Anna Maria Katharina, Scherer, naît le 31 octobre 1825 dans une famille de paysans aisés, à Meggen dans le canton de Lucerne (Suisse).
Elle passa son enfance à Meggen, sur le lac des Quatre-Cantons. Toute jeune, elle eut la douleur de perdre brutalement son père, fauché par une pneumonie foudroyante. A la suite de ce décès tragique, la famille fut disloquée. La fillette grandit chez des personnes de sa parenté, de bons chrétiens et elle devint une jeune fille très croyante.
En 1845 elle entre chez les Sœurs enseignantes de la Sainte Croix de Menzigen et reçoit le nom de Marie-Thérèse. Cette Congrégation a été fondée l'année précédente par le Père Théodose Florentini o.f.m.. Ce capucin au grand cœur s'émeut de l'état lamentable des hôpitaux où sont soignés les pauvres. C'est ainsi qu'en 1855, il crée à Ingenbohl, une branche soignante de son Institut, les Sœurs de la charité, dont la supérieure est Marie-Thérèse.
Sa vie durant, mère Marie-Thérèse conserva les dernières lignes écrites par le Père, comme un précieux testament: « Dans les choses nécessaires : l'unité ; dans le doute : la liberté ; en toutes choses : l'amour. » C'est dans cette optique que la jeune supérieure et ses sœurs reconnurent et endossèrent l'énorme dette laissée par le fondateur. L'attitude de la jeune religieuse les brancha et leur communiqua le sens des valeurs. Elle tendit la main à celles qui étaient tentées de rebrousser chemin et, sans se lasser, leur montra le but à atteindre.
Sa présence mettait la joie dans les communautés, elle les désirait fraternelles et amicales. Auprès d'elle, on se sentait à l'aise et libre. Elle savait découvrir le côté positif des sœurs, elle respectait leurs originalités et tâchait de les diriger judicieusement. Elle manifestait sa confiance envers chacune et attendait beaucoup de leur part.
Elle s'efforçait d'être, avant tout, une compagne pour chacune. Toute son attitude rayonnait de dévouement et de sérénité. Elle ne voulait pas « présider » en première ligne, par contre, elle considérait sa charge comme prophétique.
Dans sa vie, il y eut des temps de crises, d'incertitudes, de tâtonnements. Dieu lui demandait beaucoup! Mère Marie-Thérèse s'accrocha à Lui et Il la soutenait. Sans cette confiance en Dieu, elle n'aurait certainement pas tenu le coup. Ses propres paroles en témoignent. Elle encourageait sans cesse les sœurs à s'abandonner à la providence divine et à faire totalement confiance à Dieu. A Lui, le Dieu crucifié et ressuscité à qui elle s'était vouée corps et âme au jour de sa profession, elle vouait maintenant une confiance sans bornes.
Imprégnée de la parole de Dieu, elle fut toute sa vie à l'écoute des autres. La foi et l'espérance soutenaient sa tâche exigeante. Ainsi, l'amour grandit en elle et dans la communauté.
Toute sa vie, Mère Marie-Thérèse a dû supporter des ennuis de santé: rhumatisme aigu, varices, maladie de foie... Dans le courant de 1887, un médecin constate une tumeur cancéreuse à l'estomac. Le 1er mai 1888, elle reçoit les derniers sacrements. Ses derniers jours sont particulièrement douloureux. Le 16 juin au soir, à Ingenbohl, elle entre en agonie puis exhale paisiblement le dernier soupir après avoir murmuré: « Ciel... Ciel! »
La Congrégation des « Sœurs de Charité de la Sainte-Croix » comptait à la mort de sa cofondatrice 1658 religieuses travaillant dans plusieurs pays et réparties dans 434 établissements: écoles, orphelinats, crèches, garderies d'enfants, instituts pour sourds-muets, pour aveugles, pensions pour apprentis et étudiants pauvres, maisons d'accueil pour jeunes filles, hôpitaux, infirmières à domicile, maisons d'aliénés, asiles pour personnes âgées...
Maria Theresia a été béatifiée le 29 octobre 1995 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005)
Bx Guy Vagnotelli de Cortone
Prêtre, Frère Mineur
(1190-1250)
Quand saint François évangélisait Cortone en 1211, il y avait parmi ses auditeurs un jeune homme de 21 ans dont l'âme était semblable à la terre dont parle l'évangile qui rend au centuple le grain qui lui est confié; il se nommait Guy Vagnotelli. Par une continuelle et austère pénitence, il avait gardé toute la pureté de son âme régénérée au baptême et il n'avait soif que d'une sainteté plus grande; aussi la parole de l'homme de Dieu pénétra-t-elle en lui, comme le rayon de soleil dans un pur cristal. Dès sa première prédication, il alla se jeter aux pieds du saint et le pria d'accepter l'hospitalité de sa famille, puis lui demanda l'habit de son Ordre. François l'ayant pénétré jusqu'au fond de l'âme, le releva et le tenant serré sur son cœur s'écria: «Ce jeune homme sera des nôtres, et il se sanctifiera dans cette ville.» La réalisation de la prophétie commença dès l'instant; Guy de Cortone, avec la permission de saint François, se retira pendant quelque temps dans une grotte voisine de la ville où il s'appliqua à marcher avec ardeur sur les traces de son séraphique Père; sa prière était continuelle, ses veilles prolongées, ses jeûnes et ses macérations extrêmement rigoureux.
Quand, par la volonté de ses supérieurs, il eut été élevé au sacerdoce, il fut chargé par saint François d'annoncer la parole de Dieu dans la ville d'Assise; de retour à Cortone il y exerça le ministère apostolique avec le plus grand succès, et la sainteté de sa vie, et les miracles éclatants qui accompagnaient ses prédications déterminèrent la conversion d'une multitude de pécheurs.
A l'âge de 60 ans, exténué par les labeurs de l'apostolat et les austérités de la pénitence, saint François lui apparut pour lui annoncer que l'heure de la récompense allait sonner, et au moment d'expirer il s'écria: «Voici notre père saint François, mes frères, levons-nous, allons à sa rencontre»; et, ayant prononcé ces paroles, il renversa la tête et rendit l'âme. C'était le 28 mai 1250.
La ville de Cortone fit transporter en grande pompe à l'église paroissiale les précieux restes de son illustre enfant; mais cette cité ayant été prise en 1259, par les troupes d'Arezzo, le tombeau du Bienheureux Guy disparut au milieu de la dévastation et de l'incendie; toutefois le gardien de l'église avait eu la présence d'esprit de prendre le chef du Bienheureux et de le jeter dans un puits voisin; trois ans après, alors qu'on relevait les murs de l'église, une grande lumière parut au fond de ce puits; on songea immédiatement au serviteur de Dieu, une procession solennelle se rendit sur les lieux, la tête vénérable fut retrouvée enveloppée d'un linge avec une inscription pour la faire reconnaître. La sainte relique n'en devint que plus précieuse, on la mit dans une châsse d'argent et elle fut conservée avec honneur dans l'église principale, devenue depuis l'église cathédrale. De nombreux miracles s'y sont opérés par l'intercession du Bienheureux.
RR.PP. Franciscains, Fleurs Franciscaines, Montréal, 1924
Sainte Julitte et son fils
saint Cyr (ou Quiric)
Martyrs en † 304
Les édits de Dioclétien contre le christianisme furent rapidement divulgués jusque dans la Lycaonie, province antique de l’Asie Mineure. Domitien, qui en était gouverneur, les exécuta avec la dernière cruauté.
Ne voulant pas exposer imprudemment sa vie, Julitte, riche dame chrétienne de la famille des rois de l’Asie, quitta les biens considérables qu’elle possédait en la ville d’Iconium, pour se réfugier, avec Cyr, son fils de trois ans, à Séleucie (dans l’actuelle province turque de Hatay); deux jeunes servantes les accompagnaient.
À peine arrivée à Séleucie, elle apprit que le gouverneur, nommé Alexandre, persécutait lui aussi les chrétiens; elle se mit donc en route pour se rendre à Tarse de Cilicie; sur les entrefaites, Alexandre entra dans la ville à peu près en même temps qu’elle. Ayant été reconnue, on l’arrêta avec son fils qu’elle tenait entre ses bras, et on la conduisit devant le tribunal du gouverneur. Ses deux servantes s’enfuirent; mais elles se tinrent à portée, afin d’observer au moins à distance les supplices et le combat de leur maîtresse.
Alexandre demanda à Julitte quels étaient son nom, sa qualité et son pays. Elle ne répondit à ces diverses questions que par ces mots «Je suis chrétienne.» Alors le gouverneur, outré de colère, lui fit ôter son enfant, puis ordonna qu’elle fût étendue et frappée avec des nerfs de bœuf.
Saint Cyr
On eut beaucoup de peine à arracher l’innocen enfant des bras de sa mère. Le gouverneur le mit sur ses genoux, essayant de l’apaiser par ses caresses; mais Cyr ne détournait pas ses yeux de sa mère, s’élançant fortement de son côté. Il égratignait le visage odieux du gouverneur et lui donnait des coups de pieds dans l’estomac. Lorsque sa mère, au milieu des tourments, s’écriait «Je suis chrétienne!», il répétait aussitôt «Je suis chrétien!» Alors le monstre furieux saisit l’enfant par le pied, et, du haut de son siège, le projette à terre, brisant son crâne contre les marches de pierre. L’innocente victime alla rejoindre le cortège céleste des Saints Innocents.
Julitte, ayant vu la scène, remercia Dieu d’avoir accordé à son fils la couronne du martyre. La joie qu’elle témoignait augmentait encore la fureur du juge. Il ordonna au bourreau d’élever la Martyre et de la suspendre pour l’écorcher vive, puis de verser sur ses pieds de la poix bouillante. Pendant l’exécution, un héraut criait à Julitte: «Aie pitié de toi, et sacrifie aux dieux; délivre-toi de ces tortures, redoute la mort affreuse qui vient de frapper ton fils.»
Mais la bienheureuse Martyre, inébranlable au milieu des supplices, élevait à son tour la voix, et répondait avec une généreuse constance : «Je ne sacrifie point à des démons, à des statues sourdes et muettes; mais j’honore le Christ, le Fils unique de Dieu, Celui par qui le Père a créé toutes choses. J’ai hâte de retrouver mon fils. C’est dans le royaume des Cieux qu’il me sera donné de le voir.» Après cette réponse, le gouverneur voyant qu’il ne pouvait vaincre le courage de sa victime, la condamna à avoir la tête tranchée. Il ordonna de plus que les corps de Julitte et de son fils fussent portés au lieu où l’on jetait les cadavres des malfaiteurs.
Sainte Julitte et saint Cyr
Les bourreaux fermèrent la bouche de Julitte au moyen d’un bâillon qu’ils attachèrent avec violence, puis ils la conduisirent au lieu de l’exécution. Julitte leur demanda par signe quelques instants pour prier. Se laissant fléchir, les bourreaux détachèrent le bâillon. Alors la Sainte se mit à genoux, et fit à Dieu cette prière : «Je Vous rends grâces, Seigneur, d’avoir appelé mon fils avant moi, et d’avoir daigné lui accorder, pour la gloire de Votre nom terrible et saint, en échange d’une vie passagère et vaine, la vie éternelle dans le séjour des Bienheureux; recevez aussi Votre indigne servante, et que j’aie le bonheur d’être réunie aux vierges prudentes, à qui il a été donné d’entrer dans la demeure des esprits célestes, où rien de souillé ne peut pénétrer, où mon âme bénira Dieu Votre Père, le Créateur et le Conservateur de toutes choses, ainsi que l’Esprit-Saint, dans les siècles des siècles. Amen.» Au moment où elle achevait sa prière, le bourreau trancha la gorge de la généreuse Martyre. Les deux filles de sa suite enlevèrent secrètement son corps avec celui de son fils, et les enterrèrent dans un champ près de la ville.
Quelques années après la mort de nos saints Martyrs, le grand Constantin mit fin à toutes les persécutions dirigées depuis si longtemps contre les chrétiens, en se déclarant lui-même disciple de Jésus-Christ. Une des servantes de sainte Julitte vivait encore; elle fit connaître le lieu où elle avait déposé les corps des saints Martyrs. On lit dans leurs Actes, que, après cette découverte, «les fidèles du pays s’empressèrent de se procurer quelque portion de leurs reliques, espérant y trouver une sauvegarde contre les accidents de la vie, et qu’ils se rendirent en foule à leur tombeau pour y glorifier Dieu.»
Résumé O.D.M., Mgr Paul Guérin, Les Petits Bollandistes, Vies des Saints, Paris, Bloud et Barral, libraires, septième édition, 1876, T. VII, p. 72-76.
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