26 Juin 2022
Évangile de Jésus-Christ
selon saint Luc 9,51-62.
Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem.
Il envoya, en avant de lui, des messagers ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue.
Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem.
Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? »
Mais Jésus, se retournant, les réprimanda.
Puis ils partirent pour un autre village.
En cours de route, un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. »
Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. »
Il dit à un autre : « Suis-moi. » L’homme répondit : « Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. »
Mais Jésus répliqua : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. »
Un autre encore lui dit : « Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison. »
Jésus lui répondit : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Saint Jean XXIII (1881-1963)
pape
Journal de l'âme, juin 1957 [avant son élection à la papauté] (Journal de l'âme, écrits spirituels; trad. sous la direction de Don Philippe Rouillard;
Éd. du Cerf 1964, p. 451)
« Je te suivrai partout où tu iras »
« Au soir, donne-nous la lumière. » Seigneur, nous sommes au soir. Je suis dans la soixante-seizième année de cette vie qui est un grand don du Père céleste. Les trois quarts de mes contemporains sont passés sur l'autre rive. Je dois donc, moi aussi, me tenir préparé pour le grand moment. La pensée de la mort ne me donne pas d'inquiétude. (...) Ma santé est excellente et encore robuste, mais je ne dois pas m'y fier ; je veux me tenir prêt à répondre « présent » à tout appel, même inattendu. La vieillesse — qui est aussi un grand don du Seigneur — doit être pour moi un motif de silencieuse joie intérieure et d'abandon quotidien au Seigneur lui-même, vers qui je me tiens tourné comme un enfant vers les bras que lui ouvre son père.
Mon humble et maintenant longue vie s'est déroulée comme un écheveau, sous le signe de la simplicité et de la pureté. Il ne me coûte rien de reconnaître et de répéter que je ne suis et ne vaux qu'un beau néant. Le Seigneur m'a fait naître de pauvres gens et a pensé à tout. Moi, je l'ai laissé faire. (...) Il est bien vrai que « la volonté de Dieu est ma paix ». Et mon espérance est tout entière dans la miséricorde de Jésus. (...)
Je pense que le Seigneur Jésus me réserve, pour ma complète mortification et purification, pour m'admettre à sa joie éternelle, quelque grande peine ou affliction du corps et de l'esprit avant que je ne meure. Eh bien, j'accepte tout et de bon cœur, pourvu que tout serve à sa gloire et au bien de mon âme et de mes chers fils spirituels. Je crains la faiblesse de ma résistance, et je le prie de m'aider, parce que j'ai peu ou pas du tout confiance en moi-même, mais j'ai une confiance totale dans le Seigneur Jésus.
Il y a deux portes au paradis : l'innocence et la pénitence. Qui peut prétendre, pauvre homme fragile, trouver grande ouverte la première ? Mais la seconde aussi est tout à fait sûre. Jésus est passé par celle-là, avec sa croix sur les épaules, en expiation de nos péchés, et il nous invite à le suivre.
Méditation du père Gabriel
Jésus est venu sauver. Il continuera donc sa route vers un autre bourg. Les apôtres veulent une efficacité immédiate, réduire les opposants, et Lui, le Seigneur, regarde l'échec supporté, sans vengeance, comme le chemin de la victoire. Dieu n'est pas pressé.
Jésus, sauveur de tous les hommes
Un jour, éreinté par la route, Il est mis à la porte par les Samaritains qui ne veulent pas Le recevoir, parce qu'Il faisait route vers Jérusalem !… Jacques et Jean veulent sur-le-champs tirer vengeance de l'insulte, et Lui, trouve dans son cœur cette réponse :
« Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes : le Fils de l'homme n'est pas venu perdre, mais sauver les âmes des hommes »
Nous touchons du doigt ce qu'est pour le Seigneur l'efficacité du salut. Elle n'est pas la réussite – On ne le reçoit pas…Il refuse toute action violente qui perdrait les âmes.
Il est venu sauver. Il continuera donc sa route vers un autre bourg. Les apôtres veulent une efficacité immédiate, réduire les opposants, et Lui, le Seigneur, regarde l'échec supporté, sans vengeance, comme le chemin de la victoire. Dieu n'est pas pressé.
Face au salut des hommes, Jésus ne tient pas compte des injures. Il refuse catégoriquement de se servir de sa puissance pour se venger des Samaritains qui n'ont pas voulu le recevoir. Par contre, comme nos réactions et nos paroles ressemblent fort à celles de Jacques et de Jean, les fils du tonnerre…
« Seigneur, veux-tu que nous disions qu'un feu descende du ciel et les consume ? »
Et comme eux, nous méritons les reproches du Seigneur : « Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes, »
Nous perdons au lieu de sauver, éternels redresseurs de torts, plus enclins aux croisades qu'à la patience.
Père Gabriel
Homélies du Père Gilbert Adam
13e dimanche du temps ordinaire, année C
Jésus lui dit : Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas bon pour le royaume de Dieu.
« Comme arrivaient les jours où il allait être enlevé, il prit la ferme résolution de se rendre à Jérusalem et il envoya devant lui des messagers. »
Jésus se rend à Jérusalem sachant tout ce qui va lui arriver, sa Passion et sa mort. Tout s’accélère autour de lui quand les jours où il doit être enlevé arrivent. Les entretiens se multiplient, ils sont courts, denses, comme sans appel. Jésus fait référence à son chemin : « le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. » Il dit : « Toi, suis-moi ; Va annoncer le règne de Dieu. » Et encore : « Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas fait pour le royaume de Dieu. » C’est dans ce contexte que "les messagers se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains, afin de faire des préparatifs pour lui. Mais on ne l’accueillit pas parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem." Avec Jésus nous marchons dans la lumière, quoi qu’il nous arrive. Jésus donnera tout l’amour de son cœur pour vaincre ce qui s’oppose à l’amour : La haine, la jalousie, l’angoisse, la souffrance, la détresse et la mort. Dieu est notre bonheur, notre vie est emportée à la suite de Jésus par un tourbillon d’amour, certes dans la petitesse, dans la pauvreté, dans la détresse parfois.
"Mais l’on n’accueillit pas Jésus, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem. Quand ils virent cela, les disciples Jacques et Jean dirent : Seigneur, veux–tu que nous disions au feu de descendre du ciel pour les détruire ?
Il se tourna vers eux et les rabroua. Et ils allèrent dans un autre village. Pendant qu’ils étaient en chemin, quelqu’un lui dit : Je te suivrai partout où tu iras. Jésus lui dit : Les renards ont des tanières, les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas où poser sa tête. Jésus « prend avec courage la route de Jérusalem. » Il avance dans une situation difficile mais il l’accepte car elle est pour lui le chemin qui lui permet d’accéder à ce qu’il désire : notre salut et le Royaume du Père. L’Amour du Royaume surpasse tout, il est le moyen pour accéder au Royaume. Mettre toutes nos énergies pour bâtir la civilisation de l’amour est un rude combat. L’Évangile nous propose de suivre Jésus dans la liberté de l’amour, mû par l’Esprit Saint, la force de l’amour vainqueur. Cet Esprit Saint est le feu qui brûle tout ce qu’il touche.
« Jésus dit à un autre : Suis–moi. Celui–ci répondit : Seigneur, permets- moi d’aller d’abord ensevelir mon père. Il lui dit : Laisse les morts ensevelir leurs morts ; toi, va–t’en annoncer le règne de Dieu.
Un autre dit : Je te suivrai, Seigneur, mais permets–moi d’aller d’abord prendre congé de ceux de ma maison. C’est l’Amour qui attise notre désir il est le chemin pour accéder au Royaume. Etre vraiment libre consiste à nous déterminer pour ce qui compte vraiment, ce qui est étroitement relié au Royaume dont Jésus est le roi. Il nous faut accueillir pleinement le réel qui s’impose alors à nous pour accéder au Royaume de Dieu. Nous demandons à Jésus d’accueillir ce qui s’impose à nous pour le réaliser. A la suite de Jésus, nous voulons prendre courageusement la route du Royaume en nous détachant de tout et en nous attachant à lui. Pour cela, il nous faut nous mette au rythme de l’Esprit Saint. La suite de Jésus, la vie dans l’Esprit Saint est un don sans retour. Mû par l’Esprit-Saint, obéissant en tout à Jésus et à son Évangile, il n’y a plus de place pour le regard en arrière. Notre seul souci est d’être mû par l’Esprit Saint, de vivre d’amour, et d’aimer nos sœurs et nos frères. Vivre d’amour, c’est nous laisser conduire par Jésus doux et humble de cœur, c’est notre priere.
Nous demandons à l’Esprit Saint la grâce de nous laisser brûler par l’Amour de Jésus.