12 Mars 2014
1er chapitre du livre : D'hier à demain
Un soldat romain appelé Fortibus, se promène dans la campagne proche de Lutèce en construction. Il traverse le Goële. Il cherche un lieu cultivable et suffisamment grand pour son campement.
Dans ses errances dans l’Aulnoy, il découvre un village caché sur la colline, toutefois inaccessible pour des non experts. Cette route Artibus son cheval n’apprécie guère ce lieu inconnu et si humide. Ses sabots glissent de temps en temps sur les rondins du chemin.
Cette forêt de chênes et d’Aulnes plait à Fortibus. Elle a des clairières assez vastes pour établir un campement et des terres longeant la rivière demandant à être cultivée. Pense-t-il. Il est dans tous ses raisonnements de créations des terres cultivables, Il se décide à trouver le propriétaire. Car le possesseur de la terre, c’est le seigneur gaulois du village, des champs et des bois.
Pour accéder au village il doit traverser cette terre marécageuse, et poissonneuse. Ce terrain humide ne nécessitera pas de canalisation d’eau. La terre est suffisamment humide. Il faudra probablement l’assécher pense-t-il. Ces soldats pourront y vivre caché et en plus se nourrir et se chauffer. Les marécages sont des remparts protecteurs en cas d’attaque. Enfin, il trouve un village gaulois avec ces remparts en bois d’aulne rouge, ces huttes au toit de chaume. C’est le nouveau village de Cleppius.
Une Jeune fille rousse aux cheveux nattés, dans sa robe de lin rouge et verte plume une poule sauvage, qu’elle vient de tuer pour faire la soupe.
Il se trouble en la voyant. Elle est si gracieuse ! Elle ne l’a pas vue. A la voix de Fortibus elle sursaute.
- Petite, comment t’appelles-tu ?
Elle lève la tête. En le voyant, elle rentre vite fait dans la grande hutte. Fortibus ne se laisse pas démonter, il la suit. Elle veut crier, mais Fortibus la ceinture et la bâillonne en un temps record.
- Je ne te ferais pas de mal.
Lui dit-il .Les yeux de la jeune fille s’arrondissent de terreur. Il y a tant d’histoire qui circule sur les soldats romains, et puis elle se souvient de la mort de sa mère Blanche !
-Je veux seulement des renseignements.
Elle se rend compte qu’il parle leur langue, il est beau et fort ce gaillard. Sa voix est ferme, et elle n’est pas menaçante. Ce qui la rassure. En plus il ne l’a ni frappée, ni déshabillée. Alors elle se détend et elle commence à prendre confiance.
- Si tu ne cries pas j’enlève le bâillon !
Elle acquiesce en battant des yeux. Il voit des yeux verts en amande, il fond devant ce regard interrogatif et méfiant, Puis son regard devient vif et pétillant. Pour lui elle n’est plus apeurée.
-Tu me le promets ?
Elle fait oui de la tête. Alors il enlève le bâillon. Il voit enfin un sourire contraint ne demandant qu’avoir confiance.
- J’ai seulement besoin de savoir, comment vous vivez dans ces bois. La poule que tu plumais, vous l’avais élevée, ou chassée ? Vous faites pousser du grain pour les nourrir ? Tout ce que je cherche c’est savoir comment vous vivez.
Après une pose il lui redemande
- comment t’appelles-tu ?
- Prudence Messire.
- Mamy quel âge as-tu ?
- Cent quatre-vingt-douze lunes, Messire.
- Es-tu Chrétienne ?
Prudence pris peur. Mais ce grand lourdaud la rassure.
- Je ne suis pas venu pour chasser du chrétien, je suis venu pour savoir si l’on peut cultiver la terre d’ici. Si la terre est bonne.
Puis il lui montre deux poissons en argent caché sous son armure. Hésitante Prudence fit un signe de croix furtif. Le soldat eut un large sourire, se mit à genoux et pria avec ferveur. Quelques instants plus tard il dit
- Je m’appelle Fortibus, dis- moi de quoi vis tu ?
- Comment cela Messire ?
- Hé oui, de quoi te nourris-tu ?...Quelles sont les récoltes ? … Comment élèves-tu ces poules ? …..Avec qui vis-tu ? ….Quel âge as-tu ? …Euh non tu me l’as déjà dit
Qui est le propriétaire du village ?! .Y a-t-il d’autres huttes ?
- Messire, que de questions !
Puis elle ajoute
- Tu as là tenu des centurions, comment veux-tu que je te fasse confiance ?
- Ne t’ai-je pas montré que je suis chrétien ?
- Si Messire, mais c’est peut-être un piège.
- T’ai-je fais du mal ?
-Non Messire
- Tu me fais visiter ton village et tes champs ?
- Mon père va bientôt arriver, s’il ne me voit pas ici il ne sera pas content et s’inquiètera.
- Nous allons l’attendre
- Vous avez des vignes ?
- Oui, mais la récolte est terminée et le vin est en maturation.
Après un temps de silence, Prudence interroge Fortibus
Où êtes-vous basé ?
A Lutèce
-Quel est votre grade ?
Fortibus souriant répond
Je suis un officier de l’Empereur Philippe l’Arabe. Je suis centurion comme tu l’as remarqué, car je commande cent hommes. C’est pourquoi je recherche pour mes soldats et moi-même un lieu pour nous installer……Mes supérieurs ne doivent pas connaître que je suis chrétien. Sinon je vais mourir dans l’arène avec les animaux sauvages qu’ils ont amenés
Tu as peur de mourir ?
Non dans un combat loyal, mais là se sont de gros animaux sauvages carnivore, qui ont pour nourriture les chrétiens, et les esclaves désobéissants !
Prudence frissonne en découvrant l’horreur de ces paroles.