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Le blog de mim-nanou75.over-blog.com

Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,

L’espoir de la dernière heure

L-espoir-de-la-derniere-heure.jpgDemi vêtus, amaigris, assoiffés, affamés, assis ou demi-couchés sur le pont du bateau, ils attendent. Qu’espèrent-ils ? Ils ont tout quittés, chassés de leur pays. Ils ont loués très cher ce vieux rafiot. Presque toutes leurs économies y sont passées.

Ils voguent doucement, prudemment droit devant ! Le moteur fait des ratés par intermittence, comme s’il allait s’arrêter. Mais il continu. Sa vieillesse se fait sentir. Il tousse, sa marche est saccadée. L’inquiétude gagne les fuyards.

Que va-t-il leur arriver ? Ils n’ont déjà plus rien !

Néanmoins ils avancent toujours. Ils ne veulent pas abandonner. Pas maintenant, de toute façon ils n’ont plus le choix

Baltasar le capitaine se tourmente. Il n’en laisse rien voir. Il réfléchit à la stratégie la plus approprié pour sauver tous ces malheureux. Comme la plupart des marins c’est un homme au grand cœur, mais avec un caractère solitaire, voir bourru. C’est pourquoi le responsable de cette immigration a choisi Baltasar Il n’a peur de rien notre Baltasar, la mer est son domicile. Il ne laisse pas voir son inquiétude. Seulement il pense :

Où allez ?

À tribord ? Ils seront renvoyés ! À bâbord ? Ils seront canardés ! Faire demi-tour ? C’est le massacre assuré.

Alors ils vont tout droit, hors d’atteinte de ceux qu’ils veulent fuir. Plutôt mourir que d’y retourner !

Enfin ils viennent de quitter la mer de Chine. Toute cette immensité, l’océan Pacifique s’offre aux yeux de ceux qui sont sur le pont. À l’horizon il n’y a que l’eau bleue, des queues et des ailerons de requins ou de baleines. Les vagues semblent aussi nerveuses que les passagers. Elles giflent puis caressent la coque. Les rayons du soleil traversent les nuages. L’eau miroite, danse. Elle frappe, berce, balance la coque selon ses humeurs. La mer est une reine capricieuse et généreuse. Le cœur de chacun bat à mille à l’heure devant ce spectacle ! Ils ont peur. Le capitaine Baltasar les rassure. Le courage revient, et ils décident de continuer une nouvelle fois.

Et puis ils n’ont plus rien à perdre, sinon leur vie ! Malgré le danger ils continuent. Le capitaine Baltasar connait bien cette peur. Il compose avec elle, elle est son amie capricieuse.

Il faut tenir, sans désespérer et croire au miracle d’une vie libre et décente. Tenir ? Mais combien de temps ? Où sont-ils pour l’instant ? Ils ne le savent pas ! Le capitaine pourrait les renseigner, mais la crainte d’une mauvaise nouvelle, les retient.

Baltasar est là, il se dresse fièrement sur le pont près de la proue, aux commandes prêt à intervenir. Avec sa longue vue il scrute l’horizon de sa longue vue. D’heure en heure son inquiétude augmente. Son regard va de l’horizon à la surface du pont. Par instant son cœur se soulève à la vue de ces braves gens qui lui font confiance. Il veut les sauver au péril de sa vie. Que peut-il faire de plus, avec les moyens qu’il a ?

Les femmes et les enfants sont là nichés dans les barques de secours ! Les vieillards malades sont allongés sur le pont à côtés des blessés ! Sur le pont ils ont l’air, le soleil. Une toile bleue de voilier leur sert de parasol, mais aussi de cachette pour les avions. Ces blessés il a fallu les embarquer en toute hâte pour les sauver.

Il n’y a pas de marins de métier, seulement des hommes et des femmes de bonnes volontés, prêt à se sacrifier. Le capitaine est le seul professionnel ! L’embarquement est en danger car trop nombreux ! Les hommes valides usent leurs dernières forces pour faire naviguer ce bon vieux rafiot. L’espoir de la dernière heure.

La faim les tenaille. Ils sont comme des loups. Les plus solide plongent et pêchent à la main et au couteau comme autrefois. Ils sont parmi les requins, heureusement ils sont de petites races.

Les autres passagers apprennent le métier de marin, ils s’activent courageusement sous les ordres du capitaine, car s’il y a des paysans robustes, il a aussi des intellectuels sportifs. Pour le capitaine Baltasar ne n’est pas une sinécure ! Ils s’activent courageusement, et obéissent comme de bons petits mousses. Baltasar a retrouvé son courage, malgré l’appréhension qu’il ait eut en embarquant.

Dans leur misère et le plus profond de leurs désespoirs, ils prient le Dieu de leur naissance. Des cierges, par mesure d’économie servent à tous. Pour que la prière soit communiante mais également pour leur sécurité, ils ont décidé de prier en silence. Quel que soit le nom qu’il lui donne, ils sont unis. Tout au fond de leur cœur, ils espèrent tous en ce Dieu et de s’en remettre à lui. Même ceux qui avaient radié de leur vie, ce Dieu qu’ils avaient accusés de tous leurs maux.

Monté sur la cabine de pilotage, parce qu’il n’y a plus de place ailleurs, Jérémy surveille l’horizon sans espoir, mais sans jamais perdre courage. Il a ses jumelles de randonneurs à la main, fixées littéralement sur les yeux. Elles sont comme rivées aux paupières. À force de regarder il ne voit plus rien. Sa tête tourbillonne. Elle va de gauche à droite et de droite à gauche, il balaye inlassablement l’horizon. Toujours rien à voir autre que la mer !

Combien de jour sont-ils sur ce bateau ? Exactement vingt-six jours ! Ils le savent, car chaque matin au petit déjeuner Baltasar leur dit la date, l’heure et le nombre de jour. Puis pour les anxieux qui n’auraient pas confiance il trace au couteau un bâton sous la fenêtre de sa cabine. Ainsi tout le monde peut voir et compter.

Ce matin-là, ce n’est pas Jérémy qui a la place du guetteur, mais Michel. Michel a le souffle coupé. C’est la fin de son quart. Il n’en croit pas ses yeux. Le soleil vient de se lever, ses yeux s’écarquillent. Il ne voit pas la beauté du spectacle, car non seulement pour lui c’est naturel, mais la nouvelle est primordiale. Soudain il pousse un cri de terreur, c’est le branle-bas de combat. Chacun va à son poste. C’est la panique chez les enfants et les adultes peureux ou blessés, certains ne sont pas encore guéris ! Enfin après l’intervention musclée « en parole » du capitaine, les cris et les lamentations s’arrêtent.

Enfin le calme est revenu. L’énergie, le courage, la force de persuasion de ce capitaine hors norme, a permis de retrouver l’unité de tous les passagers. Tous font confiance à Baltasar. Pourtant des prières, des chants clamant la miséricorde de Dieu fusent vers eux. Eux les fuyards les recherchés, les expulsés, que leurs veux ce bâtiments militaire ? Puis il manœuvre pour les aborder, silence sur le Lotus blanc. Enfin les marins leurs font des signes aux migrants.

Le pavillon américain flottait. Ce drapeau était enfin visible ! Un gamin au côté du capitaine explose de joie en voyant le drapeau. Il rappelle tout le monde. Il crie. Il gesticule. Il danse. Il chante. Personne n’ose le croire. Et pourtant c’est vrai.

C’est le miracle !

Tous se frottent les yeux croyant à un mirage. Maintenant le cuirassier est là, devant eux ! Ils ne peuvent plus douter. Le Rambot les accoste. Sur le pont les marins s’affairent et leurs font des signes amicaux. Les migrants n’en croient pas leurs yeux. Ils ont réussis sans mort. Dans leur tête ils vont être libre, soignés. Ils n’auront plus faim. Ils n’auront plus peur. Le cauchemar est terminé.

Pour les migrants le miracle c’est produit. C’est l’explosion de joie. Ils sont sauvés ! Pour ces coréens habituellement toujours calme, cette explosion de joie surprend Baltasar. Ils ne parviennent plus à se contrôler. Ces Marines n’oublieront jamais ces instants merveilleux. Cette fébrilité rend le transfert difficile. À la fin de la manœuvre le Lotus blanc est remorqué à l’arrière du Rambot.

Les coréens sont accueillis comme dans leurs rêves.  Le corps médical les consulte, les soigne. Il leur est servi un repas léger, mais complet. Enfin le calme est revenu, et ils ont retrouvé leur dignité. Puis ils s’entassent dans les cabines pour se reposer.

 

ConclusionL-espoir-de-la-derniere-heure1.jpg

 

Ils sont sauvés. Ils voguent vers la liberté. Mais où vont-ils vivre ? Ils n’en savent rien. Tout ce qu’ils savent c’est qu’ils n’auront plus faim, plus soif. Ils seront libre de croire dans le Dieu de leur confession, de pensée, de réfléchir comme ils le désir. Ils pourront s’exprimer librement sans craindre la torture. Mais ils auront une autre terre, un autre toit loin, très loin de chez eux. Ils devront parler une autre langue. Ils devront s’adapter aux coutumes du pays qui les accueille, pour eux cela ne sera pas facile.

 

octobre 1979

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F
<br /> il faut qu'il se rebâtisse une vie et cela va être dur<br />
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M
<br /> <br /> Oui, mais c'est mieux qu'avant. Quelle tristesse.<br /> <br /> <br /> <br />