Dans le fauteuil à bascule,
La couverture sur les genoux
Crayon à la main je dénoue
L’énigme d’un calcul
Mistigri comme un foulard
Ronronne sur les épaules
Dans le brouhaha d’un polar
L’inspiration vient près du saule
Comme l'ombre d'un fantôme
Sans discontinuer les idées
Viennent s’inscrire sur la page
Sans plus de tapage
Les mystères sont élucidés
Le temps passe dérider,
Le feu crépite dans la cheminée
Il lèche les rondins secs.
Enflamme le brasier laminé.
Les flammes chantent leur dialecte
Elles dansent élégantes, joyeuses
Réchauffent la pièce ennuyeuse
Ranime un cœur déterminé
Pendant que le vent emporte
Les feuilles mortes de l’allée
Sur le gazon sont piétinées
Des marronniers et des chênes
S’entassent, tapissent se déchainent
Tournoyant au gré du vent
Au pied des troncs gris argent
Elles jonchent le sol du cantonnier
Elles espèrent un mot du chansonnier
Tandis que leurs bras noirs des maîtres
Dressés vers le ciel gris, froid
Supplie pour un monde nouveau
Gémissant la complainte de la nature