Les allégories d’un préposé,
Quand il apposait
Son timbre composé
Pour n’avoir pas déposé
Le courrier de l’indisposé.
Pourtant il est supposé
Etre celui qui va apposer
L’oblitération de l’entreposé.
Il était toujours disposé,
Son charme si osé
Va déposer
Ce cœur sur la rosée.
Un bouquet composé.
Des mots transposés
Il allait guilleret déposer.
Le message qu’il avait composé.
Dans sa sacoche de préposé
Il portait la lettre du bonheur
Ou bien celle du malheur
Il y voyait les couleurs
De l’arc en ciel comme une fleur.
Pourtant ce n’est pas un leurre
Il en est le transporteur.
Dans son dur labeur
Bien qu’il n’y fit pas son beurre
Il y trouve son bonheur.
Il y avait la pluie
Il y avait l’ennuie
Il y avait la nuit
Il y avait le bruit.
Alors il traduit
Ce qui conduit
En croquant son biscuit
A l’amour qui s’enfuit.
La rue il la connait
Le trottoir il le prenait
La porte il y sonnait
Les escaliers il y trouvait monnaie.
La tournée jamais ne fut détournais
Pourtant tous le prenais
Pour un javanais
Bien qu’il n’y fut pas né.
S’il y avait le soleil
Il y faisait merveille
Il n’y avait pas son pareil
Quand sonnait son réveil
Pour se croire Popeye
Le café le réveille
Il redevient l’appareil
Que l’on surveille.
Il marchait dans le vent
La tempête le faisait dément
Il allait en alternant
A droite le défilement
A gauche le châtiment.
Tout droit le rapatriement
Ou zigzagant à son détriment
Tout devenait véhément.
Lorsqu’il abrège
Son parcourt les jours de neige
Il damnait son manège
A cause de Nadège.
Elle tendait le piège
Pour ce sacrilège
Elle permettait un siège
Pour cet homme des neiges.
Il glissait sur le verglas
Il recevait le son du glas
Pourtant point de prélat
L’horizon givrant par-delà
La frontière du flagada
Sa route était sa tombola
Il n’en faisait pas tout un plat
La neige lui servait de matelas
Il marchait dans la nuit
Il avançait sans bruit
Sifflotant lorsqu’elle s’enfuit
L’aurore se lève plus d’ennui.
Il avait construit
Sa renommée sur le produit
Qu’il avait introduit
Dans la fente du conduit.
Il pensait : s’il y avait un dieu !
Mais de dieu il n’y a pas !
Puis il est trop vieux !
Son œil n’a plus le compas
Ensuite il est vicieux !
Il voit tous les combats
Même les malicieux
L’imprudent en fait son pieu.
Le préposé voyait sa reine
La rue c’était sa samba
Il roulait pour une sirène
L’imaginaire entrainait ses pas
Il y voit tant de peine !
Il y côtoie les fiestas
Mais aussi les trépas
Pour le sourire d’une reine.
Il jouait de son harmonica
Devant un bar il soupire
D’un geste le patron l’attire
Il offre la tournée
Si bien que de sa tournée
Il en est détourné
Ah ! Cet empire,
C’est un sacré satire !
Dieu est si loin croit-il !
Ce doit être un volatil ?
Il est tout étonné
De s’y voir acheminé.
Ce doit être la boisson
Ou bien ces poissons
Aux odeurs frelatées !
Il déplace sa chaise
Pour aller près des fraises
Ainsi il contourne
Cette odeur qui le retourne.
Posé sur du macramé
Le fameux panier du camé
Tendait son anse à sa destinée.
C’est alors qu’il s’est rétamé
Le petit préposé tout bosselé
Etourdi il avait réclamé
Mais il n’est pas écouté.
Il se croit damné
Puis s’en est allé.
Il devait signer au bureau.
Mais il avait demandé aux tarots
Dans le quartier du Trocadéro
L’avenir de son concerto.
Il savait que s’était un escroc
Mais il avait tant les crocs
Ses collègues étaient ses bourreaux
Ils l’attendaient pour ses bordereaux.
Ha ! Si dieu existait !
Ne pouvant y résister
À l’église il allait prier
Pour voir la vérité !
Il avait parié !
Sera-t-il exaucer ?
Ou bien sera-t-il agacé?
À la sortie il sentit la paix
En elle, il se repaît
Il n’est plus suspect
Pardonné de son toupet
Il est devenu respect.
Son esprit reluit
La paix était en lui
La joie l’avait envahi
Il en était tout ébahi.