10 Novembre 2013
Roi Magic est heureux. Le nouvel ami a compris. Il pousse de petits cris joyeux. Il saute, coure, il leur montre le chemin.
Daniel est aux côté de Hans. Toute la troupe suit en file indienne. Au lieu d’un chemin en colimaçon, ils n’ont que trois virages. La vitalité leur est revenue. Ce temps de repos, cet espoir apporté par Roi Magic, leurs donnent des ailes. En vingt minutes, ils ont visitécette plage aperçue de loin.
Roi Magic s’arrête, il émet de petits sons doux. C’est sa façon d’appeler. Des ombres s’approchent de tous côtés. Elles arrivent craintives, doucement. À droite c’est la meute de Roi Magic. Il la leur présente à sa manière. Ils font le tour de chaque individu. Ils font connaissance de leurs nouveaux voisins. Ils constatent qu’ils sont sans danger pour eux en les reniflant. Roi Magic tranquillise sa troupe. Au fond à gauche des ombres inquiètes observent la scène. La meute réagit avec joie, Roi Magic présente sa femme et ses derniers nés.
- Qu’ils sont adorables ! Intervint étourdiment Marie.
Le son de la voix de Marie provoque un remue-ménage du côté des ombres observatrices. Il y eut des voix, des imprécations peureuses. Daniel et Souvanna lancèrent un regard meurtrier, à Marie. Elle mit ses deux mains sur la bouche, et demande des excuses par geste. Marie pleure. Catarina enlace Marie par les épaules pour la consoler. Elles se murmurent à l’oreille.
Il a fallu attendre, une heure environ après cette erreur.
Pour tuer le temps, ils allument une lampe de camping, et celle de leur casque. La grotte s’illumine. Les animaux se couchent. Ils forment un fer à cheval autour des jeunes gens. Ils sont environ une trentaine. Ces masses de cinquante à soixante-dix kilos ! Toutes ces taches jaunes et noires, ces oreilles de chauves-souris, allongées familièrement, baillent, s’étirent, se caressent. Le temps passe en s’égrainant au son de la grotte. Le chant des gouttes des stalagmites, berce tous les habitants. Les colonnes de calcaire montent vers le plafond. Elles forment des voutes d’une sorte de cathédrale.
Luciano en bon sicilien s’impatiente, il s’énerve. La colère le fait rougir, puis blanchir. Il parle entre les dents, retenant au maximum, sa voix.
- Ces peureux ! Ces couards ! Ces poltrons ! Ces lâches ! Ses froussards ! Ces pleutres ! Dit-il d’un air maussade bougonnant en sicilien.
Une ombre chinoise dessine, puis s’allonge sur la roche. Elle ressemble à une jeune fille. Puis quitte le mur. Elle avance, s’approche doucement. Son allure est élancée, elle a des cheveux longs. Son ombre revient, elle grandi au fur et à mesure qu’elle approche. Maintenant ils sont sûrs, ce sont des êtres humains. Ce n’est pas des animaux sauvages. Ils sont à demi rassurés, car ils n’ont pas l’air d’être agressif. Luciano est si énervé qu’en se levant, il ne voit pas un morceau de roche qui a du se détacher du rocher. Et c’est :
- Aïe, Ouïe ! En se tenant le pied
Ce cri est si fort, vite fait. L’écho lui répond. La silhouette recule Enfin, la voix vibrante s’éteint. Dans le noir, elle se retourne et attend. Percevant que les jeunes gens n’ont pas une attitude dangereuse, elle revient. Mais Luciano, commence à faire son cinéma, il parle, il jure, il incrimine la terre entière, en sicilien. Lorsqu’il se calme, toute l’assemblée est prise d’un fou rire. Ces humains se maintiennent les côtes, eux aussi devant le spectacle de Luciano rient également, tout en restant dans l’ombre. Le rire des jeunes gens, les ont rassurés. Pourtant ils ont eu si peur, lorsqu’ils ont entendu les premiers mots de Luciano. Pour quelle raison cette peur est incontrôlable ? La peur, la surprise semble avoir été des deux côtés, mais pas pour la même raison. L’un parce qu’il a chuté sur la pierre, les autres parce qu’ils ont peur des humains ! Enfin, hésitant, ils se montrent et arrivent près d’eux. Ils ont un voile sur la tête. Personne ne voit leur visage. Ils parlent le vieux sicilien. C’est une autre surprise. Seule la jeune fille n’a pas de voile. Elle est brune aux yeux noirs, seulement ils sont vides. Elle est aveugle ! Elle se dirige comme tous les voyants. La lumière ne l’atteint pas, elle n’éprouve par conséquence aucune gêne pour se déplacer. Tous ses autres sens sont développés au maximum, de ce fait, elle peut tout faire, ses sens sont ses yeux. Elle propose de soigner Luciano.
Daniel décide de reprendre les rênes.
- Hans, tu vas prévenir Erhard et Macha! Il faut que Mamadou se presse, Luciano, ne peut plus aider Mamadou. Luciano est indispensable ici. Il est le seul à pouvoir discuter avec ces gens. Il y a-t-il un volontaire ?
- Moi !
- Robert ?
- Oui, je sais installer des câbles électriques, car j’ai fait un stage de preneur de son et de caméraman à la télé avant d’être un reporter.
Roi Magic se lève, et rejoint Hans. Ils vont retourner ensemble. Daniel n’a pas besoin de faire des recommandations, pour ne pas se perdre. Luciano se détend grâce au massage de Mylène, et la compresse de Sarah la jeune aveugle. Souvanna lui a planté des aiguilles d’acupuncture, il les porte toujours dans sa ceinture de cuir. C’est sa cachette secrète.
- Qu’elle chance tu as ! Trois personnes pour te soigner ! lui dit Mauricio
- Hé !... deux belles femmes en plus. Renchéri son épouse
Daniel ausculte les jeunes présents avec Luciano. Les inconnus observent. Ils sont surpris, étonnés. Seulement, ce spectacle leur donne Confiance. Ils reprennent l’espoir eux aussi.
Enfin c’est avec une autorité amicale, qu’il renoue le dialogue avec les nouveaux venus, si l’on peut dire ainsi. Il leur dit :
- Approchez, n’ayez pas peur, venez. Appelle doucement Luciano dans la langue de l’ancien italien
Par chance, ses parents l’avaient obligé à parler le dialecte sicilien. Aujourd’hui il va pouvoir s’en servir utilement. Il s’avance vers eux d’un pas tranquille, tout en leur parlant.
- Nous ne vous voulons aucun mal, c’est en ami que nous sommes venus.
Une voix de vieillard répond
- N’approchez pas de nous ! Que venez-vous faire ? Allez-vous-en !
- Où pouvons-nous aller ? Le tremblement de terre à bouché l’entrée de la grotte là-haut ! Répond Luciano
- Alors restez loin de nous ! Répond le vieillard
- Pourquoi ? interroge Luciano
- Nous sommes presque aveugles et maudits !
- Il n’y a pas d’hommes maudits sur terre !
- Vous parler notre langue, et vous ne savez pas ? C’est un piège ! Hors de nous !
- Quel piège ?
- Vous le savez, vous êtes venus pour nous tuer
- Non ! Pourquoi le ferions-nous ?
- Vous faites l’ignorant
- Mes parents sont nés au village voisin. Moi je suis né à Livourne sur le continent
- Vous mentez !
Luciano est désespéré, c’est un dialogue de sourd.
Tous ses efforts sont vains. Daniel perd patience. Il envoie un bon juron dans sa langue natal, en donnant un bon coup de pied dans le sable.
- M…., m…. et rem…. ! Il ne manquait plus que ça !
Celui-ci lui répond à sa manière, en touchant l’eau, il se fait asperger les jambes. Luciano baisse les bras. Il croit que tout est perdu.
C’est alors, que la voix du vieux reprend le dialogue.
- Qu’est-ce ?
- Que dit votre ami ?
- Je ne le comprends pas !
C’est normal il est français !
- Ah bon ! Et les autres, ils sont aussi des étrangers ?
- Si,
Luciano est bien ennuyé, que répondre à cet homme ? Hé bien tant pis ! Il se jette à l’eau. Il raconte tout, depuis le début jusqu’à maintenant.
- Maintenant vous savez tout.
C’est un silence impressionnant. Il s’apparente à une indigestion d’informations. Après un certain temps, sans prévenir le papy reprends
- Racontez- moi l’histoire de vos parents
L’espoir renait dans le cœur de Luciano. Le vrai dialogue vient de commencer. Il n’est plus gêné. Personne parmi ses compagnons, excepté sa femme ne comprend. Alors il raconte l’histoire de sa famille.
- Mon arrière-grand-père a servi le Général Mussolini, après la guerre, c'est-à-dire après la libération de l’Italie par les américains, mes grands-parents ont quitté la Sicile. C’était en 1945. Ils avaient honte de leurs parents. Ils allèrent d’abord en France pour refaire leur vie, puis en mille neuf cent soixante-douze, ils sont revenus en Italie, ils avaient le mal du pays. Ils ne craignaient rien de la justice, car leur service avait été gracié pour une raison évidente. La politique, l’état ne pouvait pas se passer de leurs fonctionnaires. Seulement mes parents l’on sut trop tard. C’est en mille neuf cent quatre-vingt-dix-sept. Que je suis né à Florence. Je me suis marié en juin dernier. J’ai amené ma femme en Sicile. Nous sommes en voyage de noce ici dans ma Sicile d’origine. Je voulais connaitre la source de ma famille et présenter mon village natal de sicilien à mon épouse.
- Comment s’appelle-t-elle ?
- Catarina
- Et les autres qui sont-ils ?
- De simples vacanciers
- D’où viennent-ils ?
- De l’étranger
- Tous ?
- Oui
- En quelle année sommes-nous ?
- Mille neuf cent quarante cinq
- Vous dites ?
- Non, nous sommes en juillet deux mille vingt cinq
- Que dites-vous ?explose Luciano
- Vous êtes fous ! Vous vous moquez de moi ?
- Mais non nous sommes bien le vingt-cinq juillet deux mille vingt-cinq ! Monsieur
Il y eut un long silence, lourd, pesant, dur pour les jeunes gens, et il leur est même pénible. Cette sensation de ne pas être cru ! D’être dans un monde inconnu. Cette impression d’un calendrier qui tourne les pages à l’envers. Cette oppression indéfinie. Où il n’y a que le silence des êtres vivants, face à ces jeunes aventuriers involontaires. Tous attendent la réponse du vieil homme.
En le voyant revenir, ils retiennent leur souffle. Que va-t-il dire ?
- Vous êtes toujours là ?
- Oui
- Je vous crois
- Ouf ! Quel soulagement,
Dit Luciano en s’épongeant le front.
- Vos petit camarades vont nous raconter, pourquoi et comment ils sont venus jusqu’ici, jusqu’à la catastrophe. Nous sommes impatients de savoir.
Après un silence hésitant, il fait signe à sa tribu. Ils sont huit. Seulement, ils restent en retrait dans la demi-pénombre.
- Approchez, asseyez-vous, en restant légèrement éloigné de nous
- Mais pourquoi, nous sommes des amis, même si nous ne nous connaissons pas !
- S’il vous plait ! Écoutez notre histoire, après vous pourrez reconsidérer votre position, si vous le souhaitez.
Le vieil homme reprend la Parole
- Il y a bien longtemps, nos ancêtres en mille neuf cent, au mois de juillet, les anciens de l’île ont décidé de chasser les lépreux. La peur d’être contaminer sans doute. Ils ont tout brulé de ce qui appartenait aux malades. C’est ainsi que nous nous sommes trouvés ici. C’est à nouveau un silence pesant ? Une voix féminine intervient, c’est la jeune fille qui a soignée Luciano. Elle reprend le récit de son grand-père:
- D’abord je m’appelle Sarah. Quelques-uns, parmi eux ont réussi à s’échapper en pleine nuit. Ils ont ramené leurs poules, lapins, chèvres, chats, chiens. Puis se sont cachés dans cette grotte. Ne sortant que la nuit, avec les chèvres et les chiens ! Ils ont également emmenés quelques graines. C’est ainsi que nous avons survécus.
- Excusez mon impolitesse, mais nous n’avons pas l’habitude de parler à des inconnus. On m’appelle Alex. Dit le vieil homme. Puis il ajoute
- Sarah, continue tu expliques si bien ! La jeune fille s’exécute :
- Ils nous ont traité depuis des siècles en être maudit pas comme des humains à cause de cette maladie! Nous avons survécu jusqu’à ce jour en reclus. En être maudits.
- Puis ils nous ont oubliés. Ils ont dû croire que nous étions morts. C’est vrai, cela a été l’hécatombe ! Nos ancêtres au nombre d’une cinquantaine ont eu des enfants. Nous avons survécu, car nous sortons la nuit.
Luciano est heureux, traduit tantôt mot à mot, tantôt une traduction globale car certain mots n’existent plus dans le dialecte de ses parents. Daniel et Ingrid sont subjugués. Leur métier ressurgit dans leurs paroles. Ils demandent à Luciano
Explique-leur : que lui et Ingrid sont médecin et infirmière, qu’ils voudraient les ausculter et les soigner, comme ils le peuvent tant qu’ils sont à l’intérieur, et qu’après ils apporteront les traitements appropriés.
Puis Daniel ajoute
Dis leur également, que cette maladie n’est plus invalidante aujourd’hui, et si elle est traitée n’est plus contagieuse. Luciano reprends la parole en sa qualité d’interprète.
Chacun va de leur question que ce soit les jeunes ou les lépreux. Elles fusent de toute part. Luciano a difficulté à suivre. La confiance réciproque s’installe. Et les questions arrivent des deux côtés. Luciano fait un discours de conclusion
- Vous n’êtes pas maudit. Vous avez simplement été ignorés. Aujourd’hui nous vous trouvons. C’est le plus important. Daniel est Docteur et Ingrid est une infirmière. Nous ferons tout ce qui nous sera possible pour vous aider. Vous viendrez vivre avec nous dans la lumière. Dans le monde actuel, nous soignons la lèpre, et elle n’est plus contagieuse. Elle ne rend plus infirme. Même si elle n’est pas encore complètement endiguée, on sait soigner cette maladie.
- Vous êtes des couples ? demande Sarah
- Juste Catarina et moi !
Ces pauvres êtres, se rapprochent de leur sauveur, tout en restant dans l’ombre. Pour mieux voir et entendre, Alex et Sarah, Daniel et les autres se rapprochent.
Hans, Macha, Mamadou et Mauricio arrivent Roi Magic devant eux. C’est la surprise. Luciano explique à leurs nouveaux amis, que roi Magic les a guidé jusqu’à eux .Nous sommes quinze en tout. Ils n’y qu’une partie de la troupe.
- Comment ont-ils fait pour apprivoiser cet animal ? Interroge Luciano.
Pour ces malheureux, ces chiens sont leurs amis. Maintenant, ils sont obligés de partager leur amitié, avec les chiens et les nouveaux occupants. C’est aussi le motif de confiance envers les jeunes gens.
Les nouveaux venus sont tout excités, ils ont réussi à lancer des SOS ! La crainte ils ne savent pas s’ils sont parvenus à joindre quelqu’un. Mais c’est déjà un progrès. La joie s’empare de tous. Même les reclus. De voir que ces jeunes sont heureux, cela indique de bonnes nouvelles. Mais aussi des craintes pour eux.
Daniel décide qu’il faut soigner ces femmes et hommes, alors non seulement il prend Ingrid, mais il demande à Brigitte de le rejoindre. Elle accepte sans difficulté. Tous les trois petites valises de secours à la main s’approchent de ces braves gens et les dévoile un à un. Les jeunes gens en voyant certains visages sont terrifiés, ou pris de pitiés. Tous ont le cœur serré.
- Vous voyez ! dit Alexandre désabusé.
- Ne vous inquiétez pas. Nous ferons ce que nous pourrons, leur assurent les trois jeunes gens
- certains d’entre vous n’ont plus de regard, mais votre sensibilité est tout à fait humaine. Pour nos amis, il leur suffira de s’habituer à vous regarder. Car vos visages sont beaux.
- Beaux ?
Ce mot « beaux » leur est inconnu, il s’étonne, s’interroge. Que veut dire beau ? En effet ce sont des créatures en bonne santé apparente, seulement ils n’ont plus d’yeux. Pour certains il reste la marque des orbites recouvert d’une peau lisse, d’autres comme Sarah ont toujours les yeux, mais ils sont albinos et vide.
Ils n’ont plus d’orteil à leurs pieds. Seul un pouce assez long subsiste, et leur sert pour les déplacements. Ils sont huit. Un couple très âgé Alexandre et Sidonie, leurs enfants Rachel et Sarah. Un autre couple Giuseppe et Maria ils ont eu un fils César. Et puis un gamin un adolescent Pietro. Lui ses parents sont mort dans un accident ! Le gamin avait perdu l’équilibre et en voulant le rattraper. Ils ont perdus pied, la chute leur a été fatale. Sarah a le nez tout petit. La bouche elle seule est restée normale. Alexandre reprend la parole
- Nos anciens étaient plus nombreux que nous Ils étaient une cinquantaine vers mille neuf cent un. Maintenant nous ne sommes plus que huit.
Daniel à haute voix dit à son groupe de s’approcher d’eux et de leur serrer la main. À voix basse, il leur explique qu’ils ne devront pas se laisser terrifier par l’aspect. La maladie est endiguée. Ils ne craignent plus rien. Brigitte étonnée dit :
- Comment çà, la maladie est endiguée.
- On ne craint plus rien ? S’étonne Catarina.
- Comment se fait-il ? interroge Mylène.
- Il y a une explication, je la découvrirais plus tard. Pour l’instant, il est important d’être leurs amis.
Après ce conciliabule, les jeunes gens prennent leurs courage à deux mains, et s’approchent d’eux. Daniel serre les mains à chaque nom qu’Alexandre présente. Les quinze font de même. Les jeunes gens sont atterrés devant le spectacle.
Ils sont horrifiés, blessés dans leur cœur de ce que les hommes ont fait par ignorance. Ils sont huit survivant pour accuser, témoigner la cruauté qu’ils ont subi. L’égoïsme de certain leur a été fatidique.
Les oublies, étaient démunies devant cette maladie. À cette époque, les hommes croyaient à la punition divine, mais surtout ils croyaient à la possession des corps par Satan. Pour eux c’était l’œuvre du malin. Il s’incarnait dans le corps de ces hommes monstrueux. C’est ainsi qu’ils sont devenus des parias qu’il fallait chasser, sans les toucher.
De nos jours ce n’est pas imaginable. Pourtant des actes pas plus humain pour d’autres raison, voire pire, se pratiquent chaque jour, chaque heure, chaque seconde dans le monde ! Et cela sans choquer personne. Seule une minorité en est consciente.
Devant l’attitude des jeunes gens, Alex et ses compagnons prennent confiance. Même… ils deviennent de plus en plus bavards. Les questions fusent de part et d’autres à nouveau. Ils deviennent amis, et ils veulent faire la fête pour sceller leur amitié. Luciano est débordé par les questions de toute part. Il peine, en tant qu’interprète. Mais il est si heureux d’être un des acteurs principaux de cette aventure. Tout au moins pour ce qui concerne la traduction. Le vieil Alex intervient.
- Pietro est monté quand vous étiez dans les escaliers. Il nous observait. Sarah aussi, épiait, c’est pourquoi, avec Roi Magic, ils ont pu nous faire confiance.
- C’est merveilleux ce que nos oreilles entendent. Nos prières sont enfin entendues. Constate Alexandre en s’assoyant.
Ses jambes flageolent, non pas de fatigue, ou de désespoir, mais de joie. Son bonheur est trop fort pour son âge. Son visage tout fripé est transformé, lumineux par la joie. Son bonheur transporte sa petite tribu. Ils ont également la crainte pour leur avenir. Ce monde, leur est totalement inconnu.
Comment leur dire la vérité sans les désespérer ? Daniel n’arrête pas d’y penser. Il ne trouve pas de solution.
Son inquiétude ; quand trouveront-ils la sortie ? Comment retrouveront-ils la terre ? Les secours arriveront-ils à temps? Comment pourront-ils monter ? Ils sont en bas, pas en haut ! Des cris de joies le font sursauter.
Hans et Roi Magic, suivi de Catarina et Mamadou, arrivent les bras chargés à bloc. Ils sont rayonnants. Ils annoncent :
- Nous amenons du matériel qui va filtrer l’eau, et la transformer en électricité. Mauricio est parvenu à monter cet appareil grâce à son génie. Daniel malgré son air enjoué reste sombre.
Ils n’ont toujours pas trouvé la possibilité de sortir. Il y a plus de bouches à nourrir, et des malades. Comment trouver les soins tout de suite ?
Daniel n’avait pas prévu ces évènements, et encore moins ce genre de maladie. Même s’ils ne sont plus contagieux. Comment cela est-il possible ?
Cependant, l’espérance reste dans tous ce petit monde et gagne leurs nouveaux amis.