11 Mai 2014
À l’Écureuil ils sont accueillis avec déférence. Ce qui arrive à Inès, a couru dans tout le canton de Cholet. Avec bien entendu des histoires invraisemblables, de l’admiration en conséquence. Cela c’est répandu comme une traînée de poudre. Cependant, comme tous vrais vendéens, ils savent se taire ? à l’hôtel, tout le monde est au courant, qu’à cause de son héritage, sa vie est en danger, le personnel, clients, et bien sûr l’hôtelier, mais personne n’en parle en public La solidarité est tacite avec la petite demoiselle. Ils se souviennent de leur histoire à l’époque de la chouannerie, et plus proche de ce milicien devenu riche après la guerre. On pourrait les croire indifférents, mais en vérité, tous veille sur elle sous le couvert d’indifférence. On ne sait pas qui parmi les clients sont les policiers, qui sont les vacanciers. Le contexte économique, n’a pas permis de remplir toute les chambres. Mais grâce à l’affaire de mademoiselle, l’hôtel est complet. Le sourire aux lèvres, Gaspard, le serveur de ce matin, leur demande, s’ils ont besoin de quelque chose.
S’enquit Alain.
Répond le serveur. Nos trois amis montent dans leurs chambres réciproques.
Inès se douche, se change. Reprend ces jeans et sa tunique grise brodée de fleurs. Avant de descendre, elle téléphone au charcutier, elle demande de lui préparer le panier comme d’habitude. C’est ainsi, qu’elle apprend, que Pierre est passé prendre le repas des ouvriers vers onze heures. Et qu’il a payé une partie du repas.
Lui a fait promettre Pierre, averti le charcutier.
En raccrochant, elle est désarçonnée par autant de prévenance. Elle n’est pas habituée à autant de considération. Elle a toujours été respectée depuis toujours à l’école, au lycée, dans son milieu professionnelle, mais elle n’est pas habitué à être pratiquement vénérée. Elle n’en comprend pas la cause Elle est dans ses pensée, quand elle arrive dans la salle. Ses deux amis l’attendent devant un kir royal. En la voyant Philippe vient à sa rencontre.
Explique-t-elle. Elle prend quelques cacahuètes et trinque gentiment et
S’exclame Philippe. Il redevient le jeune homme insouciant, que beaucoup aime. Dans la voiture, Inès, met à nouveau le radio. Elle veut donner le change, pour montrer qu’elle n’a pas peur. En fait, depuis sa sortie de la gendarmerie, elle est intérieurement terrorisée. Son courage, lui permet de dépasser cette peur. Elle a une raison de vivre. Elle a la responsabilité de son personnel. Elle est consciente qu’elle doit lutter, car ces trois employés ont une femme et des enfants. Elle n’est donc pas toute seule concerner. C’est à ce moment de réflexion, qu’elle devient heureuse. Elle ne lutte pas uniquement pour son bien-être, mais aussi, pour son personnel, qui compte sur elle. Il lui faut donc vivre et apprendre à bien gérer cette fortune descendu du ciel. C’est à ce moment, qu’elle prend mentalement la décision, « je dois savoir quels sont ces mécréants, qui en veulent à ma vie ». Dès cet instant, elle retrouve la joie de vivre, car elle a un but. Être riche, c’est la vie sans souci du lendemain en apparence. Mais, il y a beaucoup de devoir, de responsabilité. Elle pense à ces policiers, qui prennent en charge sa sécurité. Elle prend conscience, qu’elle ne doit pas mettre leur vie en danger inutilement. Elle réalise aussi, qu’elle doit avoir un service de sécurité à vie, sa liberté n’est plus comme avant. Même si ce service est restreint, il lui est désormais obligatoire. Elle soupire en acceptant sa nouvelle situation.
Elle n’avait jamais vu la vie sous cet angle. Elle imaginait la vie des responsables de Holding, comme des êtres égoïstes, capricieux, sans responsabilité. Puisque que tout est fait à leur place. C’est vrai pour certains d’entre eux. D’où les malaises des ouvriers, les grèves, les colères, les syndicats actifs, les délocalisations, les dépôts de bilans abusifs, tous cela lui passe devant les yeux pendant le trajet de l’Écureuil aux Trois renards. Soudain, alors qu’ils atteignent la propriété, toujours les yeux fermés, et dans ses pensées, elle déclare :
Demande Philippe stupéfait. Inès elle-même, s’étonne de sa réaction. Quant à Alain, il ouvre la bouche et la referme sans un son. Elle réagit et dit en riant
Rire des trois complices. À la maison de cousin, ils sont accueillis chaleureusement par leurs trois employés. Inès leur demande avec le sourire amusé ;
S’excuse dans une petite hypocrisie sympathique.
Son visage se durcit, mais il se permet de révéler son passé. À chaque mot évoquant ce passé ses lèvres se crispent.
Inès est émue par cette confidence. Mais aussi, lui donne à point nommé, les travers à laquelle, elle ne doit pas tombée. Elle pense, ce doit-être cela le clin d’œil et le chemin de Dieu. Il y a longtemps que je ne suis pas allé à l’église. Il me faut me confesser. Elle est encore toute chose, quand Pierre l’interpelle à nouveau.
La joie, leur fait oublier à ce moment leur différences, leurs conditions social, leurs problèmes. La joie est la douceur de cette journée. Pour eux, c’est le retour du patron paternel, ici, en l’occurrence maternelle. La vielle horloge sonne quatorze heures ! Pierre ordonne
S’étonne Alain.
Découvre Philippe heureux. Roger lui confirme
Philippe le suppose. Inès se laisse porter psychologiquement. L’alcool, lui joue encore des tours. Elle qui n’a jamais bu une goutte de vin, et encore moins d’alcool, elle en découvre les ravages. Elle en a peur. Une fois sortie, le soleil la fouette, elle a cette sensation de brulure, pas seulement sur la peau, mais dans la gorge. Elle avait oublié son voile et son chapeau. Philippe retourne en courant, chercher ce qu’elle a oublié. Elle s’assoit à l’ombre adossé à un arbre, et s’endort. Elle rêve sous les caresses de la brise. Lorsque Philippe revient, il est stupéfait ! Il n’en revient pas ! Inquiet, il la prend dans ses bras, veut l’emmener dans sa voiture. Quand, enfin, elle ouvre les yeux. Elle se voit transportée dans les bras de Philippe.
Elle se sent honteuse. Elle regrette cette faiblesse.
Lui indique Philippe. Elle descend de ces bras. Main dans la main ils marchent rapidement en direction des ouvriers. Trouve le chemin curieusement long. Tout simplement, parce que le chantier est très en avance sur les prévisions. Ce matin les experts pour les stèles et la fosse commune, sont venus pour relever les corps. Pierre et Felix, les ont aidés à dégager les pierres tombales. Si bien que le carré de cette parcelle est propre. Les corps, ou plutôt les ossements sont sorti délicatement de leur trou, et cercueil, puis placé dans la voiture médico-légale. Philippe et Inès s’arrêtent, et demande où ils en sont.
Leur annonce l’archéologue André Durion et le chef des experts Marcel Bernou.
Dit Inès. Ils continuent leur chemin. Ils voient au loin les deux hommes. Leur faucheuses et pelleteuses avancent rapidement. Les jeunes gens décident de courir. Ils parviennent à les rejoindre. Alain en les voyant courir, leur fait signe de le rejoindre.
S’écrie Inès
Explique Alain. Inès se décide enfin
Commande plus que ne suggère Philippe. Après avoir constaté l’avancé rapide des deux hommes, ils reviennent sur le pont satisfait. Les nouvelles sont bonnes. Ils ont troué un troisième pont. Celui-ci est étroit. Ce qui leur indique, que le manoir est une sorte d’ile artificiel. Elle leur dit :
Philippe et Inès rejoigne Alain sur ce pont à moitié nettoyé. Le fait de se retrouvé ensemble, elle a oublié, le danger qui rôde autour d’elle. Personne ne sait d’où il peut venir. Même sur ce chantier, il est possible à un criminel de se cacher sans être vu.