21 Novembre 2014
La vie extraordinaire du Mathématicien: Jean Le Rond D'alembert
Né à Paris le 16 novembre 1717. Décédé à Paris le 29 octobre 1783
Jean le Rond d'Alembert, né le 16 novembre 1717 à Paris, est l'enfant
illégitime d'un commissaire d'artillerie et d'une marquise. Abandonné à sa
naissance sur les marches de l'église parisienne de Saint Jean le Rond (qui
lui a donné son prénom), il est recueilli par la femme d'un artisan-vitrier
qui l'élèvera comme son fils. En retour, d'Alembert vivra avec elle jusqu'à
la mort de celle-ci (soit pendant 48 ans!). Secrètement, son père lui versera
une pension qui subviendra à l'éducation du jeune homme.
D'Alembert se révèle particulièrement doué pour les mathématiques, et il
étudie avec succès le droit et la médecine.
Après des premiers mémoires sur la mécanique des fluides et sur le
calcul intégral, il est admis à 24 ans à l'Académie des Sciences comme
associé astronome adjoint.
En 1743, il publie son important Traité de la Dynamique, où il améliore la
définition d'une force, et donne ce qu'on appelle désormais le principe de
d'Alembert (=conservation de la quantité de mouvement). En 1747, il écrit
un article sur les cordes vibrantes, où, pour la première fois, il donne et
résout l'équation aux dérivées partielles qui régit la propagation des ondes
sonores. On doit aussi à d'Alembert des Réflexions sur la cause générale
des vents (reprises et généralisées par Euler), et un traité sur la précession
des équinoxes, où il donne une solution partielle au problème des 3 corps.
Ces travaux d'Alembert apparaissent comme très solides mathématiquement,
mais font parfois appel à des simplifications de problèmes physiques
très discutables, voire opposées à la réalité. Cela lui vaudra de vives
querelles avec Euler, Clairaut, et D. Bernoulli.
A compter de 1746, d'Alembert se lance avec Diderot dans une
aventure monumentale, la rédaction de l'Encyclopédie, Dictionnaire
raisonné des Sciences, dont le 1er volume parait en 1751. Dans le
discours préliminaire qui ouvrel'Encyclopédie, d'Alembert affirme le
lien entre le progrès des sciences et le progrès social. Il s'inscrit
totalement dans le courant des Lumières, et il lutte contre l'obscurantisme
religieux et politique. C'est cette activité philosophique qui remplace peu
à peu son travail de mathématicien.
D'Alembert n'a presque jamais quitté Paris. Il refuse notamment à
Fréderick II la présidence de l'Académie de Berlin; il décline aussi
l'invitation de Catherine II de devenir le précepteur de son fils
(en Russie), malgré la bourse importante qu'elle propose.
Au contraire, il fréquente les salons et aime la vie mondaine parisienne.
En 1754, il devient membre de l'Académie Française, dont il est
le secrétaire perpétuel à compter de 1772. Sa domination y est alors
presque despotique, et il est peu aimé par ses pairs.
La fin de la vie de d'Alembert est marqué par la maladie, et
il décède le 29 octobre 1783 des suites de ces maladies.
Laissons la conclusion à sa mère adoptive, elle est peu satisfaite
des activitésde son fils :
"Qu'est-ce qu'un philosophe? C'est un fou qui se tourmente toute
sa vie pour qu'on parle de lui lorsqu'il n'y sera plus".