Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,
16 Mars 2015
16 mars 1244 : Le bûcher de Montségur
16 mars 1831 : Publication de Notre-Dame de Paris
16 mars 1914 : Mme Caillaux tire sur Gaston Calmette
16 mars 1244 : Le bûcher de Montségur
Après vingt ans de violents combats, la croisade contre l'hérésie cathare avait abouti en 1229 à la soumission du comte de Toulouse. Mais les exactions des croisés venus du Nord suscitent la rébellion de nombreux chevaliers du Midi, les faidits. Ces seigneurs dépossédés par les croisés entrent en résistance au côté des hérétiques cathares. Bonshommes et faidits trouvent refuge auprès de forteresses comme Montségur, dont le seigneur est acquis à leur cause.
À 1207 mètres d'altitude, sur un piton rocheux au milieu des forêts de l'actuel département de l'Ariège, la forteresse de Montségur a été renforcée dès 1204 par le seigneur du lieu, Raymond de Péreille, à la demande de la communauté cathare.
À l'intérieur de l'enceinte vivent une centaine d'hommes d'armes (des faidits), leurs familles, ainsi que le seigneur du lieu, Raymond de Pareille. À l'extérieur, au pied des murailles, s'est constitué un véritable village cathare de 600 habitants avec son évêque, ses diacres et ses fidèles.
Le roi de France, qui n'est autre que Louis IX (plus tard Saint Louis), n'a aucune envie d'user son armée dans la conquête de Montségur aussi longtemps que celle-ci ne lui cause aucun tort. Chacun s'accommode donc du statu quo... jusqu'à un jour de mai 1242 où les chevaliers de Montségur apprennent que tous les inquisiteurs de la région ont fait halte dans un village voisin pour y passer la nuit.
Ces chevaliers ont tous des comptes à régler avec l'Inquisition et, à la différence des cathares, ne se dispensent pas de tuer quand l'envie leur en vient. Le 29 mai 1242, une trentaine d'entre eux, sous le commandement d'un seigneur dont la femme et la fille ont été torturées et brûlées par l'Inquisition, se ruent sur le village d'Avignonet, près de Castelnaudary. Dans la nuit, ils massacrent les onze inquisiteurs dont leur chef, le tristement célèbre Guillaume Arnaud.
Le pape exige aussitôt qu'il soit mis fin à l'impunité de Montségur, qualifiée de«synagogue de Satan». S'ouvre le dernier acte de la croisade des Albigeois.
Le roi de France envoie à Montségur une armée de 4.000 hommes sous le commandement du sénéchal Hugues des Arcis.
Mais la citadelle, sur son piton calcaire, est remarquablement défendue et n'est accessible que par un étroit sentier (celui qu'empruntent aujourd'hui les touristes).
Elle ne peut non plus être atteinte par les pierres propulsées du bas de la colline par les catapultes.
Après plusieurs mois d'un vain siège, le sénéchal choisit d'attaquer la citadelle à l'endroit le plus difficile d'accès... et donc le moins défendu. Pour parfaire la surprise, il n'hésite pas à s'y prendre pendant l'hiver 1243 (la nuit même de Noël, assurent les croisés !).
Une quinzaine de Gascons, sans doute conseillés par un habitant de la région, escaladent la falaise à l'endroit dit «Roc de la Tour». Ils amènent bien évidemment avec eux leurs armes. Pour juger de l'exploit, il faut savoir que cette falaise est aujourd'hui classée hors-catégorie par les spécialistes de l'escalade !
Les grimpeurs arrivent à une barbacane, un petit poste de défense avancé situé sur la crête à 1500 mètres du château proprement dit. Après avoir égorgé les sentinelles, ils font monter des menuisiers et sans attendre assemblent des machines de jet. La citadelle et ses dépendances ne tardent pas à être bombardées de pierres. Les combats au corps à corps se multiplient par ailleurs aux abords des murailles.
Les effectifs des défenseurs fondent si bien que le 1er mars, après une ultime tentative de sortie, le seigneur du château, en accord avec les chefs cathares, décide d'entamer les négociations. Hugues des Arcis, homme du roi, homme d'honneur (rien à voir avec un Simon de Montfort, accorde aux vaincus des conditions généreuses. Elles tiennent en quatre points :
– liberté pour tous les défenseurs catholiques,
– vie sauve pour les hérétiques qui se convertiront sincèrement,
– pas de pillage,
– délai de deux semaines avant la mise en oeuvre des précédentes conditions.
Le délai accordé aux assiégés va exciter plus tard la curiosité des chercheurs de trésor : les cathares en auraient-il profité pour mettre à l'abri un hypothétique «trésor» ? L'hypothèse s'appuie sur une chronique de l'époque faisant allusion à quatre cathares s'étant enfuis avec un sac. On peut cependant penser que le sac contenait tout simplement des provisions pour une longue période de clandestinité...
Comme prévu, la citadelle se livre le 16 mars 1244 après un siège exceptionnellement long de dix mois. Plus de deux cents cathares, hommes et femmes, refusent de renier leur foi (leur nombre exact demeure inconnu). Ils sont menés vers un bûcher géant aménagé au pied de la forteresse, en un lieu aujourd'hui connu sous le nom de «Prats dels Crémats» (Champ des Brûlés). Selon d'autres hypothèses, ils auraient été suppliciés à 60 kilomètres de là, dans le village de Bram...
Avec la chute de Montségur, il ne subsiste pratiquement plus rien de l'hérésie qui avait pendant quelques décennies menacé l'unité de la Chrétienté occidentale. Un demi-siècle plus tard, les inquisiteurs auront raison de ses derniers fidèles dans quelques villages reculés des Pyrénées comme Montaillou, devenu célèbre avec le livre que lui a consacré en 1975 l'historien Emmanuel Leroy-Ladurie.
La France de langue d'oc se rallie sans réticence à la monarchie capétienne. Le temps de la réconciliation arrive et les seigneurs méridionaux suivent avec dévouement le roi Louis IX dans ses folles croisades à Damiette, en Égypte, puis à Tunis.
16 mars 1831 : Publication de Notre-Dame de Paris
Le roman Notre-Dame de Paris sort en librairie le 16 mars 1831. Son auteur, bien qu'âgé de moins de trente ans, n'est pas un inconnu dans les milieux littéraires. Il s'est affirmé l'année précédente comme le chef de l'école romantique avec sa pièce Hermani.
Avec Notre-Dame de Paris, Victor Hugo inaugure un genre romanesque plein «de caprice, d'énormité et de fantaisie». En dépit d'une critique tiède qui juge l'ouvrage immoral, il devient immédiatement célèbre auprès du lectorat populaire. Son triomphe est toutefois gâché par l'adultère de sa femme Adèle avec son ami Sainte-Beuve.
Notre-Dame de Paris met en scène en premier lieu la séduisante bohémienne Esmeralda, dont on découvre à la fin qu'elle a été en fait enlevée à sa naissance à sa mère, une bonne catholique, et élevée par les bohémiens en lieu et place d'un enfant difforme qui se révélera être le bossu Quasimodo.
Cet épilogue ressasse le fantasme des bohémiens voleurs d'enfants, apparu à la fin du XVIIIe siècle, à un moment où le rétrécissement des familles rend d'autant plus précieuse la vie des rejetons...
Les autres personnages du roman ne sont pas moins pittoresques, qu'il s'agisse de l'infâme archidiacre Claude Frollo ou du délicat poète Grégoire, mais son véritable héros est la cathédrale de Paris. Celle-ci est assaillie par la foule, désireuse de récupérer Esmeralda et de la mettre à l'abri de don Frollo. Abusé par l'archidiacre, le sonneur Quasimodo défend avec fougue Esmeralda, dont il est amoureux, et la cathédrale, qu'il n'aime pas moins, usant de sa parfaite connaissance des lieux.
Esmeralda n'en finira pas moins sur l'échafaud et Quasimodo en mourra de dépit, non sans avoir puni l'archidiacre autant que mérité.
Le roman suscite un engouement inédit pour le Moyen Âge, que l'on tenait auparavant pour arriéré. Ausiècle des Lumières, le clergé, qui se voulait moderne, avait rasé quantité de chefs-d'oeuvre médiévaux. Il avait aussi détruit les vitraux de maintes églises gothiques (= «à peine digne des Goths !»), par exemple à Saint-Germain l'Auxerrois, en face du Louvre.
Pendant la Révolution, beaucoup d'édifices religieux n'avaient survécu que grâce au fait d'avoir été transformés en arsenal, en caserne ou en hospice L'abbatiale de Cluny, plus grande église de la chrétienté, n'eut pas cette chance et fut vendue à un démolisseur.
Décrépite et délaissée par les gouvernements de la Révolution,
Notre Dame de Paris échappe de peu à ce sort.
Un changement de cap s'amorce sous le Consulat. En 1802, le bourdon de la cathédrale se remet à sonner après dix ans de silence.
L'écrivain François René de Chateaubriand, qui l'entend à son réveil en ouvrant les fenêtres, en est tout ému.
Il décide d'écrire Le Génie du christianisme, un ouvrage à la gloire de la religion nationale... bienvenu pour le Premier Consul Napoléon Bonaparte, qui s'apprête à signer un concordat avec le pape.
Chateaubriand ne s'en tient pas là. Il plaide pour la réhabilitation du passé national et en particulier du Moyen Âge, si longtemps déconsidéré. Il recommande aussi la restauration de Notre-Dame, alors en très mauvais état, faute d'entretien. Le roman de Victor Hugo va se révéler le plus efficace plaidoyer de cette cause...
Dans le sillage de Chateaubriand, de Victor Hugo et de l'école romantique, les Français découvrent les beautés secrètes de l'art médiéval. Ils se prennent de passion pour leurs cathédrales et, plus largement, pour l'ensemble de leur patrimoine ancien.
Sous leur pression,François Guizot, influent ministre de l'Instruction publique du roi Louis-Philippe 1er, crée en 1837 la Commission des monuments historiques, en vue de restaurer et sauver les témoins architecturaux du passé ; elle est toujours en activité. Le ministre crée aussi le poste d'Inspecteur général des Monuments Historiques et le confie à Ludovic Vittet puis à Prosper Mérimée.
En 1842, celui-ci organise un concours pour consolider la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Il est remporté par les architectes Jean-Baptiste Lassus et Eugène Viollet-le-Duc, déjà coutumiers des restaurations patrimoniales et fervents adeptes du style néo-gothique. Après le décès de Jean-Baptiste Lassus, en 1857, Eugène Viollet-le-duc assume seul la restauration de Notre-Dame, le chef-d'oeuvre de sa vie.
Il envisage dans un premier temps de coiffer les deux tours de la façades avec des flèches, prévues à l'origine mais jamais réalisées.Il s'en tiendra à la flèche du transept.
Il fait sculpter 71 statues d'après des dessins anciens, reconstitue la galerie des rois sur la façade et s'offre le luxe de créer sur les toits une galerie de chimères sorties tout droit de son imagination.
Le parvis, devant la cathédrale, est aussi élargi à la dimension d'une grande place par le baron Haussmann. Un nouvel Hôtel-Dieu en occupe le côté gauche.
La cathédrale enfin restaurée est solennellement consacrée en 1864 par l'archevêque Georges Darboy
(il sera fusillé comme otage par les Communards en 1871).
Victor Hugo, en exil, n'a pu assister à la cérémonie mais sans doute y était-il présent en esprit de même qu'Esméralda et Quasimodo, sans lesquels, qui sait ?
Notre-Dame serait restée à l'état de ruine.
16 mars 1914 : Mme Caillaux tire sur Gaston Calmette
Un fait divers qui a de grave conséquence Mondiales
La femme élégante qui s'est présentée au Figaro et a demandé à voir le directeur est l'épouse de l'homme politique le plus en vue du moment, Joseph Caillaux.
Promoteur d'un projet de loi qui vise à instaurer un impôt général et progressif sur le revenu et farouche opposant à la loi Barthou du 19 juillet 1913, qui porte de deux à trois ans le service militaire obligatoire, il a été porté à la tête du parti radical à l'automne 1913 et a pris la direction du Bloc des gauches en s'alliant avec Jean Jaurès et les socialistes. Il est redevenu ministre des Finances le 9 décembre 1913 et tout indique qu'il accèdera à la tête du gouvernement à l'issue des élections législatives de mai 1914.
Mais Henriette Caillaux est déprimée par une campagne qui vise son mari dans la volonté évidente de détruire sa carrière.
Depuis trois mois en effet, le Figaro a pris la tête de l'opposition à l'impôt sur le revenu et le quotidien a déjà publié plus de cent dix articles qui l'accablent de tous les maux.
La plupart sont signés de Gaston Calmette, qui accuse Caillaux d'avoir touché 400.000 francs du Comptoir national d'Escompte pour financer sa campagne ou encore d'être intervenu auprès d'un magistrat en faveur d'un escroc nommé Rochette.
Le 10 mars, Gaston Calmette franchit un pas décisif. Il annonce qu'il s'apprête à publier la correspondance privée de Joseph Caillaux photographiée par sa première femme. « C'est l'instant décisif où il ne faut reculer devant procédé, si pénible qu'il soit pour nos habitudes », se justifie-t-il.
Trois jours plus tard, il publie une première lettre dans laquelle affleure le cynisme de Caillaux : « J'ai écrasé l'impôt sur le revenu en ayant l'air de le défendre, je me suis fait acclamer par le centre et par la droite et je n'ai pas trop mécontenté la gauche... ».
Le Figaro annonce la publication d'une nouvelle lettre pour le 17 mars. Joseph Caillaux commence à perdre de son assurance. Henriette souffre pour son mari.
Par ailleurs, élevée dans les principes les plus stricts, elle s'est entendue dire par sa mère qu'il n'y avait pas de plus grand déshonneur que d'être la maîtresse d'un homme marié ! Or, elle-même a entamé sa relation intime avec Joseph Caillaux du temps où ils étaient l'un et l'autre mariés avec d'autres. Elle craint que soit révélé ce passé qu'elle juge particulièrement « déshonorant ».
Le lundi 16 mars, Henriette reçoit son coiffeur et sa manucure, passe chez son dentiste puis va chercher son mari au ministère. Dans la voiture, celui-ci explose de rage contre Calmette. Sans rien lui en dire, Henriette décide alors de se rendre chez le directeur du Figaro pour tenter de le raisonner. Après le déjeuner, elle achète un revolver chez un armurier et rentre chez elle où elle laisse un mot à son mari : « Mon mari bien-aimé, (...) Tu m'as dit que tu voulais lui casser la gueule, je ne veux pas que tu te sacrifies, la France et la République ont besoin de toi, je le ferai pour toi ».
Il est 17h15 quand elle arrive au siège du Figaro, 26 rue Drouot. Elle demande à voir le directeur mais refuse de donner son nom. Elle laisse seulement sa carte dans une enveloppe cachetée. Gaston Calmette n'étant pas arrivé, on la fait attendre pendant une heure.
Enfin arrive le directeur en compagnie de son ami Paul Bourget. On lui remet la carte, il l'ouvre, manifeste sa surprise. Paul Bourget lui dit : « Vous n'allez pas la recevoir ! »Calmette répond : « Non, je ne peux pas. Je ne peux pas ne pas recevoir une femme ». Sitôt introduite dans son bureau, Henriette Caillaux tire les six balles du barillet. L'une d'elles sera mortelle.
Immédiatement interpellée, elle lance : « Je suis la femme du ministre des Finances »et ajoute « Je viens de faire justice ! Il n'y a plus de justice en France ! ».
Après l'arrestation de sa femme, son mari annonce son retrait provisoire de la politique, afin d'assurer sa défense jusqu'au terme de son procès. Il ne manque pas toutefois de se faire réélire député aux élections de mai.
Le procès s'ouvre le 20 juillet 1914 dans une atmosphère passionnée. Il fait la Une de tous les journaux, loin devant les affaires balkaniques !
Joseph Caillaux n'a rien négligé. Le garde des Sceaux ou ministre de la Justice est de ses amis, de même que le président du tribunal. Le procureur général est promu commandeur de la Légion d'Honneur quelques jours avant le procès.
Quant aux jurés tirés au sort... on s'aperçoit que l'urne contenant leurs noms a été malencontreusement descellée en tombant dans l'escalier. Nul ne s'en inquiète mais de fait, il ne se trouvera dans le jury aucun sympathisant de la droite nationaliste et belliciste qui a Caillaux en horreur.
Finalement, comme l'opinion publique se montre, avant 1914, extrêmement bienveillante à l'égard des femmes qui tuent par passion amoureuse, la criminelle est sans trop de surprise acquittée par le jury d'assises le 28 juillet 1914.
Joseph Caillaux peut envisager de reprendre la tête du gouvernement avant la fin de l'été, avec Jean Jaurès pour ministre des Affaire étrangères ! Las, trois jours après, la France décrète la mobilisation Générale contre l'Allemagne.
Le geste fatal d'Henriette Caillaux a empêché son mari de revenir à la présidence du Conseil à un moment crucial. Ce faisant, il a annihilé l'espoir d'une alternative diplomatique à la tragédie majeure dans laquelle va sombrer l'Europe...