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18 Avril 2015
Conformément à la tradition ottomane, le sultan Soliman le Magnifique jouit d'un harem peuplé de concubines et d'esclaves en provenance de toutes les parties du monde, sous la surveillance d'eunuques noirs.
L'une de ces esclaves va prendre une place inhabituelle dans le coeur du souverain comme dans les affaires de l'empire. Originaire de Ruthénie, un pays chrétien à l'est des Carpathes, elle a été enlevée par des Tatars et vendue au harem...
Albert Einstein, avec sa figure de vieux savant inspiré, est le parfait représentant de la science du XXe siècle. Né en Allemagne, il se fait connaître à vingt-cinq ans, en 1905, par plusieurs articles qui révolutionnent la physique newtonienne.
En 1919, la vérification expérimentale de sa théorie de la relativité générale à l'occasion d'une éclipse (courbure de la lumière à proximité d'une masse) lui procure une notoriété mondiale.
Juif et pacifiste, Einstein est déchu de la nationalité allemande en 1933 par le régime nazi et s'expatrie aux États-Unis, à Princeton, où il poursuit ses recherches. Dès 1945, il participe à un comité de scientifiques pour sensibiliser l'opinion aux dangers de l'arme atomique.
Un incendie bienvenu
En 1541, un incendie ravage le harem, situé dans le Vieux Palais (Eski Saray), au coeur de la ville. La bibliothèque de Mathias Corvin, à laquelle était attaché le sultan, part dans les flammes. Roxelane y voit l'occasion d'obtenir le transfert du harem (et d'elle-même) dans le nouveau palais, au plus près du sultan.
Ce Sérail (du mot turc Saray, qui signifie palais ou cour) est communément appelé aujourd'hui Topkapi (prononcer topkapé), qui signifie en turc «porte du canon» , en raison de la présence d'une batterie à cet endroit, au-dessus du Bosphore. C'est, à dire vrai, un ensemble palatial de quatre cours et de jardins entourés de bâtiments et de kiosques, derrière la basilique Sainte Sophie.
1- Roxelane (1500 - 1558) Favorite du sultan
Le sultan Soliman le Magnifique (Suleyman Kanouni), plus justement appelé Le Législateur par les Turcs, a porté l'empire ottoman à son apogée au coeur de la Renaissance. Conformément à la tradition, il jouit d'un harem peuplé de concubines et d'esclaves en provenance de toutes les parties du monde, sous la surveillance d'eunuques noirs.
La séduction du rire
Originaire de Ruthénie, un pays chrétien à l'est des Carpathes, elle a été enlevée par des Tatars et vendue au harem à l'avènement de Soliman, en 1520. Les Occidentaux la connaissent sous le nom de Roxelane, déformation de «la Ruthénienne».
Remarquée par le sultan, qui l'appelle «reine de toutes les beautés», elle devient à dix-sept ans son amante exclusive, ce qui suscite la jalousie de lavâlidé (la mère du sultan) et surtout de la cadine (la mère de l'héritier, un garçon de cinq ans).
Celle-ci l'invite dans ses appartements avec de mauvaises intentions. Elle la blesse au cuir chevelu avec des ciseaux. Roxelane, de retour chez elle, repousse l'invitation du sultan à le rejoindre. Soliman, intrigué, va la voir et découvre la blessure.
Courroucé, il épargne la cadine mais la relègue dans ses appartements. C'est une première victoire pour Roxelane qui, le 30 septembre 1522, accouche d'un premier fils, Mehmed. Elle aura trois autres fils et une fille.
Ayant entendu parler d'un ingénieur aux armées du nom de Mimar Sinan, qui a aussi des talents d'architecte, elle lui confie la construction d'une mosquée, avec son école et son hôpital. C'est pour l'architecte le début d'une prodigieuse carrière qui fera de lui le plus grand bâtisseur de l'ère ottomane.
Mais son statut d'esclave ne permet pas à Roxelane de revendiquer le mérite de cette pieuse initiative. Informé, Soliman décide de l'affranchir (il n'est jamais trop tard), ce qui permet à Roxelane de se convertir enfin à l'islam, en prenant le nom de Khurremou Hürrem («la Rieuse» en turc), qui sera son nom officiel.
Là-dessus, jouant son va-tout, Roxelane argue de sa nouvelle liberté de croyante pour refuser tout rapport avec le sultan en-dehors des liens du mariage. Soliman en conçoit une grande colère et s'enferme pendant trois jours... avant de finalement se rendre.
Les deux époux vont dès lors vivre une éternelle lune de miel que seule la mort viendra interrompre. Sa jovialité, doublée d'un tempérament bien trempé et d'une ambition sans limite, valent à Roxelane de cogérer l'empire en coulisse au côté de Soliman. Bien que confinée au harem, elle entretient des relations épistolaires avec les diplomates occidentaux et cultive l'intrigue
Dans ses premières années au harem, Roxelane a bénéficié de la protection d'Ibrahim. Ce fils d'un modeste pêcheur grec est devenu dès son enfance, par son intelligence et sa beauté, un ami du sultan. Le 27 juin 1523, il est nommé grand vizir. L'année suivante, il épouse en grande pompe une soeur cadette de Soliman. Son extraordinaire faveur va durer une décennie jusqu'à exciter la jalousie de la sultane.
Ayant pris en grippe le grand vizir Ibrahim Pacha, Roxelane répand des calomnies sur son compte, suggérant qu'il serait resté chrétien. Et, le 15 mars 1536, à l'issue d'une beuverie en compagnie de son ami le sultan, Ibrahim est étranglé par les «muets» du Sérail, à l'instigation de Roxelane.
Triomphante, cette dernière peut ensuite marier sa fille à un dignitaire du palais, Rostem Pacha, un ancien porcher chrétien, qu'elle va hisser au poste de grand vizir.
Soliman commençant se faire vieux, Roxelane craint que ses fils ne soient exécutés à sa mort, comme c'est la règle au harem pour tous les princes hormis celui qui est appelé à régner, afin d'éviter toute contestation ultérieure.
Elle s'arrange donc pour salir l'héritier présumé, le grand vizir Moustafa, né d'une précédente favorite. Cet énergique chef de guerre d'une quarantaine d'années, populaire dans l'armée et aimé de son père, est revenu couvert de gloire d'une campagne contre les Perses.
La sultane persuade son mari qu'il se dispose à le renverser de la même façon que Sélim 1er, père de Soliman, a déposé son père : «Comme il n'y a qu'un seul Dieu dans le ciel, il ne peut y avoir qu'un seul sultan sur la Terre, Soliman».
Le 6 octobre 1553, en campagne, près de Konya, Soliman convoque son fils dans la tente impériale. L'atmosphère est paisible. Pas de gardes, si ce n'est les muets du sérail, serviteurs effectivement muets, dévoués au souverain. Sous les yeux de celui-ci, ils étranglent Moustafa avec un lacet de soie. Par précaution, ils vont ensuite étrangler également le fils de leur victime.
Roxelane meurt d'une pleurésie (refroidissement) le 18 avril 1558, à près de 60 ans.
Ses deux fils Bajazet (Bayezid) et Sélim se disputent aussitôt les faveurs de leur père. Celui-ci apporte son soutien à Sélim. Bajazet tente de s'enfuir en Perse. Il est livré à son tour aux muets du sérail, de même que ses quatre fils. Quatre ans plus tard, le fils survivant de Roxelane monte sur le trône sous le nom de Sélim II. Il sera surnommé l'Ivrogne. Autant dire qu'il n'aura rien des qualités de son père...
Entre mars et septembre 1905, le jeune homme a envoyé au total cinq articles à la revue.
Ses articles portent sur des aspects fondamentaux de la physique :
– la lumière et sa nature discontinue (quanta devenus photons),
– la théorie de la chaleur et le mouvement brownien (existence des molécules),
– l'électrodynamique des corps en mouvement,
– le contenu énergétique des corps, c'est-à-dire l'équivalence entre la matière et l'énergie (relativité restreinte),
– enfin, la célèbre équation E= mc2 qui indique que l'énergie d'un corps est égale à sa masse multipliée par le carré de la vitesse de la lumière. Une équivalence qui conduit (avec des efforts technologiques et théoriques énormes) aux bombes et réacteurs nucléaires et thermonucléaires ainsi qu'à un semblant de compréhension du Big Bang et de l'origine de l'Univers !
Notons que le Prix Nobel sera décerné à Einstein en 1921 pour ses travaux sur l'effet photoélectrique et la nature discontinue de la lumière. Pas du tout pour la théorie de la relativité «restreinte»émise en 1905 ni pour la théorie de la relativité «générale»publiée en 1915, qui l'une et l'autre remettent en cause la notion d'espace et de temps.
Les cinq articles de 1905 signifient la fin d'une époque fertile en découvertes théoriques expliquant les phénomènes comme la chaleur, l'électricité, les ondes électromagnétiques mais qui toutes butaient sur des contradictions dans l'explication de certains phénomènes. Ils inaugurent une ère nouvelle de la physique. Il n'empêche qu'ils vont mettre plusieurs mois ou années à attirer l'attention des milieux scientifiques et à s'imposer aux grands maîtres de la science de l'époque (Planck, Sommerfeld...) La fin d'une époque.
On peut considérer Einstein comme le dernier des physiciens classiques. Il s'est appuyé sur ses prédécesseurs et ses contemporains en extrayant les aspects les plus intéressants de leurs travaux pour les rassembler dans des formulations simples.
Mais il n'a jamais souscrit aux théories probabilistes liées à la formalisation de la mécanique quantique qui se sont développées de 1905 à 1930, notamment à partir de ses propres travaux.
Dans cette période féconde, plusieurs générations de physiciens ont développé les implications de ses théories qu'il n'avait pas su parfois lui-même entrevoir ou auxquelles il ne croyait pas. Son célèbre «Dieu ne joue pas aux dés» à propos de la nature statistique des phénomènes corpusculaires le montre bien. Tout le monde peut se tromper. Même lui.
La révolution physique amorcée en 1905 se poursuit aujourd'hui avec les théories cosmologiques et quantiques relatives à la naissance de l'univers, depuis les particules les plus élémentaires jusqu'aux «objets» astronomiques étonnants (galaxies, trous noirs...) que les physiciens aimeraient bien unifier.
Un précurseur de la relativité
Le mathématicien français Henri Poincaré (1854-1912) formule en 1902 quelques hypothèses qui font de lui un précurseur de la relativité restreinte mais il maintient la référence à un temps absolu et un mystérieux «éther». Albert Einstein «proclame la mort de l'éther» et transforme les équations de la relativité en une nouvelle théorie de l'espace et du temps, d'où le caractère proprement révolutionnaire de ses travaux.
Le principal savant du XXe siècle est né à Ulm en 1879, premier enfant d'un couple juif du Wurtemberg. Sa soeur cadette, Maria (Maja) naît deux ans plus tard. Le père, négociant en appareillage électrique, fait faillite puis s'associe avec son frère en 1880 et fonde à Munich un négoce florissant dans la même activité. Cinq ans plus tard, les deux frères construisent une usine de fabrication.
Dès son plus jeune âge, Albert Einstein est donc dans un milieu technique et se passionne pour les machines. Son intérêt pour les sciences est éveillé, dit-on, par une boussole que son père lui a offerte alors qu'il était malade et par un livre de géométrie offert par son oncle. En 1885, il entre dans une école primaire catholique pour des raisons de proximité et de coût.
À l'automne 1888, il entre au lycée Luitpold, à Munich, où il suit une scolarité classique (latin, grec, mathématiques, physique) tout en dévorant les ouvrages de physique et de mathématiques. L'électrodynamique le passionne déjà. L'entreprise familiale se déplace en Italie à Milan puis Pavie, mais Albert reste à Munich. Une querelle au lycée avec un professeur de grec le pousse à interrompre ses études. Il rompt ses liens avec la communauté juive du Wurtemberg, renonce à sa citoyenneté wurtembergeoise et rejoint ses parents à Milan. Déjà un caractère indépendant et le refus d'embrigadement !
En Italie, il prépare son examen pour l'École Polytechnique Fédérale ETH de Zurich. À l'automne 1895, à 16 ans, il se présente au concours et échoue, ce qui l'oblige à effectuer une année à l'école cantonale d'Aarau près de Zurich où il termine son cycle secondaire. Il se perfectionne dans les matières qui l'ont fait échouer (zoologie, botanique) tout en restant obsédé par les questions d'électrotechnique et de physique et sans oublier de jouer du violon, ce qu'il fera tout au long de sa vie.
C'est aussi sa première aventure amoureuse avec la fille d'un professeur. Sa soeur Maja passera aussi à Aarau de 1898 à 1902. Elle étudiera les langues romanes et obtiendra un doctorat à Berne en 1908, performance encore peu courante chez les femmes, à cette époque.
L'année 1896 se révèle fructueuse et Albert réussit son examen. Pendant quatre ans, il suit les cours de l'ETH et reçoit une formation très complète. Elle inclut des cours de commerce, de finance, de statistiques des assurances qui lui serviront plus dans l'interprétation du mouvement brownien que dans l'étude des fluctuations des naissances et décès. Albert fait alors l'objet de remarques peu amènes de la part de ses professeurs de mathématiques et de physique, remarques sans doute motivées par son indépendance d'esprit, son penchant pour la théorie et la liaison qu'il amorce en 1897 avec Mileva Maric, qui deviendra sa première femme.
Originaire de Serbie, Mileva, de trois ans et demi plus âgée qu'Albert Einstein, entre comme lui à l'ETH en 1896. Elle est la seule fille de la section Mathématiques. Leur relation passionnée s'appuie sur leur intérêt commun pour les mathématiques et l'évolution bouillonnante des théories physiques à cette époque. Dans une lettre qu'il lui écrit le 3 octobre 1900, Albert confie : «Comme je suis heureux d'avoir trouvé en toi quelqu'un en tout point égal à moi, aussi fort et autonome que moi-même ! Je suis seul avec tous sauf avec toi». La suite sera moins rose.
Son diplôme d'enseignant de mathématiques et physique en poche à l'été 1900, Einstein occupe des postes temporaires dans différentes écoles suisses, mais sans pouvoir accéder à un poste d'enseignant-chercheur à l'Université. Son premier article scientifique portant sur les phénomènes de capillarité paraît en 1901 - déjà dans lesAnnalen der Physik -.
La relation passionnée avec Mileva se poursuit. Mais les parents d'Einstein ne sont pas favorables à leur union. Enceinte, la jeune femme rentre dans sa famille pour accoucher. Une fille, Lieserl, naît début 1902 mais elle est abandonnée à l'assistance publique ! Les deux scientifiques arrivent tout de même à se marier en janvier 1903, après la mort du père d'Einstein.
De leur union naîtront deux fils : Hans Albert (1904-1973), qui sera professeur à Berkeley, et Édouard (1910-1965), qui souffrira de problèmes psychiques. Dès le début, ces charges familiales ont raison des ambitions de Mileva en matière de physique. L'union se terminera par un divorce douloureux en 1919 et Mileva décèdera en 1948 à Zurich. Comme quoi, il est difficile de tout réussir.
Le 21 février 1901, Albert Einstein prend la nationalité helvétique pour éviter le service militaire allemand. Pendant la Grande Guerre, sa citoyenneté helvétique lui permettra aussi de visiter des collègues scientifiques des deux camps. Le 16 juin 1902, il entre à l'Office des brevets de Berne avec un très modeste salaire annuel de 3.500 francs comme expert technique de classe 3. Il passe en classe 2 en avril 1906 avec un salaire de 4.500 F. Cette situation lui permet de poursuivre des travaux théoriques dont il débat avec quelques amis proches au point de former avec eux un groupe appelé Académie Olympia et présidé par lui-même.
Il poursuit son cursus universitaire avec une thèse sur la théorie cinétique des gaz en 1901 et un doctorat en janvier 1906 à l'université de Zurich sur une nouvelle détermination des dimensions des molécules. Il devient maître de conférences en 1908 et démissionne de son poste à l'Office des brevets de Berne à la fin 1909 lorsqu'il est nommé enfin professeur associé.
À la fin 1910, il va enseigner à Prague pendant un an et demi, période pendant laquelle il commence à échafauder sa théorie de la relativité générale dont il publie les bases : influence de la gravitation sur la propagation de la lumière. Puis il retrouve une chaire au Polytechnikum de Zurich avec un contrat de 10 ans.
Sa réputation internationale débute à ce moment-là. Elle est consacrée par sa participation en 1911 au premier congrès Solvay (du nom du chimiste et industriel belge qui finançait ces réunions internationales de savants). Toute la crème de la physique théorique et expérimentale y figure. Elle se retrouve aux congrès suivants. Le sixième (1930) est le dernier auquel participe Einstein.jeune Allemagne fait un pont d'or au jeune savant. Elle envoie Planck et Ernst le convaincre de rejoindre Berlin, «capitale mondiale de la science». C'est ainsi qu'Einstein démissionne de l'ETH et devient membre de l'académie des sciences de Prusse le 18 décembre 1913, avec un statut de professeur de l'Université de Berlin, dispensé de tout enseignement et un traitement annuel de 12.000 Marks !
Malgré la liberté qui lui est donnée, Einstein semble douter de ses capacités. Dans sa lettre du 7 décembre 1913 à l'Académie de Prusse, il écrit : «Chaque journée de travail me démontre un peu plus mes limites intellectuelles.» et reste lucide : «Ces messieurs de Berlin spéculent sur moi comme sur une poule pondeuse de concours, mais je ne sais pas encore si j'aurai des oeufs» (Die Herren Berliner spekulieren mit mir wie einem prämierten Leghuhn, aber ich weiss nicht, ob ich noch Eier legen kann).
A-t-il fait le bon choix ? On est à la veille de la Première Guerre mondiale. Mileva repart dès l'été 1914 à Zurich et leur rupture définitive interviendra en 1916. L'échec du couple, la guerre et les restrictions alimentaires lui minent le moral. Une de ses cousines, Elsa Löwenthal, le soigne. Il l'épouse le 2 juin 1919, peu après son divorce. Trois ans plus tard, il reçoit le prix Nobel, remis en 1922 pour l'année 1921. Einstein étant absent, c'est l'ambassadeur allemand qui le récupère, arguant que le savant est allemand, puisque membre de l'académie des sciences d'Allemagne. Il donnera le montant du prix à Mileva qui s'occupe de leurs deux enfants.
Dieu et la physique
Aucun coLa ngrès Solvay n'a autant marqué les esprits que celui de 1927. Les 29 participants (dont 17 ont eu ou auront un prix Nobel) disputent sur le point de savoir si la mécanique quantique est aléatoire ou bien organisée selon un système.
Einstein, attaché à une démarche classique et réfractaire aux théories probabilistes, lance avec humour : «Dieu ne joue pas aux dés !». À quoi Niels Bohr répond : «Qui êtes-vous, Albert Einstein, pour dire à Dieu ce qu'il doit faire ?». Einstein réitère plus tard avec cette autre formule : «Le hasard, c'est Dieu qui se promène incognito».
Un savant juif dans la tourmente
L'émancipation totale des juifs d'Allemagne n'a eu lieu qu'en 1869. Né dix ans plus tard, Albert Einstein appartenait donc à la première génération de juifs allemands dont les droits étaient reconnus dès la naissance.
Lors de son séjour à Prague en 1910/11, il fréquente l'intelligentsia juive, Max Brod, Franz Kafka, Hugo Bergmann. Il rencontre Berta Fanta avocate de la cause sioniste à laquelle il n'adhère alors pas. Il accueille cependant avec bienveillance la déclaration Balfour du 2 novembre 1917 par laquelle la Grande Bretagne s'engage à créer en Palestine un «foyer national juif».
Après l'énorme retentissement de la confirmation de sa théorie de la relativité générale en 1919, l'Allemagne est très fière. Mais très vite on s'aperçoit qu'Einstein n'est pas un pur allemand ! Début 1921, dans le Völkischer Beobachter, Hitler écrit que la science est désormais aux mains des Hébreux. Le scientifique Philipp Lenard organise dès 1920 un mouvement, plus tard appelé Science allemande, qui veut nettoyer la science de toute trace non aryenne.
Dès l'arrivée de Hitler au pouvoir, en 1933, les savants juifs, y compris Einstein, sont exclus des universités. Mais ce dernier est par ailleurs inscrit sur la liste des savants juifs dressée par Félix Rosenblüth que le mouvement sioniste veut gagner à sa cause.
En 1921, il accepte une tournée aux États-Unis pour récolter des fonds afin de créer en Palestine, à Jérusalem, une université de haut niveau. En février 1923, au retour d'un voyage au Japon, il fait halte en Palestine. Il ne cesse dès lors de soutenir le sionisme mais décline en 1952 la proposition de succéder à la tête de l'État d'Israël, créé en 1948, au défunt président Chaim Weizmann.
La célébrité survient à l'issue d'un événement scientifique capital. Le 29 mai 1919, lors d'une éclipse totale, l'Anglais Eddington vérifie expérimentalement la déviation des rayons lumineux des étoiles à proximité du Soleil. Ce phénomène avait été prévu par la théorie de la relativité générale et confirme avec éclat celle-ci ! C'est seulement le 22 septembre de la même année qu'Albert Einstein est informé de l'expérience par un télégramme de son ami, le savant Lorentz.
La consécration scientifique survient dans le contexte difficile de l'après-guerre, au milieu de l'agitation politique et de la montée de l'antisémitisme. Pas facile pour Einstein d'être juif et pacifiste mais sa notoriété donne encore plus de poids à ses engagements.
Il reçoit nombre d'invitations d'un peu partout en Europe et dans le monde (Japon, États-Unis). C'est ainsi qu'en 1930, il débute son enseignement à Princeton, aux États-Unis.
Ce n'est qu'en 1933, après la déchéance de sa nationalité allemande (prise de fait lors de son intégration à l'Académie des Sciences de Prusse) et la mise sous séquestre de ses biens, qu'il s'installe aux États-Unis, après avoir démissionné des Académies des sciences de Prusse et de Bavière.
Elsa, la seconde femme d'Einstein, meurt en 1936. Einstein restera dès lors à Princeton jusqu'à sa propre mort, près de vingt ans plus tard, et prendra la citoyenneté américaine dès 1940.
Le 2 août 1939, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, à l'initiative de ses amis Szilard et Fermi, l'«ermite de Princeton» envoie une lettre au président des États-Unis, Franklin Roosevelt, dans laquelle il lui affirme que les Allemands sont à la veille de se doter d'une bombe d'un type nouveau.
Il s'ensuit le projet Manhattan, destiné à accélérer les recherches américaines sur la bombe atomique, sur lequel il ne sera pas informé (peut-être parce qu'on le classait parmi les sympathisants communistes). Ce projet va conduire aux deux bombes d'Hiroshima et Nagasaki.
Quand il voit que le programme va aboutir, Einstein écrit à nouveau à Roosevelt pour lui demander d'y renoncer ! Beaucoup plus tard (1950), en pleine guerre froide, alors qu'il est engagé dans un mouvement pacifiste soutenu par les Soviétiques, le savant prend de la distance par rapport à sa première correspondance, disant qu'il n'a servi en l'occurrence que de boîte aux lettres et qu'il a repris un projet de lettre de Szilard. Il va même jusqu'à regretter d'avoir signé la lettre.
En 1953 il rédige la dernière version de sa théorie de la relativité générale. L'année suivante, il publie un ultime article dans les Annals of Mathematics.
Il meurt le 18 avril 1955, quelques jours après avoir signé le manifeste Einstein-Russel qui donnera naissance au mouvement Pugwash, ce mouvement réunissant des scientifiques soucieux de réfléchir à l'avenir du monde. Ses cendres ont été dispersées aux quatre vents.
Pacifiste !
Si Albert Einstein a quitté son lycée de Munich à 15 ans, c'est peut-être en raison de la discipline quasi-militaire qui y régnait.
Pacifiste dans l'âme, le savant refuse au début de la Grande Guerre de signer l'Appel au monde civilisé de 93 intellectuels allemands pro-guerre (4 octobre 1914) mais il s'associe à un Appel aux Européens publié en réaction au précédent et se réclamant de l'internationalisme. C'est la première fois qu'il participe à la rédaction d'un document politique et qu'il le signe.
Il participe par ailleurs à la Ligue pour une nouvelle patrie, association interdite en 1916. Elle deviendra après la Grande Guerre la Ligue allemande des droits de l'homme et son objectif sera la réconciliation franco-allemande. Il figure parmi les membres fondateurs du Secours international des travailleurs, créé pour répondre aux «grandes sécheresses» de 1921 en Union Soviétique (il s'agit en fait de famines dues à la guerre civile).
En 1945, l'illustre savant est élu président de l'Emergency Committee of Atomic Scientists, une association qui veut sensibiliser l'opinion mondiale aux dangers de l'arme atomique et de la guerre nucléaire. Trois ans plus tard, Albert Einstein écrit un Message aux intellectuels dans lequel il invite les chercheurs à faire tout ce qu'ils peuvent pour empêcher l'utilisation des armes atomiques.
Mais l'on est déjà en pleine guerre froide entre États-Unis et URSS et ses initiatives sont récupérées par les Soviétiques, trop heureux de pouvoir freiner les progrès des États-Unis dans la maîtrise de l'arme thermonucléaire.