28 Juin 2015
Beaucoup d'évènements importants ont eut lieu un 28 juin, le choix a été cornélien
28 juin 1389 : Défaite des Serbes à Kossovo Polié
28 juin 1593 : L'arrêt Lemaître exclut les femmes de l'administration
Le 28 juin 1593, par l'arrêt Lemaître, le Parlement de Paris interdit aux femmes d'exercer une quelconque fonction dans l'administration du royaume. Les légistes de la Renaissance s'écartent ce faisant des traditions médiévales et renouent avec le droit romain.
28 juin 1635 : La Guadeloupe devient française
28 juin 1914 : Assassinat d'un archiduc à Sarajevo
28 juin 1389 : Défaite des Serbes à Kossovo Polié
Au cœur des Balkans, sur la lande sinistre de Kossovo Polié, deux armées s'affrontent le 28 juin 1389. D'un côté, les Serbes de Lazare, prince de Raska ; de l'autre, les Turcs du sultan ottoman Mourad 1er.
C'en est bientôt fini de l'indépendance du royaume serbe. Aucun royaume chrétien n'est désormais en mesure d'arrêter la poussée turque dans les Balkans et l'Europe centrale...
Sur la lande de Kossovo Polié, dont le nom signifie en serbe le «Champ des Merles», deux armées s'affrontent le 28 juin 1389.
Comme dans toutes les batailles médiévales, les soldats sont d'origines diverses, unis seulement par l'obéissance à leur chef.
– D'un côté, une majorité de Serbes mais aussi des Bulgares, des Albanais et des Valaques, sous le commandement de Lazare, prince de Raska (une province de l'actuelle Serbie).
– En face, l'armée du sultan ottoman Mourad 1er, composée de Turcs, de mercenaires de toutes origines, plus souvent chrétiens que musulmans, ainsi que de redoutables Janissaires.
Les Janissaires sont des troupes d'élite formées d'enfants enlevés à des familles chrétiennes et élevés dans le métier des armes, la foi en l'islam et l'adoration du sultan.
Le sultan Mourad 1er est assassiné au cours de la bataille. Son fils Bajazet (ou Bayézid) lui succède aussitôt et à la fin de la journée, victorieux, fait décapiter le prince Lazare tombé entre ses mains.
C'en est fini de l'indépendance du royaume serbe. Aucun royaume chrétien n'est désormais en mesure d'arrêter la poussée turque dans les Balkans et l'Europe centrale.
Grandeur et décadence de la Serbie
La Serbie a atteint son apogée sous le règne d'Étienne IX Douchan. En 1346 (l'année de la bataille de Crécy), il se fait couronner à Skoplje (capitale de la Macédoine actuelle) «empereur des Serbes et des Romains» (en fait de Romains, il s'agit des Grecs byzantins).
Étienne Douchan tente de conquérir Byzance et n'hésite pas pour cela à envisager une alliance avec les Turcs et les Vénitiens. Mais il est pris de court par l'empereur byzantin qui appelle les Turcs ottomans à son secours. Ces troupes de cavaliers nomades originaires de l'Asie profonde se sont établies quelques décennies plus tôt en Anatolie. Elles débarquent en Europe, à Gallipoli, en 1354.
Après la mort d'Étienne Douchan en 1355, les Serbes font alliance avec les Bulgares pour contenir la poussée turque dans les Balkans. Mais les Turcs battent cette coalition en 1387. Dès lors, le sort de la Serbie est réglé. Conscients que leur indépendance est condamnée, les Serbes livrent à Kossovo Polié un combat qu'ils savent perdu d'avance.
Comme prévu, la Serbie tombe sous la tutelle ottomane, à l'exception de Belgrade qui se soumettra en 1529.
Les Balkans deviennent colonie ottomane
De la côte dalmate à la mer Noire, la péninsule des Balkans tombe désormais sous la tutelle turque.
Le fils du prince Lazare devient vassal des Turcs et se bat aux côtés du sultan. La plupart des principautés serbes acceptent de payer le tribut au vainqueur et les farouches guerriers mettent très vite leur bras au service du vainqueur.
Les contingents serbes apportent ainsi un concours précieux au sultan ottoman à la bataille de Nicopolis contre les croisés mais ils ne peuvent empêcher sa défaite face à Tamerlan à Angora.
Un demi-siècle après la tragédie du Champ des Merles, un prince élevé dans l'islam et revenu au christianisme, chasse pendant quelques décennies les Turcs d'Albanie. De son vrai nom Georges Castriota (Gjergj Kastrioti en albanais), il est resté dans l'Histoire sous le nom de Skanderbeg.
Les Turcs doivent aussi combattre un contemporain de Skanderbeg originaire de Transylvanie, une région aujourd'hui roumaine où se mêlent Hongrois, Roumains, Allemands...
Ce prince du nom de Jean Hunyade (Janos Hunyadi en hongrois, Iancu de Hunedoara en roumain) affronte pendant trois jours le sultan Mourad II, du 17 au 19 octobre 1448, sur le lieu même de Kossovo Polié ! Il est battu par des forces quatre fois plus nombreuses que les siennes mais prend sa revanche quelques années plus tard.
Le 24 janvier 1458, l'un des fils de Jean Hunyade est élu roi de Hongrie par les magnats ou nobles hongrois. Prince de la Renaissance avant l'heure, il est connu sous le nom de Matthias 1er Corvin.
La péninsule des Balkans ne retrouvera son autonomie puis son indépendance qu'au XIXe siècle.
28 juin 1635 : La Guadeloupe devient française
Le 28 juin 1635, Jean Duplessis et Charles de l'Olive, de la Compagnie des Iles d'Amérique (ou des Iles de l'Amérique), débarquent à la pointe Allègre et prennent possession de la Guadeloupe au nom du roi Louis XIII. Nommé gouverneur, l'Olive extermine les Indiens Caraïbes du cru et transforme la Guadeloupe en une île à sucre.
L'île a été découverte par Christophe Colomb le 4 novembre 1493, jour du pèlerinage de la Sierra de Guadalupe, en Estrémadure, d'où son nom ! Elle est divisée entre l'île de Basse-Terre, surmontée par le volcan de la Soufrière, et l'île de Grande-Terre. Ces îles sont reliées par un isthme où coule la Rivière salée et où se trouve la principale ville, Pointe-à-Pitre. Le chef-lieu est Basse-Terre.
Une île à sucre et à esclaves
L'île a été découverte par Christophe Colomb le 4 novembre 1493, jour du pèlerinage de la Sierra de Guadalupe, en Estrémadure, d'où son nom ! Il s'agit d'une île volcanique de 1100 km2, en fait divisée entre l'île de Basse-Terre, surmontée par le volcan de la Soufrière, et l'île de Grande-Terre.
Ces deux îles sont séparées par un isthme où coule la Rivière salée et où se trouve aujourd'hui la principale ville, Pointe-à-Pitre, fondée par les Anglais en 1759. Le chef-lieu est Basse-Terre.
Après que Charles de l'Olive, nommé gouverneur de l'île par Richelieu, a exterminé les Indiens Caraïbes qui l'habitaient, la Guadeloupe est devenue, comme la Martinique et Saint-Domingue (Haïti), une terre de grandes plantations sucrières avec une population constituée en grande majorité d'esclaves d'origine africaine.
Une Terreur mal cicatrisée
L'esclavage ayant été aboli sous la Terreur révolutionnaire (1794) puis rétabli sous le Consulat (1802), l'île a souffert à ce moment-là d'une terrible guerre civile. Il s'ensuit encore aujourd'hui un grave retard économique et social par rapport à sa voisine, la Martinique, qui a pu conserver ses structures sociales intactes pendant la crise révolutionnaire.
L'essentiel de l'économie guadeloupéenne a glissé entre les mains des békés de Martinique et tandis que celle-ci a conservé une forte empreinte européenne, la Guadeloupe, débarrassée par la Terreur de la plupart de ses Blancs, compte aujourd'hui à peine 5% d'Européens dont une moitié de métropolitains. S'y ajoutent environ 15% de descendants des travailleurs tamouls amenés des Indes après l'abolition de l'esclavage (1848). La population restante est noire ou métisse.
Les Antilles constituent un chapelet d'îles entre l'Amérique du Nord (péninsule de Floride) et l'Amérique du Sud.
Entre l'archipel et l'isthme d'Amérique centrale s'étend la mer des Caraïbes, d'après le nom d'un peuple amérindien qui est aussi le nom que les Anglo-Saxons donnent aux Antilles elles-mêmes. Celles-ci se subdivisent entre Grandes Antilles (Cuba, Jamaïque, Hispaniola, Porto-Rico) et Petites Antilles (Îles-du-Vent et Îles-sous-le-Vent).
28 juin 1914 : Assassinat d'un archiduc à Sarajevo
Leurs éminences une heure avant l'attentat
Le 28 juin 1914, l'héritier de l'empire austro-hongrois et son épouse sont assassinés à Sarajevo par un terroriste serbe, Gavrilo Princip (19 ans).
Imputé non sans raison à la Serbie par le gouvernement autrichien, l'assassinat va servir de prétexte au déclenchement de ce qui deviendra la Première Guerre mondiale.
François-Ferdinand et sa femme Sophie Chotek à Sarajevo, une heure avant l'attentat
Un attentat aux ramifications troubles
Tout commence à Belgrade, capitale de la Serbie, où le chef des services de renseignements, le colonel Dimitrievitch, manipule une organisation secrète terroriste, La Main noire. Celle-ci prône la réunion de tous les Slaves du Sud (on dit aussi Yougoslaves) autour de la Serbie, principal état slave des Balkans. A l'étranger, elle encourage des mouvements politiques comme le mouvement Jeune Bosnie, dont fait partie Princip.
L'assassin et ses complices sont des jeunes gens originaires de Bosnie-Herzégovine. Cette ancienne province ottomane, dont Sarajevo est la capitale, était devenue un protectorat de Vienne avant d'être formellement annexée par l'Autriche-Hongrie le 5 octobre 1908.
Pour faire avancer leur cause, Princip et cinq amis, dont un Bosniaque musulman, projettent de leur propre initiative d'assassiner un haut fonctionnaire autrichien. Mais quand ils apprenent l'arrivée à Sarajevo de l'héritier du trône d'Autriche, ils se disent qu'il fera encore mieux l'affaire.
L'archiduc (51 ans) visite Sarajevo en qualité d'inspecteur général des forces militaires.
Une première alerte a lieu le matin quand une bombe tombe près du cortège officiel. Elle rebondit sur la capote de la voiture de l'archiduc et blesse un officier de la voiture qui suit. Son auteur, Gabrinovitch, est arrêté. Un peu plus tard, l'archiduc et son épouse se rendent à l'hôpital pour visiter le blessé mais leur chauffeur se trompe d'itinéraire, emprunte une ruelle et doit aussitôt s'arrêter pour revenir sur le boulevard principal.
Arrestation mouvementée d'un suspect (Gavrilo Princip ?) à Sarajevo, après l'assassinat de l'archiduc François-FerdinandPrincip, qui se trouve opportunément à proximité, joue le tout pour le tout et tire deux coups de revolver sur la voiture. L'archiduchesse est tuée sur le coup. François-Ferdinand décède au bout de dix minutes. L'assassin est arrêté et rejoint en prison son ami ainsi que plusieurs complices présumés.
La mort tragique de l'archiduc François-Ferdinand de Habsbourg et de son épouse Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, émeut l'opinion publique européenne, même si les victimes n'étaient guère connues et encore moins populaires. Mais l'empereur François-Joseph 1er les appréciait moins que quiconque.
Les policiers autrichiens montrent d'emblée un lien entre les assassins et la Serbie. Il apparaît dès lors raisonnable à l'ensemble des chancelleries européennes que Vienne punisse celle-ci. Personne n'imagine qu'un conflit local entre le prestigieux empire des Habsbourg et la Serbie archaïque puisse déraper...
La situation dérape
Le comte Berchtold, ministre austro-hongrois des Affaires étrangères, est impatient d'en finir avec l'agitation serbe et, le 4 juillet, sitôt acquises les preuves de l'implication serbe dans l'attentat de Sarajevo, il envoie un émissaire à Berlin pour obtenir l'appui de l'empereur allemand Guillaume II.
Mais l'empereur François-Joseph 1er et le comte Tisza, Premier ministre hongrois, ne veulent à aucun prix de complications. La dynastie des Habsbourg a tout à y perdre de même que les Hongrois de l'empire, qui doivent faire face aux revendications des autres minorités : Tchèques, Polonais, Serbes, Italiens, Roumains etc.
Pour cette raison, il s'écoulera quatre semaines avant que Vienne adresse un ultimatum à Belgrade. Entre temps, l'émotion sera retombée et les Russes auront eu le temps d'afficher leur solidarité avec les Serbes.