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10 Juillet 2015
En 1913, Marcel Proust publie à compte d'auteur Du côté de chez Swann. Fils d'un brillant professeur de médecine, l'écrivain a une réputation de dilettante et de noceur. Pourtant, il ajoutera six tomes à ce livre hors du commun pour en faire le roman le plus long et l'un des plus beaux de la langue française sous le titre À la recherche du temps perdu. Au total, 17 ans de travail acharné.
1871-1890 Marcel Proust est né à Paris le 10 juillet 1871 dans le seizième arrondissement. Son père, Adrien Proust, est professeur agrégé de médecine, et sa mère, Jeanne Weil, est la fille d'un riche agent de change. Marcel Proust est un enfant chétif, sensible et il souffre des bronches. Il adore sa mère et dès son jeune âge se montre très sociable. Un jour, vers l'âge de dix ans, il est pris d'une très grave crise d'asthme; une crise si violente que son père crut qu'il allait mourir. En 1881, il entre au lycée Condorcet, où malgré sa santé fragile, il obtient de brillants résultats. Il obtient son bac en 1889 et effectue son service militaire à Orléans.
1891 -1908 Il poursuit ensuite ses études à la faculté de droit et à l'Ecole libre des Sciences Politiques. Il commence à fréquenter les salons littéraires et collabore à la petite revue Le Banquet. Les textes qu'il donne à cette revue seront regroupés en 1896 sous le titre les Plaisirs et les Jours. En 1894, il passe ses vacances à Trouville et à Cabourg, région que l'on retrouvera dans la Recherche du Temps Perdu. En 1895, il se passionne pour l'affaire Dreyfus. C'est cette année-là qu'il commence son roman Jean Santeuil, roman sur lequel il travaillera jusqu'en 1899 mais qu'il ne terminera jamais. Il paraîtra inachevé en 1952. En 1900, il fait avec sa mère un voyage à Venise. Son père meurt en 1903 et sa mère en 1905. Le deuil de sa mère l'affectera pendant plusieurs années. En 1906, Marcel Proust s'installe Boulevard Haussmann, dans un appartement tapissé de liège et hermétiquement clos. Il échappe ainsi du même coup aux tentations d'un monde futile trop aimé et aux graminées tant redoutées.
1909 -1914 En 1909, Proust se consacre exclusivement à son œuvre. Il conçoit cet immense projet de faire revivre les jours enfuis dans un ouvrage intitulé A la recherche du temps perdu. Il commence à rédiger la première partie, Du Côté de chez Swann. Il travaille la nuit, se repose le jour et reste enfermé chez lui. Quelques extraits paraissent dans le Figaro, mais ce premier volume (environ sept cents pages), prêt à être publié en 1912, ne trouve pas d'éditeur. Il sera notamment refusé chez Gallimard par André Gide qui se reprochera longtemps ce refus. Finalement Marcel Proust fait paraître Du Côté de chez Swann, à compte d'auteur, chez Bernard Grasset en 1913. Il annonce aussi pour l'année suivante la suite : Du Côté des Guermantes et le Temps Retrouvé.
1914-1922 En mai 1914, Marcel Proust vit un drame personnel en la mort accidentelle d'Alfred Agostinelli qui était son ami depuis 1907. Proust l'engage d'abord comme chauffeur et il devient en 1912 son secrétaire. Puis c'est la guerre qui empêche Proust de publier la suite de son premier volume comme il l'avait annoncé. En raison de son éat de santé, marcel Proust ne sera pas mobilisé. Il faut attendre 1919, pour que paraisse à la NRF, A l'ombre des Jeunes filles en fleurs, qui obtient cette année-là le prix Goncourt.Les 2 années suivantes il publie successivement les tomes 1 et 2 du Coté des Guermantes ainsi que la première partie de Sodome et Gomorrhe. En avril 1922 paraissent la deuxième partie de Sodome et Gomorrhe. Epuisé, Marcel Proust meurt d'une pneumonie le 18 novembre 1922.
1923 Avant de s'éteindre, il a demandé à Jacques Rivière et à son frère Robert de publier le reste de son œuvre. La Prisonnière paraît en 1923, Albertine disparue en 1925 et le Temps retrouvé en 1927
Dilettante cherche éditeur compréhensif...
Tout commence par une déconvenue : en 1909, l'éditeur Alfred Vallette refuse le manuscrit Contre Sainte-Beuve. Marcel Proust reprend son texte et par retouches et additions successives en fait un roman, d'abord intitulé : Les intermittences du coeur, Le temps perdu, puis Du côté de chez Swann, À la recherche du temps perdu.
«Je suis peut-être bouché à l'émeri, mais je ne puis comprendre qu'un monsieur puisse employer trente pages à décrire comment il se tourne et se retourne dans son lit avant de trouver le sommeil !» C'est ainsi que le directeur de la maison d'édition Ollendorf justifie son refus de publier en 1913 la première partie de Du côté de chez Swann. Et il ne sera pas le seul à reculer devant ce manuscrit indéchiffrable, sans chapitre ni alinéa, couvert de ratures et à la taille totalement démesurée !
Les lecteurs professionnels de chez Fasquelle, éditeur de Gustave Flaubert et Émile Zola, s'arrachent eux aussi les cheveux : «Au bout de sept cent douze pages de ce manuscrit [...], après d'infinies désolations d'être noyé dans d'insondables développements et de crispantes impatiences de ne pouvoir jamais remonter à la surface, on n'a aucune, aucune notion de ce dont il s'agit. Qu'est-ce que tout cela vient faire ? Qu'est-ce que tout cela signifie ? Où tout cela veut-il mener ? Impossible d'en rien savoir ! Impossible d'en pouvoir rien dire !»
Arrivé chez Gallimard, toute jeune maison d'édition, le document est encore dédaigné«pour son énormité et pour la réputation de snob qu'a Proust». On dit même que le comité de lecture, présidé par André Gide (il en restera honteux à vie), se serait contenté de parcourir quelques passages de cette montagne de pages compactes avant d'opter pour un rejet définitif.
Finalement, Proust parvient à être publié chez Bernard Grasset mais à la condition... de payer lui-même les frais d'édition ! Il doit donc puiser dans sa fortune personnelle, fruit d'un héritage bienvenu, pour faire paraître son texte à compte d'auteur, le 14 novembre 1913. Le public reconnaîtra néanmoins son talent après les articles enthousiastes de Paul Souday et Henri Ghéon, critiques aujourd'hui oubliés. Le prix Goncourt consacrera enfin l'auteur en 1919 en récompensant À l'ombre des jeunes filles en fleurs (NRF, 1918).
Lorsqu'un écrivain ne trouve pas le sommeil, il écrit...
Voici le tout début de La Recherche, et des insomnies du narrateur :
« Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n'avais pas le temps de me dire : « Je m'endors. » Et, une demi-heure après, la pensée qu'il était temps de chercher le sommeil m'éveillait ; je voulais poser le volume que je croyais avoir dans les mains et souffler ma lumière ; je n'avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris un tour particulier ; il me semblait que j'étais moi-même ce dont parlait l'ouvrage...» (premières lignes d'Un Amour de Swann)
Un pique-assiette nommé Marcel
Il est vrai que ce moustachu toujours tiré à quatre épingles inspire peu confiance : fils d'un brillant professeur de médecine catholique et d'une Alsacienne juive qu'il adore, le jeune Proust se console d'un asthme douloureux par la fréquentation assidue des salons, se créant ainsi une réputation de dilettante amplifiée par son célibat d'homosexuel.
Certes, il écrit : des nouvelles, des articles, des pastiches et même un roman (Jean Santeuil, resté inachevé, sera publié en 1952). Mais il passe surtout pour un snob, habile à circuler avec familiarité dans les fêtes organisées par la haute société.
Il en profite pour observer sans complaisance cette aristocratie qu'il peindra avec mordant dans sa Recherche, où les lieux et les personnages se cachent derrière des pseudonymes :Balbec pour Cabourg, Combray pour Illiers (Eure-et-Loir)..
17 ans + 75 brouillons + 13 volumes + 200 personnages = 3.000 pages
Les quatorze années consacrées à la rédaction de La Recherche ne parviendront pas à changer l'image de dandy et d'amateur collée à Proust : cette œuvre n'a-t-elle pas pour héros un mondain frivole et désœuvré, uniquement sensible aux affres de l'amour, de la jalousie et du temps qui passe ?
Proust a pourtant abandonné la bonne société pour s'enfermer dans son appartement du boulevard Haussmann aux murs couverts de plaques de liège pour atténuer les bruits de la rue. Souffrant, il ne quitte guère son lit où il aligne inlassablement les phrases, la plus longue ne faisant pas moins de 414 mots !
Épuisé par la maladie et le travail, Marcel Proust meurt le 18 novembre 1922 sans avoir pu contempler la réalisation totale de sa «cathédrale» de l'écriture, premier roman moderne bâti comme une véritable symphonie.
Devenue un monument de la littérature, l'œuvre passe pour interminable et difficile d'accès. Mais La Recherche du temps perdu, qui fait si peur aux néophytes, n'est-elle pas en fait que le reflet de la complexité de la vie-même ? Il ne faut pas hésiter à picorer dans les pages pour aller à la rencontre de ces personnages d'une autre époque qui nous ressemblent tant. À vous de retrouver le temps perdu !
Tout un monde dans une madeleine
Savez-vous que la fameuse madeleine qui permit à Proust de se replonger dans son enfance près de Chartres, à Illiers (rebaptisé Combray dans le roman) était à l'origine une simple tranche de pain grillé ? Relisons le passage devenu l'exemple parfait pour illustrer le phénomène de la réminiscence :
« [...] machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. [...] J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie? Je sentais qu'elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu'elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D'où venait-elle? Que signifiait-elle ? » (extrait de Du Côté de chez Swann)
Proust à 16 ans Manuscrit de Marccel Proust (BNF)