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Le blog de mim-nanou75.over-blog.com

Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,

19 août 1071 : Le basileus capturé à Malazgerd

19 août 1071 : Le basileus capturé à Malazgerd
19 août 1071 : Le basileus capturé à Malazgerd

1 - Le 19 août 1071, à Malazgerd (ou Manzikert), l'empereur byzantin, le basileus Romain Diogène, est fait prisonnier par les Turcs Seldjoukides et leur chef Alp Arslan... , l'armée de l'empereur byzantin est anéantie par les Turcs à Malazgerd, près du lac de Van, en Arménie.

La chrétienté, à peine débarrassée des Vikings, des Sarrasins et des Hongrois, tremble d'effroi devant l'irruption des nouveaux venus. C'est le début d'un demi-millénaire d'affrontements incessants entre chrétiens et Turcs, jusqu'à la chute de Constantinople.

2 - 4 septembre 1090 Les Assassins s'emparent d'Alamout

Le 4 septembre 1090, Hassan ben Sabbah, fondateur de la secte musulmane des Assassins, s'empare de la forteresse d'Alamout (ou Alamut), dans l'Elbourz, à 1800 mètres au-dessus de la mer Caspienne (Iran actuel).

De ce nid d'aigle imprenable, lui-même et ses successeurs vont établir pendant deux siècles une domination occulte sur l'ensemble du Moyen-Orient par le crime et le pillage.

3 - La secte des Assassins (1090-1257)

ou l'expérience politico-religieuse de Hassân es-Sabbah

1 - Humiliante défaite

Quatre siècles plus tôt, au VIIe siècle, Constantinople, capitale de l'empire romain d'Orient, aussi appelé byzantin, a repoussé les assauts de la flotte arabe grâce à une arme secrète, le feu grégeois (ou grec). Les Byzantins ont ensuite résisté tant bien que mal à l'empire arabe de Bagdad. Ils ont même entamé la reconquête du Proche-Orient sous l'égide des empereurs macédoniens. Mais l'irruption des nomades turcs va interrompre brutalement leur progression.

Sous le commandement de Toghrul-beg, les Turcs de la tribu des Seldjoukides, devenus musulmans, ont pris le pouvoir à Bagdad en 1055. Puis, Alp Arslan, neveu et successeur de Toghrul-beb, s'empare en 1064 de l'Arménie chrétienne, aux frontières de l'empire byzantin...

L'empereur Romain IV Diogène, prenant tardivement conscience du danger, se porte à sa rencontre avec plus de cent mille hommes, essentiellement des mercenaires, dont beaucoup d'aventuriers normands. Le sultan n'a que 50.000 hommes à lui opposer. L'affrontement a lieu au pied de la forteresse de Malazgerd (on écrit aussi Manzikert).

Trahi par ses mercenaires turcs et certains de ses lieutenants, notamment le Normand Roussel de Bailleul, le basileus Romain Diogène est défait et même capturé.

Son vainqueur le traite avec les honneurs mais à son retour à Constantinople, après la signature d'un traité de paix léonin, ses compatriotes lui crèvent les yeux et reprennent leurs querelles stériles.

Menaces sur la chrétienté

Le fils et successeur du vainqueur de Malazgerd, le sultan Malik Chah, va, dès son avènement, l'année suivante, étendre l'empire seldjoukide jusqu'à la mer Égée. C'est le début de la «turcisation» de l'Asie mineure.

 La culture grecque, qui avait imprégné la région pendant deux millénaires, va refluer jusqu'à complètement disparaître.

À Rome, le pape Grégoire VII s'alarme des menaces qui pèsent sur les pèlerins qui se rendent en Terre sainte. Plus grave encore, l'empire byzantin, ultime verrou qui protège l'Europe des assauts turcs, paraît sur le point de céder... Le pape lance un appel aux guerriers francs pour qu'ils aillent au secours de leurs frères d'Orient mais cet appel, prématuré, n'est guère entendu.

Il est vrai que Malik Chah a modéré ses ambitions car il doit faire face dans son propre camp à de nombreuses séditions et à l'émergence de principautés plus ou moins indépendantes comme le seigneur d'Alamout, chef des célèbres Assassins, ou le sultanat de Roum (ce nom est une déformation du mot Romains, car le sultanat s'est constitué aux dépens de l'empire romain d'Orient). De ce sultanat sortira bien plus tard la dynastie des Ottomans.

Après la mort de Malik Chah, en 1092, l'empire seldjoukide est partagé entre ses héritiers. C'est le début d'une rapide décadence. C'est aussi le moment où la chrétienté occidentale se réveille. A Clermont, en 1095, le pape Urbain II renouvelle l'appel de son prédécesseur Grégoire VII, un quart de siècle plus tôt. Plus heureux, il débouchera sur la première croisade et un sévère recul des Turcs.

2 - Le 4 septembre 1090 Les Assassins s'emparent d'Alamout

Le 4 septembre 1090, Hassan ben Sabbah, fondateur de la secte musulmane des Assassins, s'empare de la forteresse d'Alamout (ou Alamut), dans l'Elbourz, à 1800 mètres au-dessus de la mer Caspienne (Iran actuel).

De ce nid d'aigle imprenable, lui-même et ses successeurs vont établir pendant deux siècles une domination occulte sur l'ensemble du Moyen-Orient par le crime et le pillage.

Dissidence chez les ismaéliens

Né à Qom, Hassan ben Sabbah (ou al-Hassan ibn-al-Sabbah) est élevé dans le chiisme duodécimain, branche principale du chiisme. En 1071, à l'âge de 35 ans, il se convertit à l'ismaélisme, une branche minoritaire du chiisme. Là-dessus, il se rend au Caire, siège du califat fatimide, de confession ismaélienne. Hassan se lie à Nizar, fils aîné du calife el-Mutanzir II. C'est le début d'un incroyable destin.

À la mort du calife, en 1094, son vizir al-Afdal évince Nizar de la succession. Il écrase ses partisans, le fait emmurer vivant et installe sur le trône califal son gendre el-Mustali, qui est aussi le fils cadet de l'ancien calife (et donc un fatimide).

Quand Nizar est tué, Hassan se trouve à Alamout, ayant quitté l'Égypte vers 1080. Il rompt avec les ismaéliens et fonde la secte des nizarites. Lui-même et ses disciples se qualifient de batiniens (de l'arabe batin, qui signifie caché et désigne par extension ceux qui font une interprétation du sens caché ou ésotérique du Coran).

Avec ses fidèles, aussi appelés «fidaiyyun» (ou fedayins, d'un mot arabe qui désigne ceux qui se sacrifient), il s'empare par la ruse et l'argent de la forteresse d'Alamout.

L'État nizarite

Cultivé, bon connaisseur des cultures hellénistique et hindouiste, qu'il a découvertes à Alexandrie d'Égypte, Hassan fonde un État ismaélien nizarite ou batinien. Il se pose en rival des Turcs Seldjoukides qui dominent la Perse et le Moyen-Orient. Sa puissance lui vient de la richesse acquise par le pillage des caravanes à partir de son nid d'aigle.

Il terrorise aussi les puissants seigneurs du Moyen-Orient grâce à des disciples prêts à tuer quiconque sur son ordre au péril de leur vie. Beaucoup de ces seigneurs versent aux nizarites un tribut contre l'assurance de la vie sauve.

À la mort d'Hassan, son premier lieutenant Buzurg Umid lui succède. Ses descendants vont régner sur Alamout jusqu'à la chute de l'État nizarite, en 1256. Ils continuent de représenter les ismaéliens nizarites en la personne de l'Aga Khan.

 

Le paradis pour récompense

Des chroniqueurs musulmans et chrétiens, y compris Marco Polo, rapportent sans garantie de véracité que ces combattants d'un genre spécial absorbent une boisson spéciale. Dans un état second, ils sont transportés pendant trois jours dans un jardin merveilleux plein de vierges lascives et de mets succulents.

Une fois dissipés les effets de la boisson, ils se laissent convaincre qu'ils ont approché le paradis et ses houris. Ils n’ont plus qu'une hâte, c'est de mourir pour la bonne cause afin d'y entrer pour de bon.

À noter que ces terroristes ne s'en prennent qu'aux élites dirigeantes et se soucient fort peu de massacrer les gens ordinaires. C'est ce qui les distingue de leurs actuels émules, les fous d'Al-Qaida.

Imbroglio oriental

Le fondateur de l'État nizarite ne se contente pas de régner sur la forteresse d'Alamout. Lui-même et ses successeurs achètent quelques autres nids d'aigle, en Syrie notamment, avec l'objectif de combattre le calife usurpateur d'Égypte. Ils entrent en relations avec les croisés francs qui conquièrent à la même époque le Proche-Orient. Pendant les deux siècles que dureront les croisades, les ismaéliens nizarites vont devenir les alliés objectifs des croisés contre les Turcs et les Arabes.

Les chroniques franques gardent le souvenir du grand-maître Rachid ed-Din el-Sinan (ou Sinân), qui gouverne la forteresse de Qadmous dans les monts Alaouites, en Syrie. Surnommé le «Vieux de la montagne», il traite avec les Grands de son époque : Saladin, Richard Coeur de Lion... Mais il fait aussi poignarder le roi de Jérusalem Conrad de Montferrat, à Acre, le 28 avril 1192, ce dernier ayant eu le tort de punir des trafiquants de sa secte. L'un des successeurs de Sinân traite avec Saint Louis lors de la septième croisade.

La puissance nizarite s'effondre lors de l'invasion mongole. La forteresse d'Alamout tombe aux mains du Mongol Hulagu en 1256. En Syrie, la principale forteresse nizarite, Masyad, est conquise en 1272 par les Mamelouks d'Égypte.

Dans le même temps, en Palestine, les derniers croisés lâchent prise sous les coups des Turcs. L'Orient arabe entre dans un profond assoupissement.....

Mystérieux assassins

Les disciples de Hassan ben Sabbah et de ses successeurs restent connus dans l'Histoire sous le nom d'Assassins. Le mot viendrait de l'arabe assas qui signifie gardien (sous-entendu de la Foi). Employé dans ce sens-là par les chroniqueurs médiévaux, il aurait dérivé jusqu'à prendre son sens actuel : tueur avec préméditation.

Selon une autre interprétation, développée au XIXe siècle par Sylvestre de Sacy, il viendrait de l'arabe hachîchi, qui désigne celui qui consomme du chanvre indien, ou hachîch (herbe en arabe). Dans cette hypothèse, à supposer que soient véridiques les histoires de Marco Polo et consorts sur les paradis imaginaires, la fameuse boisson consommée par les tueurs avant d'accomplir leur acte devait être du hachîch.

La secte des Assassins (1090-1257)

ou l'expérience politico-religieuse de Hassân es-Sabbah

Alep, été 1125 Hassan - Es - Sabbah

Alep, été 1125. C’est la fin de la prière du vendredi, les croyants sortaient par groupes de la grande mosquée de la ville. A leur tête, un homme enturbanné, avec une grande barbe, plutôt bien habillé, cheminait d’un pas décidé. Ibn Al Khachab est son nom. Cadi de son état, orateur incandescent, politicien madré et patriote éclairé, cet homme avait auparavant mené de véritables campagnes de sensibilisation pour alerter les princes somnolents de l’Orient contre le danger « franc » (les troupes des croisés) qui les guettait. Il avait héroïquement organisé la défense de sa ville. C’est lui l’initiateur de la résistance qui allait se poursuivre et atteindre son apogée avec le général kurde Saladin, fondateur de la dynastie ayyoubide.

Ibn El Khachab était ce jour-là pressé de rentrer chez lui. Il finissait de converser sur le « problème franc » avec quelques notables parmi ses amis quand un homme, déguisé en ascète, bondit sur lui, le poignard à la main. Il lui asséna plusieurs coups à la poitrine en criant de toutes ses forces « Allah est grand ! ». Son crime commis, il s’éloigna en toute hâte, laissant derrière lui une assistance terrifiée. Personne n’avait osé le poursuivre, de peur de subir des représailles…

Hassân As-Sabbah

Cet homme appartenait en effet à la redoutable secte fondée en 1090 par Hassân as-Sabbah, la secte des Assassins. On les appela Hachâchîne, probablement parce qu’ils prenaient du hachich, en en faisant semble-t-il plusieurs usages : comme moyen d’atteindre l’extase et un brin de paradis, comme moyen pour ne pas faiblir au moment de l’exécution de leur victime, comme moyen pour le maître de tenir son élève à sa merci, etc. (versions contestées). Toujours est-il que le mot « hachâchîne » a donné, dans la prononciation déformée des croisés, « assassins ».

Hassân était un esprit curieux, un homme assoiffé de science.

Le premier geste du doctrinaire et organisateur du crime politico-religieux que fut Hassân as-Sabbah est de se doter d’un repaire. Il trouva son « nid d’aigle » en la forteresse d’Alamout, dans une zone montagneuse quasi-inaccessible située près de la mer caspienne. Il en fut son centre d’opérations.

Une société organisée

Les Assassins forment une société rigoureusement hiérarchisée. A leur tête, le Grand Maître vénéré et au bas de la pyramide, le novice. Les adeptes sont classés selon leur niveau d’endoctrinement, selon leur capacité à tuer de sang-froid et selon leur aptitude à garder le secret.

Hassan es-Sabbah, après avoir été le Grand Maître, ou le « Vieux de la Montagne » (Cheikh al-Djabal) est devenu après sa mort le chef spirituel absent de tous les Assassins. Ses successeurs ont pris le même titre de Grand Maître. Les da’is (propagandistes) viennent juste en dessous ; ils sont chargés de l’enseignement de la doctrine ismaélienne et du recrutement de nouveaux adeptes. Les rafiq sont ceux qui commandent les forteresses et dirigent l'organisation de l'ordre. Les mujib ou mourîd sont des novices qui suivent l'éducation ismaélienne, des enfants convertis ou pris aux paysans alentour, appelés à gravir les échelons de l’organisation. Mais le bras armé et l’instrument de terreur par excellence est formé par les exécutants d’élite dits fidaïs (« ceux qui se sacrifient »), des novices fanatisés et préparés à mourir pour la mission que leur confie le Grand Maître.

Leurs activités quotidiennes principales se résument à deux :

- Un intense endoctrinement : on y apprenait notamment la doctrine du ta’lîm selon laquelle le sens véritable du Coran va au-delà du sens littéral manifeste et dépassait l’entendement commun. Il ferait partie du bâtin [sens latent, caché] (c’est pourquoi les assassins furent aussi surnommés les bâtinis) que seul l’Imam, aguerri aux exercices ésotériques, connaîtrait. Les novices sont par nature incapables d’atteindre les vérités transcendantales, sans suivre les instructions (awamir) du Cheikh (ou Grand Maître), personnage situé au plus haut degré spirituel, car proche de la divinité qui l’inspire. Aussi, est –il le Silencieux, que le novice ne peut voir et approcher, sauf durant le cycle d’épiphanie (dawr al kachf), court moment où le bâtine (caché) et le dhahir (manifeste) ne feraient qu’un.

On apprenait aussi à côté de cela les langues et divers enseignements utiles. La mort est pour eux un cadeau du Maître qui les délivrerait du monde d’ici-bas afin de rejoindre le paradis.

- Un entraînement physique : véritable organisation militaire, les Assassins s’adonnaient à toutes sortes d’exercices physiques, en préparation des missions qu’ils reçoivent de leur Maître. Ils apprenaient aussi à manier les armes et à défendre leur forteresse en cas de siège.

Un rêve envolé

Les sectateurs sont les fanatiques d’un empire chiite. Leurs ennemis jurés sont d’abord les Turcs seldjoukides, partisans d’un sunnisme intégral qui a mis fin au chiisme iranien pour contrôler désormais l’empire abbasside. Hassân as-Sabbah avait de grands rêves politiques : il pensait porter au trône d’Egypte un Fatimide (chiite), le prince Nîzar, et préparer à partir de là une reconquête de la Perse. Mais le dernier bastion du chiisme s’effondra et le mouvement nizarite créé autour du fils d’Al Moustansir, échoua devant Al Afdhal, fils d’un vizir arménien tout puissant, qui entendait assurer lui-même la succession. Nizar fut emmuré vivant. Tirant la leçon de cet échec, Hassân changea de tactique et s’orienta vers l’activité clandestine. Il prêchera désormais la haine contre les représentants de l’islam officiel et verra, ainsi que ses successeurs, d’un bon œil l’arrivée des hordes de Croisés en Orient. Sa prochaine cible fut la Syrie, où il put recruter beaucoup de chiites intégristes et fonder toute une série de villages fortifiés. Massyaf devint l’Alamut de la Syrie et abrita Rachîdaddîn Sinân, un des plus célèbres Vieux de la secte. 

Stratégies de terreur

1) L’assassinat spectaculaire : Quelques fois, un novice est admis à voir le Maître. Celui-ci lui demande alors s’il est prêt à recevoir le paradis. Le novice répond que oui. Il reçoit alors un poignard et le nom d’une cible à éliminer. La méthode exige que l’acte soit le plus spectaculairement possible. De préférence un jour de marché mais surtout le vendredi, juste après la prière collective, heure de grand rassemblement. « Frapper les esprits », semer la terreur, traumatiser les assistants, tels semblent être les objectifs du Cheikh al-Djabal[2]. Une telle opération exige minutie et préparation. Parfois cette dernière dure jusqu’à deux ans. Les fidaïs se déguisent en marchands, approchent l’entourage de leur future victime et gagnent sa confiance. Jusqu’à ce qu’il leur soit possible de passer à l’action.

2) L’infiltration : Pour créer une illusion d’ubiquité, les assassins tiennent à se montrer partout, surtout là où on ne les attend pas. Ils poussaient leurs missions jusqu’à l’entourage immédiat des princes et des rois, pour mieux les terrifier et les vassaliser par la suite. Qu’on en juge par cette histoire :

« Le sultan Sindjar, qui régnait dans le nord-ouest de la Perse, s’était déclaré l’ennemi des nouveaux sectaires : un matin à son réveil, il trouve un stylet près de sa tête, et au bout de quelques jours il reçoit une lettre ainsi conçue : « Si nous n’avions pas de bonnes intentions pour le sultan, nous aurions enfoncé dans son cœur le poignard qui a été placé près de sa tête. ». Sindjar fit la paix, par crainte, et accorda à Hassan, à titre de pension, une partie de ses revenus. »

3) La superstition : Faire croire, faire circuler une quantité incroyable de légendes à la fois terrifiantes et hagiographiques sur eux, telle fut l’autre stratégie des Assassins. Cette activité fut si bien menée qu’on ne pouvait, de leur vivant même, distinguer la vérité du tissu de récits fictifs, de croyances et de superstitions les entourant. On dit par exemple que Saladin avait décidé de les laisser tranquille envoyant un soir Sinân en personne à l’intérieur de sa tente bien gardée. Cette autre arme fut autrement plus efficace dans les cours d’Orient…

Un vizir qui a trahi : Nizâm al-Mulk

Il avait le tort d’être vizir au service des Suldjukides, d’avoir été un compagnon d’as-Sabbah et de Omar Khayyam (version contestée) et surtout, d’avoir réalisé le premier la dangerosité de cette secte et ses ambitions. Khayyam aurait fait jurer aux trois que le premier qui arriverait au pouvoir aiderait les deux autres. Mais Nizâm al-Mulk, devenu gouverneur du Khorassân, puis vizir du sultan Alep Arslan, a changé en chemin. Hassân l’accusa alors d’avoir trahi le pacte. Quand le vizir intellectuel, auteur du Traité du Gouvernement, décida de faire attaquer Alamut en 1092, il signa son arrêt de mort. Quelques mois plus tard, il tomba sous les coups de poignard d’un sectateur dépêché par Hassân. Il inaugure ainsi la longue liste des victimes des Assassins.

Comment assassiner Salah-Eddine (Saladin) ?

Début 1175.

Saladin était en campagne. Un soir, un compagnon de l’émir ayyoubide surprit des ombres suspectes autour de la tente royale, pourtant plantée au centre du campement. Il se saisit de son arme et décide de sortir vérifier ce qui se passe. A peine fit-il quelques pas, que deux bâtinis tombent sur lui en même temps, essayant chacun de le percer du mieux qu’il pouvait. Le brave lieutenant de l’émir se défendit avec courage mais fut grièvement blessé. D’autres assaillants surgirent mais les gardes étaient déjà là et les Assassins furent tous massacrés. Grâce à ce lieutenant, Saladin eut la vie sauve et l’alerte fut donnée.

Quel était le crime de Saladin aux yeux des Assassins ? Eh bien, il a mis fin à la moribonde dynastie fatimide et c’est largement suffisant pour s’attirer leurs foudres.

22 mai 1176

Saladin, toujours en campagne dans la région d’Alep, dormait paisiblement dans sa tente. Un assassin y fit irruption et lui asséna de vigoureux coups de poignard sur la tête. Se rendant compte que c’était insuffisant, il visa de nouveau le cou à de nombreuses reprises. Un émir arrive et se saisit de l’arme de l’assassin d’une main et lui plante de l’autre son poignard dans le cœur. Le bâtini s’écroule mais deux autres surgirent, qui s’acharnaient de nouveau sur Saladin qui se relevait. Les gardes accoururent et les massacrèrent.

Fort heureusement, Saladin, sur ses gardes depuis le premier attentat, portait une coiffe de mailles sous son fez ainsi qu’une longue tunique renforcée de mailles au niveau du col (cou). La lame n’a pu le transpercer. Mais le kurde fut traumatisé et surpris d’être toujours en vie.

Août 1176, le siège de Massiaf

Le Kurde décide alors d’attaquer directement le repaire du danger, la forteresse de Massiaf où se réfugient les Assassins syriens et leur Maître, le commandant en chef de ces opérations, Rachîdaddîn Sinân, qui contrôlait une dizaine de forteresse à travers le pays. Alors, se produisit l’inexplicable. Après un siège qui s’annonçait réussi, Saladin décide brusquement de le lever et de quitter les lieux, changeant ainsi définitivement de politique envers les Assassins qu’il chercha désormais à se concilier. Jamais il ne les inquiéta de nouveau. Ils continuèrent leurs meurtres et Saladin ses conquêtes…

L'ouragan d'Houlagou

Les Bâtinis menèrent plusieurs tentatives d’assassinat infructueuses contre le petit-fils de Gengis Khan, Houlagou. Celui-ci était décidé de les rayer de la surface de la terre. En 1255, le dévastateur mongol assiège Alamout et finit par avoir raison de ses occupants. Il capture en 1257 le Grand Maître de l’époque, auquel il réserva le supplice d’être écorché vif, massacra ses adeptes et détruisit toute l’infrastructure ismaélite, y compris leur précieuse bibliothèque. Les autres places fortes tombèrent dans les mêmes conditions. Quelques Assassins ont continué à survivre, sans grande influence. Malheureusement, l’ouragan mongol continua vers Bagdad, qu’il mit à feu et à sang pour liquider aussi la dynastie des Abbassides. 

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