24 Septembre 2018
MONIQUE MACALOU
SOMMAIRE
Journal | Date | Titre | page |
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Le Parisien | 18.9.18 | Agnès Buzyn dévoile ses projets de réforme de la santé | 3 | ||
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| Anne Hidalgo en pleine tempête après la démission de Bruno Julliard | 8 | ||
L’opinion en bref |
| « Beaucoup d’entreprises ont importé deux tares de notre société, l’infantilisation et la peur» | 10 | ||
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| Candidat à Lyon pour les municipales, Gérard Collomb prévoit de quitter le gouvernement dès 2019 | 10 | ||
L’Express | 18.9.18 | L'horticulteur au chômage agacé par les propos de Macron | 12 | ||
France info | 17.9.18 | L’horticulteur et Macron | 14 | ||
L’express/l’Expansion | 18.9.18 | Le piège du chômage de longue durée | 14 | ||
Ouest France | 18.9.18 | Depuis son échange avec Macron, l’horticulteur au chômage aurait reçu de nombreuses offres d’emploi | 14 | ||
RT | 19.9.18 | Alexandre Benalla, Vincent Crase entendus : commission d'enquête du Sénat | 15 | ||
LCI.com | 19.9.18 | Avion abattu par le régime en Syrie : la Russie accuse Israël après la mort de 15 militaires | 16 | ||
Le Point en bref | 19.9.18 | La maire de Paris publie « Respirer » (L'Observatoire), Anne Hidalgo : « J'assume » Coignard - Anne Hidalgo : quelque chose de Tiberi | 16
17 17 | ||
Le Parisien | 19.9.18 | Gérard Collomb sur le départ : le blues du bon soldat | 18 | ||
Le journal de Paris | 20.9.18 | 20 tonnes de tours Eiffel miniatures saisies Le quartier Télégraphe rayé de la carte sur Google Earth. Mais il reste visible ailleurs sur le Net. Centre d’accueil bd Exelmans | 19
20
22 | ||
HUFFPOST | 21 .9.18 | Prime à la conversion : plus de 70.000 automobilistes dans l'attente d'un versement | 22 | ||
20 Minutes | 21.9.18 | Interview croisée 2/2: Le CETA signe-t-il la fin de la démocratie? | 22 | ||
| 21.9.18 | Loi de finance 2019: Le gouvernement annonce la suppression d’une vingtaine de «microtaxes» | 23 | ||
Le Point | 22.9.18 | LE POINT EN BREF Benjamin Griveaux : « Anne Hidalgo rejette toujours la faute sur les autres » | 25 | ||
| 22.9.18 | Comment le gouvernement compte supprimer 50 000 | 26 | ||
LCI.com | 23.9.18 | Six militaires blessés accidentellement dans une explosion dans le Bois de Vincennes à Paris | 27
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Le Parisien | 24.9.18 | Elections municipales en coulisses, les manœuvres ont commencé | 28 | ||
L’Opinion en bref | 24.9.18 | Budget 2019 : les dessous du plan com’ Dette publiqueFrance-Allemagne, histoire d’une divergence Déficit, dette, dépenses : alerte rouge sur les finances publiques | 29
30
30 | ||
Le Point en bref | 22.9.18 | Éric Woerth Européennes : la piste Woerth
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LE PARISIEN
Agnès Buzyn dévoile ses projets de réforme de la santé
Fin du numerus clausus, possible évolution de la loi sur la fin de vie, concertation lancée dès octobre sur la dépendance…
La ministre de la Santé, qui a rencontré ce lundi six lecteurs de notre journal, dévoile plusieurs mesures phares de la grande réforme qu’elle présente ce mardi matin.
Elle arrive ce lundi devant six lecteurs de notre journal, particulièrement détendue et avide d’échanges. Pendant plus de deux heures, Agnès Buzyn, 55 ans, médecin hématologue de profession, va leur confier plusieurs mesures phares de la grande réforme de la santé, qu’elle présente ce mardi matin aux côtés d’Emmanuel Macron : fin du numerus clausus dès 2020, possible évolution de la loi sur la fin de vie, concertation lancée dès octobre sur la dépendance…
A chaque fois, déterminée. Et particulièrement combative, jusqu’à serrer les poings, au moment où on l’interroge sur les entraves à l’IVG. Elle riposte aussitôt en annonçant un état des lieux des pratiques.
Bien décidée aussi, elle qui ne cesse de répéter qu’elle se veut l’alliée « des plus fragiles », à défendre les mesures contestées du président. Comme la baisse des APL et la CSG sur les retraites.
Rémy Salomon. En quoi va consister votre grande réforme de santé présentée ce mardi
AGNÈS BUZYN. A faire évoluer notre système, tout en gardant ses fondamentaux, comme l’accès égalitaire aux soins. L’actuel système, établi après-guerre, n’est plus adapté. La réforme impulse des soins tournés vers les nouveaux besoins des patients, la hausse des maladies chroniques, le vieillissement de la population…
Samir Mesbahy. Vous engagez-vous à ne pas fermer les hôpitaux de proximité auxquels les Français sont si attachés ?
Je prends l’engagement de ne fermer aucune structure. Cela ne signifie pas qu’il n’y aura pas d’évolution dans leur mission. Aujourd’hui, on a du mal à faire rimer proximité et qualité des soins. Notamment parce que l’on peine à recruter des professionnels dans certains secteurs. L’enjeu, pour que tous les Français accèdent à la même qualité de médecine, c’est de rendre attractifs les hôpitaux de proximité, d’en faire des hôpitaux d’excellence. Cela passe notamment par plus de coordination entre l’hôpital et les médecins de ville. Nous avons un objectif de labelliser 500 à 600 structures de proximité d’ici à 2022. Une expérimentation a lieu en Mayenne où des médecins généralistes suivent certains de leurs patients à l’hôpital. Cela crée du lien.
Paul Sorrentino. Allez-vous supprimer le numerus clausus, qui limite le nombre d’étudiants admis au concours de première année de médecine ?
Oui, nous le supprimons dès 2020. Une loi va être promulguée. Mais attention, cela ne réglera pas le problème de la démographie médicale. Aujourd’hui, en nombre, il n’y a jamais eu autant de médecins dans notre pays, mais le temps disponible face aux patients s’est réduit. Comme dans toutes les professions, les médecins veulent davantage concilier vie professionnelle et vie personnelle. Il manquera encore de généralistes ou de spécialistes dans certains territoires. Contrairement aux idées reçues, le numerus clausus n’est pas responsable de la pénurie de médecins. Aujourd’hui, nous en formons 9 000 par an, contre moins de 4 000 dans les années 1990. Ces médecins vont arriver « sur le marché » en 2025.
Alors pourquoi y mettre fin ?
Pour arrêter le gâchis humain. Ça suffit de désespérer des générations entières de jeunes qui obtiennent le bac parfois avec une mention bien ou très bien, mais qui se voient refuser l’entrée dans des études de médecine et vivent cela comme un échec fondamental. De plus, la fin du numerus clausus va permettre de diversifier les profils. Nous ne pouvons pas sélectionner les futurs médecins uniquement sur leurs compétences en maths ou en physique. Nous avons aussi besoin de profils numériques, humanistes, que l’actuelle sélection ne favorise pas. Enfin – et un film édifiant (NDLR « Première année ») sort au cinéma – il s’agit d’en finir avec la souffrance des étudiants en première année. On voit une hausse des abandons, des dépressions, des suicides… C’est bien que quelque chose n’aille pas dans notre système.
Mais comment va donc se faire la sélection ?
Comme dans toutes les filières, des examens sanctionneront le passage en deuxième année puis en troisième.
Quelle place donnez-vous aux patients dans ce nouveau système ?
Une place centrale ! Aujourd’hui, il y a des représentants de patients dans les instances, mais il faut aller plus loin. Nous allons créer une démocratie sanitaire du quotidien. Concrètement, nous allons recueillir le ressenti des patients, leur expérience en leur demandant d’évaluer scientifiquement, non pas leur médecin, mais leur parcours de soins. Ces évaluations seront rendues publiques. Il existe, par exemple en Hollande, des indicateurs remplis par les patients pour évaluer la prise en charge de leur entorse de cheville. Ils disent en combien de temps ils ont remarché, monté les escaliers, couru…
MÉDICAMENTS ET ALIMENTATION
Philippe Sopena. En avril 2017, la formule du Levothyrox, le médicament de la thyroïde pris par trois millions de Français, a changé, provoquant un nombre incroyable d’effets secondaires. Pourquoi refusez-vous la coexistence sur le marché des deux formules ?
Quand j’ai été nommée ministre, la formulation du Levothyrox avait déjà changé, à la demande des autorités sanitaires françaises qui estimaient trop instable l’ancienne. Lorsque j’ai découvert dans la presse que des patients étaient en souffrance, j’ai obtenu de Merck qu’il remette sur le marché français des stocks d’ancienne formule. Mais voilà, le laboratoire va l’arrêter complètement. Nous ne pouvons obliger un industriel privé à fabriquer un produit dont il ne veut plus. C’est comme si l’Allemagne disait : je veux que la France continue à produire des 2 CV, même si Citroën n’est pas d’accord. Nous sommes dans le même cas de figure. Je n’ai donc aucun moyen légal d’action.
Que faire ?
Ma responsabilité est que tous les malades se sentent bien. Tant que l’ancienne formule du médicament existera dans le monde, je ferai en sorte qu’elle soit accessible en France. Mais cela ne sera pas infini alors je le répète aux malades, ils doivent trouver avec leur médecin l’alternative qui leur convient le mieux parmi les cinq autres médicaments qui sont désormais proposés sur le marché.
Quand j’achète mes tomates, je sais si elles viennent de Provence ou de Belgique. Mais nous ne savons où sont produits les médicaments ! A quand la transparence ?
Comme le prône un rapport que j’ai commandé, nous allons œuvrer à améliorer la lisibilité sur la façon dont sont produits les médicaments, et d’où ils viennent. Nous le devons aux consommateurs. Mais j’en profite aussi pour tirer la sonnette d’alarme. Arrêtons d’acheter les médicaments sur Internet. Nous ne savons pas d’où viennent ces produits ! Cela m’inquiète beaucoup.
Jean-René Buisson. Mis en place, il y a près d’un an, le logo Nutriscore, cet étiquetage nutritionnel des aliments de grande distribution qui classe les produits en supermarché de A vert, le meilleur, à E rouge, mauvais, est-il efficace ?
Je ne sais pas s’il a déjà changé le comportement des consommateurs mais des industriels, c’est sûr. Ils sont tellement angoissés à l’idée que leurs produits soient affichés en rouge, qu’ils mettent moins de sel, de sucre. C’était bien notre objectif. Ils ont compris que c’était dans leur intérêt d’offrir une alimentation saine aux consommateurs. Aujourd’hui plus d’une cinquantaine a signé la charte. J’ai aussi réussi à convaincre la Belgique de l’adopter. Je souhaite que le Nutriscore se développe dans toute l’Europe.
Rémy Salomon. Des applications comme Yuka, téléchargé par plus de 5 millions de consommateurs, vont encore plus loin en recensant les additifs. Nutriscore est-il déjà dépassé ?
Pas du tout. Vous savez ce que c’est de scanner tous les produits d’un supermarché avec un téléphone lorsque vous êtes une mère ou un père de famille pressé ? Le Nutriscore apporte de la facilité puisque le logo est directement affiché sur le produit. Mais je suis favorable à toutes les applications, comme Yuka, qui contribuent à réduire la présence de produits chimiques dans notre alimentation.
Quelle est votre marge de manœuvre face à des industriels comme Coca Cola qui reporte la taxe soda sur le consommateur en réduisant la taille de ses bouteilles ?
C’est une dérive que l’on n’avait pas identifiée au départ. Je peux vous dire que cela ne nous laisse pas indifférent. Le ministère de la Santé a été saisi. Coca a cherché à échapper à cette taxe. On va trouver un moyen de s’y attaquer.
HOMEOPATHIE, VACCINS OBLIGATOIRES
Rémy Salomon. De nombreux médecins s’élèvent contre l’homéopathie, qu’ils jugent inefficaces. Allez-vous la dérembourser ?
Tous les médicaments, financés par la solidarité nationale, font d’abord l’objet d’une évaluation. Tous, sauf l’homéopathie ! J’ai donc demandé à la Haute autorité de santé de mener ce travail. Nous suivrons ses recommandations.
Vous soignez-vous à l’homéopathie ?
Je n’utilise quasiment pas de médicaments, j’essaye d’éviter au maximum leur utilisation. Quand ce n’est pas indispensable, évitons-les.
Philippe Sopena. Vous avez étendu à onze le nombre de vaccins obligatoires l’an dernier. Quel bilan tirez-vous ?
7 enfants sur 10 étaient déjà vaccinés, il s’agissait de passer à neuf sur dix pour protéger l’ensemble de la population. Ça se passe très bien : les pédiatres disent que ça a rassuré les parents de voir les pouvoirs publics se positionner clairement. Je ferai un bilan annuel en début d’année mais j’assume parfaitement cette mesure. J’ai sifflé la fin de la récréation.
Paul Sorrentino. La psychiatrie est en crise. Comment répondez-vous à ce mal-être ?
J’hérite d’une situation malheureusement très dégradée, avec dans certains territoires des pratiques d’un autre âge. L’urgence, c’est la pédopsychiatrie. On manque parfois de lits. Dans des régions entières, il n’y a plus d’enseignements. Il faut relancer la machine à former de jeunes pédopsychiatres. On doit traiter très tôt ces pathologies car les patients décompensent entre 15 et 25 ans. Je souhaite que tous les généralistes, qui sont confrontés aux pathologies mentales dans leur quotidien, fassent un stage en psychiatrie, pendant leur internat. Il faut les aider à mieux les repérer.
DEPENDANCE ET HANDICAP
Danielle Berthaut. Allez-vous élargir l’offre de maisons de retraite pour les personnes âgées, des lieux plus humains, tenant compte du degré d’autonomie… ?
En France on externalise les personnes âgées dans des établissements loin des villes où parfois elles ne veulent pas aller. Ça m’est insupportable et notre société ne peut s’en satisfaire. J’ouvrirai dès le mois prochain une grande concertation citoyenne de 6 à 8 mois. Chacun pourra s’exprimer sur plusieurs questions : quel modèle de société voulons-nous, quelles structures, comment répondre aux envies des personnes âgées… Quand nous aurons collectivement pensé le vieillissement, défini notre modèle, il y aura une loi fin 2019, incluant un volet sur le financement de la dépendance.
Paul Sorrentino. Une mutuelle à 1 € par jour pour les plus démunis, est-ce dans vos projets ?
Tout à fait. Actuellement, deux mécanismes compliqués se superposent : la CMU-C, Couverture maladie universelle complémentaire, gratuite, destinée aux plus fragiles, et l’ACS, l’Aide à la complémentaire santé pour les revenus trop élevés pour accéder à la CMU-C. Une personne éligible sur deux ne sollicite pas l’ACS. On va donc fusionner, dès 2019, CMU-C et ACS dans un seul dispositif tenant compte des revenus. Ceux qui ne payaient pas la CMU-C continueront de ne pas payer ; et la part payée par le bénéficiaire de l’ACS baissera pour que sa complémentaire ne lui coûte pas plus de 1 € par jour. Pour les petits retraités ce sera 30€ d’économie par mois. 7 millions de personnes en tout auront ainsi accès à une complémentaire santé soit gratuite soit à 1 € maximum par jour.
Jean-René Buisson. Encore trop d’enfants handicapés n’ont pas trouvé de place à l’école à cette rentrée. Normal ?
On ne change pas en une année 40 ans de désinvestissement avec des impacts insupportables sur les familles. Mais en septembre, 20 000 enfants supplémentaires, en situation de handicap, ont été scolarisés. J’ai créé un bonus « inclusion » pour inciter les crèches à les accueillir. Et, je vous l’annonce, le complément de mode de garde de ces enfants va augmenter de 30 %.
EUTHANASIE - IVG
Danielle Berthaut. Les Français sont pour l’euthanasie. Pourquoi ne pas faire confiance à leur maturité en la légalisant ?
Faut-il aller plus loin que la loi actuelle ? Que n’importe quel Français bien portant puisse dire « je veux mourir » et « je demande qu’on puisse m’euthanasier » ? Ça, c’est la loi belge. Mais, on constate des dérives. On aboutit à des euthanasies pour certains malades dépressifs mal soignés par exemple, alors qu’ils pourraient bénéficier de prises en charge de qualité. Je ne clos pas le débat. Je connais des gens en situation de handicap très sévère qui ont souhaité mourir et je le respecte. Mais, ce qui m’inquiète, dans une société de la performance, c’est que cette liberté devienne une contrainte pour les plus vulnérables. On peut imaginer des personnes âgées décidées à mourir uniquement dans le but de soulager, même inconsciemment, leur entourage.
Alors on ne change rien ?
Je ne nie pas que le cas d’Anne Bert est un vrai sujet et que peut-être il faut faire évoluer la loi Claeys-Leonetti pour pouvoir répondre à encore plus de situations individuelles.
Philippe Sopena. Comment réagit celle qui fut la belle- fille de Simone Veil lorsqu’un président d’un syndicat de gynécologue mais aussi des médecins refusent à des femmes le droit à l’interruption volontaire de grossesse ?
Je ne comprends pas qu’un représentant d’une profession qui doit accompagner les femmes prenne une position personnelle. Oui, la clause de conscience existe pour l’instant dans la loi. Je viens de demander un état des lieux de l’offre d’IVG et du nombre de professionnels qui invoquent cette clause. Est-ce que cela s’aggrave, s’améliore ? Personne ne le sait. L’enjeu, pour moi, c’est de maintenir une possibilité de faire une IVG partout sur l’ensemble du territoire et dans les délais impartis, sans délit d’entrave. L’obligation de ces professionnels qui font valoir leur clause est d’orienter les femmes dans les délais. Je ne suis pas sûre aujourd’hui qu’ils le fassent. Je réfléchis même à mettre en place une mission sur ce sujet.
Samir Mesbahy. La Parisienne que vous êtes va-t-elle se présenter à la mairie de Paris Sincèrement, je n’ai aucune idée de ce que je ferai après mon ministère et ça n’a aucune importance. Ma carrière a été tellement différente de ce que je projetais que j’ai arrêté de faire des plans sur la comète.
a comète.
Anne Hidalgo en pleine tempête après la démission de Bruno Julliard
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La démission surprise de son premier adjoint, Bruno Julliard, met la maire de Paris en difficulté avec sa majorité. A dix-huit mois des municipales, elle traverse une crise inédite.
L’entretien a été bref. Vingt minutes. En tête à tête vers 10h30 alors même qu’une interview fracassante s’apprêtait à paraître sur le site Internet du Monde.
Vingt minutes et c’en était fini. Bruno Julliard démissionnait de ses fonctions de premier adjoint d’Anne Hidalgo. Une heure à peine après cette annonce, la maire de Paris s’est empressée de nommer l’un des piliers de son équipe, son adjoint chargé des finances et patron de la fédération PS, Emmanuel Grégoire, pour prendre la place de Bruno Julliard. Comme pour passer très vite à une autre séquence et éviter d’avoir à commenter les propos durs et très critiques de son ancien bras droit.
« Être maire de Paris n’est pas un long fleuve tranquille, c’est une vocation. La vie nous réserve parfois des surprises et la politique aussi. Le reste, ce ne sont que des soubresauts », a répliqué la maire en début de soirée.
Dans son interview, l’ex-adjoint chargé de la Culture, n’y va pas de main morte. Celui qui fut l’un des proches de la maire de Paris (il a été son porte-parole durant la campagne des municipales de 2014) reproche à celle-ci une forme d’enfermement. Et reconnaît que la brouille que Le Parisien avait révélée au début de l’année a viré au fil des mois à une « incompatibilité ». « Je n’y crois plus. Je ne veux pas faire semblant », tranche-t-il. Bruno Julliard tape surtout sur la méthode Hidalgo. « Au lieu de s’ouvrir et d’engager le dialogue avec les Parisiens pour surmonter les difficultés actuelles, c’est le repli sur l’Hôtel de Ville et le déni de sa part qui l’ont trop souvent emporté », regrette l’élu socialiste. « J’espère provoquer un électrochoc nécessaire, utile à la gauche et au camp progressiste et écologiste. »
J’ai remis ma démission à la maire de Paris. Une décision difficile prise après mûre réflexion. Une page se tourne, celle de dix ans de responsabilité à Paris. Par cet acte de sincérité, j’espère provoquer un sursaut, utile à la gauche et au camp progressiste et écologiste.
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Les écologistes, justement, regrettent ce départ. « C’est une mauvaise nouvelle. Bruno avait conscience de la nécessité de travailler avec nous en partenariat sur un gros volet écologique », regrette David Belliard, président du groupe EELV au Conseil de Paris, tout en s’interrogeant sur les motivations plus politiques qu’il faut donner à cette démission. Pour les communistes, pas de doute : « C’est une opération politicienne, car dans ses critiques, on retrouve celles d’En Marche et de la droite », fustige Nicolas Bonnet Oulaldj, président du groupe PC au Conseil de Paris.
Gaspard Gantzer, prétendant à l’Hôtel de Ville, ancien porte-parole de François Hollande, proche de Bruno Julliard, tweetait quant à lui : « Une pensée affectueuse pour Bruno julliard qui a tant fait pour Paris et les Parisiens depuis 2008 ».
Gaspard Gantzer
Une pensée affectueuse pour Bruno Julliard qui a tant fait pour Paris et les Parisiens depuis 2008, en tant qu’adjoint en charge de la jeunesse puis de la culture. Merci beaucoup pour tout et bonne route
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Alors Bruno Julliard a-t-il décidé de partir avec fracas dans l’idée de se présenter sur une autre liste ? L’élu dit « réfléchir à un autre avenir professionnel ».
Même si l’annonce de cette démission a fait l’effet d’un petit électrochoc de par la violence des propos, elle n’étonne pas vraiment dans les couloirs de l’Hôtel de Ville. Le divorce consommé entre Anne Hidalgo et Bruno Julliard ne faisait plus mystère. « La semaine dernière, en réunion de l’exécutif, il n’a pas dit un mot », se souvient un participant.
Anne Hidalgo : « Ce ne sont que des soubresauts de la vie politique »
Son départ risque en tout cas de fragiliser à nouveau la majorité d’Anne Hidalgo, déjà chahutée par la création d’un groupe LREM au Conseil de Paris. Après la série de couacs du printemps (Vélib’, Autolib’…), la maire de Paris comptait relancer sa communication avec la parution d’un ouvrage sur son engagement écologique dans les prochains jours. Le départ brutal de son premier adjoint vient saper sa stratégie de « reprise en main ».
LES CINQ DOSSIERS QUI MINENT SON MANDAT
-L’énorme retard du nouveau Vélib’ a terni l’image de la mairie.
La propreté : les encombrants qui juchent les trottoirs, les poubelles qui débordent et… les rats. Depuis des mois, la Ville lutte contre les rongeurs en multipliant les initiatives avec plus ou moins de succès.
Le dossier Vélib’ : et son énorme retard ou la fin d’Autolib’ et sa faramineuse ardoise : Bolloré réclame 250 millions d’euros de dédommagement. Deux dossiers qui ont terni l’image de la maire.
JCDecaux : contraint de démonter une partie de ses panneaux parisiens après une décision du Conseil d’Etat, et un manque à gagner de plus de 40 millions d’euros pour la Ville : un revers pour les finances municipales.
Les voies sur berge : si, aujourd’hui, personne ne remet en cause la piétonnisation rive droite, la méthode a été jugée brutale par les élus parisiens et franciliens d’opposition. Un dossier encore sensible.
L’ouverture des commerces le dimanche : prônée par Emmanuel Macron quand il était à Bercy, la maire qui y était opposée a fait volte-face. Une attitude qui lui a été reprochée par son aile gauche.
L’OPINION (en bref)
Nicolas Bouzou, Julia de Funès : « Beaucoup d’entreprises ont importé deux tares de notre société, l’infantilisation et la peur »
Nicolas Bouzou et Julia de Funès : « Il y a trois maladies modernes. Le “burn-out”, la maladie de ceux qui sont surchargés, le “bore out”, l’ennui a
u travail, et le “ brown out ”. “Brown” pour perte de sens… »
Dans La comédie (in) humaine (éditions la Découverte), Nicolas Bouzou et Julia de Funès font une critique au vitriol du management moderne infantilisant et inefficace. La raison ? Vouloir faire du collectif un totem absolu. En bons libéraux, ils recommandent donc de remettre l’individualité en avant.
Vous revendiquez une critique « libérale » de l’entreprise et du management. Pourquoi
Nicolas Bouzou. Parce que le management dominant dans la plupart des grandes entreprises est abordé à travers une vision quasi-collectiviste, avec l’idée que le groupe doit l’emporter sur les individus, voire les niveler. Tout le vocable est construit autour de cette idée, comme cette expression à la mode « d’intelligence collective » selon laquelle nous serions forcément plus intelligents et forts à plusieurs que tout seul. Cela n’est pas toujours évident car avant d’être plus intelligents à plusieurs, encore faut-il déjà être intelligent soi-même, et avoir beaucoup travaillé. En outre, les marxistes ont le monopole de la critique de l’entreprise avec cette idée simple et qui a fait flores – même si elle est fausse – suivant laquelle les difficultés du management seraient l’avatar ultime du capitalisme : le capitalisme met les entreprises en concurrence, l’entreprise met les salariés en
Candidat à Lyon pour les municipales, Gérard Collomb prévoit de quitter le gouvernement dès 2019
Le ministre de l’Intérieur sera candidat à la mairie de Lyon en 2020. Il envisage de quitter son poste au ministère l’année prochaine, après les élections européennes de mai
Dans un entretien à L’Express publié mardi 18 septembre, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a annoncé sa candidature aux municipales de 2020 à Lyon, une ville dont il a déjà été maire de 2001 à 2017, ce qui devrait l’obliger à quitter la place Beauvau. « Si d’ici là on ne m’a pas diagnostiqué de maladie grave, je serai candidat à Lyon », déclare-t-il, ajoutant qu’il briguerait simultanément la tête de la métropole de Lyon.
L’ancien socialiste, soutien de la première heure d’Emmanuel Macron, évoque un départ du gouvernement après les élections européennes de mai 2019. « Je mènerai les choses, en accord avec le président », poursuit-il. « Je pense que les ministres qui veulent être candidats aux municipales de 2020 devraient pouvoir quitter le gouvernement après la bataille des Européennes » afin de se rendre « totalement disponibles pour la campagne L’enjeu des municipales. Âgé de 71 ans, Gérard Collomb a été député de 1981 à 1988 puis sénateur de 1999 à 2017. Le successeur de Raymond Barre à la mairie de Lyon s’est bâti un fief dans la troisième ville de France, à laquelle il n’a jamais renoncé, malgré sa nomination au gouvernement l’an dernier. Il y revient presque chaque fin de semaine et reçoit régulièrement, à Beauvau, élus et personnalités lyonnaises. En 2017, il a laissé l’Hôtel de Ville à un fidèle, Georges Képénékian. « Nous connaissons tous l’affection de Gérard Collomb pour sa ville et la métropole lyonnaise. C’est une bonne nouvelle qu’il souhaite y consacrer du temps », a-t-on réagi à l’Elysée.
« La France mérite un ministre de l’Intérieur à temps plein et non pas un homme qui ne pense qu’à lui-même et qui exerce sa fonction à temps partiel », a tancé le vice-président des Républicains Guillaume Peltier mardi sur RTL, en assurant que « tout cela est lunaire. Le gouvernement pourrait perdre plusieurs autres ministres avant les prochaines municipales tant l’échéance aiguise les ambitions au sein de La République en marche (LREM). Comme il l’a redit mardi sur Radio Classique, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, fera savoir « au printemps » 2019 s’il postule à la mairie de Paris, qui intéresse également le secrétaire d’Etat au numérique, Mounir Mahjoubi. Quant à Christophe Castaner, délégué général de LREM et secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, il assure n’être pas candidat à la mairie de Marseille « à l’heure qu’il est », note BFMTV.
L’EXPRESS
L'horticulteur au chômage agacé par les propos de Macron
Le chef de l'Etat lui avait conseillé de "traverser la rue" pour trouver du travail.
Lors de son échange un brin tendu avec Emmanuel Macron samedi, il a tenté de faire bonne figure. Mais au fond, il n'a pas beaucoup apprécié le ton employé par le président de la République. Jonathan Jahan, le jeune horticulteur au chômage qui s'est vu conseiller de "traverser la rue" pour aller chercher du travail dans un autre secteur d'activité que le sien est revenu ce mardi matin sur son échange avec Emmanuel Macron sur Europe 1.
Il raconte notamment qu'il ne s'attendait pas à le croiser. C'est après avoir pris une photo avec le président qu'il s'est décidé à l'interpeller. "Mais ce qu'il a dit n'est pas normal. Je l'ai eu un peu en travers de la gorge, j'avais envie de lui dire : dans ce cas-là, venez avec moi en chercher !", explique le jeune homme de 25 ans.
On a retrouvé le chômeur conseillé par Macron : "Ce qu'il a dit n'est pas normal, je l'ai un peu en travers de la gorge", confie l’intéressé. Emmanuel Macron lui avait d'abord indiqué qu'il ne pouvait pas s'occuper de tout le monde "un par un" avant de lui conseiller d'aller dans le quartier de Montparnasse pour chercher du travail. "Vous faites une rue là, vous allez à Montparnasse [...] vous faites la rue avec tous les cafés et les restaurants... Franchement, je suis sûr qu'il y en a un sur deux qui recrute en ce moment. Allez-y", lui avait adressé le président de la République. "Je traverse la route, je vous trouve [un travail]", avait-il ajouté.
"Qu'il m'accompagne jusqu'à Montparnasse"
S'il ne l'a pas contredit sur le moment, interrogé par Europe 1, il se montre beaucoup plus sceptique. "Il n'y a pas de problème, s'il y a du boulot, qu'il m'accompagne jusqu'à Montparnasse ! Je vais faire l'essai dans la semaine, on verra par la suite", indique-t-il.
Depuis l'échange entre les deux hommes, qui a trouvé une forte résonance sur les réseaux sociaux notamment, la Fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépinières (FNPHP) croule sous les offres d'emploi. "On s'est transformé en Pôle emploi ! Donc, on appelle ce jeune chômeur à se mettre en contact avec nous ", avait déclaré son président François Felix sur Franceinfo lundi.
L’OPINION (en bref)
Nicolas Bouzou, Julia de Funès : « Beaucoup d’entreprises ont importé deux tares de notre société, l’infantilisation et la peur »
Nicolas Bouzou et Julia de Funès : « Il y a trois maladies modernes. Le “burn-out”, la maladie de ceux qui sont surchargés, le “bore out”, l’ennui au travail, et le “ brown out ”. “Brown” pour perte de sens… »
Dans La comédie (in) humaine (éditions la Découverte), Nicolas Bouzou et Julia de Funès font une critique au vitriol du management moderne infantilisant et inefficace. La raison ? Vouloir faire du collectif un totem absolu. En bons libéraux, ils recommandent donc de remettre l’individualité en avant.
Vous revendiquez une critique « libérale » de l’entreprise et du management. Pourquoi
Nicolas Bouzou. Parce que le management dominant dans la plupart des grandes entreprises est abordé à travers une vision quasi-collectiviste, avec l’idée que le groupe doit l’emporter sur les individus, voire les niveler. Tout le vocable est construit autour de cette idée, comme cette expression à la mode « d’intelligence collective » selon laquelle nous serions forcément plus intelligents et forts à plusieurs que tout seul. Cela n’est pas toujours évident car avant d’être plus intelligents à plusieurs, encore faut-il déjà être intelligent soi-même, et avoir beaucoup travaillé. En outre, les marxistes ont le monopole de la critique de l’entreprise avec cette idée simple et qui a fait flores – même si elle est fausse – suivant laquelle les difficultés du management seraient l’avatar ultime du capitalisme : le capitalisme met les entreprises en concurrence, l’entreprise met les salariés en
Candidat à Lyon pour les municipales, Gérard Collomb prévoit de quitter le gouvernement dès 2019
Le ministre de l’Intérieur sera candidat à la mairie de Lyon en 2020. Il envisage de quitter son poste au ministère l’année prochaine, après les élections européennes de mai
Dans un entretien à L’Express publié mardi 18 septembre, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a annoncé sa candidature aux municipales de 2020 à Lyon, une ville dont il a déjà été maire de 2001 à 2017, ce qui devrait l’obliger à quitter la place Beauvau. « Si d’ici là on ne m’a pas diagnostiqué de maladie grave, je serai candidat à Lyon », déclare-t-il, ajoutant qu’il briguerait simultanément la tête de la métropole de Lyon.
L’ancien socialiste, soutien de la première heure d’Emmanuel Macron, évoque un départ du gouvernement après les élections européennes de mai 2019. « Je mènerai les choses, en accord avec le président », poursuit-il. « Je pense que les ministres qui veulent être candidats aux municipales de 2020 devraient pouvoir quitter le gouvernement après la bataille des Européennes » afin de se rendre « totalement disponibles pour la campagne L’enjeu des municipales. Âgé de 71 ans, Gérard Collomb a été député de 1981 à 1988 puis sénateur de 1999 à 2017. Le successeur de Raymond Barre à la mairie de Lyon s’est bâti un fief dans la troisième ville de France, à laquelle il n’a jamais renoncé, malgré sa nomination au gouvernement l’an dernier. Il y revient presque chaque fin de semaine et reçoit régulièrement, à Beauvau, élus et personnalités lyonnaises. En 2017, il a laissé l’Hôtel de Ville à un fidèle, Georges Képénékian. « Nous connaissons tous l’affection de Gérard Collomb pour sa ville et la métropole lyonnaise. C’est une bonne nouvelle qu’il souhaite y consacrer du temps », a-t-on réagi à l’Elysée.
« La France mérite un ministre de l’Intérieur à temps plein et non pas un homme qui ne pense qu’à lui-même et qui exerce sa fonction à temps partiel », a tancé le vice-président des Républicains Guillaume Peltier mardi sur RTL, en assurant que « tout cela est lunaire. Le gouvernement pourrait perdre plusieurs autres ministres avant les prochaines municipales tant l’échéance aiguise les ambitions au sein de La République en marche (LREM). Comme il l’a redit mardi sur Radio Classique, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, fera savoir « au printemps » 2019 s’il postule à la mairie de Paris, qui intéresse également le secrétaire d’Etat au numérique, Mounir Mahjoubi. Quant à Christophe Castaner, délégué général de LREM et secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, il assure n’être pas candidat à la mairie de Marseille « à l’heure qu’il est », note BFMTV.
L’EXPRESS
L'horticulteur au chômage agacé par les propos de Macron
Le chef de l'Etat lui avait conseillé de "traverser la rue" pour trouver du travail.
Lors de son échange un brin tendu avec Emmanuel Macron samedi, il a tenté de faire bonne figure. Mais au fond, il n'a pas beaucoup apprécié le ton employé par le président de la République. Jonathan Jahan, le jeune horticulteur au chômage qui s'est vu conseiller de "traverser la rue" pour aller chercher du travail dans un autre secteur d'activité que le sien est revenu ce mardi matin sur son échange avec Emmanuel Macron sur Europe 1.
Il raconte notamment qu'il ne s'attendait pas à le croiser. C'est après avoir pris une photo avec le président qu'il s'est décidé à l'interpeller. "Mais ce qu'il a dit n'est pas normal. Je l'ai eu un peu en travers de la gorge, j'avais envie de lui dire : dans ce cas-là, venez avec moi en chercher !", explique le jeune homme de 25 ans.
On a retrouvé le chômeur conseillé par Macron : "Ce qu'il a dit n'est pas normal, je l'ai un peu en travers de la gorge", confie l’intéressé. Emmanuel Macron lui avait d'abord indiqué qu'il ne pouvait pas s'occuper de tout le monde "un par un" avant de lui conseiller d'aller dans le quartier de Montparnasse pour chercher du travail. "Vous faites une rue là, vous allez à Montparnasse [...] vous faites la rue avec tous les cafés et les restaurants... Franchement, je suis sûr qu'il y en a un sur deux qui recrute en ce moment. Allez-y", lui avait adressé le président de la République. "Je traverse la route, je vous trouve [un travail]", avait-il ajouté.
"Qu'il m'accompagne jusqu'à Montparnasse"
S'il ne l'a pas contredit sur le moment, interrogé par Europe 1, il se montre beaucoup plus sceptique. "Il n'y a pas de problème, s'il y a du boulot, qu'il m'accompagne jusqu'à Montparnasse ! Je vais faire l'essai dans la semaine, on verra par la suite", indique-t-il.
Depuis l'échange entre les deux hommes, qui a trouvé une forte résonance sur les réseaux sociaux notamment, la Fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépinières (FNPHP) croule sous les offres d'emploi. "On s'est transformé en Pôle emploi ! Donc, on appelle ce jeune chômeur à se mettre en contact avec nous ", avait déclaré son président François Felix sur Franceinfo lundi.
Macron et le chômeur : un langage de "vérité" pour la majorité
Le chef de l'État a affirmé, samedi, à un horticulteur au chômage qu'il trouverait un travail dans la restauration en "traversant la rue".
La petite phrase ne passe pas. "Je traverse la rue, je vous en trouve [du travail]" a lancé, samedi, Emmanuel Macron à un horticulteur au chômage. Une déclaration qui a ravivé le procès en arrogance contre le chef de l'Etat. Ce dernier, qui a conseillé au jeune homme de se réorienter pour trouver du travail, est attaqué par l'opposition. Plusieurs responsables de gauche et de droite voient dans les propos d'Emmanuel Macron un paternalisme teinté de mépris social.
Dans ce contexte, la majorité fait bloc autour du chef. Plusieurs ministres sont montés au créneau pour défendre le "langage de vérité" du président, qui n'aurait formulé qu'une simple vérité économique. "Il a échangé avec courtoisie avec un citoyen et il lui a dit qu'on avait un problème de formation et d'adéquation sur le marché du travail", a déclaré sur RTL le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin.
Aucune volonté de "maltraiter les chômeurs"
Un argument relayé ce lundi par le nouveau ministre de l'Ecologie, François de Rugy. "Tout le monde sait qu'il y a deux réalités incontestables : un fort taux de chômage et des entreprises qui cherchent à recruter avec la bonne qualification", a-t-il lancé sur Europe 1.
Macron à un jeune chômeur qui peine à obtenir un travail : "Je traverse la rue je vous en trouve" Conseil d'Emmanuel Macron à un jeune chômeur : "Les mots du président sont extrêmement justes", franceinfo du 17 Septembre 2018
— Arthur 16 Septembre, 2018
Le délégué général de La République en marche, Christophe Castaner a été le premier dimanche à défendre les propos tenus par le chef de l'Etat. Récusant toute volonté de "maltraiter les chômeurs", le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement s'est placé sur le terrain économique pour justifier les propos d'Emmanuel Macron.
"Mais est-ce que ce que le président de la République dit est faux ? Est-ce que, si vous allez dans le quartier de Montparnasse, vous n'allez pas trouver aussi des besoins d'emploi ? On parle de 300 000 emplois aujourd'hui ouverts et non pourvus (...) L'emploi dans l'horticulture, comme dans d'autres secteurs, a baissé ces dernières années", a-t-il déclaré sur LCI.
"Vous préférez la langue de bois ?"
De son côté, la porte-parole du groupe LREM à l'Assemblée nationale Aurore Bergé a relayé sur son compte Twitter un article de Franceinfo dans lequel le président du Groupement national des indépendants (GNI) hôtellerie-restauration confirme les propos d'Emmanuel Macron.
"Nous connaissons un manque de salariés de plus 125 000. Par conséquent, nous sommes prêts à embaucher des personnes qui n'ont pas forcément la formation", assure Didier Chenet.
Outre son raisonnement économique, le ton direct du président de la République - du "mépris de caste" selon le député LFI Éric Coqurel" - est défendu par la majorité. "On sait que le président de la République a un franc-parler et moi je crois que c'est en partie pour cela qu'il a été élu", a déclaré François de Rugy. "Vous préférez la langue de bois ?", s'est faussement interrogé Christophe Castaner.
Gérald Darmanin n'est, lui, pas loin de faire de cette séquence le symbole du "nouveau monde", cher au chef de l'Etat. "Devant les caméras, un autre homme politique aurait dit 'donnez-moi votre CV je vous rappelle'. Il aurait pris un petit papier, l'aurait plié en quatre et puis vous n'en auriez pas entendu parler".
Le piège du chômage de longue durée
Alors que les pénuries de jobs qualifiés se multiplient, les chômeurs de longue durée sont de plus en plus nombreux.
C'est un travail de longue haleine que d'inverser cette fameuse courbe. Alors qu'il avait baissé de 1% au premier trimestre 2018, le nombre de chômeurs de catégorie A est reparti à la hausse de 0,1% au deuxième trimestre. La France métropolitaine compte désormais 3 440 500 demandeurs d'emploi n'ayant exercé aucune activité, soit 4600 de plus qu'au trimestre précédent.
Après un an au chômage, difficile d'en sortir
Sur un an, la tendance reste à la baisse de 1,3% en métropole et de 1,1% en France entière. Mais il semble bien que le ralentissement de la croissance observé en début d'année commence à se faire sentir dans les files d'attente de Pôle Emploi. Les chiffres que la Dares vient de publier confirment un autre phénomène lié à la persistance d'un chômage de masse, sans doute structurel : l'augmentation du chômage de longue durée.
Le nombre des inscrits en catégorie A, B, ou C depuis plus d'un an est en hausse de 1,6% sur le trimestre, et de 7,2% sur l'année. "C'est un des points les plus inquiétants", confirme Mathieu Plane économiste à l'OFCE, "le plan de 500 000 formations adopté pendant le quinquennat de François Hollande avait permis d'obtenir un tassement en 2016, mais un certain nombre des chômeurs de longue durée n'ont pas trouvé de travail, et on revient sur la même tendance d'augmentation qu'après la crise de 2008." Parmi eux, les seniors sont les plus mal lotis, puisque 63,7% des plus de 50 ans inscrits à Pôle Emploi sont chômeurs depuis plus d'un an.
Le nombre de chômeurs de longue durée : une courbe qui ne s'inverse pas. Le nombre de chômeurs de longue durée : une courbe qui ne s'inverse pas Dares
La formation, clé du problème
La situation du marché du travail en France reste paradoxale : alors que les entreprises se plaignent de plus en plus de pénuries de main d'œuvre, une partie des chômeurs inscrits à Pôle Emploi n'en profite pas du tout. Pas assez qualifiés, éloignés depuis trop longtemps de l'emploi. "La reprise est bien là, les créations de jobs aussi, mais les chômeurs de longue durée sont tout au bout de la file d'attente", déplore l'économiste. De fait, l'ancienneté moyenne des chômeurs, qui était de 400 jours en 2008, est passée à 607 jours.
On a coutume de parler d'un marché du travail divisé entre précaires et "insiders." Cette inégalité a son reflet dans le marché du chômage, divisé entre ceux qui sont rapidement employables et les autres. Le plan de 15 milliards pour la formation des personnes les plus éloignées de l'emploi, que le gouvernement veut déployer entre 2018 et 2022, ne sera pas de trop...
Ouest-France
Depuis son échange avec Macron, l’horticulteur au chômage aurait reçu de nombreuses offres d’emploi
Abordé samedi par un horticulteur au chômage, Emmanuel Macron avait conseillé au jeune homme de postuler dans l’hôtellerie-restauration.
Ce lundi, le président de la Fédération nationale des producteurs de l’horticulture et des pépinières assure sur France Info que de nombreuses offres d’emploi ont été depuis proposées au jeune homme, tout en rappelant qu’il s’agit d’un « secteur en difficulté ».
La séquence a été très médiatisée. Samedi, alors qu’il visitait l’Élysée dans le cadre des Journées du patrimoine, un chômeur de 25 ans a apostrophé Emmanuel Macron : « J’ai beau envoyer des CV et des lettres de motivation, ça ne fait rien ». Questionné par Emmanuel Macron sur sa situation, le jeune homme explique avoir une formation horticole, être inscrit à Pôle Emploi et toucher le RSA.
Arthur Berdah
- Macron à un jeune chômeur qui peine à obtenir un travail : "Je traverse la rue je vous en trouve"
France Info a interrogé François Félix, le président de la Fédération nationale des producteurs de l’horticulture et des pépinières (FNPHP). Selon lui, le buzz de cette séquence a eu un côté positif : « Depuis ce matin, au bureau de la FNPHP, on n’arrête pas de recevoir des offres d’emploi de producteur pour ce jeune homme. On s’est transformé en Pôle emploi ! Donc, on appelle ce jeune chômeur à se mettre en contact avec nous ».
https://twitter.com/i/status/1041257347925114880
En sept ans : deux fois moins d’entreprises et 5 000 emplois perdus
François Félix a cependant rappelé que le secteur de l’horticulture était en difficulté : « En l’espace de sept ans, on a perdu 5 000 emplois, on est passé d’un peu plus de 6 000 d’entreprises à environ 3 300 […] Aujourd’hui, la filière pèse encore 18 000 emplois. »
Un paradoxe selon le président de la FNPHP car « le végétal, dans les paysages [en milieu urbain par exemple] comme pour les particuliers, est très tendance, écologique car cela participe à réduire la température en ville par exemple. Donc cela marche bien. »
RT
Après Alexandre Benalla, Vincent Crase est entendu par la commission d'enquête du Sénat.
L'ancien agent de sécurité du parti présidentiel, deuxième homme clé de l'affaire Benalla, est entendu à son tour par la commission d'enquête sénatoriale. Il est mis en examen pour violences en réunion et port prohibé d'une arme à feu.
Vincent Crase a souhaité que l'audience au Palais du Luxembourg se fasse à huis clos, mais cette demande lui a été refusée par les sénateurs, arguant que les autres auditions avaient eu lieu en public.
L'homme a détaillé son entrée au sein de la République en marche, dans le cadre de la campagne présidentielle du candidat Emmanuel Macron. Il a d'abord assuré une mission bénévole en tant qu'agent en charge de l'accueil et de la sécurité, chargé du recrutement d'autres bénévoles du service d'ordre en octobre 2016. Puis il a été embauché le 1er juillet 2017, après la victoire de l'ancien ministre de l'Economie. «J'ai été présenté par Monsieur Benalla qui était entrée antérieurement au sein du mouvement, comme on se connaissait depuis 2009 [...] Je l’ai rencontré dans le cadre de sa préparation militaire en gendarmerie.[...] Mais il n’a pas décidé de tout, j'ai été adoubé par les personnes du staff», explique Vincent Crase. Il explique avoir été licencié le 31 juillet 2018, de manière « baroque ». « Concernant le fait que je sois toujours militant, je ne sais pas, je reçois toujours des mails », explique-t-il.
Il a décrit son rôle au sein du Palais : veiller et gérer ses 14 réservistes, en tant que chef d'escadron dans la réserve de la gendarmerie.
Vincent Crase refuse de s'exprimer sur les fonctions d'Alexandre Benalla
Interrogé sur le rôle d'Alexandre Benalla au sein de l'Elysée, Vincent Crase joue la politique de la porte close : il refuse de donner une quelconque information, malgré l'insistance des sénateurs. «Je ne connais pas sa fiche de poste, je n'ai pas vu son contrat de travail», réplique-t-il. «A cette question, je ne répondrai pas», conclut-il. Il a minimisé la proximité de leur relation. «Avec Alexandre Benalla, nous nous sommes côtoyés, on s'est croisés, mais je n'ai aucun souvenir d'avoir eu même le temps de déjeuner avec lui. Il n'y a pas de lien hiérarchique entre lui et moi au Palais », a-t-il affirmé.
Grâce à cette audition de quelques minutes, menée de manière expéditive, les élus du Palais du Luxembourg devront déterminer le rôle de ce réserviste de la gendarmerie nationale et employé de la République en marche. Il avait obtenu ses galons de chef d'escadron en 2013 et était habilité à exercer comme garde du corps depuis 2014.
LCI
Avion abattu par le régime en Syrie : la Russie accuse Israël après la mort de 15 militaires
Un avion russe avait disparu des écrans radars lundi soir au-dessus de la mer Méditerranée, selon le ministère russe de la Défense. Moscou a reconnu qu'il s'agissait d'une frappe syrienne, tenant pour responsable l'armée israélienne.
Un couac militaire qui se solde par la mort de 15 militaires. Un avion russe a été abattu lundi soir au large de la Syrie, au-dessus de la Méditerranée, par une frappe du régime syrien. Un drame que Moscou a reconnu en milieu de matinée, avant d'accuser l'armée israélienne.
L'Il-20 "a été abattu par un système de missiles S-200" de l'armée syrienne, tuant les 15 membres d'équipage qui se trouvaient à bord de l'appareil, a annoncé le ministère russe de la Défense, cité par les agences russes. En cause, selon le ministère de la Défense ? "Les pilotes israéliens" qui, "en se couvrant avec l'avion russe, l'ont placé sous le feu de la défense antiaérienne syrienne". "Nous considérons hostiles ces provocations de la part d'Israël" et "nous nous réservons le droit de répondre de manière adéquate", a-t-il averti. L'ambassadeur d'Israël en Russie a été convoqué pour faire la lumière sur ces événements.
La vidéo
LE POINT : en Bref
La maire de Paris publie « Respirer » (L'Observatoire), un plaidoyer écologiste dans lequel l'élue, très critiquée, défend pied à pied son bilan. Extraits. Par Laureline Dupont
Il ne fait pas bon être maire de Paris par les temps qui courent… Entre la démission de son premier adjoint à la culture, Bruno Julliard, et les critiques toujours plus virulentes de l'opposition, Anne Hidalgo doit faire face, à un an et demi des élections municipales, à un front disparate idéologiquement mais uni pour empêcher sa réélection. Sa riposte ?
Elle se trouve dans ce livre, « Respirer », dont Le Point publie des extraits.
Construit comme un plaidoyer écologiste dans lequel la maire de Paris revendique son indépendance
Au lendemain de la démission de son premier adjoint et à un an et demi des municipales paraît un manifeste signé de la maire de Paris. Extraits (1/3). Par Laureline Dupont
Il ne fait pas bon être maire de Paris par les temps qui courent… Entre la démission de son premier adjoint à la Culture, Bruno Julliard, et les critiques toujours plus virulentes de l'opposition sur sa gestion très solitaire, « inefficace » selon les plus sévères, Anne Hidalgo doit faire face, à un an et demi des élections municipales, à un front disparate idéologiquement, mais uni pour empêcher sa réélection. Chez En marche ! comme chez Les Républicains, les candidatures se préparent et les reproches fusent. Le porte-parole du gouvernement et candidat quasiment déclaré Benjamin Griveaux
Coignard - Anne Hidalgo : quelque chose de Tiberi
VIDÉO. La démission avec fracas de Bruno Julliard, son premier adjoint, fragilise la maire de Paris. Comme un écho à la fin de règne de Jean Tiberi.
Bruno Julliard était, hier encore, le premier adjoint et le fidèle second d'Anne Hidalgo.
Pourtant, il vient de claquer la porte. Et avec quel fracas ! Inspiré, sans doute, par la méthode employée par Nicolas Hulot pour annoncer son départ du gouvernement, il n'a prévenu la maire de Paris de sa démission qu'au moment où Le Monde était déjà imprimé, avec à l'intérieur une interview de lui au vitriol contre son ancienne amie politique.
C'est simple, rien de ce qu'il défendait hier avec fougue ne trouve plus grâce à ses yeux aujourd'hui : la piétonnisation de la rive droite de la Seine.
Entre Macron et Collomb, longtemps si proches, l’affaire Benalla a fait des dégâts. Le ministre quittera le gouvernement dans quelques mois pour mettre le cap sur Lyon.
C’est à cela que l’on reconnaît les hommes qui comptent : lorsqu’ils sont convoqués pour une explication de gravure, on sort la porcelaine de Sèvres. Le lundi 10 septembre, trois couverts sont dressés à la table de l’Elysée pour Emmanuel Macron, son épouse Brigitte et leur invité, Gérard Collomb. Un dîner secret pour recadrer l’impétrant après le mea culpa fracassant du ministre de l’Intérieur sur le « manque d’humilité » de l’exécutif. En l’entendant sur BFM et RMC, Macron a fait un bond. Cette sortie n’était pas du tout concertée. Souvent jugé hautain et arrogant, le président s’est senti visé. « Emmanuel n’était pas content. Il ne l’a pas très bien pris », révèle un Macronistes.
Ce soir-là, ils crèvent l’abcès. « Je lui ai dit ce qui n’allait pas. Il m’a répondu. Le président voit bien que les temps sont durs. La première année, c’est la plus difficile », confie le ministre d’Etat, qui revendique d’être l’un des rares, avec François Bayrou et Richard Ferrand, à parler « franchement » au président depuis qu’il l’a rejoint, parmi les tout premiers, en 2015-2016. Cette fois encore, il a osé dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. D’autres soutiens de la première heure du chef de l’Etat lui ont envoyé des SMS de soutien. « Gérard, tu as bien fait », a écrit l’un.
Dans son grand bureau du rez-de-chaussée de la place Beauvau, côté jardin, où des poules s’ébrouent – celles qui fournissent des œufs au couple présidentiel —, on le sent affecté, un peu las. Entre lui et Macron, les petites vexations se sont accumulées. Comme la mauvaise manière faite à Jean-Louis Borloo, qu’il aime bien, sur le Plan banlieue. Souvent, il soupire : « J’aurais dû être prof de latin à l‘université, ma grande spécialité c’était le stoïcisme. Ça sert ici ! »
Ses yeux, parfois, virent au rouge. Comme si quelque chose s’était fêlé avec son grand homme depuis l’affaire Benalla. Pendant plusieurs heures, le pouvoir a laissé croire qu’il pouvait servir de fusible, lui, le premier des Macronistes ! Il l’a vécu comme une injustice. Lui qui aime tant « la rigueur et les cadres » a été estomaqué par ce pataquès. « Il n’imaginait pas que l’Elysée puisse cacophoner (sic) aussi lourdement », dit un habitué du ministère. Qui ajoute, cinglant : « Le seul responsable de cette gestion désastreuse, c’est le président ! »
« Il est très fatigué, c’est un poste claquant »
Collomb et Macron n’en ont reparlé que récemment, après les vacances. Qui ont été bien trop courtes pour le « premier flic de France ». Au moment où l’affaire a explosé, il avait prévu de passer quinze jours à Paris avec sa femme Caroline, qui vit à Lyon, entre balades et visites des musées. Le jour de son audition devant la commission d’enquête de l’Assemblée, c’est peu dire qu’il s’est mal défendu, coincé entre sa fidélité à Macron et à la « maison Poulaga ». Pour autant, lors de ses sorties, les demandes de selfies ne se sont pas taries. De quoi le rassurer avant quelques jours de break à Londres, puis dans le Lot-et-Garonne et le Vercors. Pas assez pour oublier. « Il est très fatigué, c’est un poste claquant », murmure un proche. Lui-même avoue qu’il n’a qu’une frayeur, immense : qu’on lui annonce une nuit un attentat avec 40 morts.
Qu’il semble loin le temps où Collomb, agrégé de lettres classiques et fou de poésie, et Macron, fan de littérature, déclamaient ensemble de longues tirades d’obscurs recueils. Parfois, en Conseil des ministres, le président se mettait à citer par cœur du Blaise Cendrars. Ou truffait ses discours de vers improbables que même « Gégé » ignorait. Cela épatait son aîné – ils ont 31 ans d’écart, avec qui il a noué une relation quasi-filiale. Qu’il paraisse loin le temps où « Gérard » pouvait passer en direct avec « Emmanuel », qu’il tutoie, court-circuitant allègrement le Premier ministre Édouard Philippe, avec qui les relations sont fraîches. Macron lui doit tant : il lui a servi sur un plateau de grands élus, François Bayrou en tête. L’ancien socialiste, qui se dit adhérent LREM et ne paie plus sa cotisation au PS avait, comme il dit, « une place à part ». « Le lien personnel qui existe entre Collomb et le président est unique », glisse Christophe Castaner, patron de LREM.
Pas question de perdre la capitale de la Macronie
Cap donc à Lyon, sa ville, comme un exil. Après la démission surprise de Nicolas Hulot, le ministre de l’Intérieur s’est lui aussi offert le luxe d’annoncer son départ du gouvernement après les européennes de 2019. « C’est loin les municipales. Si d’ici là on ne m’a pas diagnostiqué de maladie grave, je serai candidat à Lyon », annonce le doyen du gouvernement, 71 ans, dans L’Express. Au risque de fâcher en haut lieu. Il y a quelques jours, il envisageait pourtant de quitter le gouvernement quelques semaines avant les municipales du printemps 2020. « Je resterai le temps que le président a besoin de moi. J’ai un atout : pour être élu, il faut être connu, moi je n’en ai pas besoin », nous confiait-il la semaine dernière.
Sans compter qu’il s’absente souvent pour Lyon, qu’il a dirigée 16 ans, au risque de faire jaser. Il a déjà lancé son association « Un temps d’avance ». « Je suis toujours dans l’anticipation », explique ce mordu d’architecture. A-t-il senti le vent tourner ? Macron comme Castaner l’ont prévenu : pas question de perdre la capitale de la Macronie !
Diriger a-t-il, s’il l’emporte, la métropole ou la mairie ? La loi interdit de cumuler. « Je vais être tête de liste dans les deux, pour porter une marque », précise-t-il. Une rumeur tenace murmure qu’il laisserait l’hôtel de ville à son épouse, qui figurera sur sa liste. « Je l’ai connue, elle était au MJS (NDLR : Mouvement des jeunes socialistes). Elle a fait de la politique avant moi. Son sujet, c’est plutôt d’être élue municipale », balaie-t-il.
Et ne lui demandez pas qui pourrait lui succéder à Beauvau. « Le président mettra quelqu’un en qui il a totalement confiance », élude-t-il. Au sommet de l’Etat, le nom de Frédéric Péchenard, proche de Nicolas Sarkozy et ancien patron de la police nationale, circule. Sans faire l’unanimité. Un spécialiste de la sécurité assène, cinglant : « Ils sont à poil de successeur ».
LE JOURNAL DE PARIS
20 tonnes de tours Eiffel miniatures saisies
Il font presque partie du paysage au pied de la tour Eiffel (VIIe)sur le pont d’Iéna. au métro Bir-Hakeim (XV•) ou encore sur l'esplanade du Trocadéro (XVI•).
Qui ? Les vendeurs de la tours Eiffel miniatures. Dans les prochains jours soucis d'approvisionnement même si hier après-midi, ils vendaient encore leurs marchandises sereinement entre 1 € et 5 €. voire 10 € pour· les plus imposantes pièces les porte-clés et autre petits objets souvenirs de la Dame de fer. Si ces vendeurs à la sauvette vont faire grise mine, ils le doivent au travail des hommes du commissaire Guillaume Fauconnier du département de lune contre la criminalité or gansée au sein de la sous-direction de la lune contre immigration irrégulière de la préfecture de police Après un travail de deux mois, lis ont réussi à saisir près de 20 t de tours Eiffel miniatures, dans 1 000 cartons. Lors d’une vaste opération de démantèlement d'un réseau de revente. effectuée en deux temps. lundi soir et mardi matin 500 000 € À 800 000 € DE MARCHANDISE « Nous avons exploité une information, cet été, et nous avions la volonté de porter un coup à ce fléau de la vente hors charges fiscales et sociales qui génère. en plus, un bénéfice énorme», explique l'officier de police. Patiemment, un groupe de sept à huit hommes est formé dans son unité pour toute la phase d'investigation. Filatures au Champ de Mars et au Trocadéro, écoutes, repérages tout y passe. Une fois que les policiers ont Identifié tous les protagonistes la deuxième phase est lancé lundi et mardi avec plus de quinze enquêteurs sur le terrain pour tout le volet Judiciaire « Ces 20 t représentent entre 500 000 € et 800 000 € de marchandise, poursuit Guillaume Fauconnier. Lors des perquisitions. nous avons même saisi des machines à compter les billets, les pièces chez les grossistes. Ça donne une idée de l'ampleur de ce trafic.» Neuf personnes ont ainsi été placées en garde à vue et pourraient être jugées dès aujourd'hui en comparution immédiate. Ainsi. en bas de l'échelle. on retrouve des vendeurs à la sauvette, dont deux ont été interpellés. Le niveau intermédiaire était tenu par des Gabonais, dont quatre ont été placés en garde à vue Tous étaient en situation irrégulière Enfin, en haut de la pyramide, le marché était tenu par des Chinois Cinq grossistes, gérants de trois magasins à Paris (Ill•) et Aubervilliers (Seine Saint Denis). ont été appréhendés. Us avaient pignon sur rue. Ils écoulaient une partie de leur stock en direction des boutiques de souvenirs classiques et l'autre vers ce marché parallèle. Pour écouler toute cette marchandise, auprès de nombreux vendeurs dans différents lieux touristiques de la capitale, lis utilisaient notamment deux box de stockage, à Charenton le-Pont (Val-de-Marne) et Clichy (Hauts-de-Seine).
Trois véhicules Mercédès Vito ont par ailleurs été saisis. Ainsi que 15 000 € en numéraire
Le quartier Télégraphe rayé de la carte Le siège du contre-espionnage français et ses abords sont désormais masqués sur Google Earth. Mais il reste visible ailleurs sur le Net.
PLUS POSSIBLE de voir le quartier Télégraphe d'en haut! En tout cas plus sur Google Earth, le célèbre logiciel qui permet une visualisation de la terre via un assemblage de photos aériennes ou satellites. Le très léger floutage, qui était appliqué sur le périmètre compris entre le boulevard Mortier, le haut de l'avenue Gambetta et les rues Saint-Fargeau et Belleville dans les précédentes versions du site, a été remplacé par des gros pixels multicolores occultant toute la zone. Logique : la caserne des Tourelles qui est située au cœur de ce périmètre abrite la DGSE, la Direction générale de la sécurité extérieure, siège du contre-espionnage français. Elle figure depuis longtemps parmi les zones « interdites à la prise de vue aérienne par appareil photographique, cinématographique ou tout autre capteur». Ces zones« interdites», dont le nombre en France a été porté à 247 -contre 157 précédemment -par arrêté interministériel il y a un an, abritent des sites considérés comme sensibles ou stratégiques (installations militaires, centrales nucléaires ... ). Deux autres secteurs parisiens figurent dans la liste : la prison de la Santé dans le XIVe, et le« pentagone à la française » à Balard dans le XVe.
'' NOUS AGRÉGEONS DES IMAGES DÉJA FLOUTÉES PROVENANT DE DIVERS FOURNISSEURS '' UN PORTE-PAROLE DE GOOGLE FRANCE
Contacté, le ministère de la Défense n'a pas précisé si le récent renforcement du floutage de ces points sensibles sur Google Earth avait été fait sur demande ou sur « injonction». Chez Google, on évoque plutôt le résultat d'une autocensure de la part des prestataires extérieurs qui fournissent les images au géant du Net. « Nous faisons des mises à jour régulières de Google Earth. Mais pas avec nos propres données. Nous agrégeons des images qui proviennent de divers fournisseurs extérieurs, publics ou privés», explique un porte-parole de Google France. « Ces fournisseurs, qui sont évidemment tenus de respecter la législation des pays où ils opèrent, nous transmettent des images déjà floutées», poursuit-il en précisant qu'il n'a pas connaissance de demandes pa11iculières émanant du gouvernement français. Il faut dire que ces précautions de masquages se révèlent relativement «symboliques». D’abord parce que le précédent floutage (très light) est encore disponible sur les précédentes versions de Google Earth, notamment sur tablette. Ensuite parce que la fonction 30 du logiciel permet de voir les bâtiments de la DG-SE avec une définition d'image presque équivalente à celle des immeubles «civils» de l'autre côté de la rue. Mieux encore : sur Géoportail -l'équivalent français de Google Earth réalisé par l1nstitut national de l'information géographique-, le siège de la DGSE apparaît quasiment sans floutage.
Exelmans, le second centre d'accueil de l'arrondissement DEPUIS MARDI, cinquante réfugiés sont accueillis dans la caserne Exelmans, en plein cœur du XVIe arrondissement. Ce matin, Michel Cadot, préfet de la région Ile-de-France et Dominique Versini, adjointe à la maire de Paris en charge de la solidarité, vont annoncer très officiellement que cette ancienne caserne de gendarmerie, libérée par les militaires cet été, va être transformée, pour deux ans, en centre d'hébergement pour migrants et demandeurs d'asile.
300 PLACES DESTINÉES AUX RÉFUGIÉS, DEMANDEURS D'ASILE, ET AUX FAMILLES
Les 300 places seront destinés aux réfugiés (100 lits), aux demandeurs d'asile (150) et aux familles, pour 50 personnes. Deux ans après la création d'un premier centre d'hébergement à la lisière du bois de Boulogne, le XVIe se voit doté d'un deuxième lieu d'accueil.
De quoi inciter Claude Goasguen, député du XVIe et ancien maire d'arrondissement, à récidiver dans les hostilités. « Je suis assez surpris d'une telle réaction, alors que tout se passe si bien dans le premier centre d'hébergement», semble s'étonner Ian Brossat, élu en charge de l'hébergement.« Il n'est pas normal que les quartiers populaires soient toujours mis à contribution, le rééquilibrage est nécessaire », souligne-t-il.
Le centre Exelmans sera géré pendant deux ans par l'association Aurore. Puis c'est Paris Habitat qui récupérera ce site de la Ville pour créer des logements sociaux, un centre d'hébergement pérenne et un équipement pour la petite enfance. É. LH
Testez la navette électrique gratuite PAR
Silencieuse tout électrique, gratuite et elle sillonne désormais l'arrondissement chaque mercredi après-midi de 14 heures à 19 heures. La navette du VIIe a fait ses premiers tours de roues et surtout des quartiers, emmenant ses passagers sur une boucle de 5,4 km et 17 arrêts. Demandée depuis longtemps par les habitants, notamment ceux des secteurs résidentiels mal desservis par les transports classiques, ou agacés par les horaires aléatoires de bus souvent bondés, cette navette est particulièrement destinée, dans un premier temps, aux personnes âgées et aux familles de l'arrondissement. D'où le choix du mercredi après-midi pour en lancer l'expérimentation. « Avec le recul, elle est naturellement appelée à se développer, en termes de trajet, de fréquence et de jours de fonctionnement», souligne un proche de la maire (LR) Rachida Dati, qui a décidé de porter ce projet, totalement gratuit pour les usagers et financé sur le budget de fonctionnement de la mairie du vue.
UN ITINÉRAIRE DESSERVANT COMMERCES ET SERVICES
Le tracé a été pensé comme « une boucle de proximité, desservant des secteurs commerçants et des services, par exemple des pharmacies, centres médicaux etc. », précise la mairie. « Les habitants y ont été associés et ce tracé a d'ailleurs tenu compte de leurs remarques, par exemple en ajoutant un arrêt avenue de la Bourdonnais, un autre avenue de Saxe ... »
Le minibus électrique circule désormais gratuitement tous les mercredis, de 14 heures à 19 heures. mairie, rue de Grenelle, et le quartier du Gros-Caillou, en passant par l'avenue de Breteuil, l'École militaire, le Faubourg Saint-Germain ou encore !'Esplanade des Invalides. Un trajet d'environ 45 minutes, ce qui permet aux habitants « de profiter d'un service régulier, avec des horaires fixes, et sécurisé»
HUFFPOST
Prime à la conversion : plus de 70.000 automobilistes dans l'attente d'un versement
Vous attendez votre "prime à la casse" depuis plusieurs mois ? Vous n'êtes pas seul.
ÉCONOMIE - Si vous vous étonnez du temps que prend l'Agence de service et de paiement (ASP) pour vous verser la prime qui vous a incité à changer de voiture pour un véhicule plus écolo, dites-vous que plus de 70.000 personnes sont également dans l'attente, selon les informations du Parisien.
Et la raison est, semble-t-il, plutôt simple. L'ASP est tout simplement "dépassée par l'afflux de dossiers" soulignait dès jeudi Les Echos. Ce qui se traduit donc par un gel des versements de ces fameuses primes, qui peuvent aller jusqu'à 2000 euros selon les foyers fiscaux, voire 2500 supplémentaires en cas d'achat de véhicules électriques. Victime de son succès, cette mesure a dépassé au mois de juin les 100.000 bénéficiaires, soit l'objectif que le ministère de la Transition écologique s'était fixé pour l'ensemble de l'exercice 2018. À la fin du mois de septembre, nous en sommes à 170.000.
Résultat, plus aucun versement n'a été effectué depuis le mois de mai. "La prime a tellement bien marché qu'il n'y a plus d'argent dans les caisses. A notre niveau, nous ne sommes pas en mesure de vous dire quand vous recevrez le virement", a indiqué au quotidien le service réclamation de l'ASP.
Une source proche du dossier assure au Parisien que cette pause dans les versements s'explique par le fait que le robinet a provisoirement été coupé. "L'ordre a été donné de geler jusqu'à la fin de l'année le compte d'affectation spécial qui alimentait le fonds destiné à la prime à la casse. Cela peut effectivement venir du fait qu'il n'y avait plus d'argent. Ou bien encore qu'il a été considéré que celui qui s'y trouvait encore pourrait servir à autre chose, plus urgent", indique cette source.
Une version des faits que réfutent les services du premier ministre, assurant que des versements ont eu lieu au mois de juillet (contrairement à ce qu'indique pourtant l'agence). "Il ne s'agit en aucun cas d'un problème budgétaire", tient à insister Matignon. Reste que les 70.000 automobilistes qui comptaient sur ce coup de pouce sont toujours dans l'attente
2O MINUTES
Loi de finance 2019 : Le gouvernement annonce la suppression d’une vingtaine de « microtaxes »
Taxe farine, taxe poinçons, taxe sur les « copies privées »…
Le gouvernement a promis la suppression d’une vingtaine d’impôts obsolètes et peu rentables dans le cadre du budget 2019. Une première étape dans la simplification du maquis fiscal français. « Nous avons beaucoup de petites taxes qui handicapent la vie française » et créent de la « complexité » : voilà comment le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a justifié ce début de toilettage des « microtaxes », promis pour le 1er janvier.
En ligne de mire, les prélèvements « affectés », utilisés pour financer des organismes publics (à l’image de la « redevance pour obstacle sur les cours d’eau », perçue par les agences de l’eau) ou bien des collectivités (comme la taxe « pylônes », perçue par certaines communes). Ces petites taxes, emblématiques du système fiscal hexagonal, « vont être supprimées peu à peu », a assuré Gérald Darmanin, en estimant que le maintien de ces prélèvements et redevances était parfois « absurde », vu leur faible rendement.
Une vingtaine de ces microtaxes supprimées dès cette année
Selon Bercy, une vingtaine de « microtaxes » vont ainsi disparaître en 2019, pesant au total 200 millions d’euros. Cette première vague sera suivie d’une seconde étape en 2020, portant à 400 millions d’euros le montant des microtaxes supprimées. « Ce début de toilettage était nécessaire », estime Alain Trannoy, professeur d’économie à l’université d’Aix-Marseille et directeur de recherches à l’EHESS. « Ces petites taxes coûtent parfois plus en frais de recouvrement qu’elles ne rapportent ! » Matignon avait déjà annoncé, durant le quinquennat de François Hollande, une « remise à plat » de la fiscalité. Une intention pas suivie des faits.
Il existe aujourd’hui en France encore près de « 200 taxes qui rapportent moins de 150 millions d’euros chacune. Ces taxes sont deux à quatre fois plus nombreuses que chez nos voisins », souligne Bercy. En cause : la résistance des organismes et des secteurs d’activité financés par ces prélèvements, à l’image des haras, qui bénéficient de la taxe sur les paris hippiques, ou bien des cimetières, entretenus grâce à la taxe d’inhumation. « Derrière chaque niche fiscale il y a un chien qui aboie », rappelle Alain Trannoy, de l’EHESS. « Supprimer une taxe implique donc pour l’État de trouver des compensations », ce qui peut s’avérer « politiquement compliqué ».
« Prélèvement sur l’assurance frontière automobile »
Quelles seront les taxes supprimées dans le budget 2019, avec quelles conséquences sur les secteurs concernés ? A défaut d’une liste définitive, plusieurs pistes ont été avancées ces dernières semaines par le gouvernement. Parmi elles, la « taxe sur les farines, semoules et gruaux de blé tendre », appliquée aux farines destinées à la consommation humaine, et dont la suppression est promise depuis des années. En 2017, son rendement a atteint 64 millions d’euros. Autres hypothèses, avancées par Gérald Darmanin lui-même : le « prélèvement assurance frontière automobile », qui n’a rapporté que quelques centaines d’euros en 2017, ou la « contribution au poinçonnage par ouvrage en métaux précieux », payée par les professionnels de la bijouterie.
LE POINT EN BREF
Benjamin Griveaux : « Anne Hidalgo rejette toujours la faute sur les autres »
Pollution, sécurité, transports… Le porte-parole du gouvernement réagit au livre d'Anne Hidalgo et à la démission de son premier adjoint, Bruno Julliard.
Le Point : Anne Hidalgo a fait de la lutte contre la pollution sa priorité. A-t-elle raison ?
Benjamin Griveaux : La question de l'environnement est centrale, au regard de l'urgence climatique et des enjeux de santé publique. Elle nous concerne tous, dépasse les vieux clivages et n'appartient à personne. A Paris, il y a 83 % d'hospitalisations en plus par rapport à la moyenne nationale pour des maladies respiratoires chez les moins de 15 ans ! Est-ce le seul enjeu ? Non, le logement, la sécurité, la question de l'attractivité de Paris sont aussi essentiels.
Comment le gouvernement compte supprimer 50 000 postes de fonctionnaires
Malgré la suppression de seulement 4 500 postes en 2019, l'exécutif assure vouloir tenir l'engagement d'Emmanuel Macron. Objectif : transformer l'État. Par Marc Vignaud
Mais où est passée la réforme de l'État qui devait permettre de moderniser les services publics tout en faisant des économies dans les dépenses publiques ? Juste avant la présentation du deuxième budget de l'ère Macron, près d'un an et demi après son entrée en fonction, la question est posée.
Alors qu'il devrait être rendu public, le rapport du comité d'une quarantaine d'experts, dont certains venus du privé, surnommé CAP 22, a été soigneusement gardé secret par le gouvernement. Il a fallu une fuite dans la presse pour que son contenu soit finalement rendu public. Trop explosif ? De l'avis d'un protagoniste impliqué dans son élaboration, ce travail censé aiguillonner une administration rétive à envisager des changements radicaux a pourtant été fortement piloté par la technocratie.
Le projet de budget 2019 en portera d'ailleurs peu de traces. Interrogée, une cheville ouvrière de la transformation publique sèche quand on lui demande ce qui servira pour nourrir la copie du gouvernement. Symbole de ce démarrage pour le moins poussif, la faiblesse des suppressions de postes annoncées dans la fonction publique. Ce sera seulement 4 500 l'année prochaine, après les 1 600 promises en 2018, soit un peu plus de 6 000 sur les 50 000 annoncées par Emmanuel Macron pour la seule fonction publique d'État pendant sa campagne. Près de 2 000 postes devraient être supprimés à Bercy grâce à la réorganisation des services actée dans le cadre du Comité Action publique 2022. Quant au ministère du Travail, il va indexer les effectifs de Pôle emploi sur la décrue du chômage. Édouard Philippe promet d'accélérer le rythme ensuite, à plus de 10 000 en 2020. Ce qui signifie qu'il resterait près de 34 000 suppressions à réaliser entre 2021 et 2022, année électorale…
Éviter de se traîner la suppression des 50 000 postes comme un sparadrap
C'est que la transformation des services publics, pour être efficace et éviter les coups de rabot, prend du temps, plaide-t-on. Mais tout serait prêt pour tenir l'objectif de 50 000 suppressions de poste d'ici 2022. « Si ça ne tenait qu'à moi, on balancerait la manière dont on va faire les 50 000 [suppressions de postes, NDLR]), ça nous éviterait de nous traîner ce sujet comme un sparadrap », confie une source proche du dossier. Mais tout le monde, au sein du gouvernement, n'est pas favorable à jouer cartes sur table, notamment avant les élections professionnelles dans la fonction publique prévues début décembre.
En décembre, le président et le Premier ministre avaient retoqué nombre de « plans de transformation » présentés par les ministres, responsables de la modernisation dans leurs champs de compétences respectifs. Depuis, ceux-ci auraient musclé leur copie. Édouard Philippe s'apprêterait à leur envoyer une lettre à chacun pour formaliser leurs engagements et leur demander de nommer des chefs de projet ainsi que de définir des « indicateurs d'impact ». Le Premier ministre réfléchirait même à organiser une communication autour du sujet pour remettre le travail accompli en perspective. 70 % des propositions du rapport CAP 22 auraient été reprises. À voir.
En attendant, l'exécutif a commencé à sortir du bois sur la réorganisation territoriale de l'État pour tirer enfin les leçons de la décentralisation. Les équipes de l'État chargées du développement économique devraient par exemple céder totalement la place aux régions désignées depuis longtemps comme chef de file sur le sujet. « On est beaucoup trop mus par un principe de jardin à la française », explique une source proche du dossier. « On veut laisser aux préfets beaucoup plus de marges pour organiser leurs services en fonction des réalités du terrain. » Autrement dit, la présence de l'État dans les territoires pourrait être réorganisée selon les besoins et non plus répartie partout de la même manière. Dans une circulaire du 24 juillet adressée aux préfets, Édouard Philippe en fait un « enjeu majeur pour le gouvernement ». Les fonctionnaires concernés seraient eux-mêmes demandeurs, eux qui ont le sentiment d'avoir toujours les mêmes tâches à accomplir en étant chaque année moins nombreuse autour de la table.
Le 12 décembre, les plus hauts cadres de l'administration centrale et territoriale seront réunis pour leur détailler ce processus qui devrait s'accompagner d'une modernisation de la haute fonction publique, jugée figée dans une organisation vieille de 50 ans, avec ses « chefs de bureau » et « chefs adjoints de bureau », dans laquelle les jeunes recrues ne se reconnaissent plus. Objectif, produire beaucoup moins de normes pour laisser davantage de liberté d'action aux agents sur le terrain, comme le rappelle une circulaire du Premier ministre de juillet adressée aux ministres, qui seront responsables de ce chantier.
Vers un guichet unique des services publics ?
À Cahors, dans le Lot (Occitanie), une expérimentation a été lancée en décembre 2017 pour laisser les agents publics des territoires concernés réorganiser les services publics comme ils l'entendent. Résultat de cette opération baptisée « Carte blanche », un guichet unique regroupant différents services publics (caisse d'allocations familiales, caisse d'assurance maladie, etc.). Un bus rassemblant plusieurs services publics devrait être lancé le 2 octobre prochain pour toucher les populations les plus isolées et les moins mobiles. Trois nouveaux territoires, dont Argenteuil, devraient bientôt entrer dans ce qui reste pour l'heure une expérimentation.
L'État réfléchit à s'inspirer de cet exemple qui a nécessité, dit-on, un gros travail de formation des agents et d'interconnexion des différents systèmes d'information des organismes à l'échelle du territoire, via le réseau des maisons de services au public qui seraient rendues beaucoup plus opérationnelles. La Poste, qui vient de se rapprocher de la Caisse des dépôts, a justement annoncé vouloir développer son réseau de maisons de services au public, actuellement au nombre de 500, pour mettre son immobilier à la disposition des autres services publics en échange d'une rémunération. Gérald Darmanin rêve par exemple d'autoriser le paiement des impôts en cash dans les points poste, qui ont l'habitude de gérer du liquide. Cela va lui permettre d'interdire le paiement en liquide dans les centres des impôts, pour faire des économies de gestion, tout en maintenant un service à moindre coût.
Un autre chantier encore peu visible, mais central dans le processus de modernisation des services publics, concerne la publication des taux de satisfaction des usagers. Les consulats, les caisses d'assurance maladie, ainsi que les caisses d'allocations familiales devraient afficher leurs taux de satisfaction au plus tard d'ici à janvier 2019, tout comme jusqu'à 200 centres des impôts, avec l'objectif, à terme, d'étendre cette logique à l'ensemble des services publics.
La modernisation du statut de la fonction publique, un outil central
Évidemment, la baisse des effectifs s'appuiera également sur la numérisation des différents services publics, qui devront être capables, au-delà de la dématérialisation de leurs procédures pour les usagers, de communiquer entre eux. Ce qui laisse espérer aux responsables de ce chantier qu'il est possible de « faire des économies sans dégrader le service public », par exemple grâce à l'automatisation croissante de la saisie des données dans les « back-offices ». Des transformations rendues possibles par l'automatisation et l'intelligence artificielle qui vont évidemment nécessiter un redéploiement des agents vers d'autres tâches, notamment de communication avec le public, ce qui suppose de mettre de l'argent sur leur formation. « Qu'on ne puisse pas parler de gains de productivité dans le service public est le signe d'un manque de maturité », assume-t-on.
Pour réussir, le gouvernement travaille notamment à une modernisation de la fonction publique. L'exécutif a déjà facilité les allers-retours entre le privé et le public pour élargir l'expérience des agents sans que cela gêne leurs évolutions de carrière dans la fonction publique. Les fonctionnaires en disponibilité exerçant une activité dans le secteur privé verront ainsi leurs droits à l'avancement maintenus pendant cinq ans. Mais le secrétaire d'État en charge de la fonction publique, issu du PS, Olivier Dussopt mène actuellement des concertations avec les syndicats pour aller beaucoup plus loin. Il travaille à une ouverture plus grande de l'administration aux contractuels (y compris pour les postes de sous-directeur ou de chef de service), de la rémunération au mérite (collectif, en fonction des réussites des réorganisations, par exemple), et même à des « plans de départs volontaires » ciblés sur les services réorganisés. « Tout cela sera détaillé à partir de mi-2019, une fois les élections professionnelles passées dans la fonction publique », avoue tout de go Amélie de Montchalien, pilier LREM de la commission des Finances de l'Assemblée nationale.
LCI.com
Six militaires blessés accidentellement dans une explosion dans le Bois de Vincennes à Paris
Six militaires ont été blessés, dont 2 grièvement, ce dimanche matin dans le Bois de Vincennes en intervenant sur un campement sauvage.
L’hypothèse privilégiée semble être l’explosion accidentelle de réchauds à gaz dans une tente en feu.
23 sept. 11 :44 - Avec Alexandra Guillet
Les faits se sont produits un peu après 9h ce dimanche matin. Six militaires qui faisaient leur jogging dans le Bois de Vincennes ont constaté l'incendie d'une tente au sein d'un campement sauvage du bois. Ils se sont approchés pour vérifier qu’il n’y avait personne en danger en attendant que les pompiers arrivent. "Ils ont dressé un périmètre de sécurité et appelé les secours. Deux d'entre eux se sont approchés et c'est là que s'est produit la déflagration", a expliqué à l’AFP le colonel Guillaume Trohel, porte-parole du gouverneur militaire de Paris.
C’est à ce moment-là que les explosions - il y aurait eu 2 déflagrations - sont survenues. Bilan : 6 militaires blessés dont deux sont en urgence absolue. Les deux blessés les plus sérieux, dont le pronostic vital ne serait pas engagé, ont été évacués vers l'hôpital militaire de Percy. Les 4 autres soldats sont plus légèrement touchés.
Les militaires touchés sont des réservistes du 24e régiment d'infanterie qui étaient en séquence d'entraînement opérationnel au Fort de Vincennes.
L'incendie a été rapidement circonscrit. Des experts sont sur place. L’hypothèse privilégiée semble être l’explosion d’une petite bouteille de gaz dans la tente. "Nous ne savons pas s'il y avait des gens dans ou à proximité du campement au moment de l'explosion, mais seuls des militaires ont été blessés".
LE PARISIEN
Elections municipales : en coulisses, les manœuvres ont commencé
À dix-huit mois du scrutin, la bataille est lancée. À Paris comme à Marseille ou Lyon, les candidats potentiels et les partis se préparent pour des batailles dont les enjeux ne sont pas seulement locaux.
Le scrutin n’aura lieu qu’en 2020. Entre-temps, il faudra livrer la bataille des européennes. Mais les élections municipales agitent déjà états-majors politiques et militants. Tous bords confondus, on fourbit les armes, entre élaboration des programmes et examen de la carte électorale. Les ténors sortent du bois, des noms de candidats putatifs circulent. « C’est parti très vite », souffle un Marcheur.
Car cette édition a ceci de particulier qu’elle se prépare dans un paysage politique atomisé par la présidentielle de 2017. Inédit pour un parti au pouvoir, La République en marche (LREM), encore en chantier, part de rien. Tout comme la France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon qui doit aussi faire ses preuves dans la durée.
Le Rassemblement national (RN, ex-FN), devra, lui, surmonter ses problèmes financiers (et ses divisions) pour faire campagne et espérer garder ses villes. Quant aux anciens mastodontes, Les Républicains (LR) et le Parti socialiste (PS), sévèrement ébranlés par le chamboule-tout de 2017, ils doivent défendre leurs bastions. Tout est à créer, pour les uns. À reconstruire ou à protéger, pour les autres. À ce jeu, la question des alliances est l’une des clés du scrutin.
LREM approche les élus déjà en place
Au premier chef pour En Marche ! qui mise sur l’existant (et les sortants) pour accroître son réseau. « C’est l’un des derniers actes de la recomposition politique, avance Pierre Person, délégué aux élections. Cela doit nous permettre d’arriver en 2022 avec ce que nous n’avions pas en 2017, un socle d’élus cohérent et une majorité plus large. »
Une circulaire pose les règles : pas d’adhésion obligatoire, mais une « mise à distance » avec l’opposition, y compris pour les européennes, et un soutien à la politique du gouvernement. Les Marcheurs ont déjà commencé à approcher les maires de Nice, Nancy, Toulouse, Montpellier et (avec moins d’espoirs de convaincre) de Nantes ou de Rennes, quand les ministres de droite mènent une cour assidue aux élus de leur ancienne famille. De grandes manœuvres qui ne vont pas sans provoquer craintes et grincements de dents chez les Marcheurs…
L’ancien monde, lui, est résolu à ne pas se laisser déplumer. « Christophe Castaner est un joueur de poker. Quand il a une paire de deux, n’allez pas croire qu’il a un carré d’As », prévient le patron du PS, Olivier Faure, pour qui cette recherche d’alliés est un « aveu d’impuissance ».
À la direction de LR, on relève qu’En Marche ! demande « de faire un choix d’appartenance à une famille politique ». En l’on s’en réjouit, en songeant à l’impopularité du président. « Aux législatives, il suffisait de mettre la photo de Macron pour être élu. Ce ne sera pas la même chose en 2020 », savoure un lieutenant de Wauquiez.
Un avant-goût… des présidentielles
Mais LREM n’est pas leur seul casse-tête. Le PS doit composer avec les formations qui ont émergé à sa gauche : le mouvement Générations de Benoît Hamon, mais surtout LFI qui ambitionne de remplacer les socialistes et cible déjà plusieurs villes (Lille, Marseille, Toulouse).
Quant aux LR, ils vont devoir canaliser les sirènes frontistes. Un proche de Marine Le Pen assure que, sur le terrain, « des contacts sont en train d’être noués avec des élus d’autres partis ». C’est le cas en Gironde, où des élus RN, DLF et LR ont créé une plateforme locale. « Le RN le claironne à chaque élection, mais cela se termine toujours pareil : sans alliance », balaie le numéro 3 des Républicains, Guillaume Peltier.
Une certitude : d’un bout à l’autre de l’échiquier politique, chacun cherche la martingale. Car les municipales dessineront la physionomie du rapport des forces, à deux ans de la prochaine présidentielle.
L’OPINION en bref
Budget 2019 : les dessous du plan com’
Le gouvernement donne le top départ du marathon budgétaire qui se terminera après l’examen parlementaire fin décembre. Avec une consigne claire : « Garder le cap et faire la démonstration que l’on croit en ce qu’on fait »
Bruno Le Maire et Gérald Darmanin présentent ce lundi en conseil des ministres le projet de loi de finances pour 2019. Un budget dont les principales mesures ont déjà été annoncées et autour duquel ministres et parlementaires vont désormais devoir faire œuvre de pédagogie. Avec mot d’ordre : garder le cap des réformes qui commencent à porter leurs fruits. Décryptage des éléments de langages préparés par Bercy et Matignon.
Au IIe siècle avant Jésus-Christ, le roi du Pont, Mithridate Le Grand, était parvenu à s’immuniser contre les poisons en en ingérant quotidiennement une petite dose. Deux mille ans plus tard, Emmanuel Macron a mithridatisé le budget. Pour désamorcer les traditionnelles chausse-trapes de l’exercice – fuites dans la presse, polémiques sur les hausses d’impôts ou les coupes budgétaires… –, l’exécutif a commencé très tôt à diluer les mauvaises nouvelles dans le grand bain de l’actualité.
Dès fin août, le Premier ministre a annoncé dans le Journal du dimanche la baisse des prévisions de croissance, la hausse des prévisions de déficit, le quasi-gel des retraites et des allocations familiales ainsi que la baisse du nombre de fonctionnaires. Les semaines suivantes ont permis aux services de communication de Bercy et de Matignon de distiller à dose homéopathique les mesures du projet de loi de finances : encadrement du crédit d’impôt transition écologique (TICE), aménagement de l’exit tax, modification du régime des brevets, coupes dans diverses niches fiscales aux entreprises, baisse du nombre d’emplois aidés, réduction du nombre de postes dans le Sport, dans les réseaux de représentation de la France à l’international ou dans le secondaire, etc.
Dette publique : France-Allemagne, histoire d’une divergence
Il faudrait une baisse de 1 000 milliards d’euros de la dette française pour que la France rejoigne le niveau d’endettement de l’Allemagne
Il s’en sera fallu de peu, mais la dette ne devrait finalement pas franchir le seuil des 100 % du PIB. Ni cette année (98,7 %), ni l’année prochaine (98,6 %) à en croire les prévisions de Bercy. Une limite purement symbolique qui souligne l’urgence de la baisse de la dépense publique. Car aujourd’hui, la France accuse un retard de plus en plus important par rapport à ses voisins européens.
L’endettement moyen de la zone euro va reculer à 84,1 % du PIB l’année prochaine. Après avoir ramené sa dette à 60,2 % du PIB en 2018, Berlin la fera
Déficit, dette, dépenses : alerte rouge sur les finances publiques !
Malgré une croissance dynamique, les comptes français vont repartir dans le rouge avec 3 % de déficit et près de 100 % d’endettement en 2019. La faute à une dépense publique toujours trop élevée
Une mesure déjà utilisée sous François Hollande. La dette va pour sa part se rapprocher dangereusement des 100 % du PIB l’année prochaine.
Quelle gueule de bois ! Après l’euphorie de la victoire de 2017, couronnée par une croissance de 2,2 % et plus 4 milliards d’euros de recettes supplémentaires, l’atterrissage est violent pour le gouvernement. Il aura suffi d’un passage à vide de six mois de l’économie pour faire replonger les comptes publics dans le rouge. Avec une équation budgétaire 2019 qui s’annonce beaucoup plus compliquée que prévu.
Cette année, la croissance ne sera pas de 2 % comme le prévoyait le programme de stabilité, mais probablement de 1,7 %. « Une hypothèse raisonnable », a indiqué lundi Bruno Le Maire devant l’association des journalistes économiques et financiers (Ajef). Le ministre de l’Economie attend la confirmation de l’Insee mercredi sur la croissance au deuxième trimestre pour arrêter définitivement ce chiffre. Cette baisse aura un impact important sur le déficit qui ne sera pas de 2,3 % du PIB comme espéré au printemps, mais plutôt de 2,6 %. Car en plus d’une moindre croissance, le gouvernement a décidé de reprendre dès cette année la dette de SNCF Réseau. Le déficit de l’opérateur ferroviaire (2,5 milliards) est donc désormais comptabilisé comme celui d’une administration publique (0,1 point de déficit supplémentaire).
LE POINT EN BREF
Président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Éric Woerth est en pole position pour mener la liste des Républicains aux européennes.
Damien Abad, le général Pierre de Villiers, Jean Leonetti ou Luc Ferry, un temps évoqués, sont hors course.
Compatible avec les eurosceptiques comme avec les fédéralistes, il a reçu le soutien des poids lourds du parti, qui voient en lui le meilleur moyen de couper l'herbe sous le pied d'une éventuelle liste de centre droit. En outre, la candidature du député de l'Oise limiterait les tensions au sein d'une ~ formation idéologiquement divisée, notamment sur l'Europe ... Le parti LR est que le profil sérieux de l'ancien ministre du Ï Budget de Nicolas Sarkozy séduira les électeurs «raisonnables» ; lassés par Emmanuel Macron. L’intéressé ne dément pas, mais il observe pour l'instant une prudente réserve ■
Wauquiez sans paroles
Laurent Wauquiez sait surprendre ses troupes. En envoyant la semaine passée à toutes les fédérations LR une photo de lui, bras croises, sans aucun message l'accompagnant, le président des Républicains en a étonné plus d'un.
Chez les militants, quelques-uns fustigent ce choix qui « reflète bien l'état du parti», selon l'un d'eux.
« On n'a rien à dire mais au moins on a un chef», résume, moqueur, un autre. Eux ont des choses à dire, visiblement .
Ferrand plait à Jacob
Christian Jacob est ravi de l'arrivée de Richard Ferrand à la présidence de l'Assemblée nationale. Le président du groupe des députés LR avait des rapports exécrables avec François de Rugy. « Il n'a pas réussi à s'imposer au perchoir, car il ne pesait rien dans sa famille politique», explique l'ancien chiraquien. Jacob s’entend en revanche très bien avec Ferrand, qu'il connaît bien et avec qui il lui est arrivé de passer des deals quand celui-ci était le patron des députés LREM. A-t-il voté pour Ferrand?
Mahjoubi-Griveaux, le pacte oublié
Candidat potentiel à la mairie de Paris, Mounir Mahjoubi assure avoir passe un pacte avec Benjamin Griveaux, le favori de la Macronie pour 2020. Le secrétaire d'Etat chargé du Numérique confie: Nous nous sommes vus pendant deux heures et nous avons décidé de ne pas nous agresser. Sinon on tue la candidature LREM à Paris.»
Mais le porte-parole du gouvernement n'a, lui, « aucun souvenir de pacte avec qui que ce soit».
Ça promet ... Gaudin moque Hidalgo
Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il choisi Marseille pour rencontrer Angela Merkel il y a deux semaines? Jean-Claude Gaudin, maire de la cité phocéenne, a une explication très politique: Peut-être les amis du chef de l'Etat candidats à la mairie de Paris lui ont-ils dit qu'il s'affichait trop dans les réceptions officielles au côté d'Anne Hidalgo.»
Ce n'est pas Bruno Julliard, tout juste démissionnaire de l'Hôtel de Ville, qui dira le contraire!