Le gouvernement polonais a bloqué jeudi l’adoption d’un texte sur la protection des droits fondamentaux dans l’UE, qui mentionnait notamment les discriminations contre la communauté LGBT, arguant d’une absence de référence explicite aux discriminations contre les Chrétiens et les Juifs.
Le document en question, adopté chaque année sans problème à l’unanimité par les pays de l’UE jusqu’à ce jour, faisait le bilan de l’application en 2017 de la Charte des droits fondamentaux de l’UE, soulignant les progrès à réaliser.
Une source diplomatique a expliqué que les autres ministres n’avaient pas voulu énumérer de religions « de manière sélective ».
En réalité, « les Polonais ont bloqué à cause d’un passage sur la communauté LGBT » (lesbiennes, gays, bi, trans) qui ne leur convenait pas, a assuré une autre source diplomatique, évoquant une situation « sans précédent » et une ambiance « très tendue » à la table des ministres.
« Certains ministres présents dans la salle ont dit que c’était une honte », a ajouté cette source.
Le texte discuté entre ministres mentionnait notamment le fait que les membres de la communauté LGBT « sont encore fréquemment victimes de discrimination, de violence physique et d’incitation à la haine et à la violence dans l’UE ».
Le veto polonais fait que le texte a été adopté comme étant de simples conclusions de la présidence autrichienne du Conseil de l’UE, mais pas comme un texte officiel endossé par le Conseil et ses 28 membres.
L’incident de jeudi intervient dans un contexte de fortes tensions avec Varsovie au sein de l’UE. La Commission européenne, appuyée par des pays comme la France et l’Allemagne, reproche notamment aux conservateurs nationalistes du parti Droit et Justice (PiS), au pouvoir en Pologne, de vouloir mettre la justice au pas par une série de réformes controversées.