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10 Octobre 2018
Saint François de Borgia
Jésuite (1510-1572)
était Espagnol et fils de prince. À peine peut-il articuler quelques mots, que sa pieuse mère lui apprit à prononcer les noms sacrés de Jésus et de Marie.
Âgé de cinq ans, il retenait avec une merveilleuse mémoire les sermons, le ton, les gestes des prédicateurs, et les répétait dans sa famille avec une onction touchante. Bien que sa jeunesse se passât dans le monde, à la cour de Charles-Quint, et dans le métier des armes, sa vie fut très pure et toute chrétienne ; il tenait même peu aux honneurs auxquels l’avaient appelé son grand nom et ses mérites.
A vingt-huit ans, la vue du cadavre défiguré de l’impératrice Isabelle le frappa tellement, qu’il se dit à lui-même : "François, voilà ce que tu seras bientôt... A quoi te serviront les grandeurs de la terre ?..." Toutefois, cédant aux instances de l’empereur, qui le fit son premier conseiller, il ne quitta le monde qu’à la mort de son épouse, Éléonore de Castro. Il avait trente-six ans ; encore dut-il passer quatre ans dans le siècle, afin de pourvoir aux besoins de ses huit enfants.
François de Borgia fut digne de son maître saint Ignace ; tout son éloge est dans ce mot. L’humilité fut la vertu dominante de ce prince revêtu de la livrée des pauvres du Christ. A plusieurs reprises, le Pape voulut le nommer cardinal ; une première fois il se déroba par la fuite ; une autre fois, saint Ignace conjura le danger.
Étant un jour en voyage avec un vieux religieux, il dut coucher sur la paille avec son compagnon, dans une misérable hôtellerie. Toute la nuit, le vieillard ne fit que tousser et cracher ; ce ne fut que le lendemain matin qu’il s’aperçut de ce qui lui était arrivé ; il avait couvert de ses crachats le visage et les habits du Saint. Comme il en témoignait un grand chagrin : "Que cela ne vous fasse point de peine, lui dit François, car il n’y avait pas un endroit dans la chambre où il fallût cracher plutôt que sur moi." Ce trait peint assez un homme aux vertus héroïques.
Plus l’humble religieux s’abaissait, plus les honneurs le cherchaient. Celui qui signait toutes ses lettres de ces mots : François, pécheur ; celui qui ne lisait qu’à genoux les lettres de ses supérieurs, devint le troisième général de la Compagnie de Jésus.
Bienheureux Léon Wetmanski
Évêque et martyr (✝ 1941)
Bienheureux Édouard Detkens
Prêtre de Varsovie et martyr en Autriche (✝ 1942)
Le père Édouard Detkens naquit à Mokotow le 14 octobre 1885. Il était prêtre du diocèse de Varsovie et avait été nommé responsable de la pastorale des centres académiques de la capitale polonaise ainsi que recteur de l'église Sainte-Anne (paroisse créée pour les étudiants de Varsovie par le cardinal Kakowski).
Il animait aussi le groupe de la Juventus Christiana. Comme le souhaitait le Cardinal Hlond, il organisa de nombreux pèlerinages étudiants à Czestochowa. Il avait un ascendant certain sur les universitaires, et sa position le désignait à la vindicte de l'occupant nazi qui cherchait à écraser toute résistance spirituelle et culturelle.
Arrêté une première fois dès le début de l'occupation nazie pour Sachsenhausen, le 4 octobre 1939, il fut relâché.
En mars 1940, il fut de nouveau arrêté par la Gestapo, enfermé à la prison de Pawiak et, cette fois, il fut déporté au camp de concentration de Dachau sous le matricule 27831.
Les mauvais traitements minèrent sa santé et, le 10 octobre 1942, il fut emmené par le "transport des invalides", destiné à la chambre à gaz.
Sur le chemin de la mort, il récitait à voix haute le cantique de Syméon, que l'Église chante aux complies : Nunc dimittis servum tuum…
Puis il fit cette prière : « Par ta Passion ô Christ, aide-moi à surmonter le supplice de la chambre à gaz ».
Il fait partie des cent huit martyrs du nazisme béatifiés par Jean-Paul II à Varsovie en juin 1999.