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Le blog de mim-nanou75.over-blog.com

Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,

Bonne nuit mes amis(es) aimant les arts

Au gazon foulé par Éléonore

Poète : Évariste de Parny (1753-1814)

Recueil : Poésies érotiques (1778).

Trône de fleurs, lit de verdure, 
Gazon planté par les amours, 
Recevez l'onde fraîche et pure 
Que ma main vous doit tous les jours. 
Couronnez-vous d'herbes nouvelles ; 
Croissez, gazon voluptueux. 
Qu'à midi, Zéphyre amoureux 
Vous porte le frais sur ses ailes. 
Que ces lilas entrelacés 
Dont la fleur s'arrondit en voûte, 
Sur vous mollement renversés, 
Laissent échapper goutte à goutte 
Les pleurs que l'aurore a versés. 
Sous les appas de ma maîtresse 
Ployez toujours avec souplesse, 
Mais sur le champ relevez-vous ; 
De notre amoureux badinage 
Ne gardez point le témoignage ; 
Vous me feriez trop de jaloux.

Évariste de Parny

Ton souvenir est comme un livre

Poète : Albert Samain (1858-1900)

Recueil : Au jardin de l'infante (1893).

Ton Souvenir est comme un livre bien aimé, 
Qu'on lit sans cesse, et qui jamais n'est refermé, 
Un livre où l'on vit mieux sa vie, et qui vous hante 
D'un rêve nostalgique, où l'âme se tourmente.

Je voudrais, convoitant l'impossible en mes vœux, 
Enfermer dans un vers l'odeur de tes cheveux ; 
Ciseler avec l'art patient des orfèvres 
Une phrase infléchie au contour de tes lèvres ;

Emprisonner ce trouble et ces ondes d'émoi 
Qu'en tombant de ton âme, un mot propage en moi ; 
Dire quelle mer chante en vagues d'élégie 
Au golfe de tes seins où je me réfugie ; 
Dire, oh surtout ! tes yeux doux et tièdes parfois 
Comme une après-midi d'automne dans les bois ; 
De l'heure la plus chère enchâsser la relique, 
Et, sur le piano, tel soir mélancolique, 
Ressusciter l'écho presque religieux 
D'un ancien baiser attardé sur tes yeux.

Albert Samain.

Je respire où tu palpites

Poète : Victor Hugo (1802-1885)

Recueil : Les contemplations (1856).

Je respire où tu palpites, 
Tu sais ; à quoi bon, hélas ! 
Rester là si tu me quittes, 
Et vivre si tu t'en vas ?

A quoi bon vivre, étant l'ombre 
De cet ange qui s'enfuit ? 
A quoi bon, sous le ciel sombre, 
N'être plus que de la nuit ?

Je suis la fleur des murailles 
Dont avril est le seul bien. 
Il suffit que tu t'en ailles 
Pour qu'il ne reste plus rien.

Tu m'entoures d'Auréoles ; 
Te voir est mon seul souci. 
Il suffit que tu t'envoles 
Pour que je m'envole aussi.

Si tu pars, mon front se penche ; 
Mon âme au ciel, son berceau, 
Fuira, dans ta main blanche 
Tu tiens ce sauvage oiseau.

Que veux-tu que je devienne 
Si je n'entends plus ton pas ? 
Est-ce ta vie ou la mienne 
Qui s'en va ? Je ne sais pas.

Quand mon orage succombe, 
J'en reprends dans ton coeur pur ; 
Je suis comme la colombe 
Qui vient boire au lac d'azur.

L'amour fait comprendre à l'âme 
L'univers, salubre et béni ; 
Et cette petite flamme 
Seule éclaire l'infini 

Sans toi, toute la nature 
N'est plus qu'un cachot fermé, 
Où je vais à l'aventure, 
Pâle et n'étant plus aimé.

Sans toi, tout s'effeuille et tombe ; 
L'ombre emplit mon noir sourcil ; 
Une fête est une tombe, 
La patrie est un exil.

Je t'implore et réclame ; 
Ne fuis pas loin de mes maux, 
Ô fauvette de mon âme 
Qui chantes dans mes rameaux !

De quoi puis-je avoir envie, 
De quoi puis-je avoir effroi, 
Que ferai-je de la vie 
Si tu n'es plus près de moi ?

Tu portes dans la lumière, 
Tu portes dans les buissons, 
Sur une aile ma prière, 
Et sur l'autre mes chansons.

Que dirai-je aux champs que voile 
L'inconsolable douleur ? 
Que ferai-je de l'étoile ? 
Que ferai-je de la fleur ?

Que dirai-je au bois morose 
Qu'illuminait ta douceur ? 
Que répondrai-je à la rose 
Disant : « Où donc est ma soeur ? »

J'en mourrai ; fuis, si tu l'oses. 
A quoi bon, jours révolus ! 
Regarder toutes ces choses 
Qu'elle ne regarde plus ?

Que ferai-je de la lyre, 
De la vertu, du destin ? 
Hélas ! et, sans ton sourire, 
Que ferai-je du matin ?

Que ferai-je, seul, farouche, 
Sans toi, du jour et des cieux, 
De mes baisers sans ta bouche, 
Et de mes pleurs sans tes yeux !

Août 18...

Victor Hugo.

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