Les entreprises de plomberie ou de serrurerie qui annoncent des tarifs exorbitants pour de simples interventions réalisées dans l’urgence sont dans le viseur des autorités depuis des années. Malgré cela, les escroqueries sont toujours plus nombreuses.
Attention aux listes de numéros d’urgence trouvées dans votre boîte aux lettres
Ces arnaques sont bien connues et pourtant, dans l’urgence, de nombreux consommateurs se font avoir. Il suffit d’une clé cassée dans une serrure, d’une fuite d’eau en pleine nuit et un dimanche pour faire flancher n’importe quel particulier qui attrape son téléphone et contacte le serrurier ou le plombier dont le numéro est affiché sur le prospectus qu’il a reçu dans sa boîte aux lettres.
Sauf que derrière ces numéros se cachent de vrais escrocs, qui n’hésiteront pas à profiter de la fragilité de leur client pour facturer des sommes totalement astronomiques pour des interventions réglées en parfois quelques minutes à peine.
Les escroqueries ont augmenté de 7% l’année dernière
Interrogé sur le sujet sur RTL, le directeur de cabinet à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a rappelé que ces fraudes avaient explosé l’année dernière : 7%. La stratégie de ces escrocs est souvent bien rodée et passe par des manœuvres très reconnaissables. « Une fois l’intervention commencée, ils vont par exemple tout mettre en œuvre pour faire beaucoup plus que nécessaire et [...] différer au maximum l’annonce du prix », explique-t-il. « Dans certains cas, pour de simples ouvertures de portes, on peut avoir des factures allant jusqu’à 6.000 ou 7.000 € ».
Pour suivre le rythme de ces abus, la DGCCRF multiplie les contrôles et les sanctions. Des sanctions qui sont très nombreuses puisque sur l’année 2017, pas moins de 54% des entreprises contrôlées ont été sanctionnées.
LE PARISIEN
Acte 4 des Gilets jaunes : cette fois, le chaos n’a pas triomphé
Une douzaine de blindés de la gendarmerie ont été déployés à Paris ce samedi.
Des heurts ont éclaté à Paris et en province lors de cette 4e grande journée de mobilisation des Gilets jaunes, mais la stratégie offensive des forces de l’ordre a permis de contenir les débordements.
Les Parisiens ont poussé ce samedi un (petit) ouf de soulagement : l’acte 4 de la manifestation des Gilets jaunes dans la capitale n’a pas atteint le même paroxysme de violence que samedi 1er décembre. Certes, il y a eu des affrontements, des vitrines pillées et plusieurs voitures brûlées. Mais à l’évidence les forces de l’ordre, qui avaient semblé totalement dépassées il y a une semaine, ont repris le dessus par rapport aux casseurs, aux groupes d’extrême droite ou d’extrême gauche et aux manifestants les plus radicaux. Il était temps…
Ce début de retournement de situation, qui reste à confirmer dans les jours et peut-être les semaines qui viennent, est le résultat de plusieurs facteurs. D’abord, le dispositif sécuritaire avait été alourdi jusqu’à être porté à son maximum avec 89 000 policiers et gendarmes mobilisés dans toute la France, dont plus de 8 000 à Paris. Pour la première fois, une douzaine de blindés de la gendarmerie ont été déployés dans les rues de la capitale, à la stupéfaction des Parisiens… Mais surtout la doctrine du maintien de l’ordre à la française, consistant à tenir les manifestants à l’écart pour éviter le corps à corps, a été abandonnée au profit d’une stratégie d’interpellations tous azimuts, avec des forces de sécurité beaucoup plus mobiles.
Plus de 1700 interpellations
Autorisées par des réquisitions judiciaires, des centaines de contrôles ont été menés en amont, la veille ou dès l’aube, afin d’empêcher les profils à risque de défiler et de saisir tout matériel pouvant blesser ou servir de projectile. Quitte à ce que certaines personnes interpellées s’indignent d’une atteinte à la liberté de manifester. Sur le terrain, il fallait aussi montrer patte blanche pour s’approcher des Champs-Elysées, les CRS fouillant fréquemment les sacs et vérifiant les identités.
Au total, ce sont plus de 1700 interpellations qui ont eu lieu sur l’ensemble du territoire, un record ! Une stratégie offensive qui a incontestablement permis de limiter les débordements, malgré l’arrivée de casseurs à la tombée de la nuit.
Enfin, les appels au calme des personnalités de tous bords, à l’exception notable de Jean-Luc Mélenchon, et les mises en garde des responsables de l’Etat, dont certains ont volontairement dramatisé la situation en évoquant de possibles morts, ont sans doute contribué à « refroidir » les ardeurs de nombreux Gilets jaunes qui ont préféré rester en province. Avec peut-être pour conséquence de radicaliser un peu plus les irréductibles qui n’ont cessé, ce samedi, de conspuer Emmanuel Macron en demandant sa démission.
La crise est loin d’être finie
Un peu partout dans le pays, des autoroutes, des routes, des ronds-points ont été bloqués. Selon Christophe Castaner, ils étaient 125 000 à manifester leur colère, ce qui montre que la mobilisation reste forte. La crise est loin d’être finie. « Il faut retisser l’unité nationale par le dialogue, le travail, le rassemblement », a déclaré dans la soirée Edouard Philippe.
Pour le Premier ministre et Emmanuel Macron, il va falloir entamer des discussions avec tous les interlocuteurs qu’ils pourront trouver : chez les Gilets jaunes, après la timide rencontre de vendredi soir à Matignon, et parmi les syndicats. Ce ne sera pas simple, mais à l’issue de ce 4e acte, l’exécutif respirait quand même un peu mieux.
Accueil Île-de-France Paris
Île-de-France. Une nouvelle taxe votée pour financer le Grand Paris
Le sénat a voté pour une taxe additionnelle à la taxe de séjour en Ile-de-France. Le sénat a voté pour une taxe additionnelle à la taxe de séjour en Ile-de-France. Les sénateurs ont approuvé la création d’une taxe de 15 % qui s’ajoute à celle de séjour payé par les visiteurs en Île-de-France, afin de financer le projet du futur métro autour de Paris.
À l’issue d’un vif débat, le Sénat a donné son feu vert à la création d’une taxe additionnelle de séjour de 15 % en Île-de-France afin de financer la Société du Grand Paris (SGP), chargée de construire le futur métro automatique autour de la capitale.
Dans le cadre du projet de budget pour 2019, le Sénat a rejeté dans la nuit de vendredi à samedi un amendement de suppression présenté par le président du groupe centriste Hervé Marseille.
« Trouver l’argent où il se trouve »
« Ce n’est pas aux visiteurs de payer parce que la SGP n’est pas capable de tenir le budget », s’est insurgé le sénateur des Hauts-de-Seine, opposé au dispositif voté en première lecture par l’Assemblée nationale.
Philippe Dallier (LR, Seine-Saint-Denis) a fait valoir qu’il s’agissait d’un « investissement majeur ». « On ne va pas sortir du Sénat sans solution du tout », a-t-il lancé.
Le groupe CRCE (à majorité communiste) a aussi défendu « un projet indispensable ». « Si vous pensez qu’il faut cette infrastructure, alors ayons le courage d’aller trouver l’argent où il se trouve », a pour sa part déclaré le président de la commission des Finances, Vincent Eblé (PS).
Entre 200 et 250 millions d’euros supplémentaires
Le Sénat a aussi validé une augmentation de 10 % de la taxe sur les bureaux à Paris et dans les Hauts-de-Seine, également pour financer la SGP, rejetant un amendement de suppression de Philippe Dominati (rattaché au groupe LR).
En revanche, les sénateurs ont exclu les parkings commerciaux du champ de la taxe.
Ces mesures avaient été préconisées par le député LR Gilles Carrez dans un rapport au Premier ministre début septembre. L’élu y considérait qu’il fallait des « recettes supplémentaires estimées entre 200 et 250 millions d’euros par an, dès 2019 », pour que le projet de SGP soit pérenne, privilégiant un financement régional et non national.
Les sénateurs poursuivront lundi l’examen des articles « non rattachés » du projet de loi de finances. Le vote sur l’ensemble du texte aura lieu mardi.
En revêtant les fameux gilets fluos, des cagoules noires, des forces de l’ordre, des drapeaux français, sans oublier les gaz lacrymogènes et les flammes. Devant, au choix, l’arc de Triomphe, la place de la République, ou la tour Eiffel. Les photos qui s’affichaient samedi 8 décembre dans la soirée en « une » des grands sites d’informations étrangers, après une nouvelle journée de mobilisation des « gilets jaunes », rappelaient fortement les images d’échauffourées du week-end dernier, qui avaient stupéfié dans et hors des frontières de l’Hexagone. « Le quatrième acte (…) s’est déroulé samedi à Paris dans un contexte désormais familier de slogans et de gaz lacrymogènes », résume ainsi le Washington Post.
Même impression de déjà-vu au New York Times. « Le quatrième week-end de défilés antigouvernementaux en France a de nouveau basculé dans la violence samedi, avec des manifestants à Paris qui ont brûlé des voitures et arraché des barricades sur les devants des magasins, tandis que la police antiémeute a tiré des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour contrôler la foule », liste le quotidien américain.
« Paris ressemble à une ville en état de siège »
Mais comme en France, la presse s’est attachée à trouver les différences avec la semaine passée. En premier lieu, l’allure « irréelle » de la capitale française ce samedi, pour Le Soir. « Avec 8 000 policiers mobilisés (...), Paris ressemble à une ville en état de siège. Les monuments sont fermés, le Champ de Mars et le Trocadéro, quasi déserts. Des panneaux de bois ont été cloués sur les vitrines des commerces. Le quartier [de l’avenue Kléber est] survolé en permanence par un hélicoptère », détaille le quotidien belge. « Le concert des sirènes est presque ininterrompu » près de la gare Saint-Lazare, complète le journal belge Le Temps
.
En revêtant les fameux gilets fluos, des cagoules noires, des forces de l’ordre, des drapeaux français, sans oublier les gaz lacrymogènes et les flammes. Devant, au choix, l’arc de Triomphe, la place de la République, ou la tour Eiffel. Les photos qui s’affichaient samedi 8 décembre dans la soirée en « une » des grands sites d’informations étrangers, après une nouvelle journée de mobilisation des « gilets jaunes », rappelaient fortement les images d’échauffourées du week-end dernier, qui avaient stupéfié dans et hors des frontières de l’Hexagone. « Le quatrième acte (…) s’est déroulé samedi à Paris dans un contexte désormais familier de slogans et de gaz lacrymogènes », résume ainsi le Washington Post.
Même impression de déjà-vu au New York Times. « Le quatrième week-end de défilés antigouvernementaux en France a de nouveau basculé dans la violence samedi, avec des manifestants à Paris qui ont brûlé des voitures et arraché des barricades sur les devants des magasins, tandis que la police antiémeute a tiré des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour contrôler la foule », liste le quotidien américain.
« Paris ressemble à une ville en état de siège »
Mais comme en France, la presse s’est attachée à trouver les différences avec la semaine passée. En premier lieu, l’allure « irréelle » de la capitale française ce samedi, pour Le Soir. « Avec 8 000 policiers mobilisés (...), Paris ressemble à une ville en état de siège. Les monuments sont fermés, le Champ de Mars et le Trocadéro, quasi déserts. Des panneaux de bois ont été cloués sur les vitrines des commerces. Le quartier [de l’avenue Kléber est] survolé en permanence par un hélicoptère », détaille le quotidien belge. « Le concert des sirènes est presque ininterrompu » près de la gare Saint-Lazare, complète le journal belge Le Temps.
Il y avait aussi moins de manifestants : 125 000 sur le territoire, selon le ministre de l’intérieur Christophe Castaner, soit « la plus faible participation depuis le début du mouvement », explique le New York Times. Parmi eux, 10 000 se trouvaient à Paris, c’est donc moins, poursuit le journal, que la « marche climatique planifiée [ce samedi également] par des écologistes pour soutenir les politiques visant à ralentir le réchauffement climatique, qui a attiré environ 17 000 personnes ». Le nombre de forces de l’ordre déployées était plus important : les autorités avaient « l’impératif d’empêcher un nouvel Armageddon », estime El Pais, pour qui, avec 89 000 agents dans tout le pays, « le déploiement de la force a été à la mesure du défi ». Ces forces de l’ordre étaient aussi plus armées avec notamment « 12 véhicules blindés dans la capitale française, signe de la nervosité des autorités », analyse le New York Times. Enfin, la journée a donné lieu à plus d’interpellations : 1 385 sur l’ensemble de la France ayant donné lieu à 975 gardes à vue, selon la place Beauvau, des « arrestations préventives [qui ont] empêché les pires présages de se réaliser », commente El Pais.
En régions, beaucoup de défilés étaient « pacifiques dans des villes comme Marseille, Nice et Nantes. Mais plus tard dans la journée, des affrontements ont éclaté à Bordeaux et à Toulouse, où les manifestants ont mis le feu à des barricades de fortune », raconte le New York Times. Le mouvement a aussi continué à essaimer à l’étranger, notaient plusieurs médias. En Belgique, 450 personnes ont été interpellées en marge d’une manifestation de « gilets jaunes » à Bruxelles, indique Le Soir. Aux Pays-Bas, une centaine de manifestants se sont réunis devant le Parlement à La Haye, rapporte la BBC. En Italie, selon La Stampa, un rassemblement a provoqué des ralentissements à la frontière de Vintimille.
Une « rage » dirigée « directement contre le président »
La presse étrangère relevait ce week-end encore la tentation révolutionnaire de plusieurs manifestants. « Un souffle de révolution flotte dans l’air », pouvait-on lire sur le site du quotidien allemand Die Welt. « C’est carrément de révolution que parlent Marie-Noëlle et Stéphane. Ceux-là portent un bonnet rouge et un bonnet phrygien », écrit Le Soir après avoir rencontré à Paris deux manifestants venus de Rennes, ajoutant que la jeune femme ne réclame « pas seulement de l’argent » mais « plus d’égalité et de fraternité ».
Surtout, pour plusieurs médias, les défilés sont désormais résolument anti-Macron. « Pourquoi les “gilets jaunes” protestent-ils encore en France ? La raison s’appelle Macron », titre le Washington Post. Avant d’expliciter : « La manifestation hebdomadaire “gilet jaune” (…) a aussi apporté des éclaircissements sur la direction que prend la rage : directement contre le président ». La BBC note que si le soutien au mouvement est en baisse, « selon un sondage d’opinion réalisé vendredi, il s’est maintenu à 66 % ». Alors que la cote du locataire de l’Elysée « a chuté à 23 % dans le contexte de la crise ».
Le chef de l’Etat, resté jusqu’ici silencieux, s’exprimera la semaine prochaine, a annoncé le premier ministre Edouard Philippe. La teneur de ses futures annonces pourrait décider du futur des « gilets jaunes », met en garde El Pais : « L’annonce d’une reprise de parole du président en début de semaine n’a pas (…) permis de calmer l’ambiance ce samedi. Angélique [une manifestante] l’a dit clairement : “Macron va devoir être très crédible, sinon nous retournerons à Paris autant de fois qu’il le faudra”. Le pays s’orienterait alors vers un acte V. »
Violette Robinet