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Le blog de mim-nanou75.over-blog.com

Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,

les Infos générales en vrac

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11 décembre 18

L’OPINION

Les Gilets jaunes s’installent dans une routine, la contestation permanente

Comme prévu, les annonces de l’exécutif n’ont pas convaincu les Gilets jaunes. Malgré cette quatrième salve d’annonces de l’exécutif en trois semaines, rien ne semble convaincre le cœur du mouvement

Les Gilets jaunes sont une éponge. Celle avec un côté abrasif. Près d’un mois après le début du mouvement, la mobilisation offre plus que jamais deux faces : une favorable à la poursuite des blocages 24h/24h et à la radicalisation des manifestations, l’autre dans un soutien plus lointain avec des actions tous les samedis. Et le tout absorbe les moindres faits d’actualité et prises de parole politiques.

L’intervention d’Emmanuel Macron lundi soir n’a pas échappé à la règle. Le Président a eu beau décréter « l’état d’urgence économique et social » et accéder à plusieurs de leurs revendications en annonçant une hausse du smic de 100 euros net, une défiscalisation et désocialisation des heures supplémentaires, l’annulation de la hausse de la CSG pour les retraités touchant moins de 2000 euros par mois… Seconde après seconde, les internautes mobilisés ont répondu en temps réel au discours présidentiel. Une prime de fin d’année versée à la discrétion des entreprises ? « Une prime, ce n’est pas du salaire. » Le mea-culpa sur des phrases qui ont pu heurter les Français ? « Il n’a pas formellement dit “je m’excuse”. » Les mesures de soutien aux plus précaires ? « Et les chômeurs, les SDF, les handicapés ? »

LE POINT

Tesson - Ce fut parfait et pourtant...

Philippe Tesson a apprécié l'intervention d'Emmanuel Macron, mais il reconnaît sa probable inutilité et l'impasse dans laquelle se trouve le président.

Tout y était : le ton, le style, l'image, le fond. En un quart d'heure, à peine, tout fut dit, remarquablement. D'abord l'exercice de repentance, les regrets : « Nous n'avons pas su répondre assez vite et assez fort… Il m'est arrivé de vous blesser par mes propos… Je ressens ma part de responsabilité... » Puis les aveux, la concession : « Oui, cette revendication était légitime… Une colère profonde et juste... » Ensuite l'indignation : « Une violence inadmissible… Il est temps d'y mettre fin... » L'espérance enfin : « Cela peut être notre chance... » Bref, c'était un passage obligé, mais difficile. Ce fut parfait.

Suivit le morceau tant attendu : le catalogue des décisions capables de restaurer la confiance populaire. Le président avait choisi de faire très bref, très précis, comme pour impressionner le monde. Une dizaine de mesures énumérées de façon rapide et lapidaire. Elles avaient été plus ou moins évoquées dans l'après-midi, et elles répondaient à la plupart des revendications. Et ce fut tout.

Le sentiment que Macron a parlé dans le vide

Sera-ce suffisant ? Les circonstances font que la réponse à cette question majeure est biaisée par l'urgence. En effet, c'est par leur décision relative à une nouvelle manifestation samedi prochain que vont répondre aux propositions du président de la République les Gilets jaunes et leurs amis. Or, il semble d'ores et déjà que cette décision sera négative. Les premières réactions enregistrées dès hier soir sur les écrans des télés d'information continue, devenues décidément les porte-parole des émeutiers, le laissent à penser. Et d'ailleurs Jean-Luc Mélenchon lui-même, maître proclamé des cérémonies révolutionnaires qui menacent d'ensanglanter la France, n'a pas hésité à annoncer la représentation de cet acte V de la tragi-comédie à la fois gratuite et coûteuse à laquelle la France est conviée désormais tous les samedis soir.

On a donc, dès aujourd'hui, le sentiment que Macron a parlé dans le vide. C'est dans les heures qui viennent que cette impression se confirmera ou non. Le pays est en tout cas menacé d'une nouvelle démonstration de force, illégale et meurtrière, qui pénalisera moins le grand capital que le petit commerce, mais qui fragilisera un peu plus encore le président de la République, objectif principal de la coalition qui rassemble l'ultragauche, l'ultradroite, la droite dite « républicaine » et les casseurs. Jusqu'où ira ce massacre de la démocratie ?

Aucune force alternative capable de diriger majoritairement le pays

Il est vrai qu'Emmanuel Macron a commis quelques fautes dans la gestion du pays depuis vingt mois. Mais ce sont des fautes vénielles, de méthode, de comportement, qui ne valent pas le traitement que quelques enragés nous infligent. Il avait un projet, il a une légitimité et une énergie. Et il n'avait en face de lui, et il n'a toujours, aucune force alternative capable de diriger majoritairement le pays dans les règles démocratiques.

La réponse qu'il a apportée hier à la crise ne suffit sans doute pas à résoudre celle-ci dans sa complexité. Mais elle suffirait à provoquer la conclusion d'une trêve, amorce d'une possible négociation. Un réel problème se pose ici : avec quels adversaires ? Car, décidément, qui sont les Gilets jaunes ? Et d'où viennent-ils ? Et combien sont-ils exactement ? Et qui les représente ? Une certitude en revanche : la France a un gouvernement qui a pour lui le droit, et le droit a force de loi contre l'insurrection. De toute urgence les dirigeants des institutions de ce pays ont le devoir de résoudre le problème fondamental de la représentation, condition d'un dialogue démocratique, faute de quoi l'anarchie nous envahira rapidement.

Les policiers sont fatigués : " Nous aussi on va les enfiler, les gilets", prévient Unité SGP Police

Rocco Contento, secrétaire départemental Paris Unité-SGP Police, prévient le gouvernement : "La ressource policière n'est pas inépuisable", affirme-t-il, alors que les forces de l'ordre sont mobilisées depuis trois semaines pour maintenir l'ordre lors des manifestations des "gilets jaunes".

Rocco Contento, secrétaire départemental Paris Unité-SGP Police, a mis en garde lundi 10 décembre sur franceinfo les "plus hautes autorités de l'État" sur l'épuisement des policiers et gendarmes, mobilisés depuis trois semaines pour maintenir l'ordre lors des manifestations des "gilets jaunes".

FRANCEINFO

 Le dispositif était-il exceptionnel samedi dernier ?

Rocco Contento : C'est inédit. On a mis le paquet. L'objectif, c'était les arrestations tous azimuts, surtout en prévention. Ce qui est inédit, c'est que la chancellerie avait donné des instructions au parquet pour samedi afin de faire des interpellations préventives (...) Dès lors que le parquet donne des instructions aux policiers, nous sommes bien dans un cadre légal (...) Dans un territoire donné, sur un temps donné, nous pouvons interpeller à volonté. Cela a été fait à bon escient.

A-t-il eu des arrestations abusives de personnes qui venaient simplement manifester ?

C'est possible, mais cela reste à la marge (...) Il fallait le faire parce que sinon vous auriez eu 400 à 500 personnes de plus dans les manifestations.  Vous ne m'empêcherez pas de penser que ces personnes avaient pour objectif de nuire. Soit de casser, soit de piller. Quand on interpelle des personnes avec des sacs de boulons, ce n'est pas pour jouer avec (...) Ça peut choquer l'opinion, mais ce qui compte c'est qu'il y ait le moins de dégâts possibles. Je parle au niveau des blessés. 

Le maire de Saint-Étienne dénonce le manque de policiers lors des manifestations de samedi. Le dispositif était-il concentré sur Paris ou Lyon ?

La ressource policière n'est pas inépuisable. On était pratiquement au maximum. 89 000 forces de l'ordre sur tout le territoire national. Nous comptons 100 000 gradés et gardiens. On ne peut pas faire plus (...) Je ne sais pas si on a oublié la province, mais effectivement on a mis plus de moyens à Paris. Ce qui me semble assez logique. Malheureusement pour la province, c'est elle qui a trinqué.

Les forces de l'ordre pourront-elles faire face à une nouvelle mobilisation sur tout le territoire ?

Il y a des collègues qui ont travaillé jusqu'à 14 jours d'affilée (...) Ce n'est pas tenable. On va arriver à un point de rupture. Nous aussi on va les enfiler, les gilets. Pas les gilets jaunes, mais les gilets bleus, si cela continue. Il faut faire attention, c'est un message que je veux faire passer aux plus hautes autorités de l'État. On est dans une crise politique. Ce n'est pas aux gendarmes et policiers de la dénouer, c'est au politique. Chacun son boulot. On n'en peut plus. Cela fait des semaines et des semaines qu'on n'en peut plus. Il faut faire attention. C'est bien beau que le Premier ministre se promène pour féliciter les troupes. D'abord, nous exigeons des compensations. C'est important. Et au-delà de ça, que le politique trouve les moyens pour que les choses s'apaisent, que nous puissions faire notre travail et que nous ne soyons pas sollicités tous les week-ends, appelés sur les repos.

"Nous allons présenter une liste aux Européennes", annonce un "gilet jaune"

Hayk Shahinyan, des "gilets jaunes" de Seine-Maritime, a fait cette annonce sur le plateau de France 2 après la déclaration du président de la République.

Du gilet jaune au bulletin de vote. Invité sur France 2 lundi 10 décembre pour réagir à la déclaration d'Emmanuel Macron, le "gilet jaune" Hayk Shahinyan a annoncé que le mouvement présenterait une liste pour les élections européennes de mai 2019. "La fracture actuelle ne va pas disparaître du jour au lendemain et je suis certain qu'avec les réformes qui vont arriver sur la table, ce mouvement va perdurer. Nous sommes en train de nous organiser. Nous allons présenter une liste aux Européennes, nous avons envie d'investir le champ politique", a-t-il déclaré.

Selon lui, cette décision est la suite logique du mouvement. "On est conscient d'une chose : quelque chose a basculé dans l'esprit des gens. Les gens sur le terrain ont compris qu'ils sont en train de reprendre en main le pays. Ils n'ont plus envie qu'on leur dise 'on a décidé de vous donner des miettes'", a-t-il lancé, avant de conclure : "Je voudrais envoyer un message à tout le monde, ministres, députés ou autres. Arrêtez de croire que les gens qui vivent la vie de tous les jours ne comprennent rien".

"Tu voulais quoi, une Mercedes neuve ?" : Mathieu Kassovitz répond à Philippe Poutou après les annonces de Macron

Les deux hommes n'ont pas le même regard sur la réponse politique apportée au mouvement des "gilets jaunes".

Un débat inattendu. L'acteur Mathieu Kassovitz et le porte-parole du NPA Philippe Poutou ont échangé quelques mots, sur Twitter, lundi 10 décembre, après les annonces d'Emmanuel Macron sur les "gilets jaunes". Le héros du Bureau des légendes s'est rapidement agacé par le ton employé par l'ancien candidat à la présidentielle.

Tout a commencé avec un tweet de Philippe Poutou sur le discours à venir du président de la République, dans lequel l'ouvrier souhaitait l'établissement "d'un rapport de force". Ce à quoi l'acteur a répondu en lui demandant de le "laisser parler avant".

Après les déclarations du chef de l'Etat, Philippe Poutou est revenu à la charge sur un ton ironique : "Alors heureux Mathieu ?" Et la star de répliquer, mordant : "Tu voulais quoi, une Mercedes neuve et le smic à 2 500 Philippe ?"

L’OPINION

La CFDT détrône la CGT et devient le premier syndicat de France

La centrale de Laurent Berger a ravi la place historique de la Confédération générale du travail (CGT) grâce à son score lors des élections professionnelles dans la fonction publique (19 % des suffrages). La CGT reste néanmoins première dans le public (21,8 % des voix)

La Confédération française démocratique du travail (CFDT) espérait revenir dans le jeu, l’y voilà pleinement ! Selon des résultats officiels provisoires des élections professionnelles dans la fonction publique, publiés mardi 11 décembre, la CFDT est devenue le premier syndicat de France, privé et publics confondus, note Le Monde. « C’est historique : la CFDT devient le 1er syndicat en France, public et privé confondus ! », s’est réjoui Laurent Berger, le secrétaire général du syndicat, sur Twitter. 5,2 millions d’agents étaient concernés par le scrutin.

Main tendue. Le syndicat, qui était déjà en tête dans le privé, détrône ainsi l’acteur hégémonique du syndicalisme français, la Confédération générale du Travail (CGT), qui reste néanmoins en tête dans la fonction publique (Etat, territoriale, hospitalière) en ayant obtenu 21,8 % des voix. Elle est suivie par la CFDT (19 % des suffrages), puis par Force ouvrière (FO, 18,1 %). Cette dernière est toujours « 1ère dans la Fonction publique de l’Etat et conquiert la 2nde place dans la Fonction publique hospitalière », précise Yves Veyrier, son secrétaire général, sur Twitter.

La CFDT était devenue le premier syndicat dans le privé en 2017. Puis a continué à s’investir pour gagner en représentativité afin de pouvoir peser face au gouvernement. Si la centrale de Laurent Berger a plusieurs fois tenté de tendre la main au gouvernement pour sortir des conflits cela n’a pas toujours été le cas. Dans le cadre de la crise des « gilets jaunes », le secrétaire général du syndicat avait plaidé pour le dialogue en proposant un « pacte social de la conversion écologique » afin que de trouver une sortie de crise. Mais Edouard Philippe en avait écarté l’idée.

OUEST FRANCE

Gilets jaunes. Louis de Bourbon, héritier au trône de France, soutient « le peuple de France »

LE MONDE

Que contient (ou non) le pacte de Marrakech sur les migrations ?

Un texte pour des « migrations sûres, ordonnées et régulières » a été approuvé lundi à Maroc. Mais il n’est ni révolutionnaire ni contraignant.

LES DÉCODEURS

Que contient (ou non) le pacte de Marrakech sur les migrations ?

Un texte pour des « migrations sûres, ordonnées et régulières » a été approuvé lundi à Maroc. Mais il n’est ni révolutionnaire ni contraignant.

Qu’est-ce qui a été approuvé à Marrakech ?

Le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières a été approuvé lundi lors d’une conférence intergouvernementale organisée par l’Organisation des Nations unies (ONU) à Marrakech (Maroc) en présence de représentants de près de 160 pays.

Ni vote ni signature n’étaient au programme de ce rendez-vous qui se tient jusqu’à mardi. Une simple proclamation orale suivie d’un coup de marteau a servi d’approbation formelle. Le texte, qui a déjà été approuvé en juillet, doit encore être ratifié mercredi 19 décembre lors de l’Assemblée générale des Nations unies.

Que contient ce pacte sur les migrations ?

Il s’agit d’un document de quarante et une pages, qui fixe vingt-trois objectifs pour « améliorer la coopération en matière de migrations internationales », accompagnés de mécanismes de suivi des mesures à toutes les étapes :

Mieux connaître les flux au moyen de collectes de données précises ;

en amont, lutter contre les « facteurs négatifs et les problèmes structurels » qui poussent les individus à quitter leur pays ;

Rendre plus accessibles les filières légales de migration, fournir des preuves d’identité à chacun, « veiller à l’invariabilité et à la prévisibilité des procédures migratoires » ;

Rendre les périples migratoires moins dangereux, « sauver des vies » par une action internationale coordonnée, lutter contre les passeurs et la traite des personnes ;

Mieux gérer les frontières, limiter le recours à la rétention administrative, renforcer la coopération consulaire ;

Une fois les migrants arrivés dans un pays, leur assurer des services de base, les moyens de s’intégrer, reconnaître leurs qualifications et éliminer toutes les discriminations ;

Permettre aux migrants de contribuer au développement de leur pays d’origine, simplifier les envois de fonds, faciliter leur retour en assurant la portabilité de leurs droits.

Mais, dès le préambule, le pacte précise qu’il établit « un cadre de coopération juridiquement non contraignant, qui repose sur les engagements convenus par les Etats membres » et qu’il « respecte la souveraineté des Etats et les obligations que leur fait le droit international ». Concrètement, cela signifie que chaque pays, même s’il signe ce texte, pourra continuer de facto à mener une politique qui y est contraire sans encourir aucune sanction.

Qu’est-ce qu’il ne contient pas ?

Le sujet des migrations internationales est brûlant, et provoque de nombreuses controverses dans les sociétés occidentales. Raison pour laquelle l’existence de ce pacte a suscité énormément de désinformation et de manipulations politiques. Les leaders populistes comme les nombreux groupes de « gilets jaunes » ont multiplié ces derniers jours les diatribes contre ce texte, qui ferait venir des centaines de milliers, voire des « dizaines de millions », de migrants.

Il serait interminable de lister toutes les intox, mais il est régulièrement reproché à ce texte  « d’être un préalable à un afflux massif de réfugiés » : à aucun moment le texte n’oblige un pays à ouvrir ses frontières ou ne formule de quotas de migrations obligatoires. Il ne vise pas non plus à créer un « appel d’air » mondial, ou un droit opposable à l’immigration, comme le déplore Eric Ciotti dans Le Figaro, mais plutôt à prendre en compte la réalité actuelle pour mieux l’accompagner ;

 « de mettre en place une censure de la presse » : le député Les Républicains des Alpes-Maritimes craint aussi une « censure de la presse » sur les questions migratoires. En réalité, le pacte invite à « promouvoir une information indépendante, objective et de qualité, y compris sur Internet » (objectif flou mais louable), et à « cesser de subventionner les médias qui propagent systématiquement l’intolérance, la xénophobie, le racisme et les autres formes de discrimination envers les migrants, dans le plein respect de la liberté de la presse » ;

« D’organiser le remplacement des travailleurs » : pour certains responsables d’extrême droite, comme le député européen Bernard Monot, le pacte recommande le « remplacement des Européens par des migrants » et favorise l’arrivée de travailleurs immigrés « payés un euro l’heure ». Le texte dit justement l’inverse, puisqu’il appelle à faciliter l’accès des migrants à un travail décent et à l’économie formelle ;

« Brader la souveraineté française » : plusieurs sites et publications s’alarment sur le risque de « vendre la France à l’ONU ». Ils opèrent un amalgame entre deux actualités : le pacte des migrations, sous l’égide de l’ONU, et une suggestion, formulée par le vice-chancelier allemand fin novembre, consistant à transférer à l’Union européenne le droit de veto français au Conseil de sécurité. Mais cette dernière idée n’a rien d’officiel et ne risque pas de voir le jour. Et, à aucun moment, la souveraineté des pays n’est remise en question par le pacte des migrations.

A quoi sert un texte non contraignant ?

Il s’agit d’un instrument de soft law, que l’on peut traduire par « droit souple » ou « droit mou » : un texte qui ne s’accompagne pas de contraintes, mais qui a une valeur symbolique, en fixant des recommandations pour changer les comportements.

L’accord de Paris sur le climat a lui aussi une forme non contraignante de « soft law »

Ce n’est pas nouveau : le principe, qui date des années 1930, est très utilisé dans le droit international, lorsqu’il est compliqué d’obtenir un accord entre des pays aux objectifs divers et qui ne veulent pas céder une partie de leur souveraineté. Il sert alors de « substitut au droit dur », comme l’explique un rapport du Conseil d’Etat de 2013. L’accord de Paris sur le climat, signé en 2015, a lui aussi une forme non contraignante de soft law dans la mesure où aucune sanction n’y est associée.

Le pacte sur les migrations devrait-il être soumis au vote du Parlement ou à un référendum ? Rien ne l’oblige, comme l’explique le constitutionnaliste Didier Maus, interrogé par Check News, le service de vérification d’informations de Libération : il ne s’agit pas d’un traité de paix ou de commerce, il n’engage pas les finances de l’Etat, ne modifie pas la loi ni les contours du territoire national. Inversement, rien n’empêche le gouvernement de présenter ce texte devant l’Assemblée nationale, voire de le soumettre au vote.

Finalement, qui a adopté ce pacte ?

Première précision : le 19 décembre, ce n’est pas à Marrakech que le pacte sera signé, mais à New York. Pour la France, ce n’est pas non plus Emmanuel Macron qui s’est déplacé au Maroc le 10 décembre, mais le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne.

Approuvé en juillet 2018 à New York par l’ensemble des membres de l’ONU, à l’exception des Etats-Unis

Au total, selon l’Agence France-Presse (AFP), 159 pays sur 193 étaient représentés pour l’adoption de ce pacte, qui avait été approuvé en juillet 2018 à New York par l’ensemble des membres de l’ONU, à l’exception notable des Etats-Unis. Donald Trump s’était en effet retiré dès décembre 2017 de l’élaboration de ce texte, contraire à sa politique d’immigration et à sa volonté de s’éloigner de toute gouvernance mondiale.

Plus récemment, au moins neuf pays se sont retirés du processus : Autriche, Australie, Chili, République tchèque, République dominicaine, Hongrie, Lettonie, Pologne et Slovaquie.

Selon Louise Arbour, représentante spéciale de l’ONU pour les migrations, plusieurs autres pays ont demandé à organiser des consultations internes : Bulgarie, Estonie, Israël, Italie, Slovénie et Suisse. En Belgique, la décision du premier ministre, Charles Michel, de se rendre à Marrakech a suscité une crise politique et brisé la coalition avec les nationalistes flamands de la N-VA.

Par ailleurs, le Brésil va se retirer du pacte une fois que le président élu d’extrême droite Jair Bolsonaro prendra ses fonctions, le 1er janvier, a annoncé son futur chef de la diplomatie.

 

LE PARISIEN

Gilets jaunes à Paris : commerces attaqués, propriétaires excédés

Le mois de décembre est habituellement faste pour les commerçants parisiens. Depuis plusieurs semaines, les nombreuses attaques ont fini par les épuiser.

« Personne ne peut encore chiffrer l’impact des samedis de pillage ou de casse », explique Dominique Restino, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Ile-de-France.

Mais après l’acte 4 du mouvement des Gilets jaunes samedi dernier, les commerçants parisiens sont à bout de souffle.

. Gilets jaunes : Macron fait un pas vers le social

En décrétant un «état d’urgence économique et social», le chef de l’Etat répond à la colère des Gilets jaunes et annonce des mesures concrètes.

Une douzaine de minutes, pour éteindre un furieux incendie. Lundi soir, Emmanuel Macron a joué le rendez-vous le plus crucial de son début de quinquennat, après dix jours de mutisme, plus de trois semaines de protestations et autant de samedis marqués par la violence. « Le gouvernement a envoyé des seaux d’eau, cela n’a servi à rien. Là, c’est le Canadair », observe un familier de Matignon. Pour tenter d’apaiser la colère des Gilets jaunes, le président n’avait d’autre choix que de mettre le paquet. « Si ce n’est pas majeur, si on distribue des bouts de machin, cela ne suffira pas », prévenait d’avance un intime. Reçus à l’Elysée lundi matin, élus et partenaires l’ont conjuré « de ne pas se planter ». Le chef de l’Etat était prévenu.

Première urgence : apporter une réponse immédiate, sonnante et trébuchante.

https://youtu.be/86g7xmNTsi8

Alors, le ton ostensiblement grave, le chef de l’Etat « décrète l’état d’urgence économique et social ». Top départ d’un virage politique.

 «L’effort qui leur a été demandé était trop important et n’était pas juste»

Bercy testait toutes les hypothèses (baisse de l’impôt sur le revenu, prime d’activité, augmentation des minima sociaux…) imaginables depuis dix jours. C’est finalement une hausse du SMIC de 100 €, la défiscalisation et la désocialisation des heures supplémentaires et une prime de fin d’année défiscalisée, qui ont été retenues. Mais aussi, et ce n’est pas le moindre geste, l’annulation de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2000€. « L’effort qui leur a été demandé était trop important et n’était pas juste », concède le président. Depuis des mois, il ne pouvait plus sortir sans être vertement interpellé sur le sujet.

Ces cadeaux – dont la facture sera présentée ce mardi par le Premier ministre - il s’agit de les financer : 10 à 12 Mds selon les estimations de parlementaires. Comment ? La question est renvoyée au gouvernement. Ce qui ne manque pas de sel. Lundi matin encore, à l’Elysée, Édouard Philippe jouait, rapporte un élu, « les rabat-joie en parlant de la dette et des déficits ». Une orthodoxie budgétaire également défendue mordicus par Bruno Le Maire et Gérald Darmanin. « On teste leur résistance », plaisante un macronistes. D’autant plus mise à l’épreuve que Le Maire s’est opposé jusqu’au bout à tout changement de pied sur la CSG des retraités.

 «Je sais qu’il m’est arrivé de blesser»

Mais il faut ce qu’il faut pour démontrer qu’Emmanuel Macron entend « la détresse » qui s’exprime « sur tant de ronds-points ». « Il a pu m’arriver de vous donner le sentiment que ce n’était pas mon souci », admet-il allant jusqu’à paraphraser la chanteuse Barbara : « Mon seul souci, c’est vous. » Le président, toujours étiqueté « des riches », s’était déjà livré à des mea culpa. En vain. Il fallait donc pousser plus loin l’acte de contrition : « Je sais qu’il m’est arrivé de blesser. » Car, c’est contre lui, et nul autre, que la colère s’exprime. Il le sait. En petit comité, ces jours-ci, il évoquait « ses erreurs ».

Mais l’exercice a ses limites. Lundi soir, le chef de l’Etat n’a pas offert le scalp de l’ISF aux Gilets jaunes. Pas plus qu’il n’a renoncé à la réforme de l’assurance chômage ou des retraites. Reste à savoir s’il pourra les mener à bien. En clair, si « le Canadair » a éteint l’incendie. Alors, afin de « serrer les rangs et repartir en conquête », dixit un proche, il recevra ce mardi tous les députés et sénateurs de la majorité. Inédit !

Mais ce n’est pas tout. Car le président, confie un ministre, « est convaincu que la réponse d’urgence ne suffira pas ». D’où « le débat sans précédent », balayant large, du vote blanc à l’immigration, afin de définir « un nouveau contrat pour la Nation ». Le chef de l’Etat, qui « a pris lourd » dixit un grand élu, le promet : « Nous ne reprendrons pas le cours normal de nos vies, sans que rien n’ait été compris, sans que rien n’ait été changé. » Un tournant, tel est clairement le message. Reste à savoir s’il sera entendu.

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