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23 Janvier 2019
Même lorsqu’elle s’aventure en randonnée avec ses filles, cette employée de l’Autorité israélienne des Antiquités (IAA) a du mal à oublier le travail.
Alors que la famille cherchait des champignons après les pluies du mois de janvier dans le secteur de Kfar Ruppin, les filles de l’archéologue Ayelet Goldberg-Keidar, Hadas et Maya, ont découvert une petite figurine en argile vieille de 2 800 ans représentant un cheval. A défaut de champignons.
Kedar-Goldberg explique avoir immédiatement su que la statue était une jolie trouvaille : « nous étions très excitées. C’est une découverte fascinante et particulièrement belle ».
« J’ai tout de suite identifié la figurine ancienne comme datant de l’Age de fer – la période du royaume d’Israël », ajoute Kedar-Goldberg dans le communiqué de presse de l’IAA.
Coïncidence amusante, une seconde statue représentant un cheval – âgée celle-là de « seulement » 2 200 ans – a été trouvée ailleurs, à proximité du bord de mer de Tel Akko, par un autre randonneur, Michael Markin.
Selon l’Autorité, ce cheval – qui porte un harnais et une crinière – remonte à la période hellénistique (IIIe et IIe siècles avant l’ère commune).
Il n’est pas inhabituel que de telles découvertes surviennent après de fortes pluies, explique Nir Distelfeld, inspecteur de l’unité de la prévention des vols au sein de l’AAI.
De la même manière, la nature profite également de l’aide des animaux, qui, en creusant le sol, peuvent mettre au jour des artefacts antiques.
Au mois de décembre 2017, au cours d’une autre randonnée familiale au kibboutz Nir David, Goldberg-Keidar et sa fille Hadas étaient tombées sur une lampe en argile qui gisait à l’entrée d’une grotte utilisée par un porc-épic comme refuge d’hiver.
« Les porcs-épics préfèrent les sites archéologiques car la terre y est moins tassée en raison des activités humaines du passé », explique Distelfeld.
La main gauche d’un cavalier est visible sur l’encolure du cheval de la petite statuette découverte par la famille Goldberg-Keidar près de Kfar Ruppin. Selon Erlich, le style et l’artisanat de cette figurine sont caractéristiques de la période s’étendant du IXe au VIIe siècle avant l’ère commune. Sur la tête de cheval en argile, l’artiste a ajouté des oreilles, un harnais et une crinière – et même des rayures rouges encore légèrement distinguables.
« Il faut noter que dans notre région, seuls les hommes, ou presque, étaient représentés sur des figurines en train de monter à cheval, tandis que les femmes étaient sculptées selon des thématiques liées à la fertilité, à la maternité et à la sexualité, ce qui atteste de la répartition des rôles entre les sexes durant l’Age de fer », ajoute Erlich.
Dans le communiqué de presse de l’IAA, Erlich évoque également les références de la Bible aux chevaux. Curieusement, il y a quelques jours, les synagogues du monde entier ont écouté une lecture du livre des Juges (4:4-5:31) qui évoquait la lutte menée par Baraq et Déborah contre Sisara et ses chars.
La bataille, au cours de laquelle les chars de Sisara se sont embourbés, est immortalisée dans le Cantique de Déborah.
Dans certaines traductions, la poésie comprend aussi une dimension pluvieuse de circonstance : « puis retentit le grondement de tonnerre des sabots des chevaux, la course rapide de leurs guerriers ».