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20 Mai 2019
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Combien d’électeurs se seront vraiment penchés, dimanche prochain, avant de glisser leur bulletin dans l’urne, sur les programmes des candidats aux élections européennes ? Avec 34 listes en compétition -comme s’il était utile de rajouter à la confusion politique nationale et à la complexité de la machinerie européenne- l’exercice relève, il faut bien le reconnaître, de l’exploit. Surtout, est-il indispensable de tous les décortiquer, alors qu’aucun d’entre eux n’induit un véritable choix de société pour les 66 millions de Français, ni pour les 500 millions de citoyens européens ?
À l’heure de la mondialisation, de la réduction du champ de manœuvre des politiques, les programmes ne sont pas si différents les uns des autres, relèvent davantage d’agendas nationaux qu’ils n’impulsent un projet communautaire. Les fédéralistes de la grande époque, ceux qui rêvaient avec un Jacques Delors, sur les pas des pères fondateurs de 1957, d’une Europe en véritable puissance politique dépassant les États, ont disparu de la scène. Ou s’il en reste, comme le philosophe Raphaël Glucksmann (PS-Place publique) ou le centriste Jean-Christophe Lagarde (UDI), ils n’osent pas le crier trop fort.
Quoi qu’en dise le camp présidentiel qui serine depuis le début qu’un match du siècle se joue entre « progressistes » et « nationalistes », les mesures et propositions des « partis de gouvernement » -auxquels appartiennent désormais des formations populistes et d’extrême droite installées au pouvoir dans des États européens- et s’inscrivent tous, peu ou prou, dans une certaine realpolitik.
Pour preuve, même les plus fieffés eurosceptiques (à part bien sûr Nigel Farage et les Britanniques) ne parlent plus de quitter l’Europe ou même la zone euro. Et si l’on prend un dossier aussi sensible que celui des migrants, entre le programme de la liste macroniste de Nathalie Loiseau et celui du lepéniste Jordan Bardella, on trouvera des nuances, mais sûrement pas un fossé abyssal. Quant à l’écologie, tout le monde s’accorde pour en faire une priorité… plus ou moins contraignante.
Alors, y aurait-il autour de ces élections, comme le constatait récemment dans nos colonnes, sarcastique, l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing, « une agitation inutile ». Et VGE de rappeler que le Parlement de Strasbourg, doté de compétences « d’appui » ou « partagées » avec les États membres et la Commission de Bruxelles, n’a pas le pouvoir d’opérer de grands changements.
Tous les candidats en sont-ils conscients ? Voire. Alors que l’on faisait remarquer, dernièrement, au novice Glucksmann qu’une bonne part de ses propositions ne dépendaient pas du Parlement, celui-ci répondit benoîtement que, « justement, il fallait accroître son pouvoir ». Pas si simple. En effet, bien des élus d’une Assemblée qui en compte 751 (705 après le Brexit), issus de 28 pays et de centaines de partis, ne veulent surtout pas élargir le champ de l’UE.
Mercredi dernier, à Bruxelles, au débat des spitzenkandidat -les candidats désignés par les partis européens au poste clé de président de la Commission-, le chef de file des eurosceptiques, le tchèque Jan Zahradil, exigeait ainsi « moins d’Europe ». À l’autre bout de l’échiquier politique, les mélenchonistes de LFI, en menaçant de faire sécession de certains traités, sont sur la même ligne. Un peu plus ou un peu moins d’Europe, tel est le seul vrai clivage.
Autre limite aux programmes : chaque parti doit composer avec ses futurs alliés, avec qui il siégera à Strasbourg (8 groupes dans le Parlement sortant). Là encore, cet impératif ne semble pas toujours avoir été suivi. Pascal Canfin, numéro 2 de la liste LREM, n’admettait-il pas dernièrement ne s’être guère concerté avec les autres « libéraux progressistes » européens pour rédiger le programme de Renaissance ? Résultat, au débat de Bruxelles, la danoise Margrethe Vestager, candidate du futur groupe qui accueillera LREM, n’a pas dit un mot du smic européen vanté par Loiseau, et s’est opposée au projet d’armée européenne cher à Macron !
Il faudra s’y faire, l’Europe, ce n’est pas la France en grand. L’analyse des programmes, à laquelle nous nous sommes livrés, vous permettra d’identifier l’engagement européen des principaux partis. Une semaine avant de choisir.
On ne peut pas dire que les candidats aux européennes brillent par leur originalité côté fiscalité. Surtout que la majeure partie d’entre eux réclame, avant tout, une plus grande harmonisation fiscale. Même chez les plus eurosceptiques d’entre eux : du Rassemblement national qui propose l’instauration d’un serpent fiscal afin de limiter la concurrence fiscale entre États membres, à la France insoumise qui demande « un impôt universel pour les particuliers au sein de l’Union, afin d’en finir avec l’évasion fiscale ».
L’idée de Manon Aubry et des siens est somme toute assez simple : « Chaque ressortissant paie des impôts dans son pays d’accueil, mais s’il en paie moins que dans son pays d’origine, il s’acquitte de la différence auprès du Trésor public du pays d’origine. »
Pour lutter contre le dumping fiscal, Raphaël Glucksmann (PS/Place publique) promet pour sa part un « taux minimum effectif de 20 % d’impôts sur les sociétés » pour tous, ainsi qu’un impôt sur la fortune européen.
Côté taxation, à chaque formation politique son dada. Sans surprise,Nathalie Loiseau et sa liste Renaissance reviennent sur l’idée de créer une taxe européenne des géants du numérique. Avec cette idée générale qu’il faut taxer les entreprises là où elles réalisent leurs profits. Un des points sur lequel Emmanuel Macron et Bruno Le Maire se sont pour le moment heurté à l’échelle continentale.
François-Xavier Bellamy est sur la même ligne, en instaurant une « taxe d’égalisation des géants extra-européens du numérique », mais en précisant qu’elle devra servir à financer la recherche et l’innovation en Europe.
Tandis queYannick Jadot reste dans son couloir écologique, en réclamant une double taxe aux frontières, dite socio-environnementale : une sur l’empreinte écologique, l’autre sur les droits des travailleurs.
Derrière la course à la tête d’affiche écolo la plus glamour -Pascal Canfin, Ségolène Royal, Claire Nouvian etc.- il y a les promesses sonnantes et trébuchantes. Urgence oblige, le changement climatique est « la » priorité des candidats, avec des propositions… parfois un brin incantatoires. Ainsi plusieurs listes s’engagent-elles à hisser haut l’écologie à grand renfort de gigas plans et chartes fondamentales.
C’est le cas d’EELV, qui entend promouvoir un très ambitieux « traité environnemental européen » qui s’imposerait à tous les autres. Ou des macronistes qui multiplient les objectifs à moyen et long terme, comme diviser par deux les pesticides d’ici 2025 ou sortir des hydrocarbures d’ici 2050. Vœux pieux, tonne Nicolas Hulot dans le Point : « On gagne du temps en se fixant des objectifs, en posant des plans, en signant des conventions sans aucune valeur contraignante. »
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Le nerf de la guerre ? Le budget. Renaissance, qui veut une banque du climat, frappe donc les esprits avec le chiffre choc de 1 000 milliards en cinq ans. « Mais d’où viennent-ils ? », questionne un Hulot sceptique, qui ne soutient aucune liste mais salue les pistes « radicales » de Dominique Bourg, qui mène l’audacieuse liste Urgence Écologie, et celles, « intéressantes », de Raphaël Glucksmann.
EELV et PS/Place publique brandissent, eux, le chiffre de 100 à 400 milliards par an et demandent que les dépenses vertes ne soient plus soumises au rabot des 3 % de déficit. Côté financement, Yannick Jadot veut taxer les transactions financières, et Glucksmann les bénéfices des sociétés pour rénover les logements avec, à la clé, jusqu’à 1 000 euros d’économie annuelle par ménage.
Côté concret, l’avion est dans le viseur. Certains comptent le taxer, comme Renaissance et le PS/PP. Et d’autres, comme Urgence Écologie, interdire les vols lorsqu’il existe une alternative propre de moins de cinq heures. Beaucoup entendent booster le bio (30 % en 2025, plaide EELV) et réduire son prix (via une TVA réduite pour le PS/PP ou Urgence Écologie). Très écolo-pratique, la liste des Insoumis veut interdire la publicité lumineuse, les perturbateurs endocriniens, l’élevage en batterie et les plastiques à usage unique.
À droite, le sujet est quasi absent du projet des Républicains, qui veulent, comme nombre de listes, une taxe carbone sur les produits importés, rebaptisée « barrière écologique ». Le Rassemblement national, lui, s’est converti au « localisme » : produire au plus près pour polluer moins. Présenté par son leader Jordan Bardella, cela donne ce résumé saisissant : « Le meilleur allié de l’écologie, c’est la frontière. » Il suffisait d’y penser.
L’Europe de demain sera protectrice ou ne sera pas ! C’est une petite musique que l’on perçoit à travers les programmes de tous les principaux candidats. En matière d’échanges, de commerce international : fini les portes grandes ouvertes et le libre-échange débridé. Il n’est pas un parti ou presque qui ne remette pas en cause les traités existants comme le Ceta (traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada) ou le Tafta (traité de libre-échange transatlantique), et chacun ou presque se revendique explicitement ou non du protectionnisme.
EELV revendique un « protectionnisme vert » avec l’instauration d’une taxe carbone aux frontières de l’Europe, comme les Insoumis, qui parlent eux de leur côté de « protectionnisme solidaire ». Quasiment exactement la même mesure que la « barrière écologique » que revendiquent Les Républicains, instaurant des droits de douane pour les produits qui ne respecteraient pas les normes environnementales européennes. Une manière écolo de protéger sa propre production et son marché intérieur.
La taxe carbone est aussi envisagée par La République en marche. Le Rassemblement national y va plus fort encore et propose, lui, le rétablissement de protections douanières (taxes, quotas et contingentements) aux frontières de l’Europe comme le font les États-Unis, l’Inde, le Japon.
Toutes ces listes font aussi un sort aux accords de libre-échange. En Marche ! semble plus timide sur le sujet, mais n’en passerait en tout cas plus avec des pays qui ne respectent pas les accords de Paris sur le climat. D’EELV à LFI, on propose d’en finir avec ces types d’accords.
Le Rassemblement national veut aussi des nouveaux traités commerciaux subordonnés à la réciprocité, aux engagements sociaux et environnementaux. Un « juste échange » prôné dans les exacts mêmes termes que… la liste du PS-Place Publique ! « Une Europe qui défend son modèle et ses intérêts », écrivent les socialistes, qui veulent aussi défendre une « exception agriculturelle » européenne dans les négociations commerciales. Les Républicains veulent aussi refuser d’ouvrir les marchés publics européens aux pays qui, eux, n’ouvrent pas les leurs aux entreprises européennes.
Face à « l’America first » de Donald Trump, les Français brandissent donc « l’Europe d’abord ! »
C’est le dossier que l’Élysée se plaît à prendre en exemple, pour tenter de démontrer qu’Emmanuel Macron ne ressort pas bredouille de deux ans d’activisme sur la scène européenne. Et pourtant, la réforme du statut de travailleurs détachés -qui permet à un employé travaillant dans un État membre de l’UE de travailler dans un autre État membre, tout en restant au niveau de cotisations sociales de son pays d’origine- est une promesse renouvelée par chacun des candidats ou presque.
Comme si, toute obédience confondue, ils n’estimaient guère porteur d’apparaître comme souhaitant laisser la main invisible de la concurrence entre États faire son œuvre. Sur les solutions avancées, en revanche, les lignes de fracture resurgissent, chacun renouant avec ses fondamentaux.
Ainsi, le RN propose-t-il d’abroger la directive sur le travail détaché, y voyant une véritable « préférence étrangère ». LFI souhaite aussi abolir, purement et simplement, la directive. LR estime, pour sa part, que « les travailleurs détachés doivent payer les cotisations sociales du pays dans lequel ils travaillent ». LREM promet, elle, de poursuivre l’action du président de la République « avec un acte II de la réforme du travail détaché ». À la clé, un alignement des cotisations sociales sur le niveau le plus élevé.
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En creux, c’est bien la question de l’harmonisation sociale qui est ici soulevée. Pour ce faire, le parti présidentiel appelle à la mise en œuvre d’un salaire minimum adapté à chaque pays européen.
Un smic européen ? Aux yeux du RN, cela conduirait à « l’effondrement des salaires et donc du pouvoir d’achat dans les pays d’Europe occidentale ». Il devrait être à 75 % du salaire médian, juge en revanche LFI, se disant également pour s’affranchir des règles budgétaires et contre « l’ouverture à la concurrence et la privatisation des services publics ».
Outre un salaire minimum, la liste PS/PP de Raphaël Glucksmann souhaite la mise en place d’un minimum vieillesse dans chaque pays, l’extension du congé parental, TVA à 0 % sur les produits de première nécessité. Quand, sans surprise, celle de l’EELV Yannick Jadot prône un accompagnement social des plus précaires et vulnérables sur le plan énergétique.
Sur la question migratoire, les positions des partis sont particulièrement tranchées. À gauche, les listes de LFI, d’EELV et du PS/Place Publique proposent des politiques ouvertes aux migrants. Toutes les trois souhaitent mettre en place une flotte de sauvetage européenne afin de secourir les migrants en Méditerranée ; abroger le règlement de Dublin qui consiste à renvoyer les demandeurs d’asile dans le pays européen par lequel ils sont entrés sur le continent ou encore créer un statut de réfugié climatique ou environnemental.
Contrairement à ses concurrents, Manon Aubry (LFI) suggère de sortir de Schengen et de Frontex afin de « refonder la politique européenne de contrôle des frontières extérieures » en refusant la militarisation de la politique de contrôle des flux et les « accords honteux » qui maintiennent les migrants dans des pays non démocratiques comme la Turquie.
Raphaël Glucksmann (PS/PP), lui, entend au contraire « sauver » Schengen en renforçant la gestion commune des frontières extérieures de l’Union.
À l’inverse, LR et RN proposent des politiques fermées. Les deux formations proposent de protéger davantage les frontières extérieures de l’Europe. Concernant les frontières intérieures, si le RN veut sortir de Schengen, LR propose simplement de « pérenniser le rétablissement de contrôles aux frontières intérieures » tant que celles extérieures ne sont pas suffisamment contrôlées.
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François-Xavier Bellamy (LR) propose que les demandes d’asiles soient étudiées à l’extérieur de l’Europe dans des centres internationaux quand le RN dit vouloir « refuser le laxisme » dans l’octroi de cet asile. Jordan Bardella (RN) entend « expulser systématiquement les clandestins » et même « stopper l’immigration légale ».
Entre ces deux pôles, LREM propose une politique plus ferme en ce qui concerne l’immigration illégale et… en même temps plus humaine dans l’accueil des réfugiés. Pour cela, le parti d’Emmanuel Macron veut harmoniser les critères de l’asile dans toute l’Europe en demandant notamment à chaque État de participer à l’effort commun.
S’il veut atteindre 10 000 garde-frontières et garde-côtes au sein de Frontex et augmenter les financements en faveur des retours volontaires vers les pays d’origine, il propose en parallèle de faire bénéficier les municipalités qui accueillent des réfugiés de fonds européens supplémentaires.
Parmi les 34 listes aux européennes, Ian Brossat pour le Parti communiste fait douze propositions parmi lesquelles l’instauration d’un salaire minimum européen, établi dans chaque pays, à au moins 60 % du salaire moyen (donc à 1 400 euros nets en France), le refus de soumettre le budget de la France à la Commission européenne dont le président verrait d’ailleurs son salaire être divisé par trois !
Toujours à gauche, Benoît Hamon, pour Génération-s, souhaite une Europe libérée des énergies fossiles et nucléaires d’ici 2050. Pour cela, il entend mobiliser 500 milliards d’euros par an, grâce aux banques centrales. Il propose aussi une nouvelle Constitution européenne et un impôt sur la fortune européen. L’ancien candidat socialiste à la présidentielle remet sur la table sa proposition de revenu universel, étendu à l’ensemble du continent et financé par la BCE et toute entreprise lors de son introduction en Bourse.
Au centre, l’UDI de Jean-Christophe Lagarde propose de supprimer les contributions nationales au budget européen mais de les financer par une taxe sur les transactions financières, une taxe carbone sur les importations venues de Chine, des États-Unis, ainsi qu’un droit de timbre pour les touristes qui viennent en Europe.
Deux listes se réclament des Gilets jaunes. La première, Alliance jaune, portée par le chanteur Francis Lalanne, reprend les principales revendications du mouvement, comme la mise en place d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC) ou la baisse de la TVA. La seconde, du Vauclusien Christophe Chalençon, l’Évolution citoyenne, propose en plus d’organiser l’immigration selon nos besoins économiques ou de sortir du commandement de l’Otan.
Nicolas Dupont-Aignan (DLF) propose aussi le RIC, en plus de la fin de l’espace Schengen et la baisse de 9 milliards d’euros de la contribution française au budget européen. Quant à l’Union populaire républicaine (UPR), de François Asselineau, ou Les Patriotes, de Florian Philippot, leur programme aux européennes se résume au même mot : Frexit.