1. « Je vous laisse la paix (…) »
Jésus commence par ces mots avant d’annoncer les épreuves. Aussi n’est-ce pas étonnant qu’il précise tout de suite : « ce n’est pas à la manière du monde ». Souhaiter la paix dans le monde juif est un salut très courant. Qu’est-ce que cela a de plus ? La paix de Jésus, c’est la paix dans l’épreuve. Rappelez-vous : « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. » (Mt 10, 34). La vérité n’apporte pas forcément la paix dans la société parce qu’elle nous force à prendre parti mais, en revanche, elle apporte la paix dans le cœur du juste et une fois qu’elle y est, elle résiste à tout. La paix du Christ, c’est le retour à l’essentiel ; la certitude renouvelée de ce qui importe, et qui permet d’affronter ensuite ce qu’il reste. Quand on s’est rappelé que « Dieu seul suffit », on repart libre dans le monde. Si l’on veut savoir si c’est bien Dieu qui nous parle, mesurons la paix que nous procure ce que nous vivons.
2. « Ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez. »
Ce qui importe à Jésus, c’est que nous croyions ; pas que nous soyions les plus intelligents. Ici, le Christ ne s’attend guère à être compris : il parle aujourd’hui pour être compris demain. C’est seulement à la Résurrection qu’ils comprendront (cf. Jn 20, 8-9). Toutes ces paroles que nous entendons jour après jour, année après année, font sens dans notre esprit, mais elles ne font sens à notre âme que rarement, lorsque, dans un moment de grâce, nous réalisons d’expérience ce qu’elle signifie de Dieu. Aussi faisons confiance en sa Parole, ne nous lassons pas de la lire chaque jour. Notre « jour de la résurrection » arrivera en son temps.
3. « Mais il faut que le monde sache que j’aime le Père, et que je fais comme le Père me l’a commandé. »
Jésus annonce la fin de son enseignement par la Parole. Désormais, c’est par les actes qu’il rendra témoignage. Les Évangiles, après le Jardin des oliviers, ne rapportent plus des paroles mais des gestes, des faits. Le prince du monde parle, et le Fils de Dieu reste en silence. C’est dans le silence qu’il montre son amour. Le silence de l’obéissance. Et nous, comment montrons-nous notre amour des autres, de Dieu ? Par la parole seulement ? Que faisons-nous ? À qui obéissons-nous ? Si nous n’obéissons pas à Dieu, pouvons-nous obéir à quelqu’un d’autre qu’au diable ? Seigneur, qu’il est dur pour nous de comprendre l’obéissance.