19 Mai 2019
Ce célèbre avocat des pauvres, des veuves et des orphelins naquit en Bretagne, en 1253, et était fils du seigneur de Kermartin, près de Tréguier. A l'âge de quatorze ans il fut envoyé aux écoles de Paris, où il étudia la philosophie, la théologie et le droit canonique; il étudia le droit civil à Orléans, et revint ensuite en Bretagne. L'évêque de Rennes le nomma son Official, c'est-à-dire juge des causes ecclésiastiques. Il reçut alors les Ordres sacrés, sauf la prêtrise. Sur les réclamations de son Ordinaire, qui était l'évêque de Tréguier, il alla exercer dans cette dernière ville la même charge qu'à Rennes.
En 1285, Yves fut ordonné prêtre et nommé curé de Trédrez. Décidé à bien remplir ses nouveaux devoirs, il se démit sa charge d'Official.
Yves fut le modèle des pasteurs. Il était d'une humilité si profonde qu'il ne pouvait souffrir la plus petite louange. Il faisait toujours ses visites à pied, et portait des sandales comme les religieux de saint François, dont il avait embrassé le Tiers-Ordre. Étant simple étudiant à Paris, il avait commencé à s'abstenir de viande; à Orléans, il cessa de boire du vin et entreprit de jeûner tous les vendredis. Ensuite, augmentant de jour en jour ses mortifications, il jeûna au pain et à l'eau tous les mercredis, vendredis et samedis de l'année. Son lit n'était qu'un peu de paille sur une claie d'osier; et sa Bible, ou une pierre, lui servait d'oreiller... Il distribuait aux pauvres les revenus de son bénéfice et de son patrimoine. Il ne pouvait supporter la vue des pauvres nus: visitant un jour un hôpital, il y en trouva plusieurs mal vêtus, il leur donna tous ses habits. Un autre jour que le tailleur lui essayait un habit, il aperçut dans la cour un pauvre demi-nu; aussitôt il lui fit donner l'habit neuf et garda le vieux.
Ce qui a rendu saint Yves illustre, c'est l'intégrité avec laquelle il exerça sa fonction d'Official. Il tâchait d'accorder les parties quand il les voyait sur le point d'entrer en procès; et, lorsqu'elles voulaient plaider, il favorisait toujours ceux qu'il reconnaissait avoir le meilleur droit. De toutes les causes qu'il soutint, soit comme juge, soit comme avocat, il n'y en eut jamais une seule d'injuste. De juge, il devenait quelquefois avocat en faveur des pauvres et des orphelins. On cite le cas de cette vertueuse veuve de Tours, qui avait reçu de deux filous le dépôt d'une valise renfermant une grosse somme d'argent, sous condition de ne la rendre qu'en présence des deux déposants. Six jours après, l'un deux sut si bien s'y prendre qu'il obtint la remise de la valise. Son complice cita alors la veuve en justice, en exigeant le remboursement intégral de la somme déclarée. Elle allait être condamnée, lorsque Yves représenta, en pleine audience, que la veuve était prête à produire la valise, mais avec la condition sous laquelle on la lui avait confiée, c'est-à-dire la présence des deux déposants. Le juge approuva cette conclusion. Pris dans ses propres filets l'escroc se troubla et finit par avouer que la valise ne contenait rien autre qu'un peu de ferraille.
Yves rendit sa belle âme à Dieu le 19 mai 1303, âgé de cinquante ans. Les pauvres, les orphelins, les malheureux le regrettèrent comme leur père nourricier, leur avocat, leur consolateur.
J.-M. Planchet, Nouvelle Vie des Saints, 2e éd. Paris, 1946
Pierre, le onzième des douze enfants d'un pauvre fermier italien, naquit en 1221; il reçut une éducation plus soignée que ses frères, grâce aux dispositions extraordinaires d'intelligence et de piété qu'il montra dès son bas âge.
Tout enfant, il racontait naïvement à sa mère les visites qu'il recevait des Anges et de la Sainte Vierge. La mère, pour éprouver la réalité de ces visions, lui ordonna, par un temps de famine, d'aller couper du blé à l'époque où il était encore vert; Pierre y courut et rapporta du blé très beau et très mûr.
Jeune encore, il résolut de quitter le monde pour la solitude. Sa première retraite fut une forêt, où il demeura six jours dans un jeûne et une prière ininterrompus; puis il gravit une montagne sauvage et se retira dans une caverne sombre comme un tombeau, sans autre lit que la terre, sans autre vêtement qu'un cilice.
Pendant trois ans, malgré son jeûne quotidien, il fut assailli de toutes sortes de pensées de découragement, de sensualité, de volupté; mais il était fortifié par les fréquentes visions des Anges. Il consentit à recevoir le sacerdoce, afin de trouver dans l'Eucharistie un soutien contre les tentations.
La sainteté du solitaire lui attira des disciples: ce fut l'origine de cette branche de l'Ordre de Saint-Benoît, dont les religieux sont appelés Célestins. Ils vivaient sous des huttes faites avec des épines et des branches, mais Dieu réjouissait leur affreuse solitude par de suaves harmonies célestes et par la visite des bienheureux esprits.
Bien plus austère que ses religieux, Pierre ne mangeait que du pain de son très noir et très dur; jeûnant quatre carêmes, ne prenant généralement que des herbes crues, une seule fois tous les trois jours. Couvert d'instruments de pénitence, il couchait sur le fer plutôt que sur la terre: une voix céleste vint lui ordonner de diminuer cette pratique excessive de la mortification.
Après une vacance inouïe du Saint-Siège pendant vingt-sept mois, le choix des cardinaux alla chercher le pauvre moine au fond de son désert. Pierre, âgé de soixante-douze ans, subit en pleurant la violence qui lui fut faite; mais, quelques mois après, se jugeant au-dessous d'une charge si lourde, à laquelle, il est vrai, il n'était préparé que par sa sainteté, il abdiqua le souverain pontificat, reprit l'habit de moine et voulut retourner dans sa solitude, où il mourut.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
- décret du 21 janvier 2017 (en italien) vertus héroïques de Santina Maria Addolorata (au siècle: Maria Addolorata De Pascali), fondatrice des Disciples du Sacré Cœur (1897-1981)
Maria Addolorata De Pascali est née le 10 juin 1897 et morte le 19 mai 1981.
En 1920, elle rencontre la Bienheureuse Marie Madeleine de la Passionet entre chez les sœurs Compassionnistes Servantes de Marie.
Elle ressent le besoin de vivre sa vocation religieuse d'une autre façon et, en 1929, avec 3 compagnes, elle fonde l'institut des sœurs disciples du Sacré-Cœur pour aider les pauvres et les exclus avec la devise 'aimer, prier, œuvrer'
Sœur Santina puise son énergie dans la prière et l'adoration eucharistique.
Elle meurt des suites d'un cancer quelques jours après avoir offert sa vie pour la santé de Jean-Paul II qui vient d'être victime d'une tentative d'assassinat.
En italien:
- Suore Discepole del Sacro Cuore, diocèse de Lecce
- Suor Santina De Pascali
- Suore Compassioniste Serve di Maria, Lecce
Né le 11 mars 1720, à Besançon, Doubs. Capucin au Petit-Forez, à Lyon. Déporté sur les Deux-Associés; mort le 19 mai 1794.
Béatifié le 1er octobre 1995 par Jean-Paul II.
Une habitante de la commune de Varennes-sur-Tèche 03220 nous signale qu'une plaque commémorative a été posée dans la nef de l'église de la commune en 1995 à l'initiative de sa famille; cette plaque précise qu'il a été 'arrêté au château de Précord' (château de la même commune) 'comme ses neveux Grassin* en 1793. Il fut déporté et mourut martyr sur les pontons de Rochefort'. *la famille de Grassin était propriétaire de ce château à l'époque de la Révolution.
- Mairie de Varennes-sur-Tèche, tourisme - patrimoine
Voir aussi les bienheureux martyrs de l'île Madame.
Les bienheureux martyrs des pontons de Rochefort (diocèse de Sens-Auxerre)
Depuis 1910, chaque deuxième quinzaine d'août, a lieu un pèlerinage en souvenir des prêtres déportés (diocèse de La Rochelle)
Dans la baie devant le port de Rochefort, en 1794, le bienheureux Jean-Baptiste-Xavier (Jean-Louis Loir), prêtre capucin et martyr. Durant la Révolution française, en raison de son sacerdoce, il fut détenu inhumainement, malgré ses quatre-vingts ans, sur un bateau négrier et on le trouva mort à genoux.
Né à Józefka (Piekary-Silésie) le 21 Septembre 1883, mort à Dachau, en Allemagne, le 19 Juin 1942. Béatifié à Varsovie le 13 juin 1999 par Jean-Paul II.
Au camp de concentration de Dachau en Bavière, l'an 1942, le bienheureux Joseph Czempiel, prêtre de Katowice et martyr. Curé en Silésie, arrêté par l'occupant nazi à cause de son ministère et déporté en Allemagne, après des tortures supportées avec une patience héroïque, il fut conduit à la chambre à gaz.
Martyrologe romain