Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,
12 Juin 2019
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Le Weekend à Deauville
Comme prévu, ils sont tous très tôt chez Doc à Maxéville. Le soleil rieur darde haut dans le ciel. C’est une bonne année leurs semblent-ils. Dans l’arrière-boutique, la Ronéo numérique tourne à plein rendement. En première page, David a écrit l’article principal en plus de son éditorial. Il s’agit de l’affaire Legroux. Gérard le journaliste du groupe à inviter les jeunes de Maxéville pour une sortie sur la côte normande. Pascal, lui, prend des photos des copains ensemble…sauf…David.
Pascal prépare la maquette de la revue des jeunes de Maxéville. Il estime que la photographie du responsable doit être seule pour l’éditorial et à droite de l’entête du journal. Par contre l’équipe militante des Jeunes de Maxéville, sera en filigrane sous le titre du journal. L’idée est d’améliorer la présentation de celui-ci. Il le fera avec Martine l’artiste peintre du groupe. Envisage-t-il.
Ce journal, il le trouve beau, mais pas vendeur. Il est trop artistique. Les présentations publicitaires, c’est l’art d’attirer le regard, et de faire garder en mémoire l’objet ou la pensée dans le but de persuader le lecteur du bien fondé de l’acquisition. Les dessins d’art, sont rarement des dessins publicitaires. Peu sont des artistes comme Toulouse Lautrec.
« Toulouse-Lautrec a vécu pour son art. Il devint un peintre du postimpressionnisme, un illustrateur de l’Art nouveau et un remarquable lithographe ; il a croqué le mode de vie de la Bohème parisienne à la fin du XIXe siècle. Au milieu des années 1890, il a contribué par des illustrations à l'hebdomadaire humoristique Le Rire. »
Il réfléchit, à comment suggérer le remplacement de l’entête du journal, qu’il juge inadéquat, et pourtant elle est belle. Pense-t-il. Mais pas porteuse de leurs idées. Son idée lui semble plus adaptée. Il considère, que l’entête est l’enseigne d’un mouvement, comme un drapeau. Il pense que le blason de l’association des Jeunes de Maxéville doit être à gauche de l’entête, et pas au milieu de la première page.
Il pense également, que les jeunes devraient le vendre à petit prix, et non pas le distribuer gratuitement comme des tracts. Pour constituer une cagnotte, permettant de venir en aide aux jeunes de Maxéville dans toutes leurs démarches nécessitant des déplacements (administratives diverses, plus recherche d’emploi, formation professionnel). Il va en parler à David, se sera le sujet de discussion la semaine prochaine pense-t-il. Il doit préparer les arguments pour faire accepter sans blesser quiconque. Pour l’heure il doit voir Martine. Le voyant pensif, Martine s’approche de lui. En l’apercevant, il saute de son siège et lui demande :
- Martine puis-je vous parler ?
- Oui bien sûr.
Il expose adroitement son idée. Lui explique que son dessin est un chef-d’œuvre, il doit faire l’objet d’un article pour la faire connaître en qualité d’artiste membre de l’Association des Jeunes de Maxéville. Elle sourit flattée. Puis il lui présente son projet, si elle est d’accord, il en parlera à David et ils en discuteront la semaine prochaine.
- Je suis d’accord.
Lui concède-t-elle avec un petit pincement au cœur. C’est à ce moment, que David et Linda réapparaissent. Tous deux sont tristes. Tous constatent que Linda a pleuré quand elle les embrasse avant de les quitter. Enfin elle embrasse son tendre amour, il lui dit à l’oreille :
- Je vais me renseigner et faire le nécessaire. Je sais que c’est interdit en France. Seulement je ne connais pas les démarches à faire. Aie courage, je t’aime, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour t’aider. Aie confiance mon amour.
Lui susurre-t-il à l’oreille. En silence les amis se regardent et interrogent David du regard. Une fois qu’elle eut quitté la cafétéria, tous les amis entourent David. L’inquiétude du jeune homme les intrigues. Les poings serrés dans les poches, un sourire forcé, il déclare :
- Voyons ce que Doc nous a préparé.
Autour de la table, l’ambiance se déride. Au dessert la fête commence. Elodie lance gaiement.
Où allons-nous cet après-midi ?
- Nous allons digérer sur la plage de Deauville. Pascal va découvrir les joies de cette cité balnéaire et de ses environs. Nous y passerons le Week-end. Vous êtes tous invités si vous pouvez venir ce sera un grand plaisir d’être une nouvelle fois ensemble. N’est-ce pas Claudine ?
Leur annonce David.
- Effectivement, seulement le Weekend ne suffira pas pour tout découvrir !
Rétorque l’intéressée. Rire de l’assemblée et des clients serrés au comptoir. À cette heure il n’y a plus de place assise, même sur les sièges du comptoir. Devant le rire général Pascal est vexé, cependant il ne laisse rien voir, mais sa curiosité est piquée au vif.
Ils sirotent leur café, et comme à l’accoutumée, ils font le résumé de leur réunion du matin. Des rires fusent pour tout et pour rien. Seulement, David malgré ces amis, il ne parvient pas à cacher sa dernière préoccupation principale. Le fait de faire découvrir Deauville à la place de Fécamp, avec ces souvenirs funestes de morts, lui est un soulagement. Il va pouvoir se noyer dans les plaisirs de cette ville Plage. Sa renommée, n’est plus à faire se persuade-t-il. Il y a tant d’activités, avec sa plage, son casino et aussi ses courses hippiques. Soupèse David
En même temps, les souvenirs d’émissions télévisées s’annoncent à Pascal. Ces robes de soirée aux élégantes, à vues plongeantes et échancrées, rêve Pascal. Il en oublie Claudine !
La soirée commence sous de bons augures. Après une soirée reposante et de détente sur la plage, ils se restaurent selon les habitudes des amis de David : chez « les 3 Mages ». Ils finissent leur journée au casino.
Pascal découvre l’ambiance de ce Casino Barrière de Deauville. Il est subjugué par le spectacle des danseuses. Il voit ce que les documentaires de la télévision avaient commenté. Il n’en revient pas. Il est ébloui de la vie en métropole. Ce soir, c’est l’apogée de ses rêves croît-il. Ces rêves de la Réunion, sont dépassés par la réalité. Il est dans la torpeur de l’étonnement, avant la tempête euphorique.
Il suit Claudine comme un enfant. Ils sont devant les machines à sous. Hésitant d’abord, s’enhardit et poursuit tranquillement. Il entre dans cette ambiance de lumière, et de musique. L’odeur alcoolisée mélangée aux parfums féminins, des femmes aguichantes en robes de soirées élégantes, lui font oublier Claudine. Il tire sur les manettes des machines à sous, et soudain…des pièces descendent. On dirait qu’elles ne peuvent s’arrêter ! Il frise le drame, il n’a plus pied sur terre. La chance est avec lui. Une voix masculine inconnue s’esclaffe en riant lui tape sur l’épaule :
C’est la chance des néophytes !
Devant toutes ces pièces, il se met à rêver. Il va acheter le mobilier de sa chambre et payer un collier pour sa mère.
Une belle de nuit, grande, blonde excitante, l’accoste. Elle l’emmène à une des tables de jeux. Malheureusement, la chance tourne. Cependant, Claudine arrive pour le sauver. Elle parvient à s'’interposer poliment et discrètement. Ce fut à ce moment, qu’il réalise la chance qu’il a eu d’avoir Claudine pour le chaperonner. En voyant tous ces jetons qu’il a gagnés, et dont la plupart a disparu du regard, il interroge son amie. Pour toute réponse elle lui commande gentiment, mais fermement.
- Mon ami, allons rejoindre nos amis au campement, car demain nous avons une grande journée.
- Qu’allons-nous faire ?
S’étonne une nouvelle fois Pascal
- Très tôt nous irons sur la plage, là tu auras une nouvelle surprise.
Elle reprend son souffle pour lui annoncer.
- Rentrons dans notre chambre, Sacré-Canaille doit s’ennuyer. David lui a donné son repas et lui a fait faire sa promenade d’hygiène.
- Comment le sais-tu ?
- David m’a bipé, tu ne répondais pas à ses appels !
- Oh ! mon dieu ! quel maître de chien je fais !
Claudine rit devant la mine piteuse de Pascal. Puis il réalise et tout penaud il questionne.
- Où échange-t-on les jetons ?
- Viens je te montre
- Tu as l’habitude de venir ?
- Quelquefois, seulement il ne faut pas se laisser prendre par le jeu. Deauville est une ville de fêtes, de jeux. Il est dangereux de suivre n’importe qui. C’est pourquoi, nous sommes avec toi. Ici, ils ont tous vu que tu es novice.
Ils encaissent, rejoignent le bungalow qu’ils ont loué à la limite de la ville presque sur la plage. Sacré-Canaille les accueillent joyeusement. Ils sont seuls. Croît-il. Dans les chambres voisines, toute la bande d’amis dorment profondément.
Un dimanche mémorable
La nuit est brève pour Pascal. Ils ne sont rentrés qu’à trois heures. Soudain, le réveil en fanfare annonce. Il est six heures ! Les amis de David sont à leur porte et crie, en riant.
On a préparé le petit dj’…. Venez les amoureux !
Ok !
Répond Claudine le regard vitreux.
Allez ! dépêchez-vous, la journée est belle et le programme est chargé !
Gloussent Martine et Myriam.
Ok ! ok ! ça va ! nous arrivons !
Leur réplique Pascal en émergeant du lit. Après une toilette rapide, les tourtereaux rejoignent leurs compagnons. Ils sont attendus par ses jeunes gens insouciants. À la fin du petit-déjeuner Jean-Jacques annonce :
Nous allons faire une randonnée hippique sur la côte.
Une randonné sur la plage à cheval ? Avec quels chevaux ?
S’étonne Pascal
Oui ! à Deauville, c’est ce qui se fait de mieux !
Réponds Jean-Jacques
Qu’allons-nous voir ?
Consulte stupéfait ce cher Pascal.
Nous visiterons la côte. Il y a les vestiges de la dernière guerre, mais il y a aussi deux sites protégés : des phoques sur une île et des dauphins.
Quelle est la suite du programme ?
S’émerveille Pascal.
Resto sur la plage des dauphins, ensuite au choix selon le temps qui nous restera. La relaxe sur la plage ou bowling. Demain nous reprenons le travail pour plusieurs d’entre nous. Nous devons rentrer chez nous assez tôt.
C’est-à-dire ?
Interviennent en cœur les amis.
Nous quittons la plage autour de dix-neuf heures, un resto rapide et retour à la maison. Nous nous reverrons la semaine prochaine comme d’habitude. Ce plan vous convient ?
Oui Jean-Jacques
Acquiesce David. Les invités approuvent de la tête. Mais subitement, Pascal émet une remarque.
Seulement, il y a un hic. J’aime les chevaux, mais je ne suis jamais monté !
Gérard avec David est abonné au centre hippique, il intervient
Il y a une jument spéciale pour les débutants. Tu verras c’est avec qu’elle que j’ai appris. Elle est âgée, patiente, douce… Elle a toujours bon pied bon œil !
Ajoute-il malicieux.
Bon d’accord, comment s’appelle cette merveille ?
Linette d’or
Arrivé au Haras, Gérard parlemente près du propriétaire. D’un geste il appelle Pascal. Qui s’empresse à rejoindre les deux hommes. L’homme s’en va. Quelques minutes plus tard, il revient, accompagné d’une jument grise mouchetée blanche.
Je vous présente Linette d’Or.
Waouh !!! qu’elle est belle !
S’écrie ravi Pascal. Gérard et David lui expliquent comment monter et joignant le geste à la parole ils l’aident.
Regarde Jean-Jacques comment il monte. Maintenant, pose le pied à l’étrier, en même temps, met la main sur la selle et tu enjambes tranquillement.
Ok, David !
Répond Pascal déterminé, cependant, il regarde Gérard inquiet. Celui-ci le tranquillise.
Ça va aller, tu verras. Ce soir au retour tu seras heureux.
Sacré-Canaille est de la fête, il entre dans la danse. Il réfléchit, dresse les oreilles, se demande sur quel cheval il va sauter ! Pour lui pas question de faire tout le trajet à quatre pattes. Il s’interroge s’il va aller avec David ou Claudine. Son cher Pascal est trop inexpérimenté, c’est dangereux. En plus, il veut épater tous ces jeunes gens. Soudain, il est pris de stupeur au milieu de son dilemme. Tous l’observent, et Linette d’Or également. Le rire sort des gorges des jeunes gens, en voyant les mimiques de Sacré-Canaille. C’est à ce moment-là, qu’il se décide. Il se ramasse sur ses petites pattes, puis ses pattes arrière le propulsent sur le cheval brun. Il est pratiquement dans les bras de Claudine. La surprise est générale, il est applaudi. Le bonheur de Sacré-Canaille est à son comble, quand il voit et entend les applaudissements.
Pascal fait un premier essai. C’est raté ! Il recommence une seconde fois, et hop ! Il est de l’autre côté du cheval, les quatre fers en l’air ! Personne ne rit, ils se souviennent de leur première fois. David intervient :
- Ton élan est trop fort ! Élance-toi naturellement, sans effort particulier. Tu es suffisamment grand. Tu verras tout se passera bien.
- Laisse Linette d’Or te promener, elle en a l’habitude.
Lui conseille Gérard gentiment. Pascal a enfin réussi, il est prêt. Tous s’alignent en file indienne deux par deux pour la sortie du centre. David lève le bras et…
- En route nous avons du trajet ! Lance David.
Ils arrivent sur la plage, tel un défilé militaire, ils se mettent trois par trois. Pascal est entre Gérard et Claudine, il est sécurisé. Devant eux, ce sont David, Jean-Jacques et Élodie. Derrière, Serge, Myriam et Martine. Sacré-Canaille décide de dormir d’un œil. Jean-Jacques lui semble le plus sûr. Je vais le tester quand je le jugerai bon ! pense-t-il.
Les baigneurs sont stupéfaits. Ils s’arrêtent de nager, en voyant ce mini défilé. Leur surprise, n’est pas tant la promenade des chevaux sur la plage, ils sont habitués. C’est seulement, que des touristes se mettent en formation militaire comme un défilé ! Çà ce n’est pas ordinaire ! Pascal demande
- Où allons-nous ?
- Voir les phoques de Normandie
Lui répond David.
- Il y a des phoques ?
S’étonne Pascal.
- Oui, ils ont échoué sur la côte, et ils sont restés
Explique Claudine.
- Tu connais ?
Interroge Jean-Jacques
- Oui, je fais du bénévolat, chaque dernier Weekend du mois, au Conservatoire du littoral.
David est subjugué en découvrant le côté secret de Claudine. Il laisse éclater sa joie.
- Arrivé à destination, si cela ne te dérange pas, tu nous serviras de guide.
- Avec plaisir, David.
David explique le parcours
- Le trajet par la plage est plus long, quelques fois difficile. Avec les chevaux c’est tout de même plus rapide, malgré les rochers. Nous ne serons pas interrompus, ou ralenti à cause de la circulation. Quand Pascal aura pris ses marques, nous irons au galop, là où c’est possible. Voici ce que vous allez voir là-bas. Nous verrons « les belles moustaches » et des postures « en bananes » signe de bien-être.
Souligne David et continu son exposé.
Ils sont au beau milieu de la baie des Veys. Nous appelons ces phoques, communément veau marin. Ils se sont installés en petites colonies, près de Sainte-Marie-du-Mont, dans le parc régional des marais du Cotentin et du Bessin, en lisière de la Manche. Claudine, vous expliquera le reste sur place.
Pascal est tout à fait à son aise. Il le leur annonce.
- Je suis prêt dès que vous le déciderez, je vous suis au galop.
David décide
- On fait un essai ? Mais reste à côté de Jean-Jacques pour la première tranche, normalement nous sommes seuls et resteront en file indienne.
Les deux compères, sont heureux de cette situation et répondent
-Chouette !
Sacré-Canaille lorsqu’il voit que Pascal se tient bien, saute sur Linette d’Or. Il quitte Claudine, pour aller près de son Pascal. Le bonheur du Jack Russell est à son comble, et voilà que la queue de Sacré Canaille fouette Linette d’or par inadvertance. Surprise, elle se met au galop ! Pascal par automatisme, parvient à rester sur le dos du cheval. C’est le grand éclat de rire de toute la troupe.
- Maintenant, nous sommes sûrs de pouvoir galoper sans problème. Tu es doué, même pour chevaucher ! Constate David.
Le trajet est plus rapide qu’escompté. Ils arrivent dans la baie à dix heures. Ils s’arrêtent à une cafétéria ambulante. Le café et des crêpes sont les bienvenus dans leur estomac.
Ils s’installent dans le pré en bordure de la plage. Il appartient au père de Jean-Jacques. Ils attachent leurs chevaux aux deux bouleaux. Ils donnent une poignée de céréale, pour le plaisir de leurs chevaux. L’herbe du pré est verte malgré la saison, pour la grande joie non seulement des chevaux, mais aussi des jeunes gens. Le repos est apprécié par tous, et particulièrement de Pascal. Il est courbaturé. Claudine lui masse les jambes et tout le dos. Sacré-Canaille est surpris. Dans sa petite tête, il n’a pas souvenir, d’un massage après une promenade à cheval. Serge avance une hypothèse concernant Sacré-Canaille.
- Je crois que Sacré-Canaille a été saisie pour une raison quelconque dans un cirque !
- Cela est bien possible. Il nous fait des surprises, que seul un chien de spectacle est capable de faire.
Approuve Claudine. Sacré-Canaille couché dans l’herbe, la tête sur les pattes avant, les yeux semblent dormir. Seulement, à l’énoncé de son nom, les oreilles bougent, et sa petite queue également ! Cette sacrée queue, elle le trahit à tous les coups ! Surtout, lorsqu’il veut faire croire qu’il dort ! Résultat les amis de Pascal rient. Sacré-Canaille est vexé, il prépare sa vengeance. Pour l’instant, il feint l’indifférence.
Ils repartent et suivent Claudine. La veille, elle a pris rendez-vous avec les responsables de l’aquarium. David, Jean-Jacques et elle ont mis sur pied cette sortie spéciale pour Pascal. Élodie a passé tout le vendredi après-midi à la Bibliothèque.
Ils arrivent dans les locaux d’accueil.
- Les chevaux seront à l’abri des visiteurs.
Annonce-t-elle en entrant dans la cour d’accueil. Un homme bedonnant, grisonnant, affable s’avance vers eux.
- Bonjour Didier, je vous présente mes amis et vos clients pour la visite.
- Bonjour Claudine, nous vous avons préparé le pré derrière les bâtiments pour vos chevaux. Ils seront reposés, lorsque vous rentrerez. Pour votre retour, nous vous préparons une collation, ainsi vous serez frais et dispos pour repartir.
- Merci, combien nous vous devons pour toute la prestation ?
- Rien, c’est pour tout ce que tu fais pour nos phoques !
Voyant la gêne des jeunes gens, il hésite, puis se lance :
- Si cela gêne tes amis, ils peuvent faire un don à notre fondation.
Sourire aux lèvres, les jeunes gens acceptent sans hésitation.
-Didier, je te présente mon ami Pascal. Le jeune homme dont je t’ai parlé hier matin au téléphone.
- Très heureux de faire votre connaissance.
Répond Didier en serrant la main du jeune homme énergiquement. Claudine présente toute la bande de joyeux drilles. C’est ainsi, qu’ils apprennent, que Didier est le meilleur ami du père de Claudine.
- Voici notre Sacré-Canaille, dont je t’ai parlé. Il va rester avec toi et les chevaux, comme convenu. Tu verras, il est plein de surprises agréables.
Bonne visite mes enfants, Sacré-Canaille est le bienvenu, il vous attendra en ma compagnie.
Pour toute réponse, Sacré-Canaille jappe plaintif. Pascal le prend dans ses bras, et le caresse et lui dit :
- À ce soir mon petit Sacré-Canaille.
Pour toute réponse, il gémit doucement résigner. Coupant court les effusions, Claudine ordonne :
- Maintenant, c’est la visite, suivez-moi.
- Bien sûr, où irions-nous sans toi ?
Réplique en riant David. Ils se divisent dans cinq barques. Lorsqu’ils atteignent l’île aux phoques, Claudine raconte plus qu’elle n’explique en désignant les criques de l’île.
- Lorsque nous longeons la Manche Est et le Calvados, comme aujourd’hui, si nous avons de la chance et de la patience, nous pourrons observer à distance les phoques communs et veaux marins, appelés communément « chiens de mer ».
- Comment cela ! si nous avons de la chance !
Intervient Élodie inquiète.
Parfois, ils restent éloignés, on ne peut les voir qu’avec des jumelles. C’est pourquoi, je vous ai distribué des jumelles jetables. Et …nous sommes arrivés.
En descendant de leur barque, elle scrute rapidement l’horizon et elle s’écrie joyeusement :
- Vous avez de la chance, ils sont sur la plage !
La visite commence. Claudine commente.
- Le veau marin (phoca vitulina) est un mammifère vivant en colonie dans les estuaires. Ils couvrent les espaces des plages de sable. Comme vous pouvez le voir, c’est l’heure de la marée basse. Ils se prélassent. Il en existe cinq sous espèces vivant au nord Atlantique Groenland, le Pacifique et l’Europe du Nord. Ici, dans la baie des Veys, ce sont les phoques communs et les veaux de mer. Ils se sont approprié nos plages.
Ils l’écoutent religieusement. Pascal est subjugué. David pense, « quelle chance d’avoir rencontré Pascal ! » La voix claire de Claudine continue calmement sans interruption.
- Voyez cette « tribu » ils sont une soixantaine environ. Cette année, il y a eu : une huitaine de bébé. Nous avons de bonne raison d’être optimiste pour l’avenir. Nous avons installé, creusé des vasières, un chenal, des berges « en talus » pour qu’ils puissent glisser ou « luger » dans l’eau et la mer. Ainsi le poisson nécessaire à leur alimentation, leur est fourni. La réserve naturelle nationale du domaine de Beau Guillot, dans la Baie-des-Veys, offre une vraie douceur de vivre à ces phoques communs.
Elle aspire un temps, prend une petite pose et continue gentiment.
Il y a une chose, que je me dois vous informer, les phoques sont sensibles à la pollution.
Dans la baie du Mont Saint Michel, ces phoques communs « normands » sont les plus méridionaux de l’espèce. Un peu plus tard au nord, en baie de Somme (Picardie), on compte cents-trente-neuf congénères, puis quelques autres spécimens en Pas de Calais. « Il faut compter avec des colonies bien plus importantes celles de la Grande-Bretagne ou aux Pays-Bas. Même si la grande majorité d’une population de six cents mille individus a plutôt ses habitudes, vers des latitudes plus élevées, en mer du Nord, en Baltique et jusqu’à l’Arctique » C’est ce que Jean-François Elder, un scientifique nous enseigne sur cet animal dans ce domaine de Beau Guillot.
- Ils ne sont pas désorientés en arrivant ici ?
Interroge Serge captivé.
- Pas apparemment, ce sont sans doute des opportunistes, tout simplement. Les experts pensent qu’une avant-garde explore les eaux de la Manche depuis des décennies voire des siècles. Mais cela fait seulement quinze ans environ que la colonie actuelle s’est établie en Manche. Il semblerait que la démographie soit dynamique, ici comme en baie du Mont-Saint-Michel ou en baie de somme. Sans doute l’absence d’orques, leur prédateur naturel. Cela a sans doute également facilité leur installation dans la région.
- Tu nous dis qu’ils craignent la pollution, or il est notoirement connu, que les bateaux dégazent au large de la Manche.
- Effectivement, c’est la raison de notre énorme travail. Pour préserver la qualité des eaux côtières. Le phoque commun est très sensible aux pollutions, aux substances chimiques. Confirme Claudine.
Elle boit une gorgée d’eau minérale. Elle avait pris une petite bouteille au centre avant de partir. Elle reprend son discours.
- Il nous faut également maintenir l’homme à distance. Car même bien intentionné, s’il n’a pas de connaissance à leur sujet, il peut être prédateur sans le vouloir. D’où l’accompagnement obligatoire d’un soigneur ou d’un guide du Conservatoire. Le phoque commun se montre volontiers curieux, voire espiègle.
Elle a un sourire amusé en prononçant ces mots, comme si un souvenir cocasse lui revenait dans sa mémoire. Elle poursuit l’air de rien.
- Il est également craintif. Il n’aime pas être dérangé. Cette espèce est protégée sur tout le territoire national depuis longtemps. La France c’est même engagé à maintenir en bon état de conservation les sites qui abritent cet hôte rare (Directive européenne de 1992 « Habitat, faune, flore ») et les scientifiques peuvent étudier avec bonheur ce sympathique mammifère marin appartenant au groupe des pinnipèdes.
- Tu as bien préparé ta petite conférence ma chère Claudine. Continue c’est passionnant.
- Elle rougit, ravie. Elle ne sent pas une pointe de moquerie, mais un encouragement à continuer. Serge est étudiant vétérinaire en première année dans la Fac de David, il interroge.
- Comment pouvez-vous les repérer et les reconnaître au loin ?
- Nous sommes obligés de Lorgner sur l’estran en plein été. Le phoque commun a une certaine torpeur sur les plages, comme le paresseux. En réalité il s’allonge au soleil, l’animal « travaille son corps », stocke pendant sa sieste, les graisses pour l’hiver prochain. Ses autres talents physiologiques font le reste. Il est doté d’un système, qui évacue totalement l’air des poumons (évitant le risque de bulle d’azote dans le sang) et d’un cœur permettant la réduction de ses pulsations à cinq par minute. Il sait éviter l’accident de décompression en plongée. Le phoque commun peu ainsi rester un quart d’heure sous l’eau ! et quoique d’instinct grégaire, il vagabonde volontiers en solitaire, jusqu’à soixante kilomètres de sa colonie d’origine ou bien plus loin. Avec son air pataud sur le sable…il surprend, c’est un nageur hors pair !
- Merci Claudine.
C’est le cri heureux des jeunes gens. Ils sont impressionnés. Cette visite leur a été profitable pense David. Tout au moins il l’espère.
La visite se termine, retour au Conservatoire. Sacré-Canaille les attends, il est encore une fois vexé. Il est resté avec les chevaux. Didier, ne l’a appelé, que lorsqu’il a dressé le couvert pour la collation. Il pointe son nez vers les plats, son flair lui indique que tout le monde va se régaler. Enfin, ils arrivent tous. Leurs discussions lui paraient animée et joyeuse. Il oublie sa peine, et va au-devant d’eux. Hourrah ! Pascal entre en duo avec David. Il saute de joie. Didier les accueille.
- Vous avez fait une bonne visite ?
- Oui, et nous remercions Claudine elle a été une merveilleuse guide
Lui répond Pascal émerveillé.
- Venez par ici, la « petite collation » vous attend. Cela vous remettra en forme. Pendant que vos chevaux seront préparés. Ils ont eu leur collation.
En voyant la table et tous ces plats qui les attendent, ils n’en reviennent pas. Claudine sourie amusée. Elle connait bien les habitudes de l’ami de son père. Les visiteurs, bien qu’eux même soient normands, ils n’en reviennent pas ! Charcuterie variée sans oublier l’andouille de Vire, tripes à la mode de Caen, pâtisseries normandes arrosées de cidre. Ils terminent par un café et un petit Calvados pour conclure.
Le retour à Deauville est silencieux. Sacré-Canaille est fier, il est assis sur Linette d’or devant Pascal, il est fier comme Artaban. Le parcours est au galop pour la plupart du temps. À l’approche de Deauville, ils ralentissent. Sur la plage, ils reforment leur cortège à trois. Ils sont au trot cadencé. Il y a plus de monde qu’en partant. Leur passage fait lever à nouveau les têtes. C’était sans compter sur Sacré-Canaille et sa vengeance !
Et voilà qu’il saute sur la croupe du cheval de Claudine ! Retour sur celle de Pascal et enfin celle de Jean-Jacques pour l’aller. Un retour en sens inverse. Les chevaux restent sur le rythme, ils semblent complices de ce petit chien rigolo. Les cavaliers ont peur que leur petite vedette se blesse ! En final, Sacré-Canaille revient devant son maître. Pascal eut droit à un grand débarbouillage à grand coup de langue ! Les applaudissements crépitent, les appareils photos, I Phone, Androïde, caméras surgissent par enchantement. Ils quittent la plage sous les applaudissements des curieux aussi surpris, que les cavaliers. Sacré-Canaille est heureux, il a produit son petit effet escompté, il a eu sa vengeance. Demain il fera la Une de France-Ouest !
Chacun rejoint leurs voitures réciproques. Ils éprouvent le soulagement et le bien-être d’un excellent Weekend.
David dépose Claudine chez elle, et continue le reste de l’itinéraire avec Pascal et Sacré-Canaille. À leur arrivée dans l’appartement, Isis les accueille avec les cajoleries qu’un chat est seul capable de faire. Tous deux vont directement dans leur chambre respective avec leur compagnon.
FIN DU 1er TOME
DEMAIN LA SUITE DANS UN 2éme TOME