Au cours de notre pèlerinage en Turquie, nous avons réalisé le chemin semé d’embûches, parcouru par saint Paul qui n’a jamais fléchi pour annoncer la Bonne Nouvelle. Les rencontres avec les religieuses à Tarse et à Konya nous ont beaucoup touchés car elles persévèrent envers et contre tout, à l’image de saint Paul ; cela nous donne plus de force pour remplir notre mission là où nous vivons.
Odile et Hubert
Pèleriner en Turquie sur les pas de saint Paul, c’est faire face à un grand vide. Prendre conscience de l’extrême précarité des peuples. Ce pays, qui fut naguère la Grèce d’Asie, a pris le nom d’un peuple surgi des tréfonds de l’Asie Centrale. Cette terre empile les vestiges des Hittites, des Perses, des royaumes hellénistiques, des Romains, des Byzantins, des Seldjoukides, des Ottomans. Elle amoncelle massacres et bains de sang. Si on n’évoqua pratiquement pas devant nous les massacres d’Arméniens et de Chaldéens, nous avons vu souvent des stigmates du départ précipité des Grecs en 1923. Admirer les vestiges des chrétientés disparues, y renouveler entre nous les rites eucharistiques, était à la fois ravissant et poignant.
L’histoire est la démonstration de l’impermanence à laquelle sont confrontés les hommes. Et pourtant les paroles de Paul sont toujours vivantes. Comment leur trouver une expression convenable pour notre génération ? Comment rendre compte de l’unité de l’être, incarnée dans l’unité de l’assemblée, comment rendre compte de l’unité du corps mystique du Christ à laquelle tous les hommes sont appelés à œuvrer ? Comment ne pas s’accrocher aux mots ni les prendre pour des réalités afin d’écouter les témoignages convergents des autres traditions ? Notre approche des derviches tourneurs, dont la spiritualité consiste à aller « de l’écorce vers le noyau » fut un petit pas.
Pèleriner, comme le baptême, c’est « mourir » pour renaître. C’est une expérience qui doit être renouvelée.
Pierre
« Alléluia ! le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité. Alléluia ! »
Tels sont les mots lancés joyeusement chaque matin dans le car, puis repris avec enthousiasme par les pèlerins sur cette terre d’Islam où résonne cinq fois par jour l’appel à la prière.
La Turquie, terre de contraste : après Istambul, « la perle du Bosphore », ville trépidante, riche des nombreuses civilisations aux portes de l’Orient, puis Tarse où nous avons célébré la messe de la Résurrection, nous voici en Cappadoce, un panorama surréel avec ces cheminées de fée qui changent de couleur au gré des heures et ces églises rupestres sculptées dans le rocher par les premiers chrétiens. Quelle émotion de participer à l’Eucharistie dans ces lieux aux sources de la foi chrétienne et quel témoignage de foi nous ont laissé ces deux religieuses italiennes qui assurent une présence chrétienne à Iconium.
Nourris de la lecture des Actes des Apôtres et bien sûr des lettres de saint Paul tout au long du pèlerinage, nous sommes immergés dans la foi des premiers chrétiens. Un appel nous est donné pour chacun et chacune à approfondir la Parole de Jésus et à en témoigner.
Annie et Alain
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