Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,
18 Juin 2019
Prier avec les Psaumes
1. Pays du monde entier, chantez la louange du SEIGNEUR !
Tous les peuples, chantez la grandeur de Dieu !
2. Oui, son amour envers nous est le plus fort.
La fidélité du SEIGNEUR est pour toujours.
Chantez la louange du SEIGNEUR !
18 juin Ÿ
Être pour toi
Je voudrais être oiseau du ciel pour chanter ta louange. J
e voudrais être vent murmurant pour dire ta bonté.
Je voudrais être haute montagne pour célébrer ta gloire.
Je voudrais être rocher pour clamer ta force.
Je voudrais être caillou au bord du chemin pour t’adorer en silence.
Je voudrais être herbe verte pour grandir dans ta lumière.
Je voudrais être flamme vive pour danser ta joie.
Je voudrais être océan pour clamer la profondeur de ton amour.
Je voudrais être tout petit enfant pour savoir t’appeler Père.
Lecture: Deutéronome 28.47-69
47. Voici donc ce qui arrivera si vous ne servez pas le SEIGNEUR votre Dieu avec joie et de tout votre cœur quand vous avez tout en abondance :
48. vous deviendrez les esclaves des ennemis que le SEIGNEUR vous enverra. Vous aurez faim, vous aurez soif, vous n'aurez pas de vêtements et vous manquerez de tout. Le SEIGNEUR fera peser sur vous un pouvoir écrasant jusqu'à votre mort.
49. Le SEIGNEUR lancera contre vous un peuple venu de loin, du bout du monde, et vous ne connaîtrez pas la langue de ce peuple. Il tombera sur vous comme un aigle tombe sur un mouton.
50. Ce seront des hommes au visage dur. Ils ne respecteront pas les vieux, ils seront sans pitié pour les enfants.
51. Ils prendront vos animaux et vos récoltes et vous, vous mourrez de faim. Ils ne vous laisseront ni blé, ni vin, ni huile, ni veaux, ni agneaux, ni cabris, et vous finirez par disparaître.
52. Ils vous entoureront pour vous combattre dans toutes les villes du pays que le SEIGNEUR vous aura donné. Ils lutteront contre vous jusqu'à la destruction des grands murs de défense derrière lesquels vous vous croirez à l'abri.
53. Pendant que vos ennemis vous combattront ainsi, vous serez dans une si grande misère que vous finirez par manger vos enfants. Vous vous nourrirez de la chair des fils et des filles que le SEIGNEUR Dieu vous aura donnés.
54. L'homme le plus fin et le plus sensible parmi vous jettera un regard mauvais sur son frère, sur sa femme et sur les enfants qui lui resteront.
55. En effet, il aura peur d'avoir à partager avec l'un d'eux la chair de ses enfants qu'il est en train de manger. Pendant que vos ennemis vous combattront ainsi, vous serez dans une grande misère dans toutes vos villes, et cet homme n'aura rien d'autre à manger.
56. La femme la plus fine et la plus sensible parmi vous fera la même chose. Avant, elle était si délicate qu'elle n'osait même pas poser les pieds par terre. Pourtant, elle jettera un regard mauvais sur son mari, sur son fils et sur sa fille,
57. et même sur son bébé qui vient de naître et sur tout ce qui est sorti de son ventre. Pendant que vos ennemis vous combattront ainsi, vous serez dans une grande misère dans toutes vos villes. C'est pourquoi cette femme a l'intention de manger ses enfants en cachette, parce qu'elle manque de tout.
58. Obéissez avec soin à tous les commandements de la loi de Dieu qui sont écrits dans ce livre. Respectez celui qui porte le nom glorieux et terrible de « SEIGNEUR votre Dieu ».
59. Sinon, le SEIGNEUR lui-même vous enverra, à vous, à vos enfants et aux enfants de leurs enfants, toutes sortes de blessures avec des maladies très graves et qui durent longtemps.
60. Il vous enverra tous les malheurs qui vous ont fait peur en Égypte, et ces malheurs tomberont sur vous.
61. Il vous enverra même toutes les maladies et toutes les blessures qui ne sont pas nommées dans ce livre de la loi jusqu'à ce que vous disparaissiez.
62. Vous qui avez été aussi nombreux que les étoiles du ciel, vous ne serez plus qu'un petit nombre. En effet, vous n'aurez pas écouté le SEIGNEUR votre Dieu.
63. Autrefois, le SEIGNEUR aimait s'occuper de vous pour vous rendre heureux et nombreux. Mais alors, il aimera s'occuper de vous pour vous faire disparaître et vous faire mourir. Il vous arrachera du pays que vous allez posséder.
64. Le SEIGNEUR vous chassera un peu partout parmi tous les autres peuples, d'un bout du monde à l'autre. Là, vous adorerez d'autres dieux inconnus, que vos ancêtres n'ont pas connus non plus : des statues en bois ou en pierre.
65. Parmi ces peuples, vous ne serez pas du tout tranquilles et vous ne trouverez aucun endroit où poser vos pieds. Là, le SEIGNEUR remplira votre cœur d'inquiétude, vos yeux ne brilleront plus, et vous serez complètement découragés.
66. Votre vie sera très fragile, vous tremblerez de peur nuit et jour, vous n'aurez plus confiance dans l'avenir.
67. Quand vous verrez ce qui se passera, vos cœurs trembleront de peur. Le matin, vous direz : « Si seulement c'était le soir ! » Et le soir, vous direz : « Si seulement c'était le matin ! »
68. Le SEIGNEUR vous ramènera en Égypte par bateaux. Pourtant, je vous avais promis que vous ne deviez jamais revoir ce pays. Là-bas, hommes et femmes, vous essaierez de vous vendre à vos ennemis comme esclaves. Mais ils ne voudront pas vous acheter.
69. Voici les paroles de l'alliance que Moïse a faite, au nom du SEIGNEUR, avec les Israélites dans le pays de Moab. C'est le SEIGNEUR qui lui a commandé cela. — Cette alliance s'ajoute à celle qu'il avait faite avec eux au mont Horeb. —
Message de la présidente du Conseil national -
Seul le prononcé fait foi
La Sentinelle, où en est la nuit ?
Le matin vient
Au livre du prophète Esaïe, on interroge la sentinelle,
« Garde, Où en est la nuit ? Il répond : Le matin vient mais c’est encore la nuit. » La parole du Seigneur s’adresse au prophète Jérémie ; « Que vois-tu, Jérémie ? ». « Je vois une branche d’amandier » dit Jérémie. « Je veille à l’accomplissement de ma parole » répond le Seigneur. Et nous, que voyons-nous ? Quelle direction doit prendre l’Eglise protestante unie aujourd’hui ? Nous avons les oreilles qui bruissent encore des résultats des élections européennes, des explications, analyses, contre-analyses. Réussissons-nous à garder les yeux ouverts et le cœur disponible pour comprendre où Dieu nous attend, dans cette France ou presque un quart des votants se sont tournés vers un parti d’extrême droite, dans cette Europe où les populismes gagnent du terrain en bien des lieux ? Voir, guetter, attendre, il ne s’agit pas là d’immobilisme, mais il faut prendre le temps de l’analyse, il faut prendre le temps de la prière, du discernement pour comprendre où se trouve le lieu de notre fidélité à Dieu dans ce temps qui est le nôtre. Ecologie, immigration, Europe chrétienne, justice sociale, autant de sujets qui ont été péniblement portés pendant la campagne pour les élections européennes, et qui exigent notre réflexion et notre action, comme citoyens et comme chrétiens.
Ecologie, immigration, Europe chrétienne, justice sociale…
Ecologie
Le réchauffement et la justice climatique,
la disparition des espèces animales, la pollution et ses conséquences sur la santé, en un mot l’écologie est le défi qu’il nous faut aborder, personnellement et collectivement. Ce défi questionne notre foi et doit être aussi travaillé au regard de l’espérance qui est la nôtre. Quand nous confessons Dieu, le père toutpuissant, créateur du ciel et de la terre, quand nous nous disons créés à l’image de Dieu, pouvons-nous accepter de détruire ? Nous ne sommes pas concernés uniquement en tant que citoyens, parents et colocataires de la terre, mais nous devons aussi répondre de notre foi et de notre espérance pour le monde que Dieu aime. C’est un sujet difficile parce qu’il touche les moindres de nos habitudes, ce que nous mangeons, comment nous nous déplaçons, comment nous nous habillons… J’espère que nous saurons nous armer de courage devant la difficulté et que chacun se saisira du sujet, si ce n’est pas déjà fait, dans chaque paroisse et chaque Eglise locale en vue des synodes prochains. Immigration L’immigration et l’accueil des exilés est un deuxième thème majeur pour l’Europe. La crise migratoire provoquée par la guerre en Syrie a mis en lumière l’incapacité de l’Europe à se doter de règles communes et efficaces pour venir en aide à tous ceux que la guerre et la misère avaient jetés sur les routes et qui Ecologie, immigration, Europe chrétienne, justice sociale…
2 EPUdF – Synode national de Grenoble, 2019
Message de la présidente du Conseil national frappaient aux portes de l’Europe.
L’Europe politique a manifesté dramatiquement son impuissance et l’oubli des convictions qui avaient conduit à sa création. Notre Eglise a redit publiquement à cette tragique occasion que l’accueil des exilés n’est pas une option parmi d’autres, mais la voie que l’Evangile nous invite à suivre. Cette affirmation se trouve aujourd’hui contestée au sein même de notre Eglise. Des hommes et des femmes ont peur. Ils n’imaginent pas que l’accueil des étrangers soit possible sans mise en danger de leur propre sécurité. Certains se battent eux-mêmes pour vivre dans des conditions précaires et voient l’attention portée aux étrangers comme une privation de celle qu’ils seraient en droit d’attendre pour eux-mêmes. Il est de notre responsabilité d’entendre ces peurs, de leur donner la possibilité de s’exprimer au sein de l’Eglise, sans jugement. Il est également de notre responsabilité d’accompagner ces personnes et leur assurer qu’elles ont leur place dans la communauté. De nombreux récits évangéliques mettent en scène la peur des disciples et la manière dont Jésus les accompagne jusqu’à son dépassement. Je crois que Christ nous libère de la peur comme de bien d’autres enfermements. L’Eglise a pour mission d’en témoigner. Identité chrétienne Un troisième thème brandi de diverses manières, et d’ailleurs de manières très contradictoires selon les partis et les pays, c’est la fameuse identité chrétienne de l’Europe, de la France…
Depuis les racines chrétiennes jusqu’aux valeurs chrétiennes, c’est à qui le clamera le plus fort. Le bruit fait autour de la « christianité » 2 est inversement proportionnel au nombre déclaré de chrétiens pratiquants. L’épisode des crucifix tout à coup exhibés en Autriche, ou encore en Italie au soir des élections européennes, ou l’épisode de la crèche en carton-pâte tout à coup absolument nécessaire dans le hall d’une mairie seraient même rue, des êtres humains avec lesquels il est bon de parler, d’échanger, de boire un café ensemble. Quelle solitude massive a été créée par notre société de confort et d’individualisme ! Et avec la tristesse, l’inquiétude m’a saisie. Des hommes et des femmes sont descendus dans la rue des jours et des jours, des nuits aussi, au départ pour défendre leur intérêt, pour le prix de l’essence, pour pouvoir rouler à 90 km/h. C’est sans doute réducteur de dire cela, et bien sûr, cette augmentation du prix de l’essence était la goutte de trop. Mais cette protestation m’inquiète. Où est la conscience de l’intérêt général ? Où est la protestation pour la vie des autres ? Sont-ils sortis de nuit comme de jour pour que les ports français accueillent l’Aquarius et sa cargaison humaine en péril ? Comment vivre ensemble si chacun cherche son propre intérêt sans défendre celui d’autrui ? Comment vivre ensemble si chacun laisse libre cours à sa colère personnelle, sans aucun contrôle, aucune autolimitation ? Une société ne peut pas être une juxtaposition d’égos et de manifestations de toute-puissance. Comment l’Eglise peut-elle aller à la rencontre des personnes pour manifester l’accueil inconditionnel, la place offerte à chacune et à chacun par le Christ ? Devrions-nous faire une nouvelle campagne d’affichage, sur toutes nos Eglises et nos temples, pour dire à ceux qui croient ne compter pour personne, qu’ils comptent pour Dieu et que nous pouvons en témoigner ? Mais aussi qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir… ?
Violence et abus D’autres sujets encore nécessitent notre engagement. Les violences conjugales restent scandaleusement banales en France. Cachées, maquillées, elles sont très difficiles à endiguer et nécessitent une véritable mobilisation pour la vie de ces femmes, de ces hommes, réduites et réduits à croire qu’elles et ils ne sont pas dignes de vivre autre chose que le mépris. L’Evangile nous appelle à entendre les souffrances des victimes et à agir.
Entendre les victimes, c’est aussi être à l’écoute de ceux qui, enfants, ont été victimes d’abus sexuels. Notre Eglise, avec ses groupes d’enfants et de jeunes, ses mouvements de jeunesse, ne doit pas penser avoir été parfaitement à l’abri de ces abus. Dans notre Eglise aussi, des enfants ont pu être abusés, parce que l’individu pédophile ressemble à monsieur tout le monde (ou madame tout le monde) et que nous ne pouvons pas imaginer que cela puisse se produire « chez nous ». Et même si notre Eglise, comme institution, n’a pas étouffé « d’affaire », elle a pu ne pas croire que cela soit simplement possible, et de fait ne pas voir. Un guide de prévention a été élaboré l’année dernière, il doit être diffusé largement auprès des conseils presbytéraux et des équipes de catéchèse. Mais cela ne peut pas effacer le mal subi. L’Eglise veut être à l’écoute des victimes et veut se former pour mieux protéger les plus petits. Vous pensez peut-être que je ne devrais pas parler de cela, et surtout pas en ouverture du synode national. Je me fais violence pour parler de ces sujets difficiles. Mais la vie naît de la lumière et pas de l’obscurité. Quand on met en lumière d’un coup ce qui a été durant des années dans la nuit, c’est bien sûr douloureux. Mais il n’y a pas d’autre solution pour que la vérité et la vie puissent triompher.
L’accueil des exilés est la voie que l’Evangile nous invite à suivre
Sentinelle, où en est la nuit ? Le matin vient…
Oui, quand tout paraît encore sombre, noir, la sentinelle affirme « Le matin vient ». Comment oser affirmer cela, après avoir tenu de tels propos ? L’espérance dit « le matin vient » alors qu’il fait encore noir. Le chrétien affirme la résurrection, quand tout semble dans l’impasse. Comme je le dis souvent pour plaisanter, tout est désespéré ? Formidable ! Nous sommes les spécialistes des situations désespérées puisque c’est alors que l’espérance prend tout son sens. Je voudrais faire un détour et vous inviter à être spectateur d’une rencontre entre un homme et une femme, pour chercher les lieux de fidélité
Je voudrais faire un détour et vous inviter à être spectateur d’une rencontre entre un homme et une femme, pour chercher les lieux de fidélité L’Eglise veut être à l’écoute des victimes et se former pour mieux protéger les plus petits
4 EPUdF – Synode national de Grenoble, 2019 Message de la présidente du Conseil national pour notre Eglise aujourd’hui. Il s’appelle Jésus, elle, on ne connait pas son nom. Elle reste pour les lecteurs de la Bible, depuis 2000 ans, « la Samaritaine ». A mon sens, cette rencontre interroge notre société et notre vie d’Eglise tout en nous encourageant dans la dynamique « Eglise de témoins ». Je vais essayer de partager ma conviction avec vous. Jésus, fatigué du voyage, s’était assis tel quel au bord de la source. Une femme de Samarie vient puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire ». La femme lui dit : « Comment, toi qui es juif, peux-tu me demander à boire, à moi qui suis une samaritaine ? » En effet, les juifs ne veulent rien avoir de commun avec les samaritains. (Jean 4) Vous connaissez la suite, et l’incroyable débat théologique qui se noue entre ces deux personnes que tout oppose a priori. Rencontre entre un homme et une femme. Cette rencontre n’aurait jamais dû avoir lieu. La femme s’en étonne, puis les disciples quand ils reviennent des courses, mais ils se gardent bien de le dire. Jésus n’aurait pas dû adresser la parole à cette femme, d’abord parce qu’elle est une femme, ensuite parce qu’elle est de Samarie, et enfin parce qu’une femme qui va puiser de l’eau en plein midi a certainement beaucoup de choses à se reprocher (à tout le moins, elle ne veut croiser personne…). Jésus manifeste ici une liberté totale dans ses rapports humains, liberté empreinte d’un respect inattendu. La Samaritaine ne manque pas de relever cette liberté et le lecteur est frappé de ce respect. Une femme à la « moralité douteuse » est, pour Jésus, digne de débattre des questions fondamentales de la théologie et de recevoir la révélation qu’il est le Messie. Rien que ça ! Vérité, respect et soumission mutuelle Deux personnes qui se parlent en vérité et dans le respect, qu’il soit homme ou femme. L’Eglise est invitée à être ce lieu où des hommes et des femmes se parlent en vérité et dans le respect. En vérité, parce que, je ne vais pas y revenir, rien de bon ne naît du mensonge et de la dissimulation. Bien sûr, il faut du courage pour dire la vérité à l’autre, mais le laisser se bercer d’illusions peut être criminel. Il faut du courage pour dire la vérité et ne pas être juste « gentil », mais il y a plus d’amour à dire la vérité qu’à dire des gentillesses. Sans doute confondons-nous trop souvent gentillesse et amour fraternel et laissons-nous perdurer des situations dommageables pour l’Eglise, au nom du soi-disant amour fraternel. Ce n’est alors pas de l’amour fraternel, c’est seulement de la lâcheté. Toutefois dire la vérité en Eglise ne signifie pas manquer de respect, invectiver ou insulter. Ce n’est alors pas non plus la vérité qui gagne, mais la division ! Chaque fois qu’un ministre, qu’un membre de l’Eglise, se laisse entraîner à médire et maudire l’Eglise, il blesse son unité et se blesse luimême. Bien des choses sont perfectibles, bien des choses doivent être changées, j’en suis pleinement convaincue. Mais les invectives ne construisent rien, elles ne font que saper la confiance. L’Eglise est un lieu unique où chacun est accueilli comme il est. Si le géant des fast-food n’avait pas pris pour lui-même ce slogan, nous pourrions l’afficher sur nos lieux de culte : « venez comme vous êtes » ! Cela ne signifie pas toutefois que l’Eglise soit une juxtaposition d’individus. Ces individus disent ensemble « Notre Père ». Ils se reconnaissent ainsi frères et sœurs, et choisissent de vivre ensemble à l’écoute d’une Parole qui les libère de la recherche de leur intérêt propre. Cette parole les appelle à la soumission mutuelle. On n’aime pas tellement le mot soumission aujourd’hui, et moi la première, je répugne à l’utiliser. Mais la soumission mutuelle, c’est autre chose. Ensemble, nous formons un seul corps qui doit bien s’articuler pour réussir des choses extraordinaires. La soumission mutuelle, c’est vérifier que ma propre marche aide et encourage les autres à avancer. Si une seule jambe est forte, elle ne peut pas courir seule très loin. Elle doit attendre la seconde jambe, fusse-t-elle plus faible, pour équilibrer sa marche. Je vous invite à garder tout cela en tête quand nous réviserons nos textes de référence. Il s’agit bien de cela : nous qui avons été appelés, comment vivons-nous les uns avec les autres dans la soumission mutuelle ? Notre société attend de nous le témoignage qu’une Eglise peut être autre chose qu’une juxtaposition d’égoïsmes.
L’Eglise veut être à l’écoute des victimes et se former pour mieux protéger les plus petits
Identité
La rencontre entre Jésus et la Samaritaine nous parle aussi d’identité. « Toi, tu es juif, et moi je suis samaritaine », dit la femme. Cela aurait dû couper court à la rencontre. La samaritaine sait parfaitement qui elle est, ce qu’elle a appris, ce qu’elle croit, et pourquoi cela n’est pas compatible avec le fait de parler avec cet homme. Jésus va déplacer ses certitudes en lui permettant d’accéder à sa propre identité personnelle. Elle n’est pas qu’une femme de Samarie, vivant à l’écart de ses concitoyens. Elle a sa vérité propre, que Jésus nomme sans jugement. Puis il l’invite à sortir de son identité forteresse, pour recevoir l’identité que lui-même donne, dans l’accueil. L’identité du chrétien n’est pas une forteresse, elle n’a pas besoin d’être brandie en étendard, elle est donnée par Dieu et chacun a la sienne, unique et indéracinable. Elle prend sa source dans le regard bienveillant de Dieu sur moi et la grâce qu’il m’offre. Assurée de son amour, je n’ai rien à défendre et on ne peut rien m’enlever. C’est en esprit et en vérité que nous pouvons adorer et cela, nul ne peut nous l’arracher. Cette identité donnée par Dieu ne court aucun danger. Comment aidons-nous les membres de l’Eglise à recevoir leur identité de Dieu, à l’accueillir ? Comment pouvons-nous les aider à laisser leur peur et à mettre leur confiance en Dieu ?
L’apôtre Paul dit qu’il a revêtu le Christ. Il s’agit bien de cela : ce vêtement, personne ne peut nous l’ôter. Quelle soif est la nôtre ? Au cœur de la rencontre entre Jésus et la samaritaine, ne passons pas à côté de cette question d’eau ! « Donne-moi à boire » demande Jésus. Puis ensuite « si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te demande à boire, c’est toi qui lui aurais demandé de l’eau. » Quelle soif est la nôtre, quelle soif est celle de la société ? Peut-être de savoir de nouveau faire société ? C’est bien ce qui va se passer avec cette femme. Elle va chercher les habitants de la ville et tous sortent et se mettent à l’écoute de Jésus, jusqu’à se convertir ! Le message de l’Evangile brise les barrières entre les hommes et les femmes, il brise les préjugés et les exclusions sociales. Et dans une assemblée, on peut voir côte à côte un chômeur et un banquier, un ouvrier et le patron de l’usine, un enfant et un vieillard, hommes et femmes mélangés. Comme une parabole du Royaume, l’Eglise est ce lieu unique où la parole de chacun est attendue, entendue, dans un égal respect. Est-ce bien cela que nous vivons dans notre quotidien ? Je le crois, je l’espère. Mais je sais aussi qu’il nous faut nous redire, chaque jour à nouveau, quelle formidable promesse est faite à l’Eglise. Quelle soif est la nôtre ? Accueillir de manière renouvelée chaque jour la Grâce donnée en Jésus-Christ qui est parole de vérité sur nos vies. Cet accueil nous met en route vers nos concitoyens. La conséquence de l’accueil de la grâce, c’est la mise en route. Je le dis souvent, en reprenant le titre d’un livre de Marion Muller-Collard, recevoir la bonne nouvelle de l’amour de Dieu pour moi ne m’endort pas mais au contraire, est gage d’intranquillité ! « Venez voir… Ne serait-ce pas le Christ ? » Voilà des mots pour l’évangélisation pleinement respectueux de l’autre : « venez voir ce qui m’est arrivé », c’est le témoignage simple et sans fioritures, conclu par une question « Ne serait-ce pas le Christ ? ». Témoignage qui laisse ouvert pour chacun la réponse qu’il donnera à cette question. Si nous avons soif d’une parole de vérité sur nos vies, nos contemporains ont également soif de cela. Eux aussi cherchent un lieu où prendre des forces, où rassembler une vie éparpillée, bousculée, trépidante. Eux aussi attendent des relations apaisées et respectueuses. Alors n’hésitons pas : témoignons de ce que nous avons reçu en ouvrant simplement la question « Ne serait-ce pas le Christ ? »
Invitation au détour : au bord du puits avec la samaritaine
Une Eglise de témoins
La femme va chercher les gens de la ville et leur dit « Venez voir ! Il y a là un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ! Ne serait-ce pas le Christ ? » A leur tour, les gens de la ville disent : « Ce n’est plus à cause de tes dires que nous croyons ; car nous l’avons entendu nous-mêmes et nous savons que c’est vraiment lui le sauveur du monde. » Tout cela peut paraître un peu primaire, ou bien romantique. Comment ça, Jésus n’a pas fait d’analyse situationnelle ? Pas d’étude de marché ? Pas de benchmarking ? Pas de stratégie de communication ? Il n’a même pas formé la samaritaine avant qu’elle aille témoigner auprès des habitants de la ville. Oui, juste une vraie rencontre. L’évangélisation à l’ancienne, quoi ! Je suis un peu sarcastique, à peine. Ce n’est pas que je ne crois pas aux méthodes, aux formations, aux stratégies. Enfin, si, c’est vrai, je n’y crois pas. Je crois que Dieu se fait proche, de multiples manières, et par des moyens variés. Et je pense que nous devons nous entraîner au témoignage, parce que cela n’a rien de naturel pour des luthéro-réformés bien élevés. Je pense que nous devons exercer notre intelligence et nous servir de tous les moyens d’analyse qui existent aujourd’hui. De même qu’il faut un peu de connaissance pour cultiver un jardin, savoir quelle plante a besoin d’eau, laquelle il convient de mettre en plein soleil… de la même manière formations et analyses sont nécessaires pour savoir quelle direction privilégier pour notre vie d’Eglise. Si je dis que je ne crois pas à ces méthodes, je veux dire qu’elles n’ont aucune efficacité en elles-mêmes. Ne pensez pas doubler les membres de votre Eglise du jour au lendemain en organisant un parcours alpha (j’aurais pu dire tout aussi bien des cultes-café-croissants ou encore autre chose). Si les personnes qui accueillent sont désagréables et les exposés ennuyeux, le parcours alpha fera fuir les quelques-uns qui s’y étaient risqués.
Jésus invite à quitter nos identités forteresse, pour recevoir l’identité que lui-même donne
Les méthodes n’ont aucune efficacité en elles-mêmes, mais elles peuvent donner des idées, encourager, stimuler l’imagination. Au final, il s’agit toujours d’une seule et même chose : permettre la rencontre personnelle. Faire en sorte que chacun se sente le bienvenu avec nous et que des paroles s’échangent en vérité, jusqu’à permettre la question « ne serait-ce pas le Christ ? ». Laisser sa cruche Il y a un petit morceau de phrase qui me touche particulièrement dans le récit de la samaritaine, c’est quand Jean écrit « La femme alors, abandonnant sa cruche, s’en fut à la ville… »
Une vraie rencontre nous fait abandonner des certitudes. Un deuil est nécessaire pour avancer, des choses sont à laisser pour changer. Dans notre vie d’Eglise, il nous faut aussi faire des choix, abandonner certaines choses pour s’ouvrir à ce qui vient. Si c’est évident dans ce récit, où la femme choisit l’eau vive qu’est le Christ, ce n’est pas si simple dans notre vie et notre vie d’Eglise. Ne sous-estimons pas ce temps de passage au crible de nos engagements, afin de poser ce qui est mort, même si nous l’avons beaucoup aimé. Très concrètement, pour moi, je dois faire le deuil de tout ce que j’aurais encore voulu vous dire, sur la pluralité de notre Eglise et son unité, sur la centralité du culte dans la vie de l’Eglise et ce temps essentiel arraché au monde technicien et rentable…
Mais il faut bien qu’il me reste quelques sujets pour l’année prochaine ! Aujourd’hui, l’espérance demeure.
Réjouissez vous, le matin vient, le Seigneur veille à l’accomplissement de sa promesse. Il est fidèle. Pasteure Emmanuelle Seyboldt