29 Juillet 2019
Créer des embryons d’animaux contenant des cellules humaines au-delà du 14ème jour et les transplanter dans des animaux de substitution. Tel est l’enjeu des recherches du professeur Hiromitsu Nakauchi. Ces expériences, planifiées depuis plus de 10 ans et en attente d’approbation éthique, viennent d’être réautorisée par un comité d’experts du ministère des Sciences du Japon.
La revue Nature évoque ces travaux dans un article.
« Hiromitsu Nakauchi, qui dirige des équipes à l’Université de Tokyo et à l’Université Stanford en Californie, prévoit de développer des cellules humaines dans des embryons de souris et de rat, puis de les transplanter chez des animaux de substitution. Le but ultime de Nakauchi est de produire des animaux avec des organes constitués de cellules humaines qui pourront éventuellement être transplantées dans l’homme. »
C’est grâce à la levée de l’interdiction par le Japon que l’équipe du professeur pourrait relancer les recherches.
« Le Japon autorisera les scientifiques à cultiver des cellules humaines dans un embryon animal et à les transférer dans l’utérus d’un animal, annulant ainsi l’interdiction de cette pratique. Le ministère des sciences du pays a annoncé cette décision, qui prendra effet immédiatement, le 1er mars. L’objectif ultime de la recherche est d’utiliser des animaux, tels que des porcs, pour cultiver des organes pouvant être transplantés chez l’homme. »
L’expérimentation commencera sur les souris, puis sera renouvelée sur les rats et sur les porcs.
La revue scientifique rappelle les préoccupations de certains bioéthiciens.
« Certains bioéthiciens s’inquiètent de la possibilité que les cellules humaines se déplacent au-delà du développement de l’organe ciblé, se rendent dans le cerveau de l’animal en développement et puissent éventuellement affecter sa cognition. »
Pour Kelly Servick, de Science Mag, « l’idée est biologiquement intimidante et éthiquement lourde ».
L’approbation finale du ministère des Sciences devrait être donnée en août.
M.C.
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