Bienvenue sur mon site Une innovation pour mes anciens lecteurs, désormais je traite de divers sujet, en premier La religion judéo chrétienne signé" Monique Emounah", pour ceux qui ne peuvent se déplacer à l'églises quelques soit la raison, et le lieu de leurs résidences ils peuvent suivre les offices du jour, la politique (LR) et les infos, la poésie et les arts en général. Mes écrits, signé (Alumacom) également mes promos de mes dernières parutions et quelquefois un rappel pour mes anciens écrits. Merci de votre attention,
19 Juillet 2019
La Prière
"Demandez et l'on vous donnera" : la prière de demande, recommandée par Jésus à plusieurs reprises dans les Evangiles, nous laisse souvent perplexes : n'est-il pas naïf de croire que Dieu va nous exaucer ?
En réalité, il faut peut-être croire que, même si Dieu ne nous exauce pas comme nous le voudrions, il nous répond toujours !
Pourquoi Dieu ne m’exauce-t-il pas ?
Il arrive à beaucoup de prier pour une guérison ou pour la réussite d’un examen… Pourquoi ne sommes-nous pas toujours exaucés ? Réponse du P. Luc Forestier.
L. F. : Toute personne qui expérimente la vie de prière se pose la question. Elle est d'ailleurs tellement profonde et juste qu'elle est présente dans les Ecritures. Les psaumes en particulier lancent ce cri à Dieu : « Mais que fais-tu ? » Et la tradition judéo-chrétienne a gardé ces interpellations, comme si la question angoissée, et même agressive, était totalement légitime parmi tout ce qui nous est donné pour nourrir notre relation à Dieu. C'est très frappant, car cela dépasse toutes les tentatives d'explication du mal, qui disent que s'il y a du mal et de la souffrance, c'est parce qu'il faut de l'obscur pour que la lumière soit vue… Les Ecritures sont pleines de cette interrogation angoissée : « Mais que fait Dieu ? »… D'autant que nous avons tous connu des personnes qui prient pour des causes particulièrement justes et authentiques : tel enfant malade, telle situation politique difficile… pour lesquelles on a beau prier, il ne se passe rien.
L. F. : Je pense que le mot prière fait difficulté. En français, il évoque la relation qu'a l'homme avec une divinité, il est donc proprement religieux, mais il est aussi devenu un synonyme de « demander ». On oublie qu'en régime chrétien, la prière a deux dimensions assez différentes. Une dimension de relation, de dialogue, qui comprend, outre la demande, l'action de grâce et le pardon. Dans la messe on retrouve ces trois composantes de la prière qui s'adresse à Dieu : pardon, s'il te plaît et merci.
L. F. : On oublie surtout l'autre dimension de la prière qui est la pure communion, qui ne passe pas par des mots. Elle est comparable à la relation amicale, qui après la parole échangée, se vit dans un silence qui n'est pas un silence de gêne où l'on ne sait plus quoi dire, mais qui est un silence de communion. La vie conjugale aussi est pleine de ces moments silencieux de présence à l'autre. Et ce qui est vrai de la relation amicale et conjugale est vrai aussi de la relation à Dieu. Plusieurs traditions spirituelles chrétiennes mettent en avant ce mode de présence à Dieu. Il est important de tenir ensemble ces deux dimensions de la prière. Dans la prière universelle, après chaque intention, on enchaîne avec un refrain. Je pense que c'est une erreur, et qu'avant de chanter, il faudrait faire silence quelques secondes et se mettre, tous ensemble, en présence du mystère de Dieu.
L. F. : Qu'on risque de négliger, mais que l'on pratique tout de même encore. Tout temps de prière n'est pas uniquement un flot de paroles. Sans doute avons-nous déjà cette attention à la présence du mystère de Dieu, mais n'oublions pas que la prière, outre celle de demande, est aussi une demande de pardon, une reconnaissance de faute, et une action de grâce.
L. F. : Dans les Evangiles, on trouve les deux : « Demandez et vous recevrez », et « Demandez et vous recevrez l'Esprit saint ». Il faut comprendre qu'en Dieu, il y a à la foi amour et liberté. Il entre en relation avec l'humanité, il fait alliance avec nous, mais il respecte notre liberté. On peut même refuser son existence. Mais réciproquement notre relation à Dieu ne met jamais en cause la liberté divine. Dieu se donne à nous mais nous ne le contrôlons pas. Amour et liberté cohabitent en Dieu pleinement. Et nous-mêmes sommes à la foi invités à être à la fois dans l'amour et dans la liberté, dans notre relation à Dieu comme dans nos relations amicales et conjugales.
L. F. : La liberté divine sera toujours respectée, nous ne sommes pas dans un système magique. La différence entre la religion et la magie, c'est que la magie est une manipulation du divin, elle prétend faire obéir les puissances à ce que nous faisons. Le christianisme est une relation d'amour et de liberté qui ne contraint pas Dieu, car ce n'est pas possible.
L. F. : Il est difficile de donner une réponse générale à une telle question. On peut y répondre à une personne, en face à face, quand on peut percevoir jusqu'où va son angoisse ou son incompréhension. Mais on peut dire qu'il faut garder à l'esprit cette liberté et cet amour qui cohabitent toujours intimement en Dieu et que, comme le dit l'oraison, « il sait mieux que nous ce dont nous avons besoin ».