Voilà ce qui se passe: nos églises sont bien remplies tous les dimanches, et pas seulement les églises catholiques, toutes les églises chrétiennes. Si ces gens qui remplissent nos églises vivent leur foi au quotidien, le pays ne serait pas ce qu’il est actuellement. Cela exige une conversion à tous les échelons, à commencer par nous, les responsables d’Églises. Nous devons vivre notre foi dans la vérité, l’honnêteté et la charité chrétienne. Alors ce sera un pays qui se développera dans le sens de l’Évangile, dans la charité, la paix chrétienne et le développement intégral de tous les hommes, ce dont parle l’encyclique Laudato si’.
A Madagascar, plus de 53% de la population a moins de 18 ans, c’est dire l’importance du catéchisme et de l’éducation à l’honnêteté. Qu’attendez-vous de l’intervention auprès des jeunes ce samedi ?
Je pense que le Pape exhortera les jeunes à bien préparer la vie et à profiter de l’éducation pour devenir responsables. C’est l’éducation qui préparera le pays . Sans une bonne éducation, il ne peut pas y avoir un vrai développement, stable et intégral, ainsi qu’une bonne évangélisation, bien enracinée.
3000 fidèles de votre diocèse ont fait le déplacement jusqu’Antananarivo, dont de nombreux jeunes qui veulent rencontrer le Pape. Comment le perçoivent-ils ? Pourquoi souhaitent-ils prendre part à la veillée de ce samedi soir ?
C’est une rencontre entre un grand frère et ses petits frères. Car c’est comme cela qu’ils perçoivent le Pape. Ils ne le voient pas comme un vieux, mais comme quelqu’un qui les accompagne et connaît leurs problèmes. Ce qui les frappe, c’est que la parole du Pape va directement à leurs cœurs. C’est cela qu’attendent les jeunes malgaches, qui sont un peu désespérés en regardant l’avenir. Les jeunes sont un peu désœuvrés et, avec le Pape, il se sentent en sécurité et c’est ce dont il dont besoin pour préparer aujourd’hui même leur avenir, pour qu’ils puissent aller de l’avant.
La stabilité est la condition du développement mais cela nécessite un effort collectif. Le Pape arrive-t-il dans un pays tout entier attentif à ses propos ?
Je pense, oui, que c’est vraiment le moment favorable. Il y a un élan presque populaire, et pas seulement catholique mais de toutes les religions. Par exemple, nos frères musulmans ont préparé cette visite à leur niveau. Ils seront présents, et même une partie du terrain qui servira à l’Eucharistie et à l’accueil du Pape dimanche appartient à un musulman qui l’a prêté à l’Église. Tout cela pour vous faire comprendre qu’il y a une atmosphère qui serait – je mets au conditionnel pour dire que je ne peux être sûr à 100% - une ambiance de fraternité qui est prête à écouter le message du Pape.