Elles étaient attendues avec impatience. Depuis deux ans que se négocie la réforme des retraites, les Français se demandent ce qu' une retraite universelle à points, censée entrer en vigueur en 2025, aurait comme impact sur leur cas personnel. Ces derniers jours, le gouvernement n'a eu de cesse de dénoncer les « fake news » et les pseudo-simulations émanant notamment des opposants à la réforme.
Pour tenter de convaincre l'opinion alors que les grèves et la contestation contre ce projet de retraite universelle perdurent, le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé le 14 décembre dans Le Parisien, lors d'une rencontre avec nos lecteurs, qu' il fournirait très vite plusieurs cas types afin que les Français puissent se faire une idée. A partir de ce mercredi matin, sur le site Reforme-retraite.gouv.fr, cinquante cas types de futurs retraités impactés par la réforme seront accessibles en ligne. Le Parisien - Aujourd'hui en France a pu en consulter sept en avant-première : ils couvrent les secteurs publics et privés, petites et grosses rémunérations.
Dans de nombreux cas, le système universel à points s'avère plus avantageux, notamment pour les petits salaires, les emplois avec fortes primes, les précaires, et jusqu'aux cadres supérieurs. Une amélioration liée à la prise en compte pour les cotisations de toute la rémunération, primes incluses.
Mais dans ce panel manquent plusieurs variables importantes. Le fait d'avoir des enfants, la pénibilité, les carrières longues ou heurtées par des périodes de chômages ne sont pas pris en compte. Autres grands absents : les libéraux (avocats, médecins, par exemple) et ceux qui sont aujourd'hui dans un régime spécial (cheminots, agents de la RATP, de la Banque de France etc.) et qui seront pour certains perdants dans le nouveau système.
Enfin, le critère d'âge pivot à 64 ans, qui fait tant polémique, n'est pas pris en compte, les services de l'Etat n'ayant retenu que la durée de cotisation actuelle : 43 ans (fixée par la réforme Touraine en 2014 pour ceux nés à partir de 1973) pour percevoir une pension pleine. Un salarié né en 1975 et commençant à travailler à 22 ans devra donc attendre 65 ans pour toucher sa retraitée à taux plein. En deçà il sera pénalisé par une décote de 5% par an et bénéficiera d'une surcote de 5% par an au delà. De fait, dans ces simulations, l'âge pivot est donc à 65 ans...
Dernier point, incontournable, ces simulations ont été faites alors que de nombreuses modalités sont encore en discussion, notamment donc l'âge pivot, ou la revalorisation des rémunérations des enseignants.
Les 7 simulations du montant des pensions
Une méthodologie détaillée, mais perfectible.
Le secrétariat d'Etat aux Retraites, qui nous a fourni ces cas types, détaille sur trois pages la méthode retenue pour ces simulations, qui exclut un éventuel mécanisme d'âge pivot à 64 ans — actuellement en discussion. Ces cas types comparent deux mêmes actifs, l'un né en 1980, l'autre né en 1990, afin de voir l'effet de la réforme dans la durée.