Ô Dieu, toi qui as fait surgir la vie nouvelle dans notre humanité vouée à la mort, nous tournons vers toi notre regard, remplis d’espérance, pour briller, à l’aube de la Pâque du Christ, de foi et de charité. Avec saint Jean, l’évangéliste, nous te présentons nos vies et notre monde, afin que la lumière de la résurrection pénètre de plus en plus les couches de notre être, nos relations, nos pensées, nos attentes. Béni sois-tu en tout temps et en tout lieu.
Donne-moi de croire de plus en plus en ta présence agissante et prévenante en chaque instant de ma vie.
1. Marie-Madeleine, la messagère
Lorsque Dieu intervient dans l’histoire humaine, son action est forcément circonscrite dans l’espace et dans le temps. Seul un nombre limité de personnes peut en être témoin oculaire. Contrairement à la connaissance secrète de quelques initiés, l’agir de Dieu se révèle à de modestes créatures, pour qu’elles transmettent la nouvelle au monde, au risque de l’incrédulité et en se soumettant à l’aval de l’autorité.
Pourquoi Marie-Madeleine, la pécheresse, est-elle choisie comme messagère et non pas Marie, la Vierge immaculée ? Puisque Marie est la première bénéficiaire de la grâce, Marie-Madeleine est précurseur de la religiosité populaire, la force d’espérance de l’Église en marche vers Dieu. La foi du peuple en effet pansera souvent les plaies des controverses théologiques ou des guerres entre chrétiens au fil des siècles.
2. Se rendre au tombeau
Comme à la scène de la Nativité, la Résurrection du Christ ouvre dans l’horizon humain le passage entre ce monde et l’autre : la grotte de Bethléem en début de vie, le tombeau du Christ en fin de vie. Les langes de la grotte et les linges du tombeau revêtent le corps humain du Christ et le nôtre pour en protéger l’extrême fragilité.
Avec les bergers et les deux disciples, venons contempler la scène, acter l’événement et adorer le mystère ! Lorsque la vie et la mort mettent à défi notre raison, nous prenons du recul par rapport à nos convictions et appréhensions de la réalité : cela nous rend humbles. Si le mystère du tombeau inscrit les événements dans la pierre (physique quantique), à plus forte raison doit-il imprégner dans nos cœurs l’émerveillement !
3. Jean, l’évangéliste : il vit, et il crut
La foi est le but des expériences spirituelles ou des événements extraordinaires de la grâce. Il ne sert à rien de voir un miracle si cela ne conduit pas à la foi. Avant d’être un don de Dieu, la foi est une relation de confiance envers le témoin et en définitive envers Dieu. Grâce à la vertu infuse de la foi reçue au baptême, l’âme arrive à comprendre la promesse de Dieu comme significative.
Puissions-nous, comme le saint apôtre Jean, croire en ce que nous voyons, avec les yeux de l’esprit, au lieu d’attendre des signes visibles pour commencer à croire ! Laissons la « grâce actuelle » du témoignage raviver en nous la foi théologale. Que la lecture de l’Évangile fasse de nous des flambeaux, comme l’a été Jean, pour que nous en embrasions d’autres.
Jésus-Christ, mon Sauveur, je t’aime de tout mon cœur, car tu m’as associé à la chaîne des témoins de ta victoire sur la mort. Tu as fait de mon âme un foyer de vie spirituelle, alimenté par l’Esprit Saint qui me rend semblable à Dieu et me conduit à ta suite vers le Père. Je t’offre ma vie, mes œuvres de ce jour et mes espérances, afin que ma vie, ô Christ, se transforme à l’image de la tienne. Amen.
Par ma joie et ma générosité, dans un service gratuit, je veux témoigner de ma foi en la Résurrection.