7 Décembre 2019
La renommée de Newman croît après sa mort, aussi bien dans le domaine théologique que littéraire. Dans une lettre du 25 mai 1907, Paul Claudel oriente Jacques Rivière dans le choix de ses lectures religieuses en ces termes : « Livres à lire : avant tout Pascal [...] Tout ce que vous pourrez trouver de Newman ». James Joyce considère qu'« aucun prosateur n'est comparable à Newman ». Et G. K. Chesterton lui consacre plusieurs essais entre 1904 et 1933, en indiquant dans l'avant-propos de son ouvrage Orthodoxie qu'il prend modèle sur l'Apologia.
À partir de 1922, des Newman Centres se développent principalement dans les universités américaines et en Angleterre. Ils visent à développer une vie de foi et de réflexion inspirées par Newman sur les universités. Ils sont au nombre d’environ 300 à l'heure actuelle dans le monde.
Certains de ses écrits ont été traduits en allemand par Edith Stein. Le théologien Erich Przywara disait: « Ce que saint Augustin a été pour le monde antique, saint Thomas pour le Moyen Âge, Newman mérite de l'être pour les temps modernes ».
La pensée de Newman sur la conscience et la relation avec l'autorité de l'Église, notamment dans sa Lettre au duc de Norfolk, a été développée par des théologiens au point d'être reprise par le magistère de l'enseignement catholique, notamment lors du concile Vatican II et de la déclaration Dignitatis Humanae.
Le Catéchisme de l'Église catholique reprend la conception de la conscience de Newman par sa citation d'un extrait de la Lettre au duc de Norfolk en son numéro 1778.
En 1990, lors du centenaire de sa mort, le cardinal Joseph Ratzinger, futur pape Benoît XVI, considère que Newman est l'un des « grands maîtres de l'Église ».
Après sa béatification, un film réalisé par Liana Marabini est en cours de tournage sur sa vie, avec F. Murray Abraham dans le rôle-titre.
En 2001, la fondation de l'Institut Newman d'Uppsala est inspirée par l’attitude de grande ouverture intellectuelle du philosophe et théologien.
Article détaillé : Oxford University Newman Society.
« Quelles que soient nos propres croyances, et quelle que soit notre propre tradition, nous ne pouvons que remercier Newman pour les dons, enracinés dans sa foi catholique, qu'il a partagés avec la société tout entière : son autobiographie spirituelle intense et émouvante, et sa profonde poésie dans “Le Songe de Gérontius” qui, mis en musique par Sir Edward Elgar - un autre catholique dont tous les Britanniques peuvent être fiers - a donné au monde musical l'un des chefs-d'œuvre choraux les plus durables qui soient.
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Nous pouvons nous inspirer de ses écrits et de sa vie même si nous reconnaissons que, comme toute vie humaine, elle était inévitablement imparfaite. Newman lui-même était conscient de ses défauts, tels que l'orgueil et l'attitude défensive qui ne correspondaient pas à ses propres idéaux, mais qui, en fin de compte, ne l'ont rendu que plus reconnaissant envers la miséricorde de Dieu.
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Et ce qui est peut-être le plus pertinent de nos jours, alors que nous avons été témoins d'un trop grand nombre de graves attaques commises par les forces de l'intolérance contre des communautés et des individus, incluant de nombreux catholiques, en raison de leurs croyances, c'est qu'il s'agit d'une personne ayant défendu ses convictions malgré les inconvénients de l'appartenance à une religion dont on refusait la pleine participation des fidèles à la vie publique.
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Dans l'image de l'harmonie divine que Newman a exprimée avec tant d'éloquence, nous pouvons voir comment, en fin de compte, en suivant avec sincérité et courage les différents chemins auxquels la conscience nous appelle, toutes nos divisions peuvent mener à une meilleure compréhension et toutes nos manières d'être peuvent trouver un foyer commun.