On a absolument besoin - c’est une condition sine qua non pour promouvoir le dialogue interreligieux – que nous restions toujours enracinés dans notre tradition religieuse, sans renoncer à rien. Il ne s’agit pas de faire un "potage" entre différentes traditions mais plutôt, tout en restant enraciné dans notre propre tradition, à nous ouvrir avec courage pour connaître l’autre et pour les inviter et nous inviter les uns les autres en se retrouvant sur cette plateforme d’humanité pour travailler ensemble à promouvoir les valeurs contenues dans la déclaration d’Abou Dhabi : la promotion de la fraternité, la paix et le vivre ensemble.
Il est donc très important de rester identifiés a notre tradition et de s’ouvrir à l’autre, de faire ce chemin avec les autres et entre nous avec les bonnes intentions, avec la sincerité des intentions comme le Pape François nous l’avait rappelé lors de sa visite à Al Azhar (en avril 2017, ndlr) alors qu’il s’était adressé aux participants de la conférence internationale pour la paix.
Du point de vue doctrinal, il faut reconnaitre - ce sont les paroles du Pape Saint Jean Paul II au Nigeria en 1984, qui avait dit que «nous adorons le Dieu unique mais nous croyons en Lui de manière différente». Il y a donc un élément commun à nous tous. Il ne s’agit pas de dire que toutes les religions sont égales mais que dans le monde, il y a différentes religions. C'est à partir de la richesse de nos différentes traditions religieuses que nous avons cet appel du Pape et du grand imam, afin que au-delà de ces différences, nous puissions tous ensemble nous retrouver sur cette plateforme d’humanité, avancer et marcher pour promouvoir le message du document d’Abou dhabi : la fraternité, la paix et le vivre-ensemble.»