Mon Dieu, tu es le Seigneur de l’univers, tu as tout créé par amour. Si tu es à mes côtés, je n’ai peur de rien car ton amour a vaincu le mal, tu es plus fort que la mort.
Viens, Seigneur Jésus ! Viens et chasse le mal de ma vie.
1. « Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas ! »
Dans ce passage nous trouvons une description détaillée des rouages du mal. L’homme possédé va de lui-même à la rencontre du Christ car en tout homme pécheur il y a une recherche implicite de Dieu et du bonheur. Mais le rapport à Dieu est faussé ; au lieu de découvrir avec émerveillement ses dons, le démon se méfie de la bonté du Créateur et lui demande : « Que me veux-tu ? » Il n’accepte pas un Dieu qui soit amour et appelle à sa suite. Car choisir le Christ, c’est reconnaître que le couronnement de l’existence est dans le don de soi, le service, l’humilité, le sacrifice et la mort pour ses frères. Le péché au contraire tend à posséder, utiliser, s’affirmer, dominer. En rejetant Dieu, le pécheur renonce à la vie selon Dieu, et il entre donc dans les ténèbres de l’égoïsme. Nous lisons que l’homme possédé vit « dans les tombeaux », car le péché conduit à notre désintégration, il nous détruit de l’intérieur, nous mène vers la mort. L’homme de l’Évangile se blesse lui-même avec des pierres car le rejet de Dieu est aussi rejet de sa créature. Alors qu’aucune chaîne extérieure ne peut le lier car il revendique une liberté absolue, il est soumis et aliéné au péché qui le blesse « sans arrêt, nuit et jour ».
2. « Esprit impur, sors de cet homme ! »
Cet évangile illustre la victoire totale de Jésus sur le mal. Jésus est sorti de la Galilée juive, il va vers les païens. Dans ce pays des Géraséniens, qui n’attendent pas le Messie et n’ont rien à voir avec lui, l’action du Christ est tout aussi puissante. Jésus n’est pas venu pour un type de problèmes ou un type de personnes seulement, mais pour tous. Si vraiment Dieu s’est fait homme en Jésus-Christ, alors il n’existe pas de problème humain sans réponse. Jésus a pénétré toute notre humanité, et rien de ce qui est humain ne lui est étranger.
3. « Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire. »
Jésus a chassé le démon, libéré le possédé qui désire maintenant le suivre. Le mal a été balayé par son autorité. Le péché ne peut résister à l’amour créateur et rédempteur de Dieu. Son amour nous fait renaître des situations les plus sinistres. Cependant, malgré ce message d’espérance de l’Évangile d’aujourd’hui, une chose reste claire : Jésus ne forcera pas ceux qui ne l’accueillent pas. Ce n’est pas le village, ni la foule qui croient en lui, comme un phénomène de masse ou une mode, mais c’est le pécheur et le possédé qui l’ont rencontré personnellement et ont touché sa miséricorde.
Seigneur, libère-moi de mon péché ! Tu sais que sans toi je ne peux pas me défaire de mes entraves. Viens me donner un cœur nouveau.
Reconnaître que le Christ est plus fort que mon péché et peut me le pardonner et le vaincre.
(1858-1916)
ermite et missionnaire au Sahara
(Œuvres spirituelles, Seuil 1958, p. 212s)