15 Février 2020
Chapelet - Messe - Vepres - samedi 15 février 2020
Le chapelet en direct avec les freres et les soeurs de St Pierre. Pour suivre l'office avec les textes du jour, rendez-vous sur http://tv.fmnd.org .
Lecture du premier livre des Rois
En ces jours-là,
devenu roi des dix tribus d’Israël,
Jéroboam se dit :
« Maintenant, le royaume risque fort
de se rallier de nouveau à la maison de David.
Si le peuple continue de monter à Jérusalem
pour offrir des sacrifices dans la maison du Seigneur,
le cœur de ce peuple reviendra vers son souverain,
Roboam, roi de Juda,
et l’on me tuera. »
Après avoir tenu conseil,
Jéroboam fit fabriquer deux veaux en or,
et il déclara au peuple :
« Voilà trop longtemps que vous montez à Jérusalem !
Israël, voici tes dieux,
qui t’ont fait monter du pays d’Égypte. »
Il plaça l’un des deux veaux à Béthel, l’autre à Dane,
et ce fut un grand péché.
Le peuple conduisit en procession celui qui allait à Dane.
Jéroboam y établit un temple à la manière des lieux sacrés.
Il institua des prêtres pris n’importe où,
et qui n’étaient pas des descendants de Lévi.
Jéroboam célébra la fête le quinzième jour du huitième mois,
fête pareille à celle que l’on célébrait en Juda,
et il monta à l’autel.
Il fit de même à Béthel
en offrant des sacrifices aux veaux qu’il avait fabriqués ;
il établit à Béthel les prêtres des lieux sacrés
qu’il avait institués.
Jéroboam persévéra dans sa mauvaise conduite ;
il continua d’instituer n’importe qui
comme prêtres des lieux sacrés :
il donnait l’investiture à tous ceux qui le désiraient,
pour en faire des prêtres des lieux sacrés.
Tout cela fit tomber dans le péché la maison de Jéroboam,
entraîna sa ruine
et provoqua sa disparition de la surface de la terre.
– Parole du Seigneur.
R/ Souviens-toi de nous, Seigneur,
dans ta bienveillance pour ton peuple. (cf. Ps 105, 4)
Avec nos pères, nous avons péché,
nous avons failli et renié.
En Égypte, nos pères ont méconnu tes miracles,
oublié l’abondance de tes grâces.
À l’Horeb ils fabriquent un veau,
ils adorent un objet en métal :
ils échangeaient ce qui était leur gloire
pour l’image d’un taureau, d’un ruminant.
Ils oublient le Dieu qui les sauve,
qui a fait des prodiges en Égypte,
des miracles au pays de Cham,
des actions terrifiantes sur la mer Rouge.
Alléluia. Alléluia.
L’homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Alléluia. (Mt 4, 4b)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ces jours-là,
comme il y avait de nouveau une grande foule,
et que les gens n’avaient rien à manger,
Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit :
« J’ai de la compassion pour cette foule,
car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi,
et n’ont rien à manger.
Si je les renvoie chez eux à jeun,
ils vont défaillir en chemin,
et certains d’entre eux sont venus de loin. »
Ses disciples lui répondirent :
« Où donc pourra-t-on trouver du pain
pour les rassasier ici, dans le désert ? »
Il leur demanda :
« Combien de pains avez-vous ? »
Ils lui dirent :
« Sept. »
Alors il ordonna à la foule de s’asseoir par terre.
Puis, prenant les sept pains
et rendant grâce,
il les rompit,
et il les donnait à ses disciples
pour que ceux-ci les distribuent ;
et ils les distribuèrent à la foule.
Ils avaient aussi quelques petits poissons,
que Jésus bénit et fit aussi distribuer.
Les gens mangèrent et furent rassasiés.
On ramassa les morceaux qui restaient :
cela faisait sept corbeilles.
Or, ils étaient environ quatre mille.
Puis Jésus les renvoya.
Aussitôt, montant dans la barque avec ses disciples,
il alla dans la région de Dalmanoutha.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Au soir de la seconde multiplication des pains, Jésus ne laisse pas aux siens le soin de renvoyer la foule. C'est à ce moment-là, sans doute, qu'Il entre le mieux en contact avec les gens qu'Il a touchés, et qu'Il console tant de malheureux qui se pressent autour de Lui. Mais surtout, Il se souvient de la première multiplication des pains. Il veut à tout prix éviter que ses disciples n'exploitent le miracle à des fins politiques.
Or, ils étaient environ quatre mille., Puis Jésus les renvoya., Aussitôt, montant dans la barque avec ses disciples, il alla dans la région de Dalmanoutha.
Dans la scène de la seconde multiplication des pains, Jésus, devant ces gens qui depuis trois jours sont avec Lui, pratiquement sans rien manger, dit :
“J'ai pitié de la foule, car voilà déjà trois jours ! Ils restent auprès de Moi et n'ont pas de quoi manger. Et si Je les renvoie à jeun chez eux, ils vont défaillir en route, et quelques-uns d'entre eux sont de loin !”
Jésus donc, en parlant ainsi, provoque ses disciples à l'action. Il va agir. Mais Il n'agira pas sans l'homme. Ce sont eux qui, avec Lui, agiront.
“Et Il leur demandait : combien avez-vous de pains ? Ils répondirent : sept”
Il les oblige à sortir leurs provisions, et c'est avec leurs pains et leurs poissons, librement donnés que la foule va être nourrie. Ce seront eux qui distribueront cette nourriture aux hommes affamés. Le symbole était clair. Rien, dans l'ordre du salut, ne se fera sans ce travail commun entre l'homme libre et Dieu.
“Et Il ordonne à la foule de se coucher à terre. Et prenant les sept pains et rendant grâces, Il les rompit. Et Il les donna à ses disciples pour qu'ils les servissent à la foule. Et ils avaient quelques petits poissons; et Il les bénit et dit de les servir aussi” .
Elle fut efficace cette action en tandem avec le Seigneur :
“Et ils mangèrent et furent rassasiés. Et l'on emporta sept corbeilles des morceaux qui restaient” .
L'homme qu'Il vient sauver est un être libre qui doit participer pleinement au salut. Ce salut vient du partage de nos propres biens matériels et spirituels en union avec le Seigneur Jésus. Donner son propre casse-croûte, son propre dîner pour nourrir les autres, quelles perspectives cela n'ouvre-t-il pas à notre participation active au salut, aussi bien dans le domaine de la vie spirituelle que dans le domaine de la vie sociale.
Et pourtant, au soir de la seconde multiplication des pains, Il ne laisse pas aux siens le soin de renvoyer la foule. C'est à ce moment-là, sans doute, qu'Il entre le mieux en contact avec les gens qu'Il a touchés, et qu'Il console tant de malheureux qui se pressent autour de Lui. Mais surtout, Il se souvient de la première multiplication des pains. Il veut à tout prix éviter que ses disciples n'exploitent le miracle à des fins politiques.
C'est donc Lui qui, personnellement, renvoie les gens et évite tout mouvement populaire qui pourrait inquiéter les grands prêtres, Hérode ou les Romains. Et, encore plus profondément, Jésus fuit le pouvoir temporel, dont Il connaît l'ambiguïté et la tristesse…
“Or ils étaient environ quatre mille. Et Il les congédia. Et montant aussitôt dans la barque avec ses disciples, Il vint dans la région de Dalmanoutha”
Père Gabriel
Jésus a rompu le pain. S'il n'avait pas rompu le pain, comment les miettes seraient-elles venues jusqu'à nous ? Mais il l'a brisé et il l'a distribué ; « il l'a dispersé et donné aux pauvres » (Ps 111,9 Vulg). Il l'a brisé par grâce, pour briser la colère du Père et la sienne. Dieu l'avait dit : il nous aurait brisés, si son Unique, « son élu, ne s'était pas tenu devant lui, debout sur la brèche, pour détourner sa colère » (Ps 105,23). Il s'est tenu devant Dieu et il l'a apaisé ; par sa force indéfectible, il s'est tenu debout, non brisé.
Mais lui-même, volontairement, il a brisé, a offert sa chair, rompue par la souffrance. C'est là qu'il a « brisé la puissance de l'arc » (Ps 75,4), « brisé les têtes du dragon » (Ps 73,14), tous nos ennemis, dans sa colère. Là, il a brisé en quelque sorte les tables de la première alliance (cf Ex 32,19), pour que nous ne soyons plus sous la Loi. Là, il a brisé le joug de notre captivité. Il a brisé tout ce qui nous brisait, pour réparer en nous tout ce qui était brisé, et pour « renvoyer libres ceux qui étaient opprimés » (Is 58,6). En effet, nous étions « captifs de la misère et des chaînes » (Ps 106,10). Bon Jésus, aujourd'hui encore, bien que tu aies brisé la colère, brisé le pain pour nous, pauvres mendiants, nous avons encore faim. (...) Romps donc chaque jour ce pain pour ceux qui ont faim. Car aujourd'hui et tous les jours nous recueillons quelques miettes, et chaque jour nous avons de nouveau besoin de notre pain quotidien. « Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour » (Lc 11,3). Si tu ne le donnes, qui le donnera ? Dans notre dénuement et notre besoin (...), il n'y a personne pour nous rompre le pain, personne pour nous nourrir, personne pour nous refaire, personne que toi, notre Dieu. En toute consolation que tu nous envoies, nous recueillons les miettes de ce pain que tu nous romps et nous goûtons « combien est douce ta miséricorde » (Ps 108,21 Vulg).
La foule est frappée par le prodige de la multiplication des pains; mais le don que Jésus offre est la plénitude de vie pour l’homme affamé. Jésus rassasie non seulement la faim matérielle, mais également la faim plus profonde, la faim de sens de la vie, la faim de Dieu.
abbé cistercien, puis évêque
o.s.b.; Éd. Le Cerf 1963, p. 131s rev.)