Après cela, Jésus parcourait la Galilée : il ne voulait pas parcourir la Judée car les Juifs cherchaient à le tuer. La fête juive des Tentes était proche. Jésus est traqué, détesté, haï, condamné à mort, recherché par la police. Il se tourne toujours vers le Père. Il reconnaît qu’il vient du Père et qu’il est aimé par lui d’un amour infini. Alors qu’on parle de le faire mourir. Jésus parle de sa relation au Père, de l’amour dont il est comblé. Les adversaires de Jésus qui connaissent son origine humaine disent, nous savons d’où il est : il est le fils de Joseph, le fils de Marie ! Ils méconnaissent l’origine de Celui qui l’a envoyé. C’est en accueillant la révélation du Père et le dessein de salut qu’il apporte, nous pouvons apprendre à connaître Jésus. Il est l’envoyé du Père, il poursuit son œuvre de Salut. Jésus porte en lui-même un mystère que personne ne connaît, hormis sa mère et Joseph. Sur lui repose la puissance de l’Esprit Saint, l’amour infini de Dieu, il est le Fils bien aimé du Père. Sa mère, Marie, sait la foi qu’elle a puisée en Dieu pour donner son oui à la conception de l’Envoyé de Dieu. Joseph a choisi de l’accueillir en accueillant Marie.
« …On était déjà au milieu de la semaine de la fête quand Jésus monta au Temple ; et là il enseignait. »
Quelques habitants de Jérusalem disaient alors : « N’est-ce pas celui qu’on cherche à tuer ? Le voilà qui parle ouvertement, et personne ne lui dit rien ! Nos chefs auraient-ils vraiment reconnu que c’est lui le Christ ? Mais lui, nous savons d’où il est. Or, le Christ, quand il viendra, personne ne saura d’où il est. » Les adversaires de Jésus savent d’où, humainement, il est, mais ils ne saisissent pas son Etre. « Vraiment tu es un Dieu caché. » Le lieu caché du Fils de Dieu dans le Fils de l’homme, « c’est le sein du Père. » Jésus, « qui ne fut engendrée ni du sang, ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu, » est inconnu de tout regard mortel, impénétrable à toute intelligence humaine. Dieu, pour assumer l’humanité pècheresse, s’est fait homme pour lui redonner sa dignité. Il est celui en qui le Père et l’Esprit Saint habitent, il vient pour nous donner la vie. Les adversaires de Jésus sont dans l’incompréhension annoncée par le prophète : "Voyons si ses paroles sont vraies, regardons où il aboutira. Il dit qu’il est fils de Dieu, que Dieu l’assistera ? Eh bien, soumettons-le à des outrages, à des tourments, nous saurons ce qu’est sa douceur." Dans l’épreuve, il nous faut regarder vers Jésus assailli de toutes parts, et qui dira sur la Croix : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?" Mais le Père lui dit : "Tu es mon Fils, tu es mon Bien-Aimé." Jésus sortira victorieux de cette épreuve pour nous rendre la vie de Dieu et nous soutenir dans notre combat pour la vie.
"Jésus, qui enseignait dans le Temple, s’écria : « Vous me connaissez ? Et vous savez d’où je suis ? Je ne suis pas venu de moi-même : mais il est véridique, Celui qui m’a envoyé, lui que vous ne connaissez pas."
Moi, je le connais parce que je viens d’auprès de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. » On cherchait à l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue. La tension augmente, le conflit devient dramatique. Jésus est tourné vers le Père, envoyé par lui, il ne fait qu’un avec lui dans la profondeur de la paix. Malgré cette haine sans raison, Jésus donnera sa vie pour tous ceux qui le font mourir. Mu par l’Esprit Saint, Jésus gagnera le combat de l’Amour, le combat de la Lumière sur les ténèbres. Il demeurera en son Père envers et contre tout. Pierre, Jacques et Jean l’ont vu transfiguré, Jésus a levé le voile un instant. Plus tard, Pierre regardera Jésus Ressuscité, et il s’en remettra à lui : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime. » Nous aussi, au milieu des difficultés, nous restons unis à Jésus. Nous vivons comme Lui dans l’intimité du Père, dans une confiance éperdue en son amour qui nous transforme. En lui, notre cœur s’ancre dans nos "Gethsémani" comme dans nos "Thabor." Nous n’attendons rien d’autre que de vivre en sa présence dans la foi. Marie accompagne Jésus, son fils bien-aimé, dans l’épreuve, elle est le visage maternel plein de la douceur que Dieu le Père lui donne pour le soutenir. Elle est la petite colombe « cachée » dans l’anfractuosité du roc. Dans ce Roc qui est maintenant le Cœur blessé de Jésus, avec Marie, nous tenons bon dans l’amour.
carme, docteur de l'Église
Le Cantique spirituel, strophe 1 (Œuvres complètes; trad.
mère Marie du Saint-Sacrement; éd. établie, rév. et
présentée par Dominique Poirot; Cerf 1990; p. 1218 rev.)