HOMELIE DU PERE GILBERT ADAM
« Deux jours après, Jésus partit de là pour la Galilée. Lui-même avait témoigné qu’un prophète n’est pas considéré dans son propre pays.
Il arriva donc en Galilée ; les Galiléens lui firent bon accueil, car ils avaient vu tout ce qu’il avait fait à Jérusalem pendant la fête de la Pâque, puisqu’ils étaient allés eux aussi à cette fête. Jésus nous invite à le rejoindre dans notre quotidien, la Galilée. C’est grâce à notre foi et à la prière que Jésus réalise les merveilles de Dieu. Le premier don que Jésus a fait à Cana était le don de la joie à travers la transformation de l’eau en vin à des noces. Le signe de changer l’eau en vin manifeste le désir de Jésus que ces noces s’accomplissent dans la joie. La venue de Jésus sur la terre réalise les noces entre Dieu et l’humanité. Il accomplit ce mystère par sa victoire sur la mort remportée dans notre cœur. C’était le premier signe qu’il réalisait pour que nous puissions accueillir son salut. Jésus se manifeste en accomplissant un grand nombre de « signes. » Il ne cesse de faire des signes et des prodiges pour que nous croyions ! Nous vivons un itinéraire de rencontre avec Dieu au travers de nos souffrances. C’est à travers nos combats contre toutes sortes de morts qui nous menacent que Jésus vient. Nous croyons que Jésus est présent dans notre vie, qu’il nous appelle. Nous réveillons ainsi notre vie spirituelle d’enfant de Dieu. La joie profonde qui vient de notre foi émerge en nous, c’est une joie qui ne passe pas. L’assurance de notre témoignage de foi est source de salut pour tant de personnes.
"Ainsi donc Jésus revint à Cana de Galilée, où il avait changé l’eau en vin.
Or, il y avait un fonctionnaire royal, dont le fils était malade à Capharnaüm. Ayant appris que Jésus arrivait de Judée en Galilée, il alla le trouver ; il lui demandait de descendre à Capharnaüm pour guérir son fils qui était mourant. Jésus lui dit : « Si vous ne voyez pas de signes et de prodiges, vous ne croirez donc pas ! » Le fonctionnaire royal lui dit : « Seigneur, descends, avant que mon enfant ne meure ! » Jésus lui répond : « Va, ton fils est vivant. » L’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il partit. A Cana en Galilée Jésus fait une guérison à distance. Ce signe réalise les « dons » que Jésus vient apporter au monde. Par ce nouveau miracle, il vient au secours d’un fonctionnaire royal, il va guérir son fils. Jésus ne s’est pas rendu à Capharnaüm pour guérir le malade. Il lui redonne la santé à distance, en demeurant à Cana. Ainsi en va-t-il aujourd’hui encore pour nous. Nous sommes aussi par lui, portés à distance par la foi de tant de personnes que nous ne connaissons pas. Nous devons ainsi notre espérance à la prière de quelqu’un qui a cru véritablement à la puissance de la Parole de Dieu. Nous pouvons nous aussi donner une grande joie à beaucoup de gens qui sont loin de nous, à distance. C’est la vie de communion avec Dieu qui sollicite notre générosité pour nos frères. Il nous rappelle que nous pouvons faire beaucoup de bien à ceux qui sont confrontées aux dangers de la vie.
"Pendant qu’il descendait, ses serviteurs arrivèrent à sa rencontre et lui dirent que son enfant était vivant.
Il voulut savoir à quelle heure il s’était trouvé mieux. Ils lui dirent : « C’est hier, à la septième heure, (au début de l’après-midi), que la fièvre l’a quitté. » Le père se rendit compte que c’était justement l’heure où Jésus lui avait dit : « Ton fils est vivant. » Alors il crut, lui, ainsi que tous les gens de sa maison. Tel fut le second signe que Jésus accomplit lorsqu’il revint de Judée en Galilée. La distance n’est pas un problème pour ce père qui croit. Il est rejoint dans sa foi par tous les gens de sa maison. Nous croyons que les merveilles de Dieu se réalisent dans notre vie. Si nous sommes dans l’impossibilité d’être physiquement présents dans des lieux où il y a des nécessités urgentes, Jésus peut faire des miracles. Le mystère pascal nous est donné pour que nous retrouvions chaque jour la vie de Jésus ressuscité ! Nous voulons revenir à la source de notre vie pour reprendre cœur au contact de la Parole de Dieu. Chacun vient s’abreuver aux sources du salut et la communauté s’en trouve réconfortée. La foi de ses membres donne à la communauté un renouvellement des dons d’espérance et d’Amour. Notre vie est le pays de Jésus qui fait chez nous son œuvre de guérison.
traité spirituel du 15e siècle