25 Avril 2020
Le Saint du Jour est une liste quotidienne des Saints gardés dans la mémoire de l'Église. Les histoires des maîtres de la vie chrétienne de tous les temps qui comme des phares radieux orientent notre chemin.
Le 25 avril est le jour de la fête de saint Marc, évangéliste, dont l’emblème est le lion ailé, symbole de la cité de Venise dont il est le patron. Il y a un rapport étroit entre Marc et l’apôtre Paul qu’il accompagna dans certains de ses voyages, et avec Pierre
A propos de l’évangéliste saint Marc, né d’une famille juive aisée, on sait seulement ce qu’en disent les Actes des Apôtres et certaines lettres des saints Pierre et Paul ; il ne fut pas un disciple du Seigneur, même si quelque auteur l’identifie avec le jeune homme, fils de la veuve Marie, qui, vêtu tout simplement d’un drap, suivit Jésus après son arrestation dans le jardin de Gethsémani. Marc collabora au contraire avec l’apôtre Paul, connu à Jérusalem. Il fut avec lui à Chypre et puis à Rome. En l’an 66 saint Paul depuis sa prison romaine écrit à Timothée : « Prends Marc et emmène-le avec toi, car il me sera utile pour le ministère » (2Tm4,11).
On ne sait pas si Marc réussit à gagner Rome à temps pour assister au martyre de Paul, mais, certainement dans la capitale de l’Empire il se mit au service de Pierre. La Basilique romaine de saint Marc, en plein centre historique, témoigne de sa présence, vu qu’on dit qu’elle a été érigée à l’endroit où se trouvait la maison où vécut l’évangéliste. Pierre cite souvent le nom de Marc. Dans sa Première lettre par exemple, nous lisons : « La communauté qui a été élue est avec moi et demeure en Babylone (Rome) ; et ainsi que Marc mon fils » (1¨Pt5, 13)
Ou encore, dans les Actes des Apôtres, après la « miraculeuse » libération de Pierre de la prison : « après avoir réfléchi, il se rendit dans la maison de Marie, mère de Jean dit aussi Marc, où se trouvait un bon nombre de personnes recueillies en prière » (Ac12, 12)
Après la mort du Prince des Apôtres, on perd les traces de Marc : une ancienne tradition veut qu’il soit évangélisateur en Egypte et fondateur de l’Eglise d’Alexandrie. Une autre tradition rapporte, qu’avant de rentrer en Egypte, il fut à Aquilée pour s’occuper de l’évangélisation de l’aire nord-est de l’Empire. Ici il convertit Ermagore devenu premier évêque de la ville. En quittant Aquilée, il semble qu’en raison d’une tempête il accosta aux îles Réaltines, noyau originaire de la future Venise. Dans le sommeil il vit un ange qui lui promit qu’en cette terre il aurait dormi dans l’attente du dernier jour.
L’évangéliste Marc mourut probablement entre 68 et 72, peut-être martyre à Alexandrie d’Egypte. C’est ainsi que l’écrivent les Actes de Marc au IVème siècle : le 24 avril, la corde au cou, il fut trainé par les païens à travers les rues d’Alexandrie. Jeté en prison, il fut réconforté par un ange mais le lendemain il subit la même torture atroce et mourut. Son corps était destiné aux flammes, mais il en fut sauvé par des fidèles et il fut enterré dans une grotte. D’où, au Vème siècle il fut transféré dans une église. Selon une légende de 828, deux marchands vénitiens auraient emporté, sous la menace des Arabes, le corps dans la cité de Venise où il est conservé aujourd’hui dans la Basilique qui lui est dédiée. Certaines de ses reliques sont conservées aussi au Caire, en Egypte, dans la cathédrale de Saint Marc, siège du patriarche copte orthodoxe Twadros II.
Marc est considéré comme « le sténographe de Pierre ». Son Évangile fut écrit entre l’an 50 et 60. Selon la tradition, il transcrivit la prédication de Pierre et ses catéchèses, destinées spécialement aux premiers chrétiens de Rome, sans les élaborer ni les adapter à un autre schéma personnel, c’est pour cela que son Évangile renferme la vivacité et la sincérité d’un récit populaire. Sa langue est le grec, la langue la plus répandue de l’époque ; et l’objectif des récits est de démontrer la puissance de Jésus-Christ, Fils de Dieu, qui se manifeste dans les nombreux miracles qu’il fait. Les paroles de l’Évangile de Marc : « Allez dans le monde entier et proclamer l’Évangile à toute créature », a expliqué une fois le Pape François, indiquent clairement ce que Jésus attend de ses disciples.
Déjà en 1071 saint Marc fut choisi comme titulaire de la Basilique et Patron principal de la Sérénissime. Venise resta indissolublement liée à sa personne, dont le symbole d’évangéliste, le lion ailé serrant un livre avec ce texte : « Pax tibi Marce Evangelista meus », devint l’emblème de la Cité reproduit en plusieurs endroits de la ville et dressé partout où la Sérénissime porta sa domination.
Saint Marc est le patron des notaires, des écrivains, des vitriers, des opticiens. Il est vénéré dans diverses églises chrétiennes, même en dehors de l’Église catholique, par l’Église orthodoxe et par l’Église copte qui le considère comme son propre patriarche.
Saint Marc
Évangéliste, évêque d’Alexandrie
Martyr († v. 75)
M |
arc était probablement de la race d'Aaron ; il était né en Galilée. Il semble avoir fait partie du groupe des soixante-douze disciples du Sauveur ; mais il nous apparaît surtout dans l'histoire comme le compagnon fidèle de l'apostolat de saint Pierre.
C'est sous l'inspiration du chef des Apôtres et à la demande des chrétiens de Rome qu'il écrivit l'Évangile qui porte son nom. Marc cependant ne suivit pas saint Pierre jusqu'à son glorieux martyre ; mais il reçut de lui la mission spéciale d'évangéliser Alexandrie, l'Égypte et d'autres provinces africaines.
Le disciple ne faillit pas à sa tâche et porta aussi loin qu'il put, dans ces contrées, le flambeau de l'Évangile. Alexandrie en particulier devint un foyer si lumineux, la perfection chrétienne y arriva à un si haut point, que cette Église, comme celle de Jérusalem, ne formait qu'un cœur et qu'une âme dans le service de Jésus-Christ. La rage du démon ne pouvait manquer d'éclater.
Les païens endurcis résolurent la mort du saint évangéliste et cherchèrent tous les moyens de s'emparer de lui. Marc, pour assurer l'affermissement de son œuvre, forma un clergé sûr et vraiment apostolique, puis échappa aux pièges de ses ennemis en allant porter ailleurs la Croix de Jésus-Christ. Quelques années plus tard, il eut la consolation de retrouver l'Église d'Alexandrie de plus en plus florissante.
La nouvelle extension que prit la foi par sa présence, les conversions nombreuses provoquées par ses miracles, renouvelèrent la rage des païens. Il fut saisi et traîné, une corde au cou, dans un lieu plein de rochers et de précipices. Après ce long et douloureux supplice, on le jeta en prison, où il fut consolé, la nuit suivante, par l'apparition d'un ange qui le fortifia pour le combat décisif, et par l'apparition du Sauveur lui-même.
Le lendemain matin, Marc fut donc tiré de prison ; on lui mit une seconde fois la corde au cou, on le renversa et on le traîna en poussant des hurlements furieux. La victime, pendant cette épreuve douloureuse, remerciait Dieu et implorait sa miséricorde. Enfin broyé par les rochers où se heurtaient ses membres sanglants, il expira en disant : « Seigneur, je remets mon âme entre vos mains. »
Bx Paul Thoj Xyooj
Catéchiste et martyr
(*Kiukatiam, Laos, vers 1941- † Laos, 25 avril 1960)
P |
aul Thoj Xyooj est un jeune catéchiste laotien d’ethnie hmong. Né en 1941 à Kiukatiam (Louang Prabang), il sera baptisé à 16 ans, le 8 décembre 1957, par le P. Yves Bertrais, OMI. À Noël 1957, il est à l’école des catéchistes au Séminaire de Paksane, où il reçoit le nom lao de Khamsè ; mais au bout d’un an, il est de retour à Kiukatiam. En avril 1959, faute d’un catéchiste mieux formé, on l’envoie à Na Vang (Louang Namtha) avec le P. Luigi Sion.
Les témoignages décrivent Paul Xyooj comme un catéchiste zélé et utile. Son enseignement et son exemple de vie chrétienne sont à l’origine de nombreuses conversions. En décembre 1959, il est envoyé à la nouvelle école de catéchistes de Louang Prabang pour y poursuivre sa formation ; mais il est en crise et retourne bientôt dans son village natal. Les mois suivants, il est proche du P. Mario Borzaga, qui parle souvent de lui dans son Journal.
Lundi 25 avril 1960, le P. Mario Borzaga prend Paul Xyooj comme compagnon pour un voyage missionnaire ; ils n’en reviendront jamais. En fait, Xyooj doit faire face au sacrifice de sa vie en cherchant à sauver son missionnaire. Un témoin a rapporté ses dernières paroles : « Je ne pars pas, je reste avec lui ; si vous le tuez, tuez-moi aussi. Là où il sera mort, je serai mort, et là où il vivra, je vivrai. »
Les corps, jetés dans une fosse commune dans la forêt, n’ont jamais été retrouvés ; mais les témoignages permettent de situer la mort glorieuse de Paul Thoj Xyooj et du P. Mario Borzaga dans la région de Muong Met, sur la piste de Muong Kassy.
Paul Thoj Xyooj fait partie des 17 martyrs béatifiés, en un seul groupe, à Vientiane, capitale du Laos, le 11 décembre 2016. Cette célébration a été présidée par le cardinal philippin Orlando Quevedo, oblat de Marie Immaculée (OMI) et archevêque de Cotabato, envoyé au Laos comme représentant personnel du pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013-).
BBx José Trinidad Rangel Montaño
Andrés Solá y Molist (1895-1927)
Leonardo Pérez Larios (1883-1927)
Martyrs († 25 avril 1927)
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osé Trinidad Rangel Montaño naît le 4 juin 1887 dans une ferme de la cité de Dolores Hidalgo appelée ‘El Durazno’, dans l’État de Guanajuato (Mexique) ; c’était la veille de la fête de la Sainte Trinité, d’où son second prénom. Ses parents, José Eduvigis Rangel et Higinia Montaño, sont des très pauvres cultivateurs, autant que profondément chrétiens, particulièrement fervents dans la dévotion au Sacré-Cœur. Dans sa modeste famille, il reçoit avant tout une éducation religieuse.
Se sentant appelé très tôt au sacerdoce, il ne put réaliser son rêve qu’à vingt ans, lorsqu’il alla personnellement demander à l’évêque de León (officiellement León de los Aldamas - ville industrielle au cœur du Mexique) une bourse d’étude. Admis, il fit le voyage à pied accompagné de son père pour entrer au séminaire.
Mais, lors de la révolution de Venustiano Carranza(1914-1915), un dictateur persécuteur, le séminaire est occupé et José doit aller continuer ses études à San Antonio au Texas. Après une année, il peut revenir à León où le 13 avril 1919, à l’âge de 32 ans, il est ordonné prêtre.
Il est vicaire dans plusieurs paroisses successives et finalement, il est nommé recteur du ‘Temple du Pardon’ à Silao (ville située dans l'État de Guanajuato au centre du pays). Il se révèle comme un pasteur humble, simple, animé de zèle pour le salut des âmes.
Lorsque la persécution de Plutarco Elías Calles éclate et qu’on exige l’enregistrement des prêtres sur une liste gouvernementale, afin de réduire leur nombre de façon drastique, il s’y refuse et du même coup, hors-la-loi, il est contraint d’exercer son ministère dans la clandestinité.
Il quitte Silao et se réfugie, en avril 1927, à León chez deux laïques, les sœurs Josefita et Jovita Alba.
Il y rencontre le clarétain Andrés Solá y Molist (né le 07 octobre 1895 à Taradell, Cataluña, Espagne) qui vit dans ce refuge depuis longtemps déjà.
Une amitié se noue dans le partage de cette vie dure et le Père Andrés lui fait profiter de son expérience pastorale. Le frère de José, Augustin, lui offre la possibilité de fuir aux États-Unis, mais José s’y refuse. Animé d’un courage évangélique, il accepte plutôt la proposition de son supérieur ecclésiastique de présider les Offices de la Semaine Sainte chez les Sœurs Minimes de saint François de Rincón. Il administre aussi les sacrements, spécialement en faveur des malades de l’hôpital.
Découvert et arrêté le 22 avril 1927, il est transféré au bureau de la Place militaire de León. Il n’essaye pas de cacher son état de prêtre. On lui fait subir interrogatoire et torture. Le 25 avril 1927, avec le Père Andrés Solá y Molist et le laïc Leonardo Pérez Larios (né le 28 novembre 1883 à Lagos Moreno - État de Jalisco), il est fusillé dans le Ranch San Joachim.
Ces trois Martyrs sont commémorés au Martyrologe Romain le 25 avril.
José Trinidad Rangel Montaño, Andrés Solá y Molist et Leonardo Pérez Larios ont été béatifiés le 20 novembre 2005 avec 10 autres martyrs (voir liste ci-après), à Guadalajara (Mexique). La cérémonie de béatification a été présidée par le card. José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour les causes des Saints, qui représentait le pape Benoît XVI (Joseph Aloisius Ratzinger, 2005-2013).
Liste complète des 13 martyrs béatifiés le 20 novembre 2005
(entre parenthèse la date de la mémoire liturgique) :
- José Anacleto Gonzalez Flores, laïc (1er avril)
- José Dionisio Luis Padilla Gómez, laïc (1er avril)
- Jorge Ramon Vargas González, laïc (1er avril)
- Ramón Vicente Vargas González, laïc (1er avril)
- José Luciano Ezequiel Huerta Gutiérrez, laïc (3 avril)
- José Salvador Huerta Gutiérrez, laïc (3 avril)
- Miguel Gómez Loza, laïc (21 marzo)
- Luís Magaña Servín, laïc (9 février)
- José Sánchez del Río, laïc (10 février)
- Andrés Solá y Molist,prêtre (25 avril)
- José Trinitad Rangel Montano, prêtre (25 avril)
- Leonardo Pérez Larios, laïc (25 avril)
- Ángel Darío Acosta Zurita, prêtre (25 juillet)
Martyrologe Romain : Commémoraison de saint Anien, évêque d’Alexandrie, qui, au témoignage d’Eusèbe, la huitième année du règne de Néron, reçut, le premier après saint Marc, l’épiscopat de cette ville, qu’il tint pendant vingt-deux ans, jusque vers l’an 83, homme aimé de Dieu et admirable en toute sa conduite.