14 Avril 2020
Le Saint du Jour est une liste quotidienne des Saints gardés dans la mémoire de l'Église. Les histoires des maîtres de la vie chrétienne de tous les temps qui comme des phares radieux orientent notre chemin.
Valérien est le mari de Sainte Cécile dont il reçoit le don de la foi, qu’il fait à son tour à son frère Tiburce. Les deux, qui enterraient de nuit les chrétiens, sont condamnés à mort, mais avant ils convertissent Maxime le gardien de prison. Les trois martyrs romains vécurent au 3e siècle.
Nous sommes en 229: les persécutions antichrétiennes font rage; l’édit de Constantin sur la liberté de culte est encore loin. C’est dans ce contexte que vivent, à Rome, les trois martyrs dont nous nous souvenons aujourd’hui et dont la vénération était déjà vivante au Ve siècle. Leur histoire est transmise par différentes sources : les plus complètes sont la Passio de Sainte-Cécile et le Martyrologe Geronimien, traduit dans le Martyrologe Romain aujourd’hui encore en usage.
L’histoire commence avec Valérien, un noble romain né en 177, qui est marié à Cécile, également fille de parents aristocrates de haut rang. Bien qu’issue d’une famille païenne, Cécile devient dès son plus jeune âge disciple de Jésus et à l’insu de tous vivait en communion avec lui dans la prière continuelle et l’exercice des vertus. Elle s’est également consacrée à Lui, dans le secret de sa chambre. Ainsi, le jour de son mariage avec Valérien, elle lui confie son vœu : « Aucune main profane ne peut me toucher parce qu’un ange me protège - lui dit-il - si vous me respectez, il t’aimera comme il m’aime ». Valérien est un brave garçon et la grâce a déjà fait son chemin en lui: il accepte sa femme et leur mariage virginal. À ce moment, un ange souriant lui apparaît, portant deux couronnes : l’une de lys pour lui, l’autre de roses pour son épouse.
Valérien se fait baptiser par le pape Urbain I, devient un chrétien zélé et avec sa foi et ses paroles inspirées, il parvient à convertir aussi son frère Tiburce. Les deux, avec Cécile, sortent de nuit pour ensevelir les chrétiens martyrisés en dépit des interdictions, et pour apporter de la nourriture et du réconfort aux fidèles cachés. Une nuit, cependant, les deux frères sont découverts, emprisonnés et condamnés à mort par le préfet Almachie, particulièrement féroces contre les chrétiens. Avant l’exécution Cécile va leur rendre visite en prison et les encourage à affronter les épreuves que Dieu leur envoie avec foi et ténacité, même celle extrême du martyre. Le lendemain, Maxime, le geôlier qui s’était occupé d’eux, les emmène dans un temple, les forçant à faire des sacrifices aux dieux, mais devant leur refus, comme la loi le voulait, il les tue. À ce stade, cependant, Maxime voit les cieux s’ouvrir et les anges descendre pour prendre les âmes de ces deux chrétiens. L’officier écoute en lui-même l’appel du Seigneur et se convertit, mais quelques jours plus tard, son sort sera le même : le martyre.
Dans la Rome païenne et très antichrétienne, donner une sépulture aux condamnés à mort, surtout pour des raisons religieuses, est très dangereux: on risque d’être considéré comme complice et condamné à la peine capitale à son tour. Mais Cécile défie le destin chaque nuit. Elle le fait même après l’exécution de son mari et de son beau-frère, ce qui la mène à Pagus, à quatre miles de Rome. Elle le fera également pour Maxime, enterré séparément dans le cimetière de Pretestato sur la Voie Appienne. Ce sera le Pape Pascal 1er qui transférera les reliques des trois martyrs à la basilique dédiée à Sainte-Cécile à Trastevere.
Saint Pierre Gonzalez
Dominicain
(1190-1246)
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ierre Gonzalez naît, l'an 1190, dans la ville d'Astorga, en Espagne, d'une famille distinguée. Son oncle, évêque de Palencia, charmé de ses talents, le pourvut d'un canonicat et le fit ensuite nommer doyen du Chapitre de sa cathédrale.
Le jour de sa prise de possession, Gonzalez, naturellement vaniteux, voulut traverser la ville sur un cheval superbement paré. C'est là que la Providence l'attendait : sa vanité se repaissait des applaudissements de la foule, quand le cheval se cabra, renversant dans la boue l'orgueilleux cavalier, au milieu des huées de la populace. Cette humiliation fut un coup de la grâce. Pierre se releva tout confus, et dit à haute voix : « Puisque le monde se moque de moi, je me moquerai de lui à mon tour. » Il tint parole. Dans la solitude, le jeûne et la prière, il dompta son orgueil et devint un modèle de pénitence et d'humilité.
Décidé à rompre entièrement avec le siècle, il se démit de sa dignité pour se faire humble enfant de Saint-Dominique et employer ses talents à gagner des âmes au Ciel. Il passait la plus grande partie des nuits à méditer, à prier, à étudier, et consacrait le jour à instruire les fidèles. Les libertins fondaient en larmes à ses sermons, et venaient à ses pieds avouer leurs désordres : il fut l'instrument d'une multitude de conversions.
Le roi d'Espagne Ferdinand III voulut attacher Gonzalez à sa personne et l'emmener partout avec lui, même à la guerre. Le saint religieux profita de la confiance du prince pour procurer la gloire de Dieu et il vint à bout de réformer bien des désordres, vivant toujours à la cour ou dans les camps, avec la même austérité et la même régularité que dans le cloître. Quelques seigneurs licencieux résolurent de le perdre et gagnèrent à prix d'argent une courtisane pour le séduire. Gonzalez, comprenant les intentions de la malheureuse, allume un grand feu et se place au milieu, enveloppé de son manteau. À la vue de ce prodige, la misérable tombe à genoux et se convertit sincèrement ; les seigneurs qui l'avaient gagnée en firent autant.
Cependant, malgré toutes les sollicitations du roi, Gonzalez quitta la cour : ayant assez fait pour les grands, il aspirait à instruire et à consoler les pauvres habitants des campagnes. Il passa le reste de sa vie à les évangéliser, avec un incroyable succès : les montagnes les plus escarpées, les lieux les plus inaccessibles, la grossièreté ou l'ignorance des populations enflammaient sa charité ; des miracles accompagnaient ses paroles et leur faisaient porter de merveilleux fruits, surtout parmi les marins espagnols. Un jour qu'il prêchait, le démon souleva un orage épouvantable, et la foule s'enfuyait déjà cherchant un abri, quand Gonzalez, par un grand signe de Croix, divisa les nuages, de sorte qu'il ne tomba pas une goutte d'eau. Il délivra très souvent par miracle des matelots qui avaient imploré son secours dans le danger.
Pierre Gonzalez connaissant, par révélation, sa fin prochaine, voulut se retirer à Compostelle, pour y mourir entre les bras de ses frères en religion ; mais il tomba gravement malade à Tuy où il prêchait le carême, et y mourut le jour de Pâques, l'an 1246, à l'âge de cinquante-six ans. Ses reliques reposent dans la cathédrale de cette localité.
Saint Pierre Gonzalez, connu en Espagne sous le nom de saint Elme, est représenté marchant sur les eaux et tenant une flamme. Cette flamme désigne le feu de saint Elme. Il est quelquefois représenté avec cette flamme sur le front. Il est le patron des marins.
Sainte Lidwine
Laïque et mystique
(1380-1433)
Issus d'ancêtres nobles, mais tombés dans la pauvreté, les parents de Lidwine n'avaient pas pour cela hésité à élever neuf enfants, huit garçons et une fille. Celle-ci, venue au monde, à Schiedam (Pays Bas), le 18 mars 1380, était une enfant gracieuse et forte, d'une avenante beauté.
Quand, à quinze ans, ses charmes et ses qualités lui attirèrent de nombreuses demandes de mariage, elle dit à ses parents : « Je demanderais plutôt à Dieu de me rendre laide pour repousser les regards des hommes. » Dieu la prit au mot. À la suite d'une chute où elle eut une côte brisée, on la transporta sur son lit ; elle ne le quitta plus jusqu'à sa mort.
Malgré tous les soins prodigués, le mal ne fit qu'empirer. Un abcès se forma qui ne lui permettait plus de rester ni couchée, ni assise, ni levée ; perdant l'usage de ses jambes, elle se traînait sur les genoux, sur les coudes, se cramponnant aux meubles. Ses pleurs, ses cris, ses gémissements effrayaient et éloignaient tout le monde, sauf ses admirables parents, qui ne cessèrent de la soigner avec amour. Peu à peu il lui devint même impossible de ramper ainsi. Trois plaies profondes s'ouvrirent dans son pauvre corps, dont l'une se remplit de vers, qui y grouillaient en telle quantité qu'on en retirait jusqu'à deux cents en vingt-quatre heures. Comme on soulageait les ulcères, une tumeur lui vint à l'épaule, à laquelle s'ajouta bientôt le « mal des ardents » qui dévora ses chairs jusqu'aux os. À cette nomenclature incomplète de ses maux, il faut ajouter la torture des remèdes inventés par l'ignorante bonne volonté des médecins, qui ne réussirent guère qu'à remplacer une maladie par une autre. Ainsi Lidwine était couchée sur le dos, impuissante à se remuer, n'ayant que l'usage de la tête et du bras gauche, torturée sans cesse, perdant son sang, dévorée des vers, et pourtant vivant et gardant assez de forces pour ne pas mourir. Et au milieu de tout cela elle était heureuse, et se disait prête à souffrir ainsi pendant de longues années.
À partir de 1414, jusqu'à sa mort, c'est-à-dire pendant dix-neuf ans, elle ne se nourrit que de la Sainte Eucharistie. Jusqu'à la fin, ses maux s'aggravèrent ; mais ses plaies, ses vomissements n'exhalaient plus que des odeurs suaves et parfumées. Aussi on venait plus volontiers la voir, entretenir et écouter ses pieuses exhortations. Rien de plus ardent que sa charité, toujours au service des malheureux qu'elle secourait malgré son indigente pauvreté, et des affligés qui trouvaient auprès d'elle consolation.
Ce fut le mardi de Pâques 1433 que Lidwine acheva la montée de son Calvaire, qui avait duré trente-sept ans. Aussitôt son pauvre corps exténué, défiguré, reprit ses couleurs, son embonpoint et sa beauté ; il exhalait un parfum plus suave que jamais.
Saint Bénézet vint au monde en Savoie. Il fut élevé sous le toit de chaume de ses parents, qui lui apprirent de bonne heure à aimer Dieu.
Quand il eut douze ans, sa mère, devenue veuve, l'employa à la garde des troupeaux. Or, un jour, dans la campagne, Bénézet entendit trois fois cette parole:
"Bénézet, Mon fils, écoute la voix de Jésus-Christ. Je veux que tu laisses ton troupeau et que tu ailles Me bâtir un pont sur le Rhône.
-- Mais, Seigneur, je ne sais où est le Rhône, et je n'ose abandonner les brebis de ma mère.
-- Va, Je serai avec toi; tes brebis retourneront à l'étable, et Je vais te donner un compagnon qui te conduira.
-- Mais, Seigneur, je n'ai que trois oboles; comment pourrai-je construire un pont sur le Rhône?
-- Va, Mon fils, Je te donnerai les moyens."
Et l'enfant laissa sa mère et son troupeau, pour obéir à la voix du Ciel. Un ange, sous la forme d'un pèlerin, vint tout à coup s'offrir pour le conduire. Quand ils arrivèrent au bord du Rhône, Bénézet, saisi de frayeur à la vue de la largeur du fleuve, s'écria:
"Il est impossible de faire un pont ici.
-- Ne crains rien, dit le guide, Dieu sera avec toi: va vers ce batelier, qui te fera passer le fleuve, et tu iras te présenter à l'évêque d'Avignon et à son peuple." En disant cela, l'ange disparut.
L'enfant se rendit à la cathédrale. L'évêque y parlait à son peuple; mais Bénézet l'interrompit en disant: "Écoutez-moi; Jésus-Christ m'a envoyé vers vous pour construire un pont sur le Rhône."
L'évêque, indigné, le mit entre les mains de l'autorité civile, devant laquelle il renouvela sa demande avec tant de fermeté, qu'il lui fut dit: "Voici une pierre énorme; si tu peux la remuer et la porter, nous croirons que tu peux faire le pont."
Et bientôt le petit berger, à la vue de l'évêque et de toute la ville portait une pierre de trente pieds de longueur sur dix-sept de largeur, que trente hommes n'auraient pu soulever. On devine l'enthousiasme universel. Cet enthousiasme augmenta encore quand on vit Bénézet, dès ce jour, rendre la vue aux aveugles, l'ouïe et la parole aux sourds-muets, et la facilité de marcher aux boiteux.
L'envoyé de Dieu commença par fonder une corporation d'ouvriers faiseurs de ponts. Après sept ans de travaux, le pont, d'une longueur immense, n'était pas encore achevé. Bénézet mourut à dix-neuf ans. Sa mémoire est restée en bénédiction.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
Confesseur et évêque.
Il occupa longtemps un poste important à la cour du roi Clotaire III. Puis, il décida de prendre l'habit monastique à Fontenelle. Il succéda en 666, comme abbé, au fondateur saint Wandrille, puis, il fut élu évêque de Lyon à la mort de saint Genès.
Voir aussi sur le site du musée du diocèse de Lyon.
À Lyon, vers 688, saint Lambert, évêque, qui fut auparavant moine puis abbé de Fontenelle.
Disciple de saint Paul, il était originaire de Thessalonique, mais c'est à Ephèse qu'il risqua sa vie pour le Christ. Une émeute populaire des orfèvres les prit en otage et ils furent traînés au théâtre. Le 'secrétaire du théâtre' calma la foule et Aristarque se hâta de quitter la ville. Il suivit saint Paul jusqu'à Rome: 'Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue' (Lettre aux Colossiens 4. 10). Après le martyre de saint Paul, nous perdons de vue saint Aristarque.
Aristarque appartenait au groupe des soixante-douze disciples du Christ, avec saint Pudens et saint Trophime que l'on fête également le 14 avril dans les Églises d'Orient. Saint Aristarque fut disciple de saint Paul comme saint Pudens et saint Trophime (2e lettre à Timothée. 4. 20 et 21)
Le 4 août, commémoraison de saint Aristarque de Thessalonique, qui fut disciple de saint Paul, son fidèle compagnon dans ses voyages missionnaires et enfin son compagnon de captivité à Rome.
Martyrologe romain